•  Treize ans après les premières plaintes, l’enquête pénale sur la commercialisation par le groupe Bayer du Gaucho et ses conséquences pour les abeilles s’est soldée par un non-lieu, alors que le pesticide fait désormais l’objet de restrictions en Europe. L’Union nationale de l’apiculture française, partie civile, a fait appel de ce non-lieu daté du 1er avril et conforme aux réquisitions du parquet de Paris de mars 2012.

    Le dossier sera donc de nouveau examiné par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris. Dans son ordonnance, le juge d’instruction relève notamment que "la communauté scientifique n’a pas démontré l’existence d’un lien de causalité entre l’introduction du Gaucho dans les cultures agricoles et l’augmentation de la mortalité des abeilles". Dans ce contexte, "appréhender les troubles du cheptel apicole sous l’angle pénal apparaît d’emblée malaisé", ajoute-t-il, en soulignant les autres facteurs qui interviennent dans la mortalité des abeilles.

    Ces autres facteurs peuvent être des parasites comme le Varoa, le frelon asiatique ou la perte de diversité des cultures. Les apiculteurs ne contestent pas la multiplicité des causes mais soutiennent que les pesticides en sont la principale. En France, l’autorisation du Gaucho a été retirée en 1999 pour le tournesol et en 2004 pour le maïs, en raison des risques pour les abeilles.


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  • Voici une traduction de la Déclaration de Genève, adoptée, le jeudi 17 Avril 2014, par les États-Unis, la Russie, l’Union européenne et l’Ukraine.

    « La réunion de Genève sur la situation en Ukraine a convenu d’étapes initiales concrètes pour désamorcer les tensions et rétablir la sécurité pour tous les citoyens .

    Toutes les parties doivent s’abstenir de toute violence, intimidation ou provocation. Les participants ont fermement condamné et rejeté toutes les expressions d’extrémisme, de racisme et d’intolérance religieuse, y compris l’antisémitisme .

    Tous les groupes armés illégaux doivent être désarmés; tous les bâtiments occupés illégalement doivent être restitués à leurs propriétaires légitimes; toutes les rues, places et autres lieux publics occupés illégalement dans les villes ukrainiennes doivent être évacués.

    Une amnistie sera accordée aux manifestants et à ceux qui ont quitté les bâtiments et autres lieux publics et remis les armes, à l’exception des personnes reconnues coupables de crimes capitaux.

    Il a été convenu que la mission spéciale de surveillance de l’OSCE devrait jouer un rôle de premier plan en aidant les autorités ukrainiennes et les collectivités locales dans la mise en œuvre immédiate de ces mesures de désescalade partout où elles sont le plus nécessaires, à commencer dans les prochains jours. Les États-Unis, l’Union européenne et la Russie s’engagent à soutenir cette mission, y compris en fournissant des observateurs.

    Le processus constitutionnel annoncé sera inclusif, transparent et responsable. Il comprendra l’établissement immédiat d’un large dialogue national, ouvert à toutes les régions de l’Ukraine et groupes politiques, et permettra la prise en compte des commentaires du public et des amendements proposés.

    Les participants ont souligné l’ importance de la stabilité économique et financière en Ukraine et serait prêts à discuter d’un appui supplémentaire lorsque les étapes ci-dessus sont mises en œuvre. »


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  • Les juges de la plus haute instance judiciaire du pays ont confirmé le 22 avril une loi du Michigan interdisant de tenir compte des couleurs de peau dans l’éducation et l’emploi.

    Cette loi avait été adoptée par référendum à l’initiative de groupes opposés à la discrimination positive mise en œuvre pour aider les minorités ethniques.

    Qu’a décidé la Cour suprême ?

    La Cour suprême des États-Unis a jugé mardi 22 avril conforme à la Constitution une disposition approuvée par référendum en 2006 dans l’État du Michigan, qui interdit de prendre en considération la race ou le sexe dans les procédures d’admissions dans les universités de l’État et l’emploi public.

    Les universités publiques, à niveau équivalent, privilégiaient par exemple les candidats issus de minorités ethniques, conformément à la politique de « discrimination positive » mise en place à partir de la fin des années 1960.

    La « proposition 2 », soumise en 2006 au vote dans le Michigan, à l’initiative de groupes opposés à cette politique, interdit aux écoles publiques, mais aussi aux recruteurs pour des emplois publics, de « discriminer ou d’accorder un traitement préférentiel à tout individu ou groupe en fonction de la race, du sexe, de la couleur de peau, de l’ethnie ou de l’origine ». Un texte aux mots bien choisis, qui avait rallié 58 % des suffrages.

    Quelles peuvent être les conséquences à l’échelle nationale ?

    Cette décision est très importante, comme en témoignent les cinq mois qui ont été nécessaires pour les délibérations à Washington. Par 6 voix contre 2, les sages ont tranché. « La décision d’aujourd’hui met en pièces un organe important de notre jurisprudence pour l’égalité des droits », a déploré la juge Sonia Sotomayor, qui avait mené la résistance contre la majorité de ses collègues. D’origine portoricaine, elle avait rappelé avoir elle-même bénéficié de la discrimination positive pour intégrer la prestigieuse université de Princeton.

    Car cette décision est un encouragement pour des groupes bien financés qui mènent des campagnes similaires dans d’autres États – des projets de ce type sont en cours dans l’Ohio, le Missouri et l’Utah. Huit États ont déjà interdit la discrimination positive, sans que le dossier n’arrive sur le bureau de la Cour suprême. En dépit de la mobilisation du monde des affaires, qui soutient que la diversité est un atout pour la compétitivité américaine.

    Où en est la discrimination positive aujourd’hui ?

    Alors que les États-Unis célèbrent cette année le 50e anniversaire de la fin de la ségrégation, avec l’adoption à l’été 1964 de la grande loi sur les droits civiques, les coups portés aux dispositifs mis en place pour aider les minorités ethniques se succèdent.

    En 2013, la Haute Cour – à majorité conservatrice – avait invalidé une loi importante mise en place en 1965 pour empêcher toute restriction d’accès des minorités au bureau de vote dans les États du Sud, autrefois esclavagistes.


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  • Alors que l'OSCE se réunit à Interlaken (BE) fin avril pour évoquer les enlèvements contre rançons, un autre sujet de discussion sera à l'honneur: celui des Suisses qui partent combattre en Syrie notamment.

    La radicalisation extrémiste en Suisse reste faible comparativement à d'autres membres de l'OSCE. Mais plusieurs cas médiatisés, dont celle du jeune Vaudois revenu de Syrie, en ont fait un thème de discussion avant la conférence d'Interlaken (BE) (lire: Les enlèvements contre rançon au menu de l'OSCE), même s'ils n'ont pas le statut de terroristes. Se pose notamment la question de leur réintégration dans la société.

    «Il faut être attentif. C'est un problème relativement nouveau» pour la Suisse, a indiqué dans un entretien le président de la Confédération Didier Burkhalter. Il faut évaluer comment réintégrer au mieux ces personnes lorsque la situation le permet.

    Au total, jusqu'à 11'000 «combattants étrangers» ont rejoint la Syrie depuis le début du conflit en 2011, soit environ 10% du nombre total des rebelles, selon les estimations publiées en décembre par le Centre international d'étude sur la radicalisation (ICSR), basé à Londres.

    La situation stagne depuis notamment parce que 90% des combats ont lieu entre groupes rebelles et jihadistes. Et «les Occidentaux vont en Syrie» pour affronter le président Bachar al-Assad, pas pour se battre entre opposants, souligne le directeur de l'ICSR, Peter Neumann. Par ailleurs, les Syriens leur disent souvent qu'ils ne veulent pas d'eux.

    Sur place, ces personnes doivent être traitées comme des combattants qui bénéficient de la protection des Conventions de Genève. Mais souvent, elles sont considérées comme terroristes.

    «10 à 12» personnes pour un individu

    Selon le Service de renseignement de la Confédération (SRC), 15 à 20 Suisses se sont rendus en Syrie - dont deux à trois chrétiens désireux de défendre leur communauté minoritaire dans ce pays. La qualification juridique de ces faits varie en fonction des circonstances.

    Dans un récent rapport, l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) a évoqué plusieurs milliers de sympathisants des milieux radicaux en Suisse. Quelques dizaines sont considérés comme des extrémistes islamistes. Les personnes qui se radicalisent en Suisse «ont pour la plupart grandi en Suisse ou y sont nées», souligne le responsable de cette étude, Lorenzo Vidino.

    Une fois que les combattants reviennent, les autorités doivent évaluer si elles les surveillent, si elles les poursuivent ou si elles peuvent les réintégrer. Une surveillance permanente demande «10 à 12» personnes pour un individu, fait remarquer Lorenzo Vidino. Seuls les plus dangereux seront l'objet de ce dispositif, souligne Peter Neumann.

    En effet, «des groupes islamistes en Syrie liés à Al-Qaïda recrutent et forment des Américains et d'autres Occidentaux pour qu'ils commettent des attentats dans leur pays», selon la spécialiste du terrorisme au Centre d'études de politique de sécurité de Genève (GCSP), Christina Schori-Liang.

    Dispositif peu important en Suisse

    Pour ceux qui peuvent être réintégrés, les mesures vont du traitement psychologique, notamment chez des jeunes de 16-17 ans, à la rescolarisation en passant par le déplacement dans une autre ville. La famille ou la communauté, dont les imams, sont utilisées. Un appartement ou un travail peuvent aussi contribuer à cette réintégration.

    Dans certains pays, des mesures locales avec les mêmes acteurs ont par ailleurs été mises en place pour détecter la radicalisation. Elles sont coordonnées en unités dans les villes. Le gouvernement central ne peut lui qu'aider. De tels dispositifs ne sont pas vraiment prévus en Suisse.

    L'organisation est partiellement du ressort des cantons et demande une forte coopération, souligne Lorenzo Vidino. Une discussion avait eu lieu il y a quelques années, mais les cantons ne souhaitent pas forcément une intrusion fédérale dans leurs compétences.

    Manuel de l'OSCE

    L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) vient de son côté de publier un manuel sur la prévention en intégrant les communautés. Co-financé par la Suisse, il estime que cette mesure permet d'améliorer le respect des droits de l'homme.

    «L'islamophobie grandissante en Europe peut aussi être surveillée» grâce à cette politique, affirme Christina Schori-Liang. En revanche, le manuel met en garde contre la surestimation, la stigmatisation ou encore la surveillance de certaines communautés avec une telle approche.

    Turquie mobilisée

    Sur le plan international, la coopération se limite au partage de renseignements ou à la prévention. Des Etats dialoguent notamment avec la Turquie pour surveiller ou interdire l'accès des «combattants étrangers» à la Syrie.


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  • Moscou - Gazprom envisage d'étendre à l'Autriche son gazoduc South Stream, destiné à distribuer du gaz russe à l'Europe en contournant l'Ukraine et actuellement en construction, a annoncé mardi le géant gazier russe, se posant en fournisseur incontournable de l'UE.

    Nous avons accepté la proposition du côté autrichien d'explorer les possibilités de construire un gazoduc en Autriche, a indiqué Gazprom dans un communiqué.

    Cette nouvelle branche complèterait l'itinéraire actuel, qui fait déboucher le gazoduc en Italie via la Slovénie.

    L'actuelle situation géopolitique confirme la pertinence d'itinéraires alternatifs pour les livraisons de gaz russe aux consommateurs européens, a ajouté le groupe public.

    Près de la moitié des livraisons de gaz russe à l'UE transitent par l'Ukraine et pourraient être perturbées si Gazprom met à exécution sa menace d'exiger des prépaiements à Kiev, qui accumule les impayés.

    Le PDG, Alexeï Miller, a rencontré à Vienne le ministre autrichien de l'Economie, Reinhold Mitterlehner, et le PDG du géant pétrolier et gazier autrichien OMV, Gerhard Roiss, a précisé Gazprom.


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  • JERUSALEM (Israël) - L'armée israélienne va commencer à envoyer dans les prochaines semaines des appels à la conscription aux Arabes israéliens de confession chrétienne, une mesure sans précédent et controversée, a confirmé mardi un porte-parole militaire.

    Nous allons commencer à envoyer des appels à la conscription dans les prochaines semaines aux membres de la communauté chrétienne, a affirmé un porte-parole de l'armée sur son compte Twitter.

    Toutefois, comme actuellement, la conscription n'aura pas de caractère obligatoire pour les Arabes israéliens chrétiens, a souligné le porte-parole. Il ne sera pas illégal de refuser de se soumettre à ces ordres, a-t-il affirmé.

    Jusqu'à présent, les Arabes israéliens chrétiens pouvaient effectuer leur service militaire en se portant volontaires.

    Avec ces nouvelles dispositions, ils n'auront plus à présenter individuellement cette requête et à s'exposer à d'éventuelles pressions de leurs coreligionnaires chrétiens ou musulmans, hostiles dans leur immense majorité à la conscription, a indiqué la radio militaire qui a sorti l'information.

    Une centaine d'Arabes chrétiens servent actuellement chaque année dans les rangs de l'armée. Dans un proche avenir, ce chiffre pourrait atteindre le millier, a précisé un commentateur de la radio.

    A l'instar des juifs orthodoxes, les quelque 1,5 million d'Arabes israéliens --20% de la population d'Israël-- sont exemptés du service militaire ou d'un service civil obligatoire pour les autres catégories de la population.

    La décision de l'armée a aussitôt déclenché une polémique.

    Il s'agit d'une mesure attendue dans le cadre de la campagne de la droite israélienne visant à couper les chrétiens de leur peuple, en les incitant à penser qu'ils ne sont pas arabes, a accusé dans un communiqué le député chrétien Bassel Ghattas, membre du parti majoritairement arabe Hadash (communiste).

    M. Ghattas a appelé les jeunes chrétiens qui recevront ces convocations à les renvoyer ou à les brûler en public car la prochaine étape pourrait être le service militaire ou civil obligatoire.

    En revanche, le père Gabriel Nadaf, prêtre de l'Eglise grecque orthodoxe de Nazareth (nord d'Israël), s'est félicité de la décision de l'armée. Il faut que les jeunes de la communauté chrétienne comprennent l'importance de servir et de s'impliquer dans le pays où ils vivent et qui les protège et dont nous sommes citoyens à part entière, a-t-il plaidé.

    Environ 130.000 Arabes israéliens sont d'obédience chrétienne.

    Israël a récemment adopté un projet de loi, également controversé qui, pour la première fois, fait la distinction entre les citoyens arabes de confession musulmane et ceux d'obédience chrétienne, suscitant des protestations palestiniennes.

    Selon les détracteurs de ce projet, Israël s'efforce de jouer la carte de la division entre Arabes chrétiens et musulmans dans le conflit israélo-palestinien.

    Les Arabes israéliens sont les descendants des 160.000 Palestiniens restés sur leur terre après la création d'Israël en 1948. Cette communauté est victime de discriminations, notamment en matière d'emploi et de logement.


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  • Le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan a exprimé pour la première fois des excuses de la Turquie envers les petits-enfants des Arméniens massacrés en 1915.

    Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a présenté mercredi les condoléances de la Turquie «aux petits-enfants des Arméniens tués en 1915» lors des massacres visant cette communauté sous l'empire ottoman.

    Pas de reconnaissance du génocide

    Dans un communiqué, le chef de gouvernement turc s'exprime pour la première fois aussi ouvertement sur ce drame survenu entre 1915 et 1917, aux dernières années de l'empire ottoman et qui est reconnu comme un génocide par de nombreux pays. La Turquie, en revanche, ne reconnaît pas le génocide arménien.

    Un devoir humain

    Voici la déclaration intégrale faite par Recip Edogan

    "C'est un devoir humain de comprendre et de partager la volonté des Arméniens de commémorer leurs souffrances pendant cette époque", selon le texte.

    "Nous souhaitons que les Arméniens qui ont perdu la vie dans les circonstances du début du XXe siècle reposent en paix et nous exprimons nos condoléances à leurs petits-enfants", ajoute le texte.

    Le 24 avril 1915 avait donné le coup d'envoi du premier génocide du XXe siècle. Des centaines de milliers d'Arméniens de l'empire ottoman avaient été déportés, nombre d'entre eux tués (1,5 million selon les Arméniens) et la plupart de leurs biens confisqués.

     


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  • La Corée du Sud a détecté une hausse de l'activité sur le site des tests nucléaires côté nord, signe selon Séoul que Pyongyang pourrait préparer un nouvel essai nucléaire, a indiqué mardi le ministère sud-coréen de la Défense. La Corée du Nord a déjà procédé à trois essais nucléaires depuis 2006.

    "Notre armée perçoit actuellement beaucoup d'activités sur et autour du site d'essais nucléaires de Punggye-ri", a annoncé le porte-parole du ministère.

    "Nous estimons que Nord pourrait conduire par surprise un test nucléaire ou prétendre qu'il en conduit un", a ajouté le porte-parole. Il a précisé que l'état-major avait mis en place une équipe spéciale au cas où Pyongyang procéderait à une explosion souterraine.

    Visite d'Obama

    Le président américain Barack Obama est attendu vendredi à Séoul, pour 48 heures, dans le cadre de sa tournée en Asie. La presse estime que Pyongyang pourrait se livrer à un acte de provocation lors de cette visite.

    Le programme nucléaire nord-coréen est à un niveau qui lui permet de mener un test "lorsqu'il le souhaite", une fois l'ordre donné par le pouvoir à Pyongyang, a ajouté le porte-parole du ministère.

    La Corée du Nord a procédé à trois essais nucléaires: en octobre 2006, mai 2009 et février 2013, des tests interdits par l'ONU et qui conduisent à chaque fois à un alourdissement des sanctions internationales.


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  • Banjul (Gambie) - La Gambie a fermé les points de passage officiels à ses frontières terrestres avec le Sénégal, son seul Etat voisin, sur décision des autorités, a indiqué lundi à l'AFP une source de sécurité gambienne, qui n'était pas en mesure d'en expliquer les motifs.

    Le président (Yahya) Jammeh a ordonné la fermeture des frontières gambiennes à Farafegny, Keur Ayib et à Hamdallaye-Karang, a affirmé sous couvert d'anonymat cette source, membre de l'Agence nationale du renseignement (NIA).

    Il a pris cette décision lors de sa tournée en province, a-t-elle ajouté, en précisant ignorer les motifs de cette mesure. Elle n'a pas souhaité s'exprimer davantage.

    Selon la présidence gambienne, M. Jammeh a entamé le 17 avril une tournée dite de dialogue avec les populations, qui doit durer trois semaines, jusqu'au 7 mai (bien mai). Il entend ainsi évaluer le niveau des productions agricoles, dans la perspective d'une auto-suffisance alimentaire du pays à l'horizon 2016, a-t-on indiqué de même source.

    Jusqu'à lundi soir, aucune source officielle en Gambie ne s'était prononcée sur la fermeture des frontières avec le Sénégal, qui n'avait pas non plus fait l'objet de communication gouvernementale dans le pays. Et aucun responsable gouvernemental sénégalais n'avait pu être joint à ce sujet.

    Des habitants des zones frontalières et des voyageurs entre les deux pays, ainsi que plusieurs médias sénégalais ont cependant fait état de cette fermeture. Elle est en vigueur depuis samedi, d'après plusieurs témoignages recueillis à Banjul, la capitale gambienne, mais aussi depuis Kolda, une des villes de la Casamance (sud du Sénégal).

    Jusqu'à présent, il n'y a pas d'évolution de la situation, a indiqué à l'AFP Baba Gallé, un responsable de transporteurs de Casamance. Selon lui, la fermeture concerne tous les quatre points de passage entre le Sénégal et la Gambie, comprenant celui de Sénoba.

    - un long détour -

    Enclavée dans le Sénégal à l'exception de sa façade Atlantique, la Gambie sépare en grande partie la région naturelle de la Casamance du reste du territoire sénégalais. Elle est le principal point de passage des transporteurs sénégalais qui relient le nord et le sud de leur pays, notamment par Farafegny, où un bac leur permet de traverser le fleuve Gambie.

    Selon divers témoignages, la fermeture des frontières terrestres entre la Gambie et le Sénégal est intervenue moins d'une semaine après un accord entre transporteurs sénégalais et gambiens sur la levée d'un blocus du transport transfrontalier.

    Depuis le début de l'année, les routiers sénégalais boycottaient la traversée de la Gambie par les camions de marchandises et les transports en communs pour protester contre une hausse des droits de trafic décidée unilatéralement selon eux par les Gambie.

    Il y a cinq jours, nous avons conclu un accord avec les responsables de la Gambia Ports Authority (la direction du service des ports de Gambie) et puis samedi, nous avons appris que le président gambien Yahya Jammeh a décidé de fermer la frontière, nous ne savons vraiment pas pourquoi, a déclaré El Hadji Ndao, responsable d'un syndicat de transporteurs sénégalais joint à Keur Ayib.

    Modou Diagne, un commerçant qui se ravitaille en Casamance pour des marchés à Dakar a déploré une situation, expliquant qu'elle oblige de nombreux opérateurs économiques à payer plus cher le transport, avec des marchandises qui mettent plus de temps avant d'arriver à destination.

    Les dirigeants sénégalais et gambiens doivent régler cette affaire le plus tôt possible, a-t-il dit.

    Le boycott ou l'interdiction de la traversée de la Gambie oblige les voyageurs à faire un long détour par le sud-est du Sénégal pour relier la Casamance au nord du pays, notamment la capitale, Dakar.


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  • Le bilan s’alourdit après l’attaque, jeudi 17 avril, d’une base de l'ONU au Soudan du Sud où des milliers de civils étaient réfugiés. Il fait désormais état d’au moins 58 personnes tuées et plus d’une centaine blessées.

    Au moins 58 personnes ont été tuées et plus d’une centaine blessées jeudi lors de l’attaque d’une base de l'ONU au Soudan du Sud, a annoncé vendredi l’ONU dans un nouveau bilan. Des milliers de civils s’étaient réfugiés dans cette base qui a été assaillie, jeudi 17 avril, par une foule d’hommes armés.

    « 48 cadavres, dont des enfants, des femmes et des hommes, ont été retrouvés dans la base. Les corps de 10 attaquants ont été trouvés à l’extérieur de la base. Le nombre total de tués est de 58, mais ce nombre pourrait augmenter car plus de 100 personnes ont été blessées, certaines très gravement », a annoncé le chef des opérations humanitaires de l’ONU au Soudan du Sud, Toby Lanzer.

    L’attaque a eu lieu dans la ville de Bor (est), contrôlée par le gouvernement sud-soudanais. Un premier bilan donné jeudi par l’ambassadrice des États-Unis à l'ONU, Samantha Power, faisait état de 20 civils tués et 70 blessés.

    350 attaquants armés

    Selon M. Lanzer, un groupe de quelque 350 jeunes hommes armés en civil « ont recouru à une extrême violence pour ouvrir une brèche » dans l’enceinte de la base des Nations unies, qui abrite 5 000 civils environ, avant d'ouvrir le feu.

    Les civils s’étaient réfugiés là pour fuir les violences ethniques caractérisant le conflit qui dure depuis maintenant quatre mois. Le but des assaillants était apparemment de tuer le plus de monde possible, selon M. Lanzer.

    « Lorsque nous avons compris que nous étions attaqués, nous avons riposté » et « la réaction rapide » des Casques bleus de l’ONU à Bor « a sauvé des vies ».

    « Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour protéger les vies des gens sous notre protection, y compris recourir à l’usage létal de la force », a prévenu le responsable des Nations unies.

    « La semaine la plus sombre de l’histoire du Soudan du Sud »

    L’ONU a pris des mesures pour améliorer la sécurité de ses autres bases à travers le pays, qui abritent au total quelque 60 000 personnes de diverses ethnies.

    « La semaine écoulée a été la plus sombre de l’histoire du Soudan du Sud », a lâché M. Lanzer, évoquant l’attaque de la base, mais aussi de nouvelles atrocités dans le Nord, dans la ville pétrolifère de Bentiu, repassée sous le contrôle des rebelles.

    4 mois de guerre au Sud-Soudan

    La guerre du Soudan du Sud a éclaté le 15 décembre dans la capitale, Juba, avant de s’étendre à travers le pays, et opposait au départ des unités loyales au président Salva Kiir et des partisans de son ancien vice-président Riek Machar.

    Le conflit s’est ethnicisé et désormais il est entré dans « un cycle de représailles », a estimé M. Lanzer. « Il est essentiel que toutes les communautés réalisent qu’elles précipitent le pays dans le néant », a-t-il dit.


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