• La Cour fédérale malaisienne a confirmé lundi 23 juin l’interdiction pour l’hebdomadaire catholique local d’utiliser le mot arabe servant à désigner Dieu, pourtant employé de longue date par les chrétiens du pays. Explication

    Que dit la Cour fédérale malaisienne ?

    Par quatre voix sur sept, la Cour fédérale de Malaisie a rejeté lundi 23 juin le recours du Herald, l’hebdomadaire de l’Église catholique locale. Celui-ci demandait à pouvoir continuer d’employé le terme « Allah » dans son édition malaise.

    « Devant le palais de justice, des cris de “Allah Akbar” (Dieu est plus grand) ont été entendus de la foule de groupes musulmans quand la décision a été connue », rapporte le journal, dans un article intitulé « Avec la confirmation de l’interdiction, le combat de l’Église catholique prend fin ».

    Quel est le contexte ?

    Le conflit a éclaté en 2007 lorsque le ministère de l’intérieur a révoqué l’autorisation du Herald d’utiliser le mot « Allah » dans son édition en malais. Le journal catholique avait alors saisi un tribunal et obtenu gain de cause en 2009, jugement qui a entraîné une série d’attaques contre des églises.

    Saisi en appel par les conseils islamiques de sept États du pays et l’Association musulmane des Chinois de Malaisie, le tribunal a confirmé l’interdiction en octobre 2013, estimant que « le nom Allah ne faisait pas partie intégrante de la foi et de la pratique chrétiennes » et que cette mesure « évitait toute confusion entre les différentes religions ».

    Lors de l’audience en mars, devant la haute cour, l’éditeur du Herald, Mgr Pakiam Murphy, administrateur apostolique de Kuala Lumpur, et son rédacteur en chef, le jésuite Lawrence Andrew, ont plaidé leur cause. Ils ont souligné que « l’interdiction d’utiliser le mot“Allah” est inconstitutionnelle, que le ministère de l’intérieur avait outrepassé ses pouvoirs, rapporte l’agence Églises d’Asie. Et surtout l’incongruité à voir une cour de justice se prononcer en matière de théologie comparée, en fondant ses conclusions sur de simples recherches effectuées sur Internet. »

    Pourquoicette interdiction ?

    « Allah est un mot arabe – manifestement de dérivé sémitique – antérieur à l’islam et servant à désigner Dieu : littéralement “al-lah”, le dieu », rappelle le P. Emmanuel Pisani, dominicain et enseignant en islamologie à l’Institut catholique de Paris. Partout au Moyen-Orient, les chrétiens arabes l’utilisent, y compris dans la liturgie.

    « Il est aussi utilisé en Malaisie, comme de nombreux autres mots arabes, à côté du terme malais “tuan”, sans que cela n’ait jamais posé de problème jusque-là : “Allah” désignait la divinité mais pas spécifiquement le dieu des musulmans », constate Rémy Madinier, chercheur au CNRS et codirecteur de l’Institut d’études de l’islam et des sociétés, qui voit derrière cette affaire « la crispation d’une partie de l’islam malais et sa hantise de la christianisation du pays ».

    Tout en se disant « extrêmement déçu » de cette décision « viciée à bien des égards », le président de la Fédération des chrétiens de Malaisie, Eu Hong Seng, affirme la considérer comme uniquement relative à « ce cas d’espèce » et annonce l’intention des « communautés chrétiennes de continuer à utiliser le mot “Allah” dans (leurs) bibles, services liturgiques et réunions ».


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  • Les États-Unis renforcent la protection des lanceurs d’alerte

    Une loi adoptée mardi 24 juin 2014 par le Congrès américain interdit toute sanction contre les fonctionnaires des agences de renseignement.

    Le Congrès américain a adopté une loi interdisant les représailles contre les fonctionnaires des agences de renseignement qui dénonceraient en interne ou auprès du Congrès des abus ou activités illégales, une réforme applaudie mercredi 26 juin par les soutiens d’Edward Snowden.

    Interdiction de sanctionner, licencier ou rétrograder

    La Chambre des représentants a adopté mardi soir en dernière lecture la loi annuelle autorisant l’ensemble des activités de renseignement du gouvernement américain pour l’exercice budgétaire 2015, qui commence le 1er octobre.

    La section VI de la loi interdit de sanctionner, licencier ou rétrograder un fonctionnaire qui aurait rapporté au directeur ou à l’inspecteur général de son agence (CIA, NSA, etc), au directeur national du Renseignement, ou aux parlementaires membres des commissions du Renseignement, des violations des lois fédérales, des utilisations frauduleuses de fonds ou toute activité mettant en danger le public.

    La loi rend aussi obligatoire la confirmation par le Sénat du directeur de la NSA, un poste qui jusqu’à présent échappait au contrôle des sénateurs.

    Pas de couverture pour les prestataires non-fonctionnaires

    « C’est une excellente solution pour réinstaurer des alternatives sûres aux fuites illégales », a déclaré Tom Devine, du Government Accountability Project, une ONG qui défend Edward Snowden, l’ex-prestataire de l’Agence de sécurité nationale (NSA) à l’origine des révélations sur les programmes de surveillance américains en 2013.

    Mais les prestataires non-fonctionnaires, comme l’était Edward Snowden à la NSA, ne sont pas couverts par ces nouvelles protections, regrette Tom Devine, alors qu’ils l’étaient de 2007 à 2012.

    Au Congrès, de nombreux parlementaires reprochent à Edward Snowden d’avoir confié ses récriminations envers la NSA à des journalistes, et non aux canaux officiels au sein du gouvernement. Edward Snowden affirme au contraire avoir contacté, en vain, ses supérieurs.


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  • Bruxelles s'inquiète de la surpêche en Méditerranée

    Les merlus, rougets ou anchois risquent de disparaître de Méditerranée si un effort supplémentaire n'y est pas livré contre la surpêche, a mis en garde jeudi la Commission européenne.

    La Méditerranée et la mer Noire sont deux zones à risque: toutes les espèces profondes et un tiers des poissons de surface y sont menacées de disparition.

    Présentant l'évaluation de Bruxelles sur l'état des stocks de poisson dans l'UE, en préalable à la fixation des quotas, la commissaire à la Pêche, la Grecque Maria Damanaki, a exprimé sa «vive inquiétude de voir la situation se détériorer à ce point en Méditerranée», qui est «largement surexploitée».

    Elle a appelé les Etats à se mobiliser dans un «combat de longue haleine» et à livrer «des efforts considérables» pour sauvegarder «pour les générations futures» les ressources halieutiques méditerranéennes.

    Etats défaillants

    La tâche s'annonce difficile, au vu des défaillances traditionnelles des Etats de la région à réguler les activités de pêche, alors que la plupart des poissons et crustacés se concentrent dans la bande côtière.

    Au moins 96% des stocks de fond, notamment rougets, merlus, ou crevettes sur lesquelles les scientifiques disposent de données sont du coup surexploitées, tandis que la surpêche frappe plus de 70% des stocks pélagiques, comme ceux de sardines ou anchois, selon la Commission.

    Seule consolation, la connaissance a progressé pour cette mer, avec désormais des données sur une centaine de stocks, contre moins de trente en 2007.

    Avancées sur l'Atlantique du Nord-Est

    La Commission s'est par contre prévalu d'avancées contre la surpêche en Atlantique du Nord-Est, y compris les mers Baltique et du Nord. Elle a relevé qu'alors que 30 stocks sur 35 évalués y étaient surexploités en 2009, ils n'étaient plus que 19 sur 46 évalués en 2014.

    Mais entre 2013 et 2014, alors même que l'UE adoptait une nouvelle politique commune de la pêche centrée sur la sauvegarde des poissons, la proportion des stocks surpêchés est passée de 39% à 41%, a pointé la Fondation de protection de l'environnement Pew.

    «Les Etats membres sont en train d'essayer de détricoter» la nouvelle politique, et notamment l'une de ses mesures phares, l'interdiction des rejets en mer, qui doit commencer à entrer en vigueur en 2015, a mis en garde un de ses responsables, Stephan Beaucher. Il a appelé l'exécutif bruxellois à ne pas baisser la garde.


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  • Le 23e sommet de l’Union africaine (UA), qui se clôture le 27 juin, est en principe consacré à l’agriculture et à la sécurité alimentaire.

    Mais la multiplication des attaques djihadistes en Afrique relance le projet de création d’une force africaine mobilisable rapidement, la Capacité africaine de réponse immédiate aux crises (Caric).

    Le 23e  sommet de l’Union africaine (UA), qui s’achève le 27 juin à Malabo, en Guinée équatoriale, devait être consacré à « l’agriculture et la sécurité alimentaire en Afrique ». Un thème central pour un continent dont l’économie est largement dominée par l’agriculture, qui emploie les deux tiers de la population.

    Dix ans après le lancement du Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine (1) et onze ans après le sommet de Maputo (Mozambique) au cours duquel les pays africains s’étaient engagés à consacrer au moins 10 % de leur budget national à ce secteur, l’occasion était donnée aux chefs d’États de l’UA de faire le point.

    Un ordre du jour bousculé par les djihadistes

    Le bilan de ces engagements étant contrasté – seuls 10 % des 53 pays signataires à Maputo ont alloué 10 % de leur budget au secteur agricole –, on pouvait espérer un début de remise en question des politiques agricoles conduites par les États membres.

    Mais l’actualité en a décidé autrement. Les attaques répétées des djihadistes en Afrique, ces dernières semaines, ont éclipsé l’ordre du jour. Aqmi au Mali, Boko Haram et Ansaru au Nigeria et dans le nord du Cameroun, les chebabs au Kenya et en Somalie, sans oublier le foyer djihadiste du Sud libyen : autant d’inquiétudes pour l’UA.

    Après avoir touché le Maghreb, la bande sahélienne, la Corne de l’Afrique, on assiste à une contamination de la poussée fondamentaliste musulmane en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, préoccupante à l’heure où une partie de l’Irak passe sous le contrôle de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL).

    Une Force africaine programmée d’ici la fin 2015

    C’est pourquoi les chefs d’État et de gouvernement de l’UA doivent s’emparer de ce thème aujourd’hui, à Malabo, en reparlant de la Capacité africaine de réponse immédiate aux crises (Caric). Cette force africaine, mobilisable rapidement et basée sur le volontariat (en attendant la mise en place de la Force africaine, programmée d’ici à la fin 2015), avait été annoncée l’année dernière par la présidente de la Commission de l’Union africaine, Nkosazama Dlamini-Zuma, en réaction à la crise malienne.

    Mais, un an plus tard, la Caric est au point mort. Poussés par l’actualité, une dizaine d’États africains (dont le Mali, le Niger, le Sénégal, le Tchad et l’Ouganda) se préparent aujourd’hui à relancer ce projet.

     

    (1) PDDAA, élaboré par le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad). Son objectif était d’aider les pays africains à atteindre le taux de croissance agricole de 6 % par an.


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  • Des pesticides parmi les plus utilisés dans le monde ont des effets néfastes sur la biodiversité qui ne se limitent pas aux abeilles. Ils nuisent aussi aux papillons, vers de terre, oiseaux et poissons, selon une évaluation scientifique internationale présentée mardi.

    Après avoir examiné les conclusions de quelque 800 études parues depuis une vingtaine d'années, les auteurs de cette évaluation plaident pour "durcir encore la réglementation sur les néonicotinoïdes et le fipronil", les deux types de substances chimiques étudiées, et de "commencer à planifier leur suppression progressive à l'échelle mondiale ou, du moins, à formuler des plans visant à réduire fortement leur utilisation dans le monde".

    "Les preuves sont très claires. Nous sommes face à une menace qui pèse sur la productivité de notre milieu naturel et agricole", indique dans un communiqué le Dr Jean-Marc Bonmatin (CNRS), l'un des principaux auteurs de cette analyse menée sur les quatre dernières années.

    Conclusions publiées cet été

    L'évaluation a été conduite par un panel de 29 chercheurs internationaux dans le cadre d'un groupe de travail spécialisé sur les pesticides systémiques (conçus pour être absorbés par les plantes). Ce groupe conseille notamment l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l'organisme qui rend compte de l'état de santé de la biodiversité mondiale à travers sa "Liste rouge" des espèces menacées.

    Les conclusions doivent être publiées en huit articles pendant l'été dans la revue "Environmental Science and Pollution Research", précise ce groupe de travail.

    Les pesticides étudiés sont "aujourd'hui les plus utilisés dans le monde, avec une part de marché estimée à quelque 40%". Ils sont aussi "communément utilisés dans les traitements domestiques pour la prévention des puces chez les chats et chiens et la lutte contre les termites dans les structures en bois".

    Plus de tunnel

    Les effets liés à l'exposition à ces pesticides "peuvent être immédiats et fatals mais également chroniques", soulignent les chercheurs, avec des effets comme la perte d'odorat ou de mémoire, une perte de fécondité, une diminution de l'apport alimentaire, comme un butinage amoindri chez les abeilles, ou encore une capacité altérée du ver de terre à creuser des tunnels.


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  • Le virus Ebola devient incontrôlable en Afrique

    La fièvre hémorragique en grande partie due au virus Ebola s'étend de plus en plus en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, qui comptent désormais 60 foyers actifs. L'épidémie devient «hors de contrôle».

    La Guinée, le Libéria et la Sierra Leone comptent «60 foyers actifs» de fièvre hémorragique en grande partie due au virus Ebola, a indiqué lundi l'ONG Médecins sans frontières (MSF). L'épidémie, aujourd'hui «hors de contrôle», menace de se propager à d'autres zones.

    Cette épidémie «est d'une ampleur sans précédent de par sa répartition géographique, de par le nombre de cas et le nombre de victimes», a affirmé MSF dans un communiqué reçu par l'AFP à Dakar. «Soixante foyers actifs ont été identifiés dans ces trois pays», a ajouté l'organisation, sans préciser de répartition géographique.

    Selon des bilans pour les trois pays communiqués lundi par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), la Guinée, la Sierra Leone et le Libéria ont enregistré depuis le début de l'année 567 cas de fièvre hémorragique, dont 385 ont été confirmés par des analyses comme étant dus au virus Ebola. On y dénombre 350 morts sur les 567 cas recensés, soit un taux de décès de près de 62%.

    La Guinée, d'où la flambée est partie, est le pays le plus affecté avec 390 cas de fièvre (dont 267 mortels). Les analyses ont confirmé la présence d'Ebola dans 258 cas sur les 390. Parmi les zones les plus affectées, figurent Guéckédou, Macenta (sud) et Conakry, la capitale, ainsi que Telimélé, Boffa (ouest) et Kouroussa (est), d'après l'OMS.

    Contacts évités

    De même source, la Sierra Leone a dénombré 136 cas de fièvre dont 58 mortels. 103 des 136 cas ont été confirmés comme étant dus à Ebola. L'épidémie affecte essentiellement les régions Kailahun et Kenema (est). Depuis le 13 juin et jusqu'à nouvel ordre, les écoles du district de Kailahun sont fermées et les rassemblements publics interdits par le gouvernement.

    Selon des résidents joints lundi par l'AFP dans ce district, la peur d'Ebola a poussé les populations à réduire leurs déplacements et éviter les contacts physiques au maximum.

    Grâce à la campagne de sensibilisation, les habitants ont compris les risques et prennent des précautions individuelles, a indiqué Momodu Momoh, directeur d'école. Selon lui, beaucoup se promènent en permanence avec des solutions chlorées qu'ils utilisent comme désinfectant.

    Au Libéria, selon l'OMS, il a été comptabilisé 41 cas (dont 24 mortels) de fièvre hémorragique et sur ce total, 25 ont été confirmés comme étant dus à l'Ebola. Les régions de Lofa (nord-ouest) et Montserrado (ouest), où est située la capitale Monrovia, font partie des régions les plus touchées. Des cas ont aussi été rapportés dans celles de Margibi (nord-ouest) et Nimba (nord).

    Nouveau pic

    Les humanitaires et autorités sanitaires ont expliqué faire face à un nouveau pic depuis fin mai, après avoir constaté une baisse des nouveaux cas entre avril et mai.

    Selon MSF, «la recrudescence de cas d'Ebola en Afrique de l'Ouest est due à la mobilité de la population qui assiste à des funérailles où les mesures de contrôle de l'infection ne sont pas appliquées».

    Le virus Ebola est hautement contagieux et mortel dans 25 à 90% des cas, selon l'OMS. Il se transmet à l'homme à partir d'animaux sauvages et se propage ensuite d'homme à homme. Il n'y a pas de vaccin ni de traitement spécifique contre la fièvre Ebola.

    «La multiplication des zones touchées rend difficile la prise en charge des patients et le contrôle de l'épidémie», a affirmé MSF, qui compte «actuellement près de 300 travailleurs expatriés et nationaux» dans ces trois pays. L'ONG a pris en charge dans ses centres de traitement depuis mars «près de 470 patients, dont 215 cas confirmés» d'Ebola selon son communiqué.

    Elle ne peut plus envoyer des équipes sur les nouveaux foyers «qui nécessitent pourtant une prise en charge urgente», a dit l'ONG.


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  • Cela s’explique par la multiplication de nouvelles crises qui s’ajoutent aux anciennes.

    Pour la première fois depuis la 2e guerre mondiale, le nombre de déplacés dans le monde en raison de conflits et de crises a dépassé le seuil des 50 millions, selon un rapport publié vendredi 20 juin par le HCR (Haut-Commissariat pour les Réfugiés), une agence de l’ONU.

    A fin 2013, « 51,2 millions de personnes étaient déracinées, soit 6 millions de plus que les 45,2 millions comptabilisés fin 2012 », a indiqué Antonio Guterres, haut-commissaire pour les réfugiés, en présentant le rapport à la presse.

    Énorme augmentation

    « Nous sommes confrontés à une énorme augmentation de tous les déplacements forcés », a indiqué Antonio Guterres, en ajoutant qu’il y a eu 2,5 millions de nouveaux réfugiés syriens et 6,5 millions de déplacés internes en Syrie depuis le début du conflit. De nouveaux importants déplacements de population ont aussi eu l’an dernier en Afrique, notamment en Centrafrique et au Soudan du Sud.

    Selon Antonio Guterres, deux raisons expliquent cette forte croissance, d’une part « la multiplication de nouvelles crises », qui poussent les populations à quitter leur foyer, et d’autre part « la persistance des vieilles crises, qui semblent ne jamais vouloir mourir ».

    « Surmonter les différences »

    La communauté internationale, a exhorté Antonio Guterres « doit surmonter ses différences et trouver des solutions aux conflits actuels au Soudan du Sud, en Syrie, en République centrafricaine et ailleurs ».

    « Il y a actuellement autant de personnes déracinées que la population totale de pays tels que la Colombie, l’Espagne, l’Afrique du Sud ou la Corée du Sud », a ajouté Antonio Guterres pour donner une idée de l’ampleur du phénomène. Les déplacements forcés regroupent trois catégories de population : les réfugiés, les demandeurs d’asile, qui agissent à titre individuel, et les déplacés internes, qui restent dans leur pays, mais qui ont quitté leur foyer.


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  • Les Aborigènes préservent leur terres des déchets nucléaires

    A force de faire pression, les Aborigènes ont obtenu gain de cause. L’Australie a définitivement enfoui un projet de stockage de déchets radioactifs sur des terres aborigènes à proximité d'un site sacré.

    L'Australie a définitivement abandonné jeudi 19 juin 2014 un projet d'enfouissement de déchets radioactifs près d'un sanctuaire aborigène dans le nord du pays. Les populations concernées ont fait pression.

    Muckaty Station, localité du Territoire du Nord, avait été choisie en 2007 pour accueillir des déchets nucléaires de faible et moyenne activité. En concertation avec le Northern Land Council (NLC), organisation aborigène chargée de l'administration de la partie septentrionale du Territoire du Nord, le gouvernement avait reçu l'accord de la tribu des Ngapa.

    Mais quatre autres clans s'opposaient au projet, arguant de la proximité d'un site sacré, et avaient saisi la justice fédérale.

    Après des années de bataille, les responsables du NLC ont décidé de renoncer et le gouvernement l'a aussitôt suivi. Le dossier a été formellement rejeté jeudi.

    Autre site recherché

    Pour le directeur exécutif du NLC, Joe Morrison, l'unité de la communauté aborigène devait prévaloir. «La mission prioritaire du NLC est de réconcilier ces familles», a-t-il dit.

    Le gouvernement va chercher un autre site pour ses déchets. L'Australie n'utilise pas le nucléaire comme source d'énergie, mais l'unique réacteur australien, près de Sydney, a vocation à servir la recherche et la médecine.

    Cinquante ans de combat

    Les aborigènes d'Australie ont célébré l'an dernier le cinquantenaire du combat pour la reconnaissance de leurs droits. Le mouvement est parti en 1963 de l'opposition de la communauté aborigène du Yirrkala (nord) à l'exploitation d'une mine de bauxite sur ses terres.

    Les Yolngu avaient envoyé une pétition aux parlementaires australiens, revendiquant la propriété ancestrale du sol. Ils n'avaient pas eu gain de cause, mais la conscience aborigène était née et allait déboucher en 1967 sur leur reconnaissance en tant que citoyens australiens et leur droit à la terre en 1976.

    Le Parlement australien a officiellement reconnu en 2013 que les Aborigènes étaient les premiers habitants de l'île.

    Lors de l'arrivée des colons européens en Australie en 1788, les Aborigènes étaient environ un million. Ils ne représentent plus aujourd'hui que 470'000 des 23 millions d'habitants du pays continent où ils forment le groupe démographique le plus défavorisé.


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  • Après des années de pression de plusieurs associations, le Parlement japonais a enfin voté, mercredi 18 juin, une loi interdisant la possession de matériel pornographique mettant en scène des mineurs.

    Toutefois, les mangas (bandes dessinées) ou autres dessins et vidéos d’animation ne tombent pas sous le coup de cette nouvelle loi.

    Quelle est la teneur de cette nouvelle loi ?

    Jusqu’à présent, de façon étrange et choquante pour beaucoup d’étrangers vivants ou voyageant au Japon, comme pour beaucoup de Japonais, seules la production et la distribution de documents de pornographie infantile étaient interdites et donc punissables, mais pas la simple possession. C’est désormais terminé.

    Après des années de pressions de nombreuses associations, le Japon a finalement voté mercredi 18 juin une législation interdisant la possession de matériel pornographique (photos ou vidéos) mettant en scène des mineurs. C’est désormais un délit passible au maximum d’un an de prison et d’une amende pouvant atteindre un million de yens (7 225 €).

    Avant cette nouvelle législation, le Japon était le seul pays du G7 où la détention de matériel pédopornographique demeurait légale. Dans la pratique, de façon à inciter les détenteurs de matériel de ce genre à s’en défaire, les peines et les amendes encourues ne seront toutefois appliquées qu’un an après l’entrée en vigueur de la nouvelle loi le mois prochain.

    Cette loi concerne-t-elle tous les supports médiatiques ?

    En réalité, seuls les supports photos et vidéo mettant en scène des enfants en chair et en os sont concernés. En conséquence, les mangas (bandes dessinées) ou autres dessins et vidéos d’animation ne tombent pas sous le coup de cette nouvelle loi, et ce, au nom de la liberté d’expression défendue par les dessinateurs de manga, éditeurs et défenseurs de la liberté d’expression. Ils se sont toujours opposés à une interdiction des bandes dessinées et animations mettant en scène une forme de sexualité infantile, arguant de la difficulté à caractériser, selon eux, ce qui relève ou non de la pédopornographie.

    Pour le professeur Hiroshi Nakasatomi, de l’Université de Tokushima, cette exception est « une erreur car il est faux d’imaginer que cela ne fait pas de victimes », estimant qu’à force de lire des mangas à caractère pédophile, certaines personnes peuvent être encouragées à passer à l’acte. D’autres au Japon défendent la thèse inverse.

    Mais la police japonaise a souligné que le nombre de victimes de la pornographie infantile a atteint un record en 2013 avec 646 cas de mineurs identifiés. Un chiffre certainement bien en deçà de la réalité.

    Dans un autre registre, le débat sur la liberté d’expression demeure toujours très sensible au Japon où l’on garde le souvenir d’une censure impitoyable dans la période où le pays se lançait dans la Seconde Guerre mondiale.

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    La commissaire européenne chargée des Affaires intérieures, Cécilia Malmström et le ministre américain de la Justice, Eric Holder, ont lancé mercredi 5 décembre 2012 une "alliance mondiale" de 48 pays pour lutter contre les abus sexuels commis contre des enfants via l'internet.


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  • Un «plan d'action mondial» pour sauver nos océans

    Réchauffement climatique, pollution, surexploitation des réserves... Les USA ont tiré lundi 16 juin 2014 le signal d'alarme pour exhorter la communauté internationale à se doter d'une stratégie mondiale.

    Les Etats-Unis ont tiré lundi le signal d'alarme pour exhorter la communauté internationale à se doter d'une stratégie mondiale pour sauver les océans, menacés par le réchauffement climatique, la pollution et la surexploitation des réserves de pêche.

    «Développons un plan» d'action mondial, a lancé le secrétaire d'Etat John Kerry, hôte d'une conférence internationale exceptionnelle, lundi et mardi au département d'Etat, qui réunit des représentants de 80 pays, des experts en matière d'environnement et des industriels.

    «Comme êtres humains, il n'y a rien que nous ayons autant en partage que les océans, qui recouvrent près des trois quarts de notre planète», a plaidé John Kerry, un défenseur de longue date de la cause environnementale. Il a appelé chacun de ses invités à prendre leur «responsabilité» pour préserver les océans.

    Tuvalu, Kiribati et Maldives pourraient disparaître

    L'annonce la plus concrète est venue du président Anote Tong, de la République des Kiribati, des archipels d'Océanie dans le Pacifique, qui interdira dès janvier 2015 toutes les pêches commerciales, en dépit des conséquences économiques pour le pays.

    «Répondre aux défis du changement climatique requiert un très sérieux engagement et une part de sacrifice», a souligné Anote Tong. «La perte prévue de revenus a pesé très lourd dans notre réflexion, mais au final nous avons décidé de poursuivre une stratégie de développement durable», a ajouté le chef d'Etat, très applaudi.

    Les Kiribati font partie -- avec l'archipel polynésien des Tuvalu et les Maldives dans l'océan Indien -- des pays qui pourraient disparaître après la montée du niveau des océans, selon l'ONU, si rien n'est fait contre le réchauffement climatique.

    «Une question vitale de sécurité»

    John Kerry a réclamé l'adoption de plans d'action concrets et indiqué que le président Barack Obama pourrait annoncer prochainement une extension des zones américaines de protection maritime. Le ministre a également prévenu qu'il y avait déjà 500 «zones mortes» dans les océans de la planète qui, par manque d'oxygène dû au changement climatique, mettent en péril la vie sous-marine.

    Il a souligné aussi qu'un tiers des réserves de poissons étaient «surexploitées» et que «quasiment tout le reste était pêché ou près d'atteindre son niveau maximal». «Personne ne doit se tromper: la protection de nos océans est une question vitale de sécurité», a fait valoir John Kerry. «Les océans représentent un moyen de subsistance pour 12% de la population mondiale. Et c'est aussi essentiel de maintenir l'environnement dans lequel nous vivons tous», a-t-il ajouté.

    Plaidoyer pour une stratégie «unique, complète et mondiale»

    Protéger les océans est également important pour la sécurité alimentaire, a souligné John Kerry, affirmant qu'environ trois milliards de personnes «dépendaient de la pêche comme importante source de protéines».

    «Nous ne répondrons pas à ces défis tant que la communauté des nations ne sera pas rassemblée autour d'une stratégie unique, complète et mondiale pour les océans», a encore insisté le chef de la diplomatie américaine.

    26 millions de tonnes de poisson illégales par an

    D'après des experts en matière d'environnement, la santé des océans et de leur écosystème s'est dégradée de manière spectaculaire depuis 70 ans. Aujourd'hui, 20% des réserves de poissons sont pêchées illégalement, soit 26 millions de tonnes par an, accélérant la disparition de certaines espèces, selon des données de la fondation écologiste américaine The Pew Charitable Trusts, qui s'alarme aussi de la multiplication des «zones mortes».

    La communauté d'experts pousse aussi les Etats-Unis à encourager d'autres pays à signer un projet de traité international datant de 2009, sous l'égide de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), visant à interdire l'accès des ports aux navires pratiquant la pêche illégale.

     

     


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