• La Cour internationale de Justice (CIJ), organe judiciaire principal des Nations-Unies, a rendu le 24 septembre 2015 son arrêt sur l’exception préliminaire soulevée par le Chili en l’affaire relative à l'Obligation de négocier un accès à l’océan Pacifique (Bolivie c. Chili).

    Dans son arrêt, qui est définitif et sans recours, la Cour

     

    1) rejette, par quatorze voix contre deux, l’exception préliminaire soulevée par la République du Chili ;

     

    2) dit , par quatorze voix contre deux, qu’elle a compétence, sur la base de l’article XXXI du pacte de Bogotá,pour connaître de la requête déposée par l’Etat plurinational de Bolivie le 24 avril 2013.

     

    Raisonnement de la Cour
     

    La Cour rappelle que, dans sa requête, la Bolivie entend fonder la compétence de la Cour sur l’article XI du pacte de Bogotá.

    Le Chili, pour sa part, allègue, dans son exception préliminaire, que la Cour n’a pas compétence en vertu de cette disposition pour se prononcer sur le différend soumis par la Bolivie. Se référant à l’article VI du pacte de Bogotá, il fait valoir que les questions en litige dans la présente affaire, à savoir la souveraineté territoriale et la nature de l’accès de la Bolivie à l’océan Pacifique, ont été réglées au moyen d’une entente, énoncée dans le traité de paix de 1904, et qu’elles demeurent régies par ce traité.

    De son côté, la Bolivie affirme que le différend a pour seul objet l’existence d’une obligation incombant au Chili de négocier de bonne foi un accès souverain de la Bolivie à l’océan Pacifique et le manquement à ladite obligation. Selon elle, cette obligation, qui découle d’ «accords» , d’une «pratique diplomatique» et de «déclarations attribuables [au] ...[Chili] » s’étendant sur plus d’un siècle, existe indépendamment du traité de paix de 1904.

     

    En conséquence, de l’avis de la Bolivie, les questions en litige en la présente espèce ne constituent pas des questions réglées ou régies par le traité de paix de 1904, au sens de l’article VI du pacte de Bogotá, et la Cour a compétence pour en connaître en vertu de l’article XXXI de ce dernier.

     

    La Cour observe que telle qu’elle se présente, la requête porte sur un différend relatif à l’existence d’une obligation de négocier un accès souverain à la mer et au manquement à cette obligation.

    Elle considère que, même si l’on peut supposer que l’accès souverain à

    l’océan Pacifique constitue l’objectif ultime de la Bolivie, il convient d’établir une distinction entre cet objectif et le différend lié, mais distinct, qui lui a été présenté dans la requête.

    Aux termes de celle-ci, la Bolivie ne demande pas à la Cour de dire et juger qu’elle a droit à pareil accès.

    La Cour rappelle que, en application de l’article VI du pacte de Bogotá, si elle devait conclure, au vu de l’objet du différend tel qu’elle l’a défini, que les questions en litige entre les Parties sont des questions «déjà réglées au moyen d’une entente entre les parties» ou «régies par des accords ou traités en vigueur» à la date de la signature du pacte de Bogotá, soit le 30 avril 1948, elle n’aurait pas la compétence requise pour se prononcer sur le fond de l’affaire.

    Elle relève que les dispositions pertinentes du traité de paix de 1904 ne traitent ni expressément ni implicitement de la question d’une obligation qui incomberait au Chili de négocier avec la Bolivie un accès souverain à l’océan Pacifique.

    En conséquence, elle considère que les questions en litige ne sont ni «réglées au moyen d’une entente entre les parties, ou d’une décision arbitrale ou d’une décision d’un tribunal international» ni «régies par des accords ou traités en vigueur à la date de la signature du [pacte de Bogotá]», au sens de l’article VI du pacte de Bogotá.

    L’article VI ne fait donc pas obstacle à la compétence que l’article XXXI du pacte de Bogotá confère à la Cour, et l’exception préliminaire d’incompétence soulevée par le Chili doit, partant, être écartée.

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  • Peut-on continuer à entretenir des relations diplomatiques avec l’Arabie saoudite ?

    Ce pays menace d’exécuter le jeune Ali al-Nimr, pour avoir pris part à des manifestations inspirées du Printemps arabe.

    La façon dont l’Arabie saoudite bafoue les droits de l’homme et finance des organisations djihadistes, interroge de plus en plus la classe politique et la société française. Le point de vue de François Nicoullaud, ancien ambassadeur de France en Iran.

    « La diplomatie est une combinaison d’intérêts et de défense de valeurs. La question est : où fixe-t-on le curseur ? Le plus souvent, les intérêts d’un pays apparaissent de façon publique, avec l’annonce de la signature de grands contrats, par exemple. Les questions des droits de l’homme ou les questions délicates des libertés politiques sont traitées dans le secret des conversations diplomatiques, car on estime que l’on obtient ainsi de meilleurs résultats, sauf dans des cas véritablement très graves et très urgents.

    Historiquement, quand les questions des droits de l’homme et de liberté politique sont apparues de façon très visible dans une relation entre deux États, elles ont souvent été instrumentalisées. Ainsi, à l’époque des relations entre l’est et l’ouest, du temps de l’Union soviétique pour embarrasser les régimes de l’Est, voire les déstabiliser.

    Droits de l’homme contre intérêts financiers

    Pour éviter ce soupçon d’instrumentalisation à des fins stratégiques ou politiques, je pense qu’il faut une répartition des tâches. Il est préférable que les sociétés civiles s’emparent des questions des droits de l’homme. C’est leur rôle et ça marche. On l’a vu lorsque la menace de flagellation a été suspendue contre le blogueur saoudien Raif al Badawi ou en Iran, quand l’opinion internationale s’est ému de la possibilité de lapidation de femmes, comme Sakineh Mohammadi-Ashtiani. Le résultat n’est pas toujours parfait, mais le pire est évité.

    Il faut être réaliste, on ne peut négocier ou faire des affaires qu’avec des partenaires vertueux. Dans ses rapports avec l’Arabie saoudite, François Hollande est resté très discret sur les questions des droits de l’homme. Il a toujours dit qu’il était intervenu en privé. On est prié de le croire. Mais avec la condamnation à mort du jeune chiite, Ali al-Nimr, on a l’impression que cette fois, une ligne a été dépassée et le gouvernement français a dû intervenir publiquement.

    Il peut aussi y avoir un conflit de stratégie entre nos deux pays, alors que l’islam fondamentaliste saoudien s’infiltre non seulement au Moyen-Orient, mais aussi directement dans nos sociétés. Mais je crois que la France s’est résignée. Elle réagirait différemment si l’Arabie saoudite n’était pas ce grand producteur de pétrole qui pèse de façon déterminante sur l’économie mondiale ».


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  • Après des années d'intenses négociations, l'ONU a adopté son programme de développement durable

    L'adoption du Programme de développement durable à l'horizon 2030, qui a eu lieu vendredi au siège de l'Organisation des Nations Unies à New York, vient couronner plusieurs années d'intenses négociations entre Etats membres.

    Ce même jour, le Pape François, chef de l'Eglise catholique, a effectué une visite à l'ONU, au cours de laquelle il a rencontré le Secrétaire général Ban Ki-moon, et prononcera un discours devant l'Assemblée générale des Nations Unies.

    Plus de 150 dirigeants mondiaux ont assisté au Sommet de l'ONU sur le développement durable qui a  eu lieu du 25 au 27 septembre et s'est ouvert par l'adoption formelle du nouveau programme. Intitulé « Transformer notre monde : le Programme de développement durable à l'horizon 2030 », ce dernier comporte 17 Objectifs de développement durable (ODD), conçus notamment afin de parachever au cours des 15 prochaines années les efforts de lutte contre la pauvreté entamés en 2000 dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).

    En préambule de l'ouverture du sommet, cette semaine, un certain nombre de célébrités, telles que la pop star américaine Shakira et le footballeur anglais David Beckham, sont venus s'exprimer au siège de l'ONU sur l'importance du futur programme.

    Parallèlement, dans la soirée de mardi, des images lumineuses expliquant le contenu de chacun des 17 ODD ont été projetées sur les bâtiments du siège, et de courtes vidéos explicatives sur le programme défilent depuis plusieurs jours sur les écrans de télévision dont sont équipés les taxis newyorkais.

    Parmi les dirigeants mondiaux qui ont défilé pour s'exprimer au podium de l'Assemblée générale de l'ONU à partir de vendredi matin, l'intervention du Pape François, dont c'était  la première visite au siège de l'ONU, a enchanté tout le monde.

     

    A bien des égards, en effet, les 17 ODD et leurs 169 cibles ont une portée plus large que les 8 OMD et leurs 21 cibles. Là où ces derniers étaient centrés principalement sur des thématiques sociales, les ODD couvrent l'ensemble des dimensions du développement durable, à savoir la croissance économique, l'intégration sociale et la protection de l'environnement.

    Du point de vue géographique, les OMD ciblaient essentiellement les pays en développement, en particulier les plus pauvres, alors que les ODD seront applicables aussi bien aux pays riches qu'aux pays pauvres. Le premier d'entre eux, par exemple, l'ODD N°1, se propose d'éradiquer la pauvreté sous toute ses formes, et non pas seulement l'extrême pauvreté.

    Enfin, à l'inverse des OMD, qui avaient été élaborés par un groupe d'experts à huis clos, ce nouveau programme est le résultat d'un processus de négociation qui a impliqué pendant plusieurs années les 193 Etats membres des Nations Unies et la participation de la société civile.


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  • Zainab Bangura revient de Guinée où son bureau aide l'enquête sur le massacre de 2009

    22 septembre 2015 – La Représentante spéciale du Secrétaire général sur la violence sexuelle commise en période de conflits, Zainab Hawa Bangura, vient d'effectuer une visite officielle en Guinée, où son bureau apporte une aide logistique et technique à l'enquête en cours sur le massacre de 2009 dans la capitale Conakry.

    « Lors de cette visite de quatre jours, la Représentante spéciale a rencontré des hauts responsables du gouvernement, des agences onusiennes, et la société civile. A ce jour, 16 personnes ont été inculpées en lien avec cette affaire, dont l'ancien chef d'Etat, Moussa Dadis Camara », a précisé le bureau de la Représentante spéciale.

    Il y a quelques années, une commission internationale d'enquête des Nations Unies avait conclu qu'au moins 156 personnes avaient été tuées, au moins 109 femmes et jeunes filles violées et soumises à d'autres formes de violence sexuelle, et plus de 1.000 personnes blessées à la suite des événements dans un stade et ses environs à Conakry, le 28 septembre 2009. Moussa Dadis Camara était le Président du Conseil national de la démocratie et du développement (CNDD) au moment des incidents.

    Le Bureau de la Représentante spéciale Bangura, par le biais de l'Equipe d'Experts sur l'état de droit et la violence sexuelle dans les conflits, apporte un soutien technique au Panel des juges d'instruction guinéens, mis en place par les autorités guinéennes pour enquêter et poursuivre ces crimes.

    En juillet 2015, Mme Bangura s'était félicitée de l'inculpation de M. Camara dans le contexte de cette enquête, jugeant qu'il s'agissait d'une « étape importante dans la lutte contre l'impunité en Guinée pour les crimes qui ont été perpétrés contre des civils non armés ».


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  • Cassis de Dijon: le Conseil des Etats persiste et signe

    La Chambre haute a enterré jeudi 24 septembre 2015 le projet d'exclure les denrées alimentaires provenant d'Union européenne comme l'aurait voulu l'Union suisse des paysans.

    Le principe du Cassis de Dijon ne sera finalement pas modifié. Le Conseil des Etats a refusé jeudi d'en exclure les denrées alimentaires comme l'aurait voulu l'Union suisse des paysans (USP). Le projet a été enterré par 23 voix contre 18.

    Depuis le 1er juin 2010, la loi sur les entraves techniques au commerce prévoit que les marchandises commercialisées dans l'UE peuvent être vendues sans autre contrôle en Suisse, selon le principe du Cassis de Dijon.

    Arguant de la piètre qualité de certains produits, comme les sirops avec un minimum de fruits ou les jambons gorgés d«eau, l«USP a fait le forcing pour modifier ce mécanisme simplifié d'homologation pour les denrées alimentaires. Pour elle, la stratégie de qualité de l'agriculture suisse était menacée. Mais les sénateurs, à l'instar du Conseil fédéral, n'ont pas suivi.

    L'Office fédéral de la sécurité alimentaire (OSAV) a approuvé en cinq ans une cinquantaine de demandes, preuve qu'on n'a pas eu d'invasion de produits, a déclaré Roberto Zanetti (PS/SO) pour la commission. En décidant de s'isoler, on donnerait «un mauvais signal au mauvais moment», a-t-il ajouté.

    Le chef du Département de l'économie a également plaidé pour la carte de l'ouverture. Il faut maintenir la liberté de choix pour le consommateur et limiter le tourisme d'achats, selon Johann Schneider-Ammann. Il s'est en outre engagé à adapter l'ordonnance sur le devoir de déclaration pour régler les problèmes d'étiquetage.

    Consommateurs perdants

    L'UDC, les Verts et quelques PDC n'ont pas pu renverser la vapeur en faveur des paysans. Une loi qui coûte beaucoup et ne remplit pas ses promesses doit être corrigée, a plaidé en vain Isidor Baumann (PDC/UR). Le principe du Cassis de Dijon n'a rien apporté au portemonnaie du consommateur, a renchéri Luc Recordon (Verts/VD) en référence aux soi-disant 2 milliards de francs de baisse des prix.

    Les homologations facilitées ont au contraire entraîné des dangers de santé publique pour les consommateurs. Des chimistes cantonaux ont en effet montré que certains produits ne respectaient pas les prescriptions helvétiques en matière de teneur en pesticides.

    Des arguments qui n'ont pas suffi sous la Coupole. Avec le deuxième niet du Conseil des Etats, l'initiative parlementaire de Jacques Bourgeois (PLR/FR) passe définitivement à la trappe.

     


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  • Transformer une plante en énergie

    Le typha, une plante ressemblant au roseau, envahit les rives du fleuve Sénégal. Il peut être transformé en charbon de bois.

    Le roseau typha a envahi 150 km du delta du fleuve Sénégal, côté mauritanien. Cette plante a proliféré à la suite de la construction du barrage de Diama en 1986. Cela n’a pas été sans inconvénients majeurs pour la population nombreuse sur les rives du fleuve. Le typha envahit des terres arables.

    Des coopératives de femmes

    En 2011, l’ONG Gret, regroupant des professionnels du développement solidaire, met en place, avec l’institut de recherche Iset de Rosso, en Mauritanie, et le parc national du Diawling un projet de valorisation du typha en charbon.

    Les ménages mauritaniens urbains les plus pauvres consomment du charbon de bois en grande quantité pour la cuisine, ce qui contribue à la déforestation. Une première unité de production naît en 2013 et des coopératives de femmes prennent en charge la transformation du roseau typha et la commercialisation du charbon obtenu.

    Un combustible moins nocif que le charbon de bois

    Quatre ans après le début du projet, les résultats sont encourageants. Couper la plante permet d’avoir un retour de la biodiversité sur les rives du fleuve, et de la pêche au bout de six mois. Les huit unités de production artisanale de charbon de typha qui ont été créées apportent des revenus complémentaires à plus de 500 personnes, dont 85 % de femmes.

    Les besoins énergétiques des populations le long du fleuve sont couverts à un prix plus abordable que le charbon de bois. Enfin, le combustible obtenu est de meilleure qualité et produit moins de fumée.

    Lutter contre la déforestation

    Olivier Bruyeron du Gret témoigne, « ce projet illustre bien la pertinence de l’approche “coalition d’acteurs” appuyée par des subventions publiques, pour la recherche de solutions innovantes de développement ».

     

    Le charbon de typha offre une alternative à la déforestation, responsable dans le monde de 10 % des émissions de gaz à effet de serre. Le Gret vient de remporter pour ce projet le prix Convergences.

    Depuis cinq ans, la plate-forme Convergences récompense un projet « à fort impact social ou environnemental porté par une entité solidaire en partenariat avec des acteurs publics et/ou privés et présentant un fort degré d’innovation ».


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  • Réfugiés

    21 septembre 2015 – Le nouveau Président de l'Assemblée générale des Nations Unies, Mogens Lykktoft, du Danemark, a appelé lundi 21 septembre 2015 tous les pays à contribuer à résoudre la crise mondiale des réfugiés, alors que la communauté internationale célèbre la Journée internationale de la paix.

    A l'occasion de sa première conférence de presse depuis sa prise de fonctions, mardi dernier, en tant que Président de la 70ème session de l'Assemblée générale, M. Lykketoft a appelé les Etats membres de l'ONU à être à la hauteur de leurs obligations internationales et à prendre des décisions courageuses pour répondre aux besoins des réfugiés dans le monde.

    « Le monde n'a pas connu une crise humanitaire mondiale de cette ampleur depuis la Seconde Guerre mondiale et avec l'hiver qui approche dans l'hémisphère nord, cela ne peut qu'empirer », a-t-il averti.

    « Les histoires tragiques et les images déchirantes que nous voyons dans les médias ne sont que la pointe émergée de l'iceberg », a-t-il ajouté. « Ceci est une crise mondiale. Et cela exige une solution mondiale ».

    Selon lui, les pays riches devraient soit accueillir davantage de réfugiés ou donner plus d'argent pour les aider, et de préférence faire les deux. « Dire non aux deux n'est pas une option », a-t-il dit.

    Lors de sa première semaine en fonction, M. Lykketoft a discuté de la crise des réfugiés avec plusieurs États membres concernés. Il a l'intention de convoquer prochainement une réunion de l'Assemblée générale sur cette question, à la suite d'une réunion de haut niveau organisée par le Secrétaire général de l'ONU le 30 septembre.

    « La majorité des personnes fuyant la guerre et la violence sont des réfugiés et ont le droit de demander l'asile sans aucune forme de discrimination. Ce n'est pas un crime de chercher refuge et asile. L'avenir de millions de femmes, d'hommes et d'enfants est en jeu », a souligné le Président de l'Assemblée générale.

    M. Lykketoft a déclaré qu'il avait l'intention de discuter de la question avec le Pape François lors de sa visite à l'ONU vendredi.

    « La situation des réfugiés et des migrants arrivant en Europe en provenance du Moyen-Orient et de l'Afrique me préoccupe. J'ai déjà souligné la responsabilité individuelle et collective des Etats européens à réagir de façon responsable et humaine. J'encourage aussi d'autres pays à démontrer leur sens de l'humanité et à participer à des programmes de réinstallation volontaires », a ajouté M. Lykketoft.

    « Nous devons nous assurer que les pays touchés par l'arrivée de réfugiés, en particulier les pays voisins de la Syrie, reçoivent le soutien et l'assistance nécessaires pour répondre aux besoins de ces populations vulnérables. Nous devons également veiller à ce que l'ONU et les agences humanitaires travaillant en étroite collaboration avec les réfugiés de la région aient le financement nécessaire pour apporter pleinement et rapidement leur soutien à ceux qui en ont besoin », a-t-il encore dit.


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  • Le HCR propose des mesures concrètes pour stabiliser la crise des réfugiés en Europe

    22 septembre 2015 – Alors que les dirigeants européens se réunissent mardi et mercredi à Bruxelles, notamment pour déterminer le nombre de réfugiés qu'ils seront prêt à accueillir, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) les a exhortés à prendre une série de mesures d'urgence pour tenter de juguler cette crise de plus en plus chaotique.

    « C'est peut- être la dernière chance pour l'Europe de définir une réponse cohérente afin de gérer une crise qui ne fait qu'exacerber la souffrance et l'exploitation des réfugiés et des migrants, sans parler des tensions entre les pays », a déclaré mardi la porte-parole de l'agence, Melissa Fleming, lors d'un point de presse à Genève.

    « Cette crise de volonté politique s'ajoute au manque d'unité entre pays européens, ce qui se traduit par une gestion chaotique », a affirmé la porte-parole, s'exprimant au nom du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, António Guterres.

    « Quand, en 1956, 200.000 Hongrois ont fui vers l'Autriche et la Yougoslavie, ils ont non seulement été bien reçus, mais un programme de réinstallation a également été rapidement mis en place, et 140.000 personnes ont été réparties entre les autres pays européens. Ce qui qui était possible alors devrait l'être aussi aujourd'hui », a-t-elle ajouté, tout en encourageant les Etats européens à saisir l'opportunité offerte par ces deux journées de discussions pour surmonter leurs différences de points de vue.

    La semaine précédente, le Conseil européen des Ministres de l'intérieur a formellement approuvé l'accueil de 40.000 réfugiés sur le continent. Les Ministres ont discuté mardi de la proposition formulée il y a 15 jours par la Commission européenne d'accueillir 120.000 réfugiés supplémentaires.

    « Il est essentiel que les 120.000 places supplémentaires soient approuvés cette semaine pour la crédibilité de tout programme de réinstallation », a ajouté Mme Fleming, soulignant toutefois qu'un programme de réinstallation, à ce stade de la crise, ne sera pas suffisant pour stabiliser la situation.

    La porte-parole a par conséquent listé une série de mesures d'urgence proposées par le HCR à l'attention des dirigeants européens : un fort soutien européen envers la création et le renforcement immédiat des structures d'accueil et d'enregistrement des réfugiés en Grèce et en Italie, les deux principaux points d'entrée des réfugiés et migrants en Europe, où ils arrivent à une moyenne de 6.000 par jour ; le démarrage immédiat du transfert des 40.000 réfugiés autorisés la semaine dernière de la Grèce et l'Italie vers le reste de l'Europe ; le renforcement des mécanismes pour permettre le retour en toute humanité des personnes n'ayant pas besoin d'une protection internationale dans leur pays.

    « En parallèle, des mesures sont aussi nécessaires d'urgence pour stabiliser la situation dans les pays voisins de l'Europe, y compris un apport de fonds humanitaires supplémentaires et un soutien structurel aux pays accueillant d'importantes populations de réfugiés », a déclaré la porte-parole du HCR.

    Selon la presse, les ministres européens de l’Intérieur ont finalement voté mardi, à une large majorité, un plan de répartition de manière volontaire et en deux temps : d’abord 66.000 demandeurs vont se voir proposer un pays d’accueil, pour soumettre leur demande d’asile. Une deuxième offre de 54.600 places reste en réserve.


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  • Ban Ki-moon annonce des mesures pour éradiquer les abus sexuels commis par des Casques bleus

    17 septembre 2015 – A l'occasion d'une réunion avec les pays fournisseurs de contingents aux missions de la paix de l'ONU, le Secrétaire général de l'Organisation, Ban Ki-moon, a annoncé jeudi une série de mesures visant à mettre fin aux abus sexuels commis par le personnel onusien déployé en mission sur le terrain.

    « Vos fils et filles risquent leur vie dans certaines des régions les plus dangereuses au monde pour protéger les plus vulnérables, tout en faisant avancer la cause de la paix », a commencé par saluer M. Ban dans un discours prononcé au siège de l'ONU, à New York, à l'attention des représentants des principaux pays fournisseurs de contingents et personnels de police.

    « Pourtant, comme nous l'avons malheureusement constaté, l'intégrité de leur mission peut être remise en cause, voire compromise, par des cas flagrants d'exploitation et d'abus sexuels », a-t-il ajouté, en référence notamment aux récentes allégations d'abus sexuels impliquant des Casques bleus de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA).

    « Malheureusement, il n'est pas nécessaire de vous rappeler qu'il ne s'agit pas d'un phénomène nouveau », a noté le Secrétaire général, affirmant que davantage devait être fait pour y mettre fin.

    « Tout comme nous ne pouvons pas déployer avec succès sur le terrain des missions de la paix sans votre aide, nous avons besoins de votre soutien et engagement pour mettre fin à l'exploitation sexuelle et aux abus », a-t-il ajouté.

    « Les enquêtes doivent être rapides et approfondies. Les auteurs doivent être punis. La tolérance zéro doit être la norme », a affirmé le chef de l'ONU, avant de lister sept mesures qui, selon lui, nécessitent l'appui urgent et sans faille des Etats membres : mieux sensibiliser le personnel aux mauvaises conduites avant son déploiement ; sélectionner systématiquement du personnel sans antécédents d'abus sexuels ; mener des enquêtes rapides et efficaces en cas d'abus et veiller à ce que justice soit faite ; imposer des sanctions financières aux auteurs ; renforcer l'assistance aux victimes ; et améliorer les rapports rédigés sur le sujet.

    « Je vais désormais inclure des informations liées aux pays concernés dans mes futurs rapports à l'Assemblée générale de l'ONU concernant le nombre d'allégations crédibles d'exploitation et d'abus sexuels impliquant du personnel militaire et de police », a déclaré M. Ban sur ce dernier point, avant de préciser que cette mesure n'a pas pour but d'humilier, mais répond à un besoin de plus de transparence.


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  • Les populations d’animaux marins ont chuté de moitié

    En 40 ans, les populations d’animaux marins ont été divisées par deux, notamment à cause de la surpêche et de la pollution.

    Les populations d'animaux marins (mammifères, oiseaux, reptiles et poissons) ont chuté de moité depuis les années 1970 du fait de la surpêche, de la pollution et du changement climatique, a averti mercredi 16  septembre 2015 l'ONG environnementale WWF.

    «L'action de l'homme est à l'origine de ces tendances: de la surpêche et des industries extractives à l'aménagement du littoral et à la pollution, en passant par les émissions de gaz à effet de serre responsables de l'acidification océanique et du réchauffement des mers», a dénoncé l'organisation internationale basée en Suisse dans un nouveau rapport.

    Et l'appétit de l'homme pour le poisson ne cesse d'augmenter: à l'échelle mondiale, la consommation moyenne par habitant est passée de 9,9 kg dans les années 1960 à 19,2 kg en 2012.

    Une régression de 49% entre 1970 et 2012

    Dans son rapport, le WWF explique que son indice Planète Vivante des populations marines, qui mesure la tendance suivie par les populations d'animaux marins, «a enregistré une régression de 49% entre 1970 et 2012».

    Certaines ont même vu leur effectif fondre de près de 75%, s'alarme le WWF dont l'étude est effectuée sur une base d'observation de 5.829 populations appartenant à 1.234 espèces.

    La période s'étendant de 1970 au milieu de la décennie 1980 a connu la contraction la plus marquée, suivie d'une relative stabilité, avant que l'effectif des populations ne reparte récemment à la baisse.

    L'indice global masque toutefois des écarts considérables entre régions: si les effectifs sont en hausse sous les latitudes élevées (par rapport à un niveau lui-même en net retrait), ils déclinent en revanche en milieu tropical et subtropical.

    «Une extinction catastrophique»

    Les experts lancent ainsi l'alerte : les récifs coralliens et prairies sous-marines pourraient disparaître du globe d'ici 2050 sous l'effet du réchauffement climatique.

    Or sachant que plus de 25% de toutes les espèces marines y habitent et que près de 850 millions de personnes bénéficient directement de leurs services économiques, sociaux et culturels, la perte des récifs coralliens représenterait une «extinction catastrophique, aux conséquences dramatiques sur les communautés».

    «Nous conduisons collectivement l'océan au bord du précipice», a souligné le directeur général du WWF, Marco Lambertini, dans la préface du document.

    La Méditerranée largement surexploitée

    «En l'espace d'une seule génération, les activités humaines ont gravement dégradé les océans en capturant les poissons à un rythme supérieur à celui de leur reproduction et en détruisant les nourriceries», a-t-il expliqué, soulignant que l'effondrement des écosystèmes océaniques risque de déclencher «une grave crise économique».

    A titre d'exemple, la mer Méditerranée est l'une des plus anciennes zones de pêche du globe et fait vivre les gens depuis des siècles. Mais elle est aujourd'hui largement surexploitée: à peu près 1,5 million de tonnes de poissons y sont prélevées chaque année et 89% des stocks sont épuisés.

    Les solutions existent

    Le rapport du WWF indique aussi que les espèces essentielles à la pêche commerciale et à la pêche de subsistance sont peut-être celles subissant le déclin le plus marqué. En guise d'exemple, le rapport fait état d'un spectaculaire recul de 74% des effectifs de la famille englobant des poissons aussi prisés que le thon, le maquereau et la bonite.

    «Les décisions prises lors de la conférence mondiale pour le climat à Paris dans quelques semaines auront un impact décisif sur l'avenir des océans», estime le WWF en soulignant que «les engagements internationaux existants sont très loin de suffire à éviter des niveaux de réchauffement et d'acidification jugés désastreux pour les systèmes océaniques dont, en fin de compte, nous dépendons tous».

    Mais des solutions existent: sauvegarder et reconstituer le capital naturel marin, consommer plus raisonnablement et donner la priorité au développement durable, selon le WWF.


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