• VARSOVIE - Washington est inquiet du fait que la Syrie n'ait évacué de son territoire que moins de 5% de son arsenal chimique le plus dangereux, a déclaré jeudi 30 janvier 2014 à Varsovie le chef du Pentagone Chuck Hagel.

    Les Etats-Unis sont inquiets que le gouvernement syrien soit en retard dans le transfert des armes chimiques, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.

    Le gouvernement syrien doit prendre la responsabilité pour le respect des engagements qu'il avait pris, a-t-il ajouté.

    J'ignore les motivations du gouvernement syrien, s'agit-il de l'incompétence? Je ne sais pas pourquoi ils sont en retard avec les livraisons de ce matériel. Ce que nous savons, c'est qu'ils sont en retard. Ils doivent y remédier, a déclaré M. Hagel, en visite en Pologne.

    La Syrie n'a évacué de son territoire que moins de 5% de son arsenal chimique le plus dangereux, selon des sources proches de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).

    Seuls deux chargements d'agents chimiques ont quitté la Syrie, les 7 et 27 janvier, via le port de Lattaquié pour être détruits en mer. Une source proche de l'OIAC a indiqué à l'AFP que cela représente un peu moins de 5% de ce qui aurait dû être évacué au 31 décembre.

    Selon le plan de destruction des armes chimiques syriennes approuvé par l'ONU, la Syrie devait avoir évacué à cette date les 700 tonnes d'agents chimiques les plus dangereux déclarés par Damas, notamment ceux intervenant dans la composition du gaz moutarde et du gaz sarin.

    La Syrie doit en outre, selon ce même plan, avoir évacué au 5 février 500 tonnes supplémentaires d'agents chimiques dits de catégorie 2.


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  • Les autorités de Visegrad, dans l'entité serbe de Bosnie, ont effacé jeudi le mot "génocide" sur un monument aux musulmans tués pendant la guerre intercommunautaire de 1992-95, provoquant la colère des associations de victimes.

    Accompagnés par la police, les services de voirie ont effacé avec une ponceuse le mot "génocide" sur un monument en pierre, a dit à l'AFP Bakira Hasecic, présidente d'une association des femmes violées pendant la guerre.

    "C'est un crime. Ils veulent effacer la vérité, la vérité qu'un génocide a été commis ici, et raconter une autre histoire", a déclaré Mme Hasecic.

    Ce monument en pierre, en guise de pierre tombale haute d'environ deux mètres, a été érigé en 2012 dans un cimetière de Visegrad, à la mémoire des victimes tuées dans cette ville de Bosnie orientale par les forces serbes.

    Depuis, les autorités locales serbes ont sans cesse réclamé à ce que le mot "génocide" soit effacé, justifiant cette requête par le fait qu'aucune institution judiciaire, locale ou internationale, n'a jusqu'à présent jugé qu'un génocide a eu lieu à Visegrad.

    "Le monument ne nous gêne pas. C'est ce mot qui y était écrit qui mécontente la plupart des habitants de Visegrad", aujourd'hui une ville peuplée essentiellement par des Serbes, a déclaré le maire de la ville, Slavisa Miskovic, cité par la presse locale.

    Des associations de victimes musulmanes avaient déjà empêché en décembre une tentative des autorités d'effacer le mot "génocide" du monument, une procédure qui avait été annoncée à deux reprises à la communauté islamique locale, qui est le propriétaire du cimetière.

    "Ce matin, ils sont venus une heure avant l'heure fixée et on n'a pas pu les empêcher", a raconté Mme Hasecic.

    Entre avril et juin 1992, les forces serbes ont massacré à Visegrad et dans ses alentours plus de 1.500 civils, selon l'Institut bosnien pour les personnes disparues.

    Le seul épisode du conflit bosnien à avoir été qualifié de génocide par la justice internationale est le massacre en juillet 1995 de quelque 8.000 musulmans de Srebrenica (est).


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  • Malgré une transition vers un gouvernement civil, l'armée birmane joue un rôle fondamental dans la politique intérieure du pays et conserve son indépendance. L'abus de pouvoir des militaires et la perpétuation de viols remet en question l'avancée démocratique du pays : l'utilisation du viol comme outil d'oppression était monnaie courante sous le régime militaire. Lutte contre l'impunité, conflits armés avec les minorités ethniques et sanctions économiques sont tant de difficultés que doit affronter ce pays en voie de démocratisation.

    Le dernier rapport de la Ligue des Femmes birmanes, organisation de défense des droits des femmes birmanes installée à Bangkok, révèle plus d'une centaine de viols commis par l'armée birmane depuis les élections générales de novembre 2010, mettant fin à la junte militaire qui gouvernait le pays depuis 1962. Agressions sexuelles d'une extrême violence, la majorité des victimes – la plus jeune âgée de sept ans – sont décédées suite à leurs blessures. Si le rapport dénonce le régime d'impunité des soldats ainsi que le caractère politique de ces chroniques agressions, le président Thein Sein nie l'utilisation du viol comme un outil d'oppression. Affirmant qu'aucun cas de viol n'a été signalé, son porte parole, Ye Htut invite la Ligue des Femmes birmanes à « envoyer le détails des affaires afin que des actions soient prises à l'encontre des accusés ».

    Persistance des conflits

    Si les Birmans représentent 70 % de la population, le pays est composé de plusieurs dizaines de minorités ethniques dont certaines sont depuis plusieurs décennies engagées dans des luttes armées contre le gouvernement. Les cessez-le-feu obtenus par le nouveau président avec la plupart des groupes armés n'ont pas suffit à ramener la paix. Les troupes militaires, déployées sur l'ensemble du territoire, rentrent continuellement en conflits avec des groupes armés dans le Nord et l'Est du pays. La réconciliation nationale à travers la prise en compte des revendications des minorités ethniques ne semble pas à l'ordre du jour. Dans l'immédiat, l'établissement d'un dialogue et l'installation d'un climat pacifique de protestation doivent être l'objectif du gouvernement.

    Ainsi, lorsque la totalité des viols recensés ont été commis dans des régions en conflits, notamment dans les états du Kachin et du Shan, la portée politique de ces violences chroniques se posent. La Ligue des Femmes birmanes affirme que « ces agressions sexuelles perpétuées par l'armée birmane sont un outil de destruction massive des communautés ethniques ». Le viol est utilisé comme une arme de guerre et d'oppression dont le caractère traumatisant doit dissuader les femmes de soutenir les groupes armés.

    Lutter contre l'impunité

    L'installation d'autorités judiciaires indépendantes, civile et militaire, est un des enjeux majeurs auxquels se confronte cette démocratie en devenir. Il est important que le gouvernement parvienne à rompre le régime d'impunité, des soldats et haut gradés, qui s'est installé avec la militarisation du gouvernement dans les années soixante. En ce qui concerne les viols, cela fait plus de dix ans que la Ligue des Femmes birmanes dénonce ce système : colonels et capitaines participant aux viols, ils ne sont pas enclin à dénoncer et sanctionner leurs collègues et contribuent à normaliser ce crime. L'élection de Thein Sein, à l'origine d'espoir au sein de la société civile, n'a pas ébranlé le sacro-saint statut de l'armée.

    La lutte contre l'impunité doit passer par l'amendement la Constitution afin de rendre l'ordre militaire responsable devant le gouvernement civil et permettre aux autorités judiciaires de se saisir de ces manifestes violations des droits humains.

    En octobre dernier, 133 associations ont écrit au président des États-Unis, Barack Obama ainsi qu'aux Premiers ministres anglais et australien, David Cameron et Tony Abbott, aux noms des minorités ethniques afin d'exprimer leurs craintes quant à l'occupation de leurs terres par l'armée birmane. La Ligue des Femmes birmanes demande à la communauté internationale de maintenir des sanctions politiques et économiques afin de faire pression sur le gouvernement.

    A la lumière du processus d'ouverture et de libéralisation du régime, Union européenne et États-Unis ont intensifié le dialogue et les échanges avec le Myanmar. Excepté l'embargo sur les armes, la plupart des sanctions ont été levées. Cependant, les récents événements pourraient conduire les États-Unis à réviser leur position : les sénateurs Bob Menendez, Marco Rubio, Ben Cardin and Bob Corker ont présenté un projet de loi interdisant les donations gouvernementales vers le Myanmar pour l'année 2014. Le ministère d’État encourage vivement le gouvernement à mener une enquête contre ces allégations.
     
     

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  • TOKYO - Le gouvernement japonais a pris lundi 27 janvier 2014 ses distances avec le patron de la télévision publique NHK selon lequel la prostitution forcée de femmes par l'armée japonaise, pendant la Seconde Guerre mondiale, correspondait à une pratique fréquente dans tous les pays en guerre.

    Le système des bordels militaires était fréquent dans tous les pays en guerre, a déclaré dimanche Katsuto Momii, durant sa première conférence de presse depuis son arrivée à la tête de la NHK.

    Pouvons-nous dire qu'il n'y en avait pas en Allemagne et en France? Il y en avait partout en Europe, a-t-il dit.

    Katsuto Momii a fait ces déclarations à titre personnel, a déclaré lundi le secrétaire général du gouvernement, Yoshihide Suga, tout en s'abstenant du moindre commentaire sur la teneur des déclarations.

    Peu après, le patron de la télévision publique a présenté ses excuses pour ses propos extrêmement inappropriés, confirmant qu'il s'agissait de son opinion personnelle.

    La plupart des historiens estiment à 200.000 le nombre de femmes --surtout des Coréennes, Chinoises et Philippines-- réduites en esclavage sexuel par Tokyo pendant la Seconde Guerre mondiale.

    Aujourd'hui encore, la question de ces femmes et celle des atrocités commises par les troupes impériales continuent de peser sur les relations du Japon avec ses voisins.

    Nous ne pouvons que déplorer le fait que le patron de la télévision publique japonaise, qui devrait rester impartial, déforme de façon ridicule des faits historiques, a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères à Séoul.

    La conscience historique des dirigeants japonais de premier plan est, sous l'administration Abe, descendue à un niveau dangereusement bas, a-t-il ajouté.

    En 1993, Tokyo avait officiellement présenté ses excuses pour les souffrances endurées par les victimes. Mais depuis, plusieurs hauts responsables politiques ont fait machine arrière, donnant l'impression, notamment à Séoul, que le Japon ne regrettait pas véritablement ses actions passées.

    Au printemps dernier, le maire nationaliste d'Osaka (ouest), Toru Hashimoto, avait provoqué un scandale en Asie et aux Etats-Unis en qualifiant de nécessité l'enrôlement de ces femmes de réconfort dans les pays occupés par le Japon.

    Lundi, M. Hashimoto a estimé que ce qu'avait déclaré M. Momii à ce sujet dimanche était parfaitement exact. Personne ne peut contredire cet argument qui est celui que j'avais soulevé à l'époque, a-t-il souligné d'après des propos cités par l'agence Jiji.

    Lors d'un premier passage à la Primature 2007, Shinzo Abe --revenu au pouvoir fin 2012-- avait suscité une vive polémique en déclarant qu'il n'existait pas de preuve tangible que des femmes aient été forcées à se prostituer.

    M. Momii, 70 ans, a été vice-président de la maison de commerce Mitsui et aurait été, selon l'agence Kyodo News, le candidat du Premier ministre Abe pour prendre la tête de la NHK.

    Ses commentaires sont mal tombés la veille de la mort à 90 ans de Hwang Kum-Ja, l'une des 55 dernières femmes de réconfort sud-coréennes encore en vie.

    Du fait de ces questions historiques mais aussi de conflits territoriaux, Pékin et Séoul sont en très mauvais termes depuis plus d'un an avec Tokyo, qu'ils accusent ne ne pas vouloir reconnaître son passé militariste.

    Leur colère a redoublé fin décembre dernier lorsque M. Abe s'est rendu au sanctuaire Yasukuni de Tokyo, où sont honorés 2,5 millions de morts pour le Japon, mais surtout 14 criminels de guerre.

    C'était la première visite d'un chef de gouvernement nippon sur place depuis 2006.


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  • Japon: une trentaine de dauphins tués à Taiji

    Des pêcheurs du port japonais de Taiji ont tué une trentaine de dauphins jeudi 23 janvier 2014, ont annoncé des défenseurs des animaux qui tentent d'alerter l'opinion internationale.

    "Malgré la campagne de sensibilisation dans le monde et la presse, Taiji continue de massacrer des dauphins, environ une trentaine ce matin", a indiqué à l'AFP Melissa Sehgal, "gardienne en chef de la baie" de Taiji pour Sea Shepherd, une organisation écologiste basée aux États-Unis.

    Selon elle, "plus de 600 dauphins ont ainsi été tués à Taiji sur les 1.200 qui ont été piégés dans la baie depuis le 1er septembre, sans compter ceux d'aujourd'hui, et 149 ont été capturés vivants".

    Les pêcheurs de ce petit port de l'ouest du Japon attirent les dauphins jusque dans une baie et en tuent une partie pour vendre leur chair. Les autres sont vendus à des parcs d'attraction aquatiques.

    Des militants de Sea Shepherd sont sur place et alimentent en photos et vidéos en direct des sites internet dans le monde entier.

    Cette pratique locale a été rendue tristement célèbre par un documentaire, "The Cove, la baie de la honte", récompensé par un Oscar en 2010, qui contenait des images chocs de la tuerie des dauphins.

    Les autorités et les pêcheurs de Taiji soutiennent pour leur part que cette activité est primordiale pour la vie économique de la communauté et ils accusent les activistes antipêche de ne pas respecter la culture locale. Ils demandent aussi pourquoi ces militants ne s'émeuvent pas autant de l'abattage de millions de vaches et de cochons chaque année dans les pays occidentaux et ailleurs.

    Les pêcheurs affirment en outre qu'ils tuent les dauphins de façon moins cruelle qu'auparavant: ils n'utilisent plus une sorte de croc de boucher et se contentent désormais de sectionner leur moelle épinière.

    Les défenseurs des dauphins ont reçu la semaine dernière le soutien de la nouvelle ambassadrice américaine au Japon, Caroline Kennedy, qui s'est dite "profondément préoccupée par l'inhumanité de la pêche aux dauphins par rabattage" dans un message sur Twitter.

    Le département d’État américain l'a soutenue mardi: "les États-Unis restent engagés pour obtenir un moratoire sur le commerce de la baleine, et sont préoccupés par la durabilité et l'humanité des chasses japonaises au dauphin", a déclaré la porte-parole Marie Harf.

    Le Japon est aussi régulièrement épinglé pour sa pratique de la chasse à la baleine, et a été assigné à La Haye en juin dernier par l'Australie devant la Cour Internationale de Justice (CIJ), plus haute instance judiciaire de l'ONU.

    Actuellement des navires de Sea Shepherd harcèlent la flotte baleinière en campagne de pêche en Antarctique.

    Japon: une trentaine de dauphins tués à Taiji

     


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  • Le Parlement a adopté définitivement jeudi, par vote à l'Assemblée nationale, une proposition de loi écologiste qui interdit les pesticides dans les espaces verts publics à partir de 2020 et dans les jardins particuliers à compter de 2022.

    Outre les écologistes, socialistes, radicaux de gauche, UDI et Front de gauche ont voté pour. Les élus UMP se sont prononcés contre ou abstenus.

    Ce texte est "une nécessité" pour la santé publique et la protection de l'environnement, a estimé le ministre de l'Ecologie Philippe Martin, relevant toutefois que 90% des produits phytosanitaires étendus le sont en agriculture.

    Le projet de loi d'avenir agricole, voté mi-janvier en première lecture à l'Assemblée, pose quelques jalons, notamment un suivi post-mise sur le marché des pesticides.

    La proposition de loi votée jeudi, déjà adoptée par le Sénat en novembre, interdit, elle, à partir du 1er janvier 2020, l'usage des produits phytosanitaires par l'Etat, les collectivités locales et établissements publics pour l'entretien des espaces verts, promenades, forêts.

    Ce délai doit leur permettre de s'adapter à de nouvelles méthodes de travail notamment. Près de 40% des communes sont déjà à "zéro phyto", selon le groupe écologiste.

    Seront exemptées les voies ferrées, pistes d'aéroport et autoroutes. Les pesticides pourront toujours être utilisés en cas d'urgence sanitaire.

    Par ailleurs, à partir du 1er janvier 2022, pour laisser le temps aux industriels de s'adapter, la commercialisation et la détention de produits phytosanitaires à usage non professionnel seront interdites. Cette disposition vise les 45% de Français jardiniers amateurs.

     

    "Ecolobotomie" ou "avancée" ?

     

    La France reste le premier consommateur de pesticides en Europe, malgré le plan Ecophyto lancé en 2008 et prévoyant d'en réduire l'usage de 50% d'ici 2018.

    "Pourquoi légiférer à nouveau puisque le processus est en marche?", a demandé Antoine Herth (UMP), y voyant "une volonté de surenchère" des écolos "à proximité des échéances électorales".

    "Ce n'est pas de l'écologie que vous faites, c'est de l'écolobotomie", a lancé son collègue Jean-Charles Taugourdeau. Rejetant le terme "pesticides", il a souligné que sémantiquement, les produits phytosanitaires "sont faits pour soigner les plantes".

    A une interpellation de la gauche sur d'éventuelles pressions, il a rétorqué: "il n'y a pas de lobbies, il y a 17 millions de jardins amateurs".

    L'UMP a échoué à réduire la portée du texte, notamment à faire disparaître les sanctions pour les particuliers détenant ou utilisant ces produits.

    "S'ils ont pu donner l'illusion d'une solution miracle pour leurs utilisateurs, ces produits sont avant tout des produits chimiques actifs, ayant un impact sur le vivant végétal et animal et sur les écosystèmes", a défendu la rapporteure (EELV) de la proposition de loi et agricultrice, Brigitte Allain.

    En appui, Gérard Bapt (PS), connu notamment pour son engagement contre les perturbateurs endocriniens, a mis en avant une série d'études montrant l'impact sanitaire de l'utilisation des pesticides.

    Dans le pays européen autorisant "le plus grand nombre de pesticides", ce texte, "bien que de portée limitée, constitue une véritable avancée", pour Jacqueline Fraysse (Front de gauche).

    Plusieurs orateurs à gauche ont rappelé le "scandale" du chlordécone, pesticide employé aux Antilles entre 1973 et 1993 et interdit depuis, mais dont la présence persistante dans les sols et rivières continue à contaminer les cultures, viandes et poissons.


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  • Le gouvernement sud-soudanais et les rebelles menés par l'ex-vice président Riek Machar ont signé jeudi soir un accord de cessez-le-feu devant être appliqué sous 24 heures, a constaté une journaliste de l'AFP. Ce document doit mettre fin à plus d'un mois de combats sanglants au Soudan du Sud.

    Le texte, négocié par l'Igad (Autorité intergouvernementale pour le développement, qui regroupe sept pays est-africains) a été paraphé dans la capitale éthiopienne Addis Abeba. Les parties ont également signé un accord prévoyant la libération de onze détenus proches de Riek Machar. La question de cette libération était au coeur des pourparlers entamés début janvier.

    Aucune date n'a été précisée pour cette libération. "Ces deux accords sont les ingrédients pour créer un environnement propice à une paix totale dans mon pays", a déclaré au cours de la cérémonie de signature le négociateur en chef des rebelles, Taban Deng.

    "Nous espérons pouvoir atteindre rapidement un accord (plus global) qui mettra un terme au bain de sang", a lancé le négociateur en chef du gouvernement, Nhial Deng Nhial.

    Atrocités dans les deux camps

    Le Soudan du Sud est ravagé depuis le 15 décembre par des combats entre les forces sud-soudanaises loyales au président Salva Kiir et la rébellion regroupée derrière Riek Machar.

    Salva Kiir accuse Riek Machar et ses alliés de tentative de coup d'Etat. Ce dernier nie, et reproche au premier de chercher à éliminer ses rivaux politiques. Les combats ont déjà fait des milliers de morts et un demi-million de déplacés.

    ONU et ONG ont fait état d'atrocités de la part des deux camps (exécutions sommaires, viols, enrôlement d'enfants soldats) et de massacres à caractère ethnique.

    Vers une réconciliation nationale

    Le médiateur en chef pour l'Igad, Seyoum Mesfin, a salué jeudi, avec ces deux accords, la "conclusion" d'un premier round de négociations. "Nous devrons bientôt continuer avec un dialogue politique et travailler à une réconciliation nationale", a-t-il ajouté.

    Les Etats-Unis, parrains de l'indépendance du Soudan du Sud en juillet 2011, ont salué ce cessez-le-feu, le qualifiant de "première étape cruciale".


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  • Les réseaux sociaux doivent adopter un certain calme, de la distance, voire plus d'humanité s'ils ne veulent pas être qu'un réseau superficiel de fils mais au contraire "de personnes humaines", a estimé jeudi le pape François. Il s'exprimait à l'occasion de la Journée mondiale des communications sociales.

    Dans son message intitulé "la communication au service d'une authentique culture de la rencontre", le souverain pontife estime que les médias et Internet, qualifiés de "don de Dieu", amènent les gens à se rapprocher, mais les empêchent souvent d'apprendre à réellement se connaître.

    "La vitesse de l'information dépasse notre capacité de réflexion et de jugement et ne permet pas une expression de soi mesurée et correcte", écrit le pape.

    Comme son prédécesseur Benoît XVI, il conseille aux internautes de "retrouver un certain sens de la lenteur et du calme" dans ce monde d'instantanéité.

    S'ouvrir au dialogue

    "La variété des opinions exprimées peut être perçue comme une richesse, mais il est également possible de s'enfermer dans une sphère d'informations qui correspondent seulement à nos attentes et à nos idées, ou même à des intérêts politiques et économiques déterminés", avertit-il.

    Il rappelle par ailleurs que les idées et les traditions défendues par les catholiques ne doivent jamais "avoir la prétention d'être uniques et absolues", appelant au dialogue entre croyants et non-croyants et au respect des opinions de chacun.


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  • BERLIN - Quelque 16 millions de boîtes mail ont été piratées en Allemagne, a prévenu mardi l'Institut fédéral pour la Sécurité dans les technologies de l'information (BSI), ce qui a provoqué un afflux de demandes de vérifications des internautes.

    Les escrocs ont non seulement pu accéder aux courriels des victimes mais aussi à leurs comptes sur des réseaux sociaux ou sur des sites de magasins en ligne si les mêmes identifiants et mots de passe ont été utilisés, a précisé l'Institut basé à Bonn (ouest) dans un communiqué.

    Il ne s'agit pas dans cette affaire que d'ordinateurs infectés mais de vol d'identité numérique complète, a insisté le président du BSI, Michael Hange, dans le quotidien berlinois Tagesspiegel à paraître mercredi.

    Le gouvernement allemand a également invité sur son site internet les usagers à faire vérifier leur boîte mail.

    Le BSI n'a pas souhaité donner de précisions sur les circonstances dans lesquelles ce vol massif a été découvert en raison de l'enquête en cours.

    Les personnes craignant d'avoir été victimes d'un tel vol pouvaient le faire vérifier auprès du BSI. Toutefois, en raison d'un gros afflux de demandes, le site s'est rapidement retrouvé saturé.

    Nous avons quelque 200.000 demandes par heure, ce qui est gigantesque, a précisé M. Hange. Les capacités du serveur de vérification ont donc été accrues afin que le plus grand nombre possible de personnes puissent vérifier si leur boîte mail a été piratée, a-t-il encore indiqué.

    Le BSI, qui fournit également des astuces pour créer son nouveau mot de passe sécurisé, a invité les victimes à changer tous leurs mots de passe, notamment sur les réseaux sociaux tels que Facebook ou sur les sites marchands comme Amazon, afin d'éviter toute escroquerie.

    Son président a également déconseillé aux internautes d'utiliser le même mot de passe pour des comptes différents.

    La moitié des adresses piratées se terminent par .de, extension usuelle en Allemagne, selon le BSI qui rappelle que le vol de telles données fait partie des risques les plus répandus sur internet .

    En raison des deux dictatures, nazie et communiste, qu'a connues l'Allemagne au XXe siècle, la protection des données personnelles est une préoccupation majeure de la population.


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  • L’Inde sauve une tribu d’un projet minier

    Le gouvernement a annulé le permis d’exploiter une mine de bauxite située sur le territoire d’une minorité de l’État d’Orissa.

    La montagne sacrée de Niyamgiri ne sera pas éventrée. La tribu des Dongrias Kondhs pourra continuer de vénérer comme des temples ces collines de l’Orissa, dans l’est de l’Inde, et d’honorer son dieu devant des petites statuettes en bois posées le long de sentiers de terre. Contre toute attente, le peuple autochtone a obtenu gain de cause face au géant minier Vedanta Resources qui cherchait à exploiter un gisement de bauxite d’une qualité exceptionnelle enfoui dans le sol des terres sacrées.

    Au terme de huit années de bataille devant les tribunaux, le ministère de l’environnement et des forêts a décidé d’annuler le projet de l’entreprise britannique, détenue par un milliardaire indien. Cette décision a été motivée par un arrêt de la Cour suprême indienne obligeant la multinationale à consulter les douze villages des Dongrias Kondhs. Les habitants avaient finalement dit non à l’ouverture de la mine malgré la promesse d’obtenir des emplois, des maisons en ciment, des écoles et des cliniques.

    Des cours d’eau déjà pollués

    Pour le géant britannique, il s’agit d’un vrai coup d’arrêt. Dès 2006, il avait construit une usine au pied des collines pour transformer la bauxite en aluminium. D’après l’ONG Amnesty International, le site industriel d’une superficie de 38 hectares a déjà pollué les cours d’eau des Dongrias Kondhs depuis sa mise en route en 2006. La destruction de l’environnement avait conduit les autorités indiennes à suspendre les opérations de raffinage en décembre 2012, le temps que l’entreprise dépollue la zone.

    L’affaire des Dongrias Kondhs contre Vedanta Resources n’est qu’un épisode des guerres foncières qui opposent d’un côté les paysans indiens ou les peuples autochtones et de l’autre les groupes miniers et industriels engagés dans une course à la terre au nom du développement économique du pays. Ces luttes sont particulièrement fréquentes dans les États du nord-est de l’Inde, où l’activité extractive a été dopée dans les années 1990 par l’ouverture aux investisseurs étrangers.

    Au nom de la croissance de leur État et de la promesse d’emplois, les autorités locales n’hésitent pas à passer outre à l’avis des communautés locales dont la consultation est théoriquement obligatoire. « Les gouvernements des États indiens sont très laxistes avec les entreprises et les permis d’exploitation, estime Sylvain Ropital, spécialiste de l’Inde au CCFD-Terre solidaire. Mais la décision de la Cour suprême en faveur des peuples indigènes fera date. »


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