• Génocide rwandais: perpétuité confirmée en appel au Tribunal international pour les chefs du parti au pouvoir en 1994

    Arusha (Tanzanie) - Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a confirmé lundi en appel les peines de prison à perpétuité contre les chefs du parti au pouvoir au Rwanda au moment du génocide contre les Tutsi de 1994.

    La chambre d'appel, siégeant en audience publique, confirme la peine d'emprisonnement à vie prononcée par la chambre de première instance, a déclaré le juge Theodor Meron à Arusha, en Tanzanie, où siège le TPIR.

    Matthieu Ngirumpatse, ancien président du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND) de l'ex-président Juvénal Habyarimana, et Edouard Karemera, l'ex-vice président du parti, avaient été condamnés en première instance en décembre 2011 pour génocide et crimes contre l'humanité.

    L'assassinat de Juvénal Habyarimana, le 6 avril 1994, avait déclenché le génocide qui, en quelques mois, allait faire 800.000 morts selon l'ONU.

    MM. Ngirumpatse et Karemera resteront sous la garde du Tribunal en attendant la désignation de l'Etat où ils purgeront leur peine, a ajouté le juge américain du TPIR lundi.

    La chambre d'appel a annulé quelques conclusions de la chambre de première instance mais a confirmé la culpabilité des deux anciens responsables pour crimes de génocide et crimes contre l'humanité, des crimes perpétrés à travers le pays en 1994 par des membres de leur parti, en particulier les fameux miliciens Interahamwe du MRND qui furent les principaux bras armés du génocide.

    Lors de l'audience d'appel en février dernier, Maître Frédéric Weyl, l'avocat français de M. Ngirumpatse, avait déclaré que l'ancien président du MRND n'avait d'autorité ni sur les membres de son parti, ni sur les ministres du gouvernement en place pendant le génocide.

    Matthieu Ngirumpatse n'avait pas de pouvoir judiciaire, policier ou militaire (...) Il n'avait pas le pouvoir d'exclure ou sanctionner qui que ce soit (...) Un parti politique est différent d'une structure gouvernementale ou militaire, avait soutenu Maître Weyl, demandant l'acquittement.

    Développant une ligne de défense similaire, Maître Félix Sow, l'un des deux avocats sénégalais d'Edouard Karemera, avait également demandé à la chambre d'appel d'invalider toutes les condamnations.

    Pour sa part, le procureur, George Mugwanya, avait réaffirmé que les deux appelants avaient un agenda commun, à savoir tuer les Tutsis. Ils ont abusé de leur position d'autorité au sein du MRND, a accusé le magistrat ougandais, soutenant qu'ils agissaient dans le cadre d'une entreprise criminelle commune.

    Ouvert en novembre 2003, le procès avait subi de nombreux retards imputables, notamment, aux problèmes de santé de M. Ngirumpatse.

    A l'origine, les deux responsables du MRND étaient jugés avec l'ancien secrétaire général du parti Joseph Nzirorera, et l'ancien ministre de l'Education André Rwamakuba, qui était membre d'un parti d'opposition au président Habyarimana.

    Mais M. Rwamakuba avait finalement était poursuivi dans un procès séparé qui avait conduit à son acquittement le 20 septembre 2006. M. Nzirorera est pour sa part décédé de maladie en juin 2010.


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  • L'ONU appelle à la ratification universelle du Traité sur l'interdiction des essais nucléaires

    Une sculpture de St. George et le dragon devant le siège de l’ONU à New York. Le dragon est fait de morceaux de missiles nucléaires soviétiques et américaines.

    26 septembre 2014 – Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a une nouvelle fois appelé vendredi 26 septembre 2014, lors d'une réunion en marge de l'Assemblée générale des Nations Unies, à la ratification universelle du Traité sur l'interdiction complète des essais nucléaires (TICEN).

    « En tant que Secrétaire général, j'ai plaidé de manière répétée à la ratification universelle du TICEN », a déclaré M. Ban dans un discours à cette réunion ministérielle organisée par les gouvernements d'Australie et du Japon.

    « Ce traité interdit tous les essais nucléaires, freine le développement et la prolifération des armes nucléaires et contribue au progrès en matière de désarmement nucléaire. Le TICEN permet aussi de protéger notre environnement contre les sous-produits radioactifs des essais nucléaires », a-t-il ajouté. « Mais nous devons obtenir les ratifications nécessaires à l'entrée en vigueur. J'en appelle à la ratification urgente par les huit Etats inscrits à l'annexe 2 ».

    Ces huit Etats inscrits à l'annexe 2 sont la Chine, l'Egypte, les Etats-Unis, l'Inde, l'Iran, Israël, le Pakistan et la République populaire démocratique de Corée (RPDC).

    Le Secrétaire général a rappelé qu'il s'était rendu début septembre dans la région Pacifique. « Je suis allé dans des pays qui n'ont pas été directement affectés par les essais nucléaires, mais en survolant l'océan, je me suis souvenu de l'injustice subie par des gens innocents dans des îles tranquilles alors qu'ils ont été exposés aux radiations nocives », a-t-il raconté.

    « Nous ne pouvons pas revenir sur le passé. Mais nous pouvons créer un avenir meilleur », a-t-il ajouté.


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  • La Chine fournit des instruments de torture en Afrique et en Asie

    La Chine favorise les violations des droits de l'Homme dans divers pays d'Afrique et d'Asie en y exportant toute une gamme d'instruments de torture, dénonce mardi dans un rapport Amnesty International.

    Plus d'une centaine d'entreprises chinoises sont pointées du doigt par le rapport d'Amnesty dévoilé ce mardi 23 septembre.

    Des matraques électriques aux fers aux pieds, en passant par les bâtons cloutés ou les sièges immobilisant les détenus, plus de 130 entreprises chinoises profitent de ce commerce en plein essor, détaille l'organisation de défense des droits de l'Homme. Ces entreprises, pour la plupart des sociétés d'Etat, n'étaient qu'au nombre de 28 il y a dix ans.

    Intrinsèquement cruels et inhumains

    Certains des articles commercialisés «sont intrinsèquement cruels et inhumains et devraient donc être bannis sur-le-champ», souligne Amnesty. Ainsi, sept sociétés chinoises proposent dans leur catalogue des bâtons hérissés de pointes métalliques. De tels instruments ont été utilisés par la police au Cambodge et exportés aux forces de sécurité du Népal et de la Thaïlande, selon Amnesty.

    Une entreprise nommée China Xinxing Import/Export a indiqué en 2012 avoir des relations commerciales avec plus de 40 pays africains.

    Cette société vend notamment des poucettes (menottes à pouces) et des matraques électriques, ce dernier «outil» pouvant être utilisé pour appliquer des décharges extrêmement douloureuses sur des zones corporelles telles que les parties génitales, l'aine, la gorge ou les oreilles.

    De telles matraques ont, selon Amnesty, été vues aux mains de policiers au Ghana, en Egypte, au Sénégal ou à Madagascar.

    Système d'exportation vicié

    D'autres matériels, qui peuvent avoir une utilisation légitime dans un cadre de maintien de l'ordre - comme des véhicules anti-émeute, du gaz lacrymogène ou des projectiles en plastique - sont vendus à des polices connues pour commettre de graves abus.

    «Le système d'exportation vicié de la Chine a permis au commerce de la torture et de la répression de prospérer», déplore Amnesty International. «Il est urgent pour les autorités chinoises de réformer de fond en comble leur législation commerciale afin de mettre un terme à ces transferts irresponsables de matériels».

    Rapport partial

    Invité à réagir sur ce rapport, le ministère chinois des Affaires étrangères l'a rejeté en bloc, en accusant Amnesty International d'avoir effectué une enquête à charge.

    «J'ai le plaisir de vous rappeler que cette organisation internationale fait toujours preuve de partialité envers la Chine, et je doute profondément de l'honnêteté de ce rapport», a commenté Mme Hua Chunying, porte-parole du ministère.


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  • Situation confuse au Yémen malgré un accord de paix

    Un accord de paix a été annoncé dimanche 21 septembre 2014 après une journée marquée par des avancées spectaculaires des rebelles chiites, les «houthis», dans la capitale.

    Un accord pour la paix au Yémen, parrainé par l'ONU, a été signé ce dimanche 21 septembre à Sanaa. Le président Abd Rabbo Mansour Hadi et des représentants de la rébellion chiite d'Ansaruallah étaient présents, a annoncé l'agence officielle Saba. La situation reste toutefois confuse dans la capitale.

    Cet accord a été annoncé au terme d'une journée marquée par des avancées spectaculaires des rebelles chiites, les «houthis», dans la capitale. Ceux-ci ont pris possession de sites stratégiques, dont le siège du gouvernement et le commandement général des forces armées, avec le soutien apparent d'une partie de l'appareil d'Etat.

    «L'accord pour la paix et un partenariat national» a été conclu en présence de l'émissaire de l'ONU Jamal Benomar. Il est fondé «sur les résultats de la conférence du dialogue national» qui, au terme de ses travaux en janvier, avait retenu le principe d'un Etat fédéral pour le Yémen, a ajouté l'agence.

    Prise du gouvernement

    Un peu plus tard, l'agence Saba a indiqué que la police militaire avait pris dimanche soir des mesures pour «reprendre tous les bâtiments gouvernementaux dont les rebelles d'Ansaruallah avaient pris le contrôle», et cela «à la demande d'Ansaruallah».

    La radio d'Etat, le commandement général des forces armées, le QG de la 6e région militaire, le siège de la 4e brigade, le département de la propagande du ministère de la Défense, mais aussi le Parlement, la Banque centrale et l'Aviation civile étaient auparavant tombés aux mains des rebelles houthis. Ces derniers avaient fait des avancées spectaculaires durant la journée.

    «Tentative de coup d'Etat»

    Bizarrement, les services de sécurité avaient été invités à «ne pas affronter» les miliciens houthis, dans une déclaration attribuée au ministre de l'Intérieur. L'agence Saba avait également annoncé la démission du Premier ministre Mohamed Basindawa pour protester, contre le président Hadi qu'il a accusé de «monopoliser le pouvoir».

    Mais, signe de la confusion ambiante, la présidence avait affirmé peu après que M. Hadi n'avait pas reçu de lettre de démission. Vendredi, le président avait qualifié l'offensive rebelle chiite de «tentative de coup d'Etat».

    Couvre-feu décrété

    En dépit d'un couvre-feu nocturne décrété samedi par les autorités dans quatre quartiers du nord de Sanaa, les affrontements n'ont pas cessé durant la nuit. De fortes explosions ont secoué dimanche le nord de Sanaa, alors que les échos des bombardements et des tirs en provenance de ce secteur étaient clairement audibles dans le reste de la capitale.

    Les développements sur le terrain dimanche ont donné un net avantage militaire à la rébellion dans la capitale. Ils sont intervenus au lendemain de l'annonce par l'émissaire de l'ONU de l'imminence d'un accord pour une sortie de crise au Yémen, au terme d'une médiation auprès du chef d'Ansaruallah Abdel Malek al-Houthi dans son fief à Saada (nord).

    Intensification des combats

    Depuis plus d'un mois, les rebelles qui contrôlent la région de Saada (nord) campent avec leurs partisans dans et autour de la capitale Sanaa. Ils réclament l'éviction du gouvernement accusé de corruption, ainsi qu'un droit de regard sur la nomination des ministres et un accès à la mer.

    Les combats se sont intensifiés jeudi dans le secteur de l'aéroport, au nord de Sanaa. Cela a entraîné la suspension des vols des compagnies étrangères depuis vendredi. Samedi, de nouveaux tirs ont visé le siège de la télévision, faisant des blessés parmi les employés, a indiqué la chaîne publique.

    Gagner du terrain

    L'enjeu pour les rebelles est d'arracher une part du pouvoir, a expliqué à l'AFP April Longley, spécialiste du Yémen à l'International Crisis Group.

    «Les Houthis veulent être de puissants décideurs à l'échelle nationale avec une part (de pouvoir) égale, voire supérieure, à celle de leurs principaux rivaux politiques d'Al-Islah. Le plafond de ce qu'ils pensent pouvoir obtenir augmente en fonction de ce qu'ils gagnent sur le terrain», a-t-elle déclaré.

    Les houthis sont issus du zaïdisme, une branche du chiisme majoritaire dans le nord du Yémen. A l'échelle nationale, les sunnites sont prédominants.


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  • Centrafrique : la Cour pénale internationale annonce l'ouverture d'une deuxième enquête

    24 septembre 2014 – La Procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, a annoncé mercredi qu'elle avait pris la décision d'ouvrir une deuxième enquête en République centrafricaine concernant des crimes présumés commis depuis 2012.

    « J'ai indiqué très clairement dès le départ et avec la plus grande fermeté, dans des communiqués réguliers et sans équivoque, que les attaques visant la population civile ne seraient pas tolérées et que les auteurs de tels crimes pourraient être amenés à rendre des comptes devant la Cour pénale internationale. Le droit est clair à cet égard et la décision de passer à ce jour au stade de l'enquête découle de mes obligations juridiques au regard du traité fondateur de la Cour, le Statut de Rome », a dit Mme Bensouda dans un communiqué de presse.

    En février de cette année, face à la recrudescence de la violence en République centrafricaine, la Procureur de la CPI avait amorcé un examen préliminaire pour déterminer si elle pouvait procéder à une enquête à propos de la situation désastreuse qui prévalait en République centrafricaine. Le gouvernement de transition de ce pays a décidé de renvoyer cette situation devant son Bureau le 30 mai 2014 et lui a demandé d'enquêter sur les crimes relevant de la compétence de la Cour, présumés commis sur son territoire à compter du 1er août 2012.

    « Mon Bureau a rassemblé et analysé scrupuleusement les informations pertinentes émanant de diverses sources fiables. Au terme de cette analyse indépendante et approfondie, je suis parvenue à la conclusion qu'il était justifié de procéder à une enquête. Les informations en ma possession fournissent une base raisonnable permettant de croire que la Séléka et les groupes anti-balaka ont commis des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre, notamment le meurtre, le viol, le déplacement forcé, la persécution, le pillage, les attaques contre des missions d'aide humanitaire et le fait de faire participer des enfants âgés de moins de quinze ans à des hostilités. La liste des atrocités commises est interminable. Je ne peux pas ignorer ces crimes présumés », a déclaré Mme Bensouda.

    Selon elle, le renvoi de la situation du 30 mai 2014 par les autorités centrafricaines démontre une volonté de lutter contre l'impunité pour les crimes commis à grande échelle et de rendre justice aux victimes. « Nous escomptons leur coopération totale lors de notre enquête sur ces crimes », a-t-elle dit.

    Le Bureau de la Procureur va désormais s'atteler à recueillir directement des éléments de preuve afin d'identifier les auteurs des crimes les plus graves et d'engager des poursuites à leur encontre.

    « Je tiens à dire ceci aux criminels en puissance en République centrafricaine et ailleurs : de tels crimes ne sauraient être tolérés et la loi sera pleinement appliquée contre leurs auteurs », a conclu Mme Bensouda.

     


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  • Sommet sur le climat : 'nous sommes ici pour écrire l'histoire', déclare le chef de l'ONU

    23 septembre 2014 – A l'ouverture du Sommet sur le climat au siège des Nations Unies à New York, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a appelé mardi les dirigeants mondiaux à se mobiliser et à prendre des mesures concrètes pour lutter contre les changements climatiques.

    « Les changements climatiques menacent la paix et la prospérité pour des milliards de personnes. Aujourd'hui, nous devons engager le monde sur une nouvelle voie », a déclaré M. Ban dans un discours. « Nous ne sommes pas ici pour parler. Nous sommes ici pour écrire l'histoire. »

    Le Secrétaire général a rappelé qu'il avait participé dimanche à la Marche pour le climat à New York aux côtés de dizaines de milliers d'autres personnes pour appeler à la mobilisation.

    « J'ai été submergé par l'énergie des dizaines de milliers de personnes. Dans les villes à travers le monde, des centaines de milliers de personnes ont appelé à l'action. Elles ont exigé que les dirigeants dirigent. C'est pourquoi nous sommes ici aujourd'hui », a-t-il dit.

    Ban Ki-moon a invité à ce sommet les chefs d'Etat et de gouvernements, des représentants du monde de la finance, des entreprises et de la société civile afin de donner un nouvel élan à la lutte contre les changements climatiques.

    « Les changements climatiques sont la question déterminante de notre époque. Ils définissent notre présent. Notre réponse va définir notre avenir. Pour faire face à ce défi, nous avons besoin que tout le monde se mobilise », a ajouté le Secrétaire général. « Nous avons besoin d'une vision claire. Le coût humain, environnemental et financier des changements climatiques est en train de devenir insupportable ».

    Le Secrétaire général a demandé aux dirigeants présents de prendre la tête de la lutte contre les changements climatiques et de réduire les émissions de gaz à effet de serre. « Je demande à tous les gouvernements de s'engager à atteindre un accord universel sur le climat à Paris en 2015, et à contribuer à limiter la hausse de la température mondiale à moins de 2 degrés Celsius », a-t-il dit.

    Il a aussi appelé à mobiliser les investisseurs publics et privés et à investir dans des sociétés capables de résister aux changements climatiques et de protéger tout le monde, en particulier les plus vulnérables.

    Le Président de l'Assemblée générale des Nations Unies, Sam Kutesa, a également appelé mardi les dirigeants mondiaux à se mobiliser.

    « Les changements climatiques représentent un défi urgent et une menace potentiellement irréversible affectant les moyens de subsistance. Ils limitent les options en matière de développement et les efforts pour éradiquer la pauvreté et réaliser un développement durable », a-t-il dit.

     

    « Les mois à venir seront décisifs pour les négociations sur les changements climatiques », a-t-il ajouté.

     


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  • Première Conférence mondiale sur les peuples autochtones au siège de l'ONU

    22 septembre 2014 – Le siège des Nations Unies a accueilli lundi la première Conférence mondiale sur les peuples autochtones, un évènement qui a été qualifié d'historique par le Président de l'Assemblée générale, Sam Kutesa, et le Secrétaire général Ban Ki-moon.

    « La Conférence mondiale sur les peuples autochtones est le point culminant des échanges dynamiques entre les Nations Unies et les peuples autochtones à travers le monde au cours des cinquante dernières années », a déclaré M. Kutesa à l'ouverture de la Conférence.

    « Cette Conférence mondiale est l'occasion pour les États Membres de faire participer les peuples autochtones d'une manière plus stratégique et plus bénéfique », a-t-il ajouté.

    « Les peuples autochtones sont au centre de notre préoccupation en termes de droits de l'homme et de développement mondial. Vos délibérations et décisions se feront sentir dans la communauté internationale avec des effets concrets sur la vie des peuples autochtones », a dit pour sa part Ban Ki-moon.

    Le Secrétaire général s'est dit fier que l'Assemblée générale ait adopté en 2007, la première année de son entrée en fonction, la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Cette Déclaration établit des standards minimaux pour la survie, la dignité et le bien-être des peuples autochtones.

    Des milliers de délégués participent à cette conférence qui doit durer deux jours et au cours de laquelle ils échangeront leurs points de vue sur la réalisation des droits des peuples autochtones.

    Les peuples autochtones représentent plus de 5.000 groupes distincts dans quelque 90 pays et comptent 370 millions de personnes, soit plus de 5% de la population mondiale.

    Les Etats membres participant à la Conférence ont adopté lundi un document dans lequel ils renouvellent leur engagement à la pleine réalisation des droits des peuples autochtones.

    Ban Ki-moon s'est dit encouragé par le fait que ce document « contient des engagements concrets visant à combler le fossé entre les promesses et les résultats. » « Je remercie tous les gouvernements et peuples autochtones qui ont coopéré de bonne foi pour produire ce texte. Et j'attends des Etats membres qu'ils respectent leurs engagements », a-t-il ajouté.

    « Les Nations Unies feront tout leur possible pour soutenir les peuples autochtones et nous comptons sur votre engagement dans notre campagne mondiale pour un avenir plus durable », a-t-il encore dit.


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  • Après les terribles inondations, l’Inde cherche des coupables

    Alors que les opérations de secours continuent dans la vallée submergée du Cachemire, les experts s’inquiètent de la fréquence erratique et violente des intempéries en Inde.

    Pourquoi la vallée du Cachemire fait-elle face, depuis début septembre, aux inondations les plus sévères survenues en un siècle ? Les Indiens s’interrogent après les terribles pluies de mousson qui ont frappé 2 millions de personnes et tué 500 personnes.

    Même si les eaux sont en train de redescendre, les vues aériennes de Srinagar, ville célèbre pour la beauté de ses lacs reflétant les montagnes, montrent des maisons ressemblant à des petits cubes flottants. À l’heure des bilans, les experts cherchent des réponses à la furie des eaux.

    Au banc des accusés : le changement climatique. Des inondations ont déjà touché Leh en 2010 (255 morts) et l’Uttarakhand l’an dernier (5 700 morts). « Les inondations du Cachemire rappellent que le changement climatique frappe désormais plus durement l’Inde », analyse le Centre pour la science et l’environnement (CSE).

    La croissance des villes et la déforestation en cause

    La mousson est arrivée cet été tardivement pour, sur sa fin, redoubler d’intensité au Cachemire. D’après le dernier rapport du groupe d’experts intergouvernemental sur les changements climatiques (Giec), les pluies deviennent de plus en plus irrégulières, et l’Inde s’expose à des risques accrus d’inondations et de sécheresses.

    Une étude de l’Institut de météorologie tropicale de Pune montre aussi qu’entre 1950 et 2000, les pluies sévères et très sévères augmentent et que les pluies modérées diminuent.

    Aux problèmes climatiques se conjuguent les effets de la croissance des villes. Les crues sont désastreuses au Cachemire en raison d’un développement urbain incontrôlé le long de la rivière Jhelum, ce qui a réduit sa capacité de drainage.

    La déforestation de la vallée et la détérioration de l’environnement sont aussi en cause. Depuis un siècle, 55 % des lacs, étangs et jardins flottants de Srinagar ont disparu au profit de constructions. Le labyrinthe aquatique a perdu son pouvoir d’absorption des eaux.

    Absence de réactivité des autorités

    Les dégâts ont aussi été décuplés par l’absence de réactivité des autorités, à la fois dans le pronostic météorologique et dans la gestion de la crise. Le département de surveillance des inondations aurait pourtant alerté en 2010 face à la probabilité de graves débordements…

    Pis, l’agence qui gère les prévisions d’inondations n’avait pas d’antenne ni de radar au Cachemire. Les médias se sont indignés de cette omission dans une région montagneuse prédisposée aux crues avec des versants très inclinés et des ruisseaux en altitude.

    À Delhi, les experts accusent surtout les autorités d’être dans le déni, alors que le pays est au quatrième rang mondial des pays émetteurs de gaz à effet de serre. En réaction, une étude approfondie vient d’être commandée par le gouvernement, qui n’a pas incriminé le changement climatique à l’occasion des récentes catastrophes.


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  • En Argentine, ouverture d’un procès pour l’histoire

    Des médecins et sages-femmes ayant mis au monde des bébés volés pendant la dictature comparaissent devant la justice. Jusqu’alors, des militaires, des fonctionnaires et des cadres du régime ont été jugés.

    Pour la première fois, des médecins et des sages-femmes ayant mis au monde des bébés volés dans des maternités clandestines comparaissent devant la justice en Argentine. Ceux-ci ont agi pendant la dictature militaire (1976-1983), arrachant leurs enfants, dès la naissance, à des femmes enceintes détenues et les confiant en adoption à des familles de militaires ou de civils favorables au régime. Les femmes détenues accouchaient parfois les yeux bandés et menottées.

    « Collaboration essentielle »

    « Sachant ce qui se passait, ils ont apporté une collaboration essentielle pour la suppression de l’identité » de ces enfants, selon l’acte d’accusation cité par l’AFP. Parmi les accusés figurent l’obstétricienne Luisa Yolanda Arroche, aujourd’hui âgée de 86 ans, mais aussi deux médecins, Norberto Bianco et Raul Martin, ainsi que des militaires déjà condamnés, dont l’ex-dictateur Reynaldo Benito Bignone.

    « Savoir ce qu’ils ont fait de nos mères »

    « Pendant ce procès, nous allons pouvoir savoir ce qu’ils ont fait de nos mères après notre naissance. Nous savons qu’il y aura une condamnation et que la justice triomphera car nous sommes la preuve vivante du délit », a expliqué Francisco Madariaga, 36 ans, mis au monde par Luisa Yolanda Arroche, accusée d’avoir falsifié le registre des naissances et facilité une adoption illégale.

    « Ce procès ne panse pas les blessures, mais il est réparateur. C’est un pas de plus vers plus de paix intérieure », dit de son côté Laura de Santis, née en octobre 1976 pendant la détention de sa mère.

    Condamnations précédentes

    Deux anciens chefs de la junte militaire, Jorge Videla et Reynaldo Bignone, ont été condamnés en 2012 pour ces vols d’enfants. Après des procès de hauts dignitaires de la junte dans les années 1980, puis une amnistie générale dans les années 1990, des centaines de militaires, policiers ou cadres de la dernière dictature ont été jugés et condamnés en Argentine depuis 2004.


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  • L'Assemblée générale des Nations Unies ouvre sa 69ème session

    Le Président élu de l'Assemblée générale des Nations Unies, Sam Kahamba Kutesa, a donné mardi 16 septembre 2014 , aux côtés du Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, le coup d'envoi des travaux de la soixante-neuvième session de l'Assemblée.

    M. Kutesa, qui est un ancien Ministre ougandais des affaires étrangères, a affirmé qu'au cours de cette session, les États Membres auront « l'occasion historique » de définir un programme de développement pour l'après-2015 « véritablement transformateur » avec pour objectifs principaux l'élimination de la pauvreté et de la faim et la promotion d'une croissance économique durable et inclusive.

    « Ce programme doit être holistique, centré sur l'action et universellement acceptable tout en prêtant dûment attention aux réalités régionales et nationales », a-t-il souligné.

    M. Kutesa a insisté sur la nécessité de renforcer les partenariats mondiaux pour le développement et d'élargir la coopération entre et parmi les États Membres, le secteur privé, la société civile et les autres parties prenantes. Il a aussi insisté sur la mise en place d'un régime commercial équitable et la promotion des investissements directs nationaux et étrangers.

    « Cette soixante-neuvième session pourrait être la session la plus importante en une génération et pour une génération entière », a estimé le Secrétaire général.

    M. Ban Ki-moon a rappelé que les Etats membres se mobiliseront dès ce mois de septembre contre les changements climatiques, pour les droits des peuples autochtones, pour la santé des femmes et des fillettes et contre le virus Ebola.

    Le Secrétaire général s'est inquiété de la montée de l'intolérance dans le monde, « des sociétés qui se referment sur elles-mêmes et des groupes prêts à exploiter les différences et à lancer des campagnes de haine ». « Cette Assemblée générale s'érige comme l'ultime repoussoir de cette perspective déformée et vénéneuse du monde », a-t-il affirmé.

    Au cours de cette première séance, le Président de l'Assemblée générale a annoncé son intention de convoquer, en février 2015, un débat thématique de haut niveau sur les moyens de mise en œuvre du programme de développement pour l'après-2015 dans le but de mobiliser « les ressources nécessaires pour faire des ambitions du programme une réalité ».

    Il a aussi annoncé pour mars 2015, un débat thématique de haut niveau sur l'égalité entre les sexes et l'autonomisation de la femme dans le cadre du programme de développement pour l'après-2015, suivi, en avril ou en mai, d'un autre débat de haut niveau sur la résolution pacifique des conflits et le renforcement de la coopération entre l'ONU et les organisations régionales. Une manifestation de haut niveau portant sur la lutte contre les changements climatiques est également prévue en juin 2015.

    M. Kutesa a aussi fait observer que cette soixante-neuvième session sera marquée par les commémorations du soixante-dixième anniversaire de l'ONU, du vingtième anniversaire de la Conférence de Beijing, du quinzième anniversaire de la Déclaration du Millénaire et du dixième anniversaire du Sommet mondial de 2005.


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