• La suspecte s'est opposée à son extradition après son interpellation. Le TPF pourrait avoir le dernier mot.

    La police neuchâteloise a arrêté il y a dix jours une Bosniaque recherchée par les autorités de son pays pour crime de guerre. Cette femme est soupçonnée d'avoir, comme membre de l'armée bosniaque, assassiné un garçon de douze ans en juillet 1992 dans la région de Srebrenica.

    Cette femme domiciliée en Suisse a été arrêtée à Neuchâtel le 20 septembre et placée en détention en vue d'extradition, sur mandat de l'Office fédéral de la justice (OFJ). Ce dernier a confirmé vendredi à l'ats l'information révélée par l'agence de presse Presheva Jonë.

    Les autorités bosniaques ont fait une demande d'extradition le 13 novembre 2015, qu'ils ont complétée le 6 janvier et le 8 mars 2016. Mais cette femme s'y est opposée, lors de son audition par le Ministère public neuchâtelois le lendemain de son arrestation. L'OFJ va trancher, après analyse des arguments de chaque partie.

    Le mandat d'arrêt ainsi que la décision d'extradition de l'OFJ seront susceptibles de recours auprès du Tribunal pénal fédéral, précise l'OFJ. Quand il s'agit d'un «cas particulièrement important», notamment lorsqu'on peut supposer que la procédure à l'étranger comporte des vices graves, la décision du Tribunal pénal fédéral peut être attaquée par voie de recours au Tribunal fédéral.


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  • La CPI condamne un Malien à 9 ans de prison

    La CPI condamne un Malien à 9 ans de prison pour des destructions de monuments historiques et religieux à Tombouctou.

    La Cour pénale internationale (CPI) a condamné mardi à neuf ans de prison le Malien Ahmad Al-Faqi Al-Mahdi pour son rôle dans la destruction de monuments historiques et religieux à Tombouctou, au Mali, lors du conflit qui a secoué ce pays en 2012 et 2013.

    Cette décision a été aussitôt saluée par l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, les sciences et la culture (UNESCO) et par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).

    Statuant à l'unanimité, une Chambre de première instance de la CPI a conclu, « au-delà de tout doute raisonnable », qu'Ahmad Al-Mahdi était « coupable, en tant que coauteur, du crime de guerre consistant à avoir dirigé intentionnellement des attaques contre des bâtiments à caractère religieux et historique » à Tombouctou en juin et juillet 2012, selon un communiqué de la CPI.

    La Chambre a condamné Al-Mahdi à neuf ans d'emprisonnement. Le temps que celui-ci a passé en détention depuis son arrestation, en exécution du mandat d'arrêt délivré par la CPI le 18 septembre 2015, sera déduit de sa peine.

    Le communiqué rappelle qu'à l'ouverture du procès le 22 août 2016, Al-Mahdi avait plaidé coupable du crime de guerre consistant à avoir attaqué 10 monuments à caractère religieux et historique à Tombouctou entre le 30 juin environ et le 11 juillet 2012. Il s'agissait de neuf mausolées inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO et de la porte dite « secrète » de la mosquée Sidi Yahia.

    A l'époque, Ahmad Al-Mahdi était consulté comme spécialiste des questions religieuses et était très actif dans l'administration mise sur pied localement par les groupes islamistes extrémistes Ansar Dine et Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) qui s'étaient emparés de la région nord du Mali.

    La décision de la CPI « est une étape historique dans la reconnaissance de l'importance du patrimoine pour les communautés qui l'ont préservé au fil des siècles et, au-delà, pour l'humanité tout entière », a déclaré la Directrice générale de l'UNESCO, Irina Bokova.

    « Cette décision historique, une première au titre du statut de Rome, est une étape capitale dans la lutte contre l'impunité des destructions du patrimoine culturel. (…) C'est une étape décisive de l'affirmation de la justice et un pas supplémentaire pour la paix et la réconciliation au Mali », a ajouté Mme Bokova. Le statut de Rome est le traité fondateur de la CPI.

    Dans un communiqué, la MINUSMA a également salué le jugement de la CPI qui, a-t-elle dit, représente « un signal fort ». Ce jugement « constitue une avancée dans la lutte contre l'impunité » au Mali. « Toutefois, il importe que la justice pour d'autres crimes graves soit rendue afin que les nombreuses victimes puissent avoir droit à la vérité, à la justice et à la réparation », a-t-elle ajouté.


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    Les 193 pays membres de l’ONU ont approuvé le 19 septembre 2016 une déclaration politique sur le « respect des droits » des réfugiés et des migrants. Elle est toutefois floue et peu contraignante.

    le 19 septembre sur une journée « sans précédent » consacrée aux réfugiés et aux migrants, la veille de l’ouverture de l’Assemblée générale des Nations unies qui rassemble chaque année les dirigeants du monde entier à New York. Malheureusement cela ne sert qu'à se donner bonne conscience devant une crise sans précédent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, on dénombre 65 millions de personnes déplacées dans le monde, dont 21 millions de réfugiés.

    Le 19 septembre, donc, à l’initiative du secrétaire général de l’ONU, les délégués des 193 pays membres de l’organisation ont approuvé une « déclaration de New York. » Sous un nom ronflant, il s’agit de l’une des formes les moins contraignantes de documents diffusés par les Nations unies. Cette déclaration politique met l’accent sur « le respect des droits fondamentaux » des migrants, la coopération contre le trafic ou l’accès à l’éducation pour les enfants déplacés. Elle ne contient ni objectifs chiffrés, ni engagement sur la répartition du « fardeau ».

    Une version antérieure engageait plus les États

    Ban Ki-moon avait bien suggéré que les pays accueillent chaque année 10 % du total des réfugiés, aux termes d’un « pacte mondial ». Au fil des négociations, cet objectif a été gommé et le « pacte » a été renvoyé au mieux à 2018. La présidente de Médecins du monde, Françoise Sivignon, remarquait le 19 septembre, depuis New York, qu’« en juillet, la version du document engageait beaucoup plus les États concernant la réinstallation de ces réfugiés ».

    « En Europe, nous parlons d’une crise sans précédent. Mais, comment les dirigeants européens peuvent-ils dire qu’ils sont dépassés alors qu’ils n’accueillent que 6 % des déracinés ? 82 % d’entre eux vivent dans des pays en développement. La proportion est de 1 réfugié pour 1 000 Européens, quand elle est de 1 réfugié pour 4 Libanais, par exemple », souligne Fanny Petitbon, chez Care France. Son ONG a été l’une des trente organisations associées au processus de rédaction de la déclaration approuvée à New York. « Nous avons investi du temps et de l’énergie dans ce travail intensif de six mois, pour n’être finalement qu’écoutés », résume Fanny Petitbon.

    Les ONG ont de nombreux regrets

    Pourtant les sujets ne manquent pas. Il y a l’accueil des migrants qui partent sur les routes vers l’Europe. Les images de l’hiver 2015-2016, notamment dans les Balkans, pourraient être bientôt de retour. « Nos conditions d’accueil sont en dessous des standards minimums », note Fanny Petitbon. Ensuite, la question de la mise en détention des migrants mineurs a été éludée dans le texte onusien. « Un enfant, ça ne s’enferme pas. Même en dernier ressort », résume Françoise Sivignon. Les ONG soulignent également que la nécessité « d’assistance » envers les migrants a été préférée au terme plus contraignant de « protection ». Enfin, « cette déclaration de New York » aurait pu être l’occasion de donner un « statut particulier aux migrants, comme cela est le cas pour les réfugiés depuis la Convention de Genève depuis 1951 », souligne la présidente de Médecins du monde.

    Le 20 septembre, le président Barack Obama a abordé le sujet. À New York, il a invité une quarantaine de pays donateurs qui ont promis d’accueillir davantage de réfugiés, de leur offrir des possibilités d’éducation et d’emploi et d’accroître l’aide aux principaux pays d’accueil souvent débordés. Plus de la moitié de ces réfugiés vivent dans huit pays à faibles ou moyens revenus, comme la Jordanie, la Turquie, le Kenya ou l’Éthiopie.

    Le 19 septembre, l’OCDE – qui regroupe les pays industrialisés – a invité « les gouvernements à lutter contre le rejet de l’immigration », à l’occasion de la publication de ses « perspectives des migrations internationales ». Jean-Christophe Dumont, l’un des rédacteurs, suggère : « il faut dire aux gens qu’ils ne vont pas être submergés, expliquer quelles dynamiques la migration peut amener ». Certains l’ont compris, comme le Canada où « tout un effort est fait en amont dans les communautés pour anticiper l’accueil des migrants ». Il rejoint ainsi les propos de Monseigneur Robert Vitillo, membre de la délégation du Saint-Siège à la conférence d’hier sur les réfugiés. Pour ce dernier, le problème des réfugiés ne peut être résolu par les seuls gouvernements. Il nécessite « une approche de solidarité de la part de la société civile et des organisations religieuses ».

    L’Assemblée générale de l’ONU est un rendez-vous diplomatique annuel qui rassemble les dirigeants du monde entier à New York en septembre.

    Elle se tient sous très haute sécurité dans une ville qui a été le théâtre d’un attentat à la bombe le 17 septembre, non revendiqué, qui a fait 29 blessés.

    Chacun des 193 chefs d’État à la possibilité de s’exprimer brièvement à la tribune de l’ONU. Barack Obama s’est adressé pour la dernière fois à l’Assemblée. Michel Temer, le président brésilien, a  prononcé le premier discours du 20 septembre, juste avant lui.


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    Le seuil des 300'000 réfugiés au Burundi a été dépassé, a dit vendredi à Genève le Haut Commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR). Ces personnes sont parties principalement de cinq provinces. Même si leur nombre cette année n'atteint pas celui de 2015, le flux reste régulier. Plus de 20'000 personnes ont fui en juillet et août.Le HCR s'attend à ce que ce nombre continue d'augmenter dans les prochains mois. Le dispositif d'accueil des quatre pays voisins est «sérieusement débordé» et les conditions «restent désastreuses» pour de nombreux réfugiés. Le HCR demande à la communauté internationale d'étendre son soutien.


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    Aucun dirigeant n'estime possible la conclusion d'un accord avant la fin du mandat du président Barack Obama.

    Les ministres du Commerce de l'Union européenne (UE) débattaient vendredi 16 septembre 2016 à Bratislava de l'avenir du traité de libre-échange en négociation avec les Etats-Unis (TTIP ou Tafta). Cet accord est décrié en Europe et tant la France que l'Autriche veulent enterrer.

    «Le TTIP est de fait suspendu, car les négociations ne se poursuivent pas vraiment», a affirmé vendredi matin le ministre de l'Economie autrichien, Reinhold Mitterlehner, à son arrivée dans la capitale slovaque.

    «Il serait raisonnable de (le) mettre complètement en sourdine» et «de le relancer (...) avec un nouveau nom, une meilleure transparence et des objectifs plus clairs», a-t-il ajouté.

    Une position proche de celle de la France, qui avait affirmé ces dernières semaines vouloir demander «la fin des négociations» à Bratislava.

    Le TTIP, immense chantier ouvert en 2013, vise à faire tomber les barrières commerciales entre l'UE et les Etats-Unis, comme les droits de douane ou les restrictions réglementaires qui entravent l'accès aux marchés.

    Mais ses opposants - ONG, élus de tous bords, syndicats ou militants - l'estiment «dangereux» pour la démocratie, la sécurité alimentaire ou encore les normes sociales et environnementales. Régulièrement appelés à manifester, ils étaient encore plusieurs dizaines de milliers le 17 septembre en Allemagne.

    Pas avant la fin du mandat d'Obama

    Plus qu'un abandon ou une suspension des négociations - déjà très lentes -, les 28 pourraient surtout acter le fait qu'aucun accord ne sera conclu avant la fin du mandat du président Barack Obama, en janvier 2017, l'objectif initial.

    «Il n'y aura certainement pas de traité cette année», a estimé le ministre de l'Economie allemand, le social-démocrate Sigmar Gabriel, qui a vertement critiqué le TTIP ces derniers mois, à contre-courant de la chancelière Angela Merkel.

    «Il y a des difficultés et encore beaucoup à faire donc l'hypothèse d'une solution rapide devient de plus en plus étroite», a concédé vendredi la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, qui négocie avec les Etats-Unis au nom des Etats membres. Elle appelle cependant à poursuivre les négociations «afin de faire le plus de progrès possible».

    Contrairement à la France et à l'Autriche, douze pays européens, dont l'Italie, l'Espagne et la Grande-Bretagne, ont récemment affiché dans une lettre ouverte leur soutien au TTIP.

    Aux Etats-Unis, où la campagne présidentielle bat son plein, le sujet n'est guère porteur. C'est même, quel que soit le candidat, «un jeu de massacre», souffle une source européenne.

    Les élections, comme handicap

    Autres handicaps à l'avancée des négociations, l'élection présidentielle française au premier semestre 2017, suivie des élections législatives allemandes à la fin de l'été, qui pourraient repousser l'élan attendu à la fin de l'année prochaine.

    Cette situation a poussé Cecilia Malmström à revêtir son bleu de chauffe ces derniers jours pour défendre l'autre traité, le Ceta, conclu avec le Canada, un texte de 1600 pages devenu pour elle «le point principal» de la rencontre de Bratislava.

    A coup d'interviews ou de réunions publiques, elle martèle le message du président de la Commission, Jean-Claude Juncker: le Ceta «est le meilleur accord et le plus progressiste jamais négocié par l'UE».

    Elle compte notamment discuter avec les derniers ministres réticents d'une déclaration commune, rédigée avec les Canadiens, «afin de calmer quelques inquiétudes». «On doit bien encadrer la manière dont les services publics doivent être protégés», a détaillé le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, évoquant aussi la question des «normes sociales».

    Ce traité doit être signé le 27 octobre prochain, lors d'un sommet à Bruxelles en présence du premier ministre canadien Justin Trudeau. Il sera ensuite provisoirement appliqué, le temps d'être ratifié par les Parlements de tous les pays de l'UE, une procédure qui peut prendre des années.

    Mais ses adversaires le décrivent comme «un cheval de Troie» de l'accord avec les Etats-Unis. «C'est une chance d'essayer, avec un partenaire comme le Canada, qui est très européen, qui est un pays qui nous ressemble beaucoup, de prendre le contrôle de la globalisation», leur répond Mme Malmström.

    L’Assemblée générale de l’ONU est un rendez-vous diplomatique annuel qui rassemble les dirigeants du monde entier à New York en septembre.

    Elle se tient sous très haute sécurité dans une ville qui a été le théâtre d’un attentat à la bombe le 17 septembre, non revendiqué, qui a fait 29 blessés.

    Chacun des 193 chefs d’État à la possibilité de s’exprimer brièvement à la tribune de l’ONU. Barack Obama s’adresse pour la dernière fois à l’Assemblée. Michel Temer, le président brésilien, a  prononcé le premier discours du 20 septembre, juste avant lui.


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    La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a douché jeudi les derniers espoirs des proches de trois victimes du massacre de Srebrenica en 1995.

    Ceux-ci espéraient faire juger les Casques bleus néerlandais pour avoir abandonné leurs proches aux forces serbes.

    Plus aucune incertitude

    Cette requête est définitivement «irrecevable», a tranché la CEDH. Les juges de Strasbourg ont remarqué que la justice néerlandaise avait fait le même constat que le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), à savoir que «les militaires néerlandais ignoraient l'ampleur du massacre imminent».

    «Il ne subsiste plus aucune incertitude» quant au rôle joué à l'époque par les soldats de l'ONU mis en cause, a encore souligné la CEDH. A ses yeux, il est «impossible de conclure» que la justice néerlandaise s'était fondée sur des investigations «ineffectives ou inadéquates» , en décidant de ne pas engager de poursuites contre les militaires.

    Employés locaux abandonnés

    La Cour européenne avait été saisie par les familles de trois victimes du massacre de 1995 - le pire en Europe depuis la deuxième Guerre mondiale, avec près de 8000 hommes et garçons musulmans tués. Deux de ces trois victimes avaient travaillé pour le bataillon néerlandais en charge de protéger l'enclave musulmane de Srebrenica, et la troisième avait représenté les réfugiés lors de négociations.

    Lorsque les forces serbes envahirent la «zone de sécurité», en juillet 1995, les Casques bleus l'avaient évacuée - en abandonnant sur place certains de leurs employés locaux.

    Les requérants ont fait valoir devant la CEDH que, de ce fait, les officiers néerlandais «avaient exposé leurs proches à une mort probable en sachant parfaitement ce qui allait vraisemblablement leur arriver».

    Complicité de génocide

    Ils avaient saisi la justice néerlandaise en demandant l'ouverture d'une enquête pénale contre trois responsables du bataillon de Casques bleus, pour complicité de génocide ou de crimes de guerre.

    Le procureur avait refusé d'intenter des poursuites, une décision confirmée en appel en avril 2015 au motif que «des condamnations étaient peu probables en tout état de cause», comme l'a résumé la CEDH.

    Les juges européens ont estimé ne disposer d'aucun élément pour supposer que la procédure judiciaire aux Pays-Bas aurait été partiale ou inéquitable.

    Ils n'ont rien trouvé à redire non plus au fait que, lors de cette procédure, les militaires ont été considérés par les magistrats «comme de simples complices éventuels, à distinguer des principaux coupables». Selon eux «il n'y avait pas d'éléments (ni même d'allégations) indiquant que les militaires néerlandais auraient joué un rôle direct dans le massacre».


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    Près de 150 participants issus de 43 pays se sont réunis du 5 au 7 septembre 2016 à Abuja au Nigeria, pour lutter contre la traite des êtres humains en Afrique et dans le monde.
    Présent à la rencontre, l’archevêque de Manille et président de Caritas Internationalis, le cardinal Luis Antonio Tagle espère qu’« un jour, sera aboli ce terrible crime contre l’humanité ».

    « Être au XXIe siècle, un siècle aux grandes avancées scientifiques et technologiques, et voir persister dans le monde ce terrible crime contre l’humanité qu’est la traite humaine, c’est inacceptable ». C’est en ces termes que l’archevêque de Manille (Philippines) et président de Caritas Internationalis le cardinal Luis Antonio Tagle a rappelé la nécessité de lutter contre la traite des êtres humains, à l’occasion de la rencontre sur le sujet à Abuja au Nigeria, du 5 au 7 septembre. À l’initiative de Caritas Internationalis et du Conseil Pontifical pour la Pastorale des Migrants, près de 150 personnes de 43 nationalités ont participé aux différentes tables rondes et ateliers sur le thème « Une seule famille humaine. Non à la traite des personnes ».

    La tenue de cette rencontre en Afrique et plus particulièrement au Nigeria, est hautement symbolique. Pour Geneviève Colas, fondatrice pour le Secours catholique du collectif « Ensemble contre la traite des êtres humains » et membre du groupe de pilotage du réseau mondial Coatnet, « choisir le Nigeria, c’est faire état de la situation actuelle du continent africain sur le sujet de la traite humain et notamment de l’exploitation sexuelle des jeunes Nigériennes en France mais c’est aussi parler la question du terrorisme avec Boko Haram aux portes du pays ».

    « Abolir ce crime contre l’humanité »

    En présence de plusieurs Caritas, de conférences épiscopales, de congrégations religieuses et d’ONG, « quatre grandes thématiques contemporaines de la traite humaine ont ainsi été abordées », détaille Geneviève Colas. Ainsi, la question de la traite des enfants, de l’exploitation sexuelle, de la traite en situation de crise ou dans le cadre maritime, a été étudiée.

    En juin 2016, le pape François, qui qualifie la traite d’êtres humains de « crime contre l’humanité » a signé une déclaration renforçant la lutte contre le crime organisé et la traite des êtres humains. Tout en reprenant les mots du pape, le cardinal Tagle, joint par La Croix, espère qu’« un jour, la traite des êtres humains sera abolie ». Il souhaite qu’à l’issue de cette rencontre,« tous les pays présents aient pris conscience de la nécessité de travailler ensemble même si cela n’est pas facile ». Ainsi un plan d’action sera établi pour « définir la politique à tenir ces prochains mois et années », explique Geneviève Colas.

     


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  • 15 ans après, l'Amérique en guerre perpétuelle

    Depuis cette attaque sur le sol américain, le pays est dans un état de conflit permanent contre la «terreur» islamiste.

    Le 11 septembre 2001 a changé à jamais le visage de l'Amérique. Il a non seulement bouleversé sa diplomatie et sa politique sécuritaire, mais, depuis quinze ans, les Etats-Unis restent en guerre perpétuelle contre le «terrorisme» djihadiste sans réussir à mettre fin au «chaos» au Moyen-Orient.

    Si le président Barack Obama, au pouvoir depuis janvier 2009, a refusé l'interventionnisme militaire à tout crin dans les guerres du monde arabe et cherché à réconcilier l'Amérique avec les pays musulmans, il laisse les Etats-Unis dans un état de conflit permanent contre la «terreur» islamiste, relèvent des experts.

    Le démocrate, qui quittera la Maison-Blanche en janvier, demeurera le président qui a sorti son pays des bourbiers d'Irak et d'Afghanistan. Ces conflits dévastateurs avaient été déclenchés par son prédécesseur républicain George W. Bush en riposte aux pires attentats de l'histoire et sous la bannière de la «guerre mondiale contre le terrorisme».

    Multiples théâtres

    Mais, «même quinze ans après le 11 septembre, les guerres au Moyen-Orient, les métastases de l'EI (Etat islamique), la radicalisation en ligne et les attentats en Europe et en Amérique empêchent d'enterrer le paradigme de la 'guerre mondiale contre le terrorisme'», analysait vendredi, pour le Forum économique mondial, Tamara Cofman Wittes, directrice de recherche à la Brookings.

    De fait, la première puissance mondiale reste engagée militairement - certes, de manière limitée ou en appui logistique - sur de multiples théâtres: en Syrie et en Irak contre l'EI, en Afghanistan, en Libye, au Yémen, en Somalie ou au Nigeria face à une myriade d'insurrections islamistes.

    «Obama pense qu'il faut éviter les grandes guerres qui aggravent les choses», explique à l'AFP Hussein Ibish, chercheur au Arab Gulf States Institute in Washington. Au contraire, le commandant en chef a fait entrer ses militaires dans une nouvelle ère: drones, forces spéciales, formation d'armées locales.

    Le coût humain et financier en est limité, après la mort de 5300 soldats américains, 50'000 autres blessés et 1600 milliards de dollars dépensés entre 2001 et 2014 en Irak et en Afghanistan, selon le Congrès.

    Chaos insoluble

    Cette politique militaire de Barack Obama avait culminé en mai 2011 lorsque des forces spéciales avaient tué dans sa maison au Pakistan le chef d'Al-Qaïda responsable du 11 septembre, Oussama ben Laden. Mais pour M. Ibish, cet «usage limité des ressources» militaires «ressemble à une guerre ininterrompue».

    «C'est même plus qu'une guerre permanente parce que les ressources militaires limitées ne peuvent rien changer à l'instabilité» des conflits régionaux, critique l'analyste. Il juge que l'administration Obama «a accepté que le chaos actuel soit insoluble».

    De fait, pour la tragédie syrienne, aucune paix durable n'est en vue, malgré les interventions militaires et tentatives diplomatiques des Etats-Unis et de la Russie. Et un réengagement armé américain d'envergure au Moyen-Orient n'est pas aux programmes des rivaux à la présidentielle du 8 novembre, Hillary Clinton et Donald Trump.

    Pas la bonne réponse

    De fait, quinze ans après le 11 septembre, «la réponse militaire n'est pas la bonne, car le terrorisme ne représente pas une menace existentielle» pour les Etats-Unis, dit à l'AFP Amy Greene, chercheuse américaine à sciences politiques Paris.

    Le président Obama, qui avait déjà jugé en janvier que l'EI «ne représentait pas une menace existentielle pour notre nation», a reconnu samedi que la «menace terroriste avait évolué».

    «En Afghanistan, en Irak, en Syrie et au-delà, nous combattrons sans relâche les organisations terroristes comme Al-Qaïda et l'Etat islamique», a-t-il promis dans un message sur le 11 septembre. «Nous les détruirons et nous continuerons à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger notre pays», a-t-il martelé.

    Pourtant, conteste Mme Greene, «il n'y a pas eu d'attaque sur le sol américain de la même ampleur» que les attentats minutieusement préparés du 11 septembre, qui ont fait près de 3000 morts.

    Face à la menace «terroriste», les Etats-Unis ont fait grossir un tentaculaire appareil de surveillance et de renseignement sur leur territoire et à l'étranger. Le budget pour la CIA, le FBI et la NSA a quasiment doublé depuis 2001. Depuis le Patriot Act voté après le 11 septembre et «revalidé par M. Obama (...) les Américains ont accepté de céder une partie de leurs libertés», déplore Mme Greene.


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  • Appel à mettre fin au commerce légal d'ivoire

    Les dirigeants mondiaux réunis à Hawaï ont adopté samedi 10 septembre 2016 un texte, malgré l'opposition du Japon et de la Namibie.

    Les responsables gouvernementaux réunis à la conférence de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) à Hawaï ont adopté samedi un texte appelant à mettre un terme à tous les marchés domestiques de commerce d'ivoire.

    Au terme d'intenses débats, et malgré l'opposition de la Namibie et du Japon notamment, la motion, non contraignante, a été adoptée le jour de la clôture de la conférence, qui a duré dix jours et a réuni 9000 personnes à Honolulu, à Hawaï.

    «C'est la première fois qu'un organe international appelle chaque pays dans le monde à mettre un terme aux marchés légaux d'ivoire», a déclaré Andrew Wetzler, du Conseil de défense des ressources naturelles.

    Le Japon et la Namibie traînent la patte

    «C'est une victoire pour les éléphants, qui avec un peu de chance sera réitérée à la fin du mois à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) à Johannesburg», en Afrique du Sud.

    Le texte «exhorte les gouvernements des pays concernés par le commerce national d'ivoire à prendre toutes les mesures législatives et réglementaires pour l'arrêter».

    Le Japon et la Namibie, dont les marchés intérieurs d'ivoire sont en expansion, ont tenté en vain d'adoucir le texte, en déposant une vingtaine d'amendements.

    «La communauté internationale de la protection de la nature fait un grand pas en avant», s'est félicité Cristian Samper, responsable de la Wildlife Conservation Society (WCS), l'une des ONG représentées à la conférence. «Plus de ventes domestiques d'ivoire. Les éléphants en ont eu assez du commerce d'ivoire, et le monde aussi».

    Efforts américain et chinois

    Selon les spécialistes, le commerce domestique d'ivoire nourrit le braconnage, utilisé comme écran par les trafiquants pour camoufler leurs importations et exportations illégales.

    Les Etats-Unis et la Chine, qui figurent parmi les plus gros consommateurs d'ivoire, ont déjà accepté d'interdire presque totalement leur marché domestique d'ivoire.

    La CITES a interdit le commerce international d'ivoire d'éléphant en Afrique en 1989. Mais le braconnage des éléphants pour leurs défenses se maintient à des niveaux élevés, menaçant d'extinction les éléphants africains, selon une étude publiée en ouverture de la conférence internationale.

    Déclin de la population d'éléphants

    La population des éléphants vivant dans les savanes d'Afrique a décliné de 30% entre 2007 et 2014, principalement en raison du braconnage, selon ce recensement panafricain inédit financé par Paul Allen, co-fondateur de Microsoft et philanthrope.

    Ce déclin s'est par ailleurs accéléré au fil des ans et atteint actuellement 8% par an, selon l'étude, qui a identifié l'Angola, le Mozambique et la Tanzanie comme des zones particulièrement touchées par le braconnage.

    Les populations d'éléphants vivant dans les savanes du nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), du nord du Cameroun et du sud-ouest de la Zambie sont, elles, menacées d'une «extinction locale».

    Signal fort aux trafiquants

    Les ONG environnementales ont salué l'initiative de l'UICN et appelé la CITES, qui doit se réunir à Johannesburg à la fin du mois, à aller encore plus loin.

    «Nous espérons que les délégués seront incités par le vote de l'UICN à adopter une résolution soumise par des gouvernements africains qui appelle également à fermer les marchés domestiques d'ivoire», a ajouté M. Samper du WCS.

    «La fermeture des marchés domestiques d'ivoire enverra un signal fort aux trafiquants et aux bandes criminelles organisées, celui que l'ivoire ne vaut rien et n'encouragera plus leurs activités criminelles qui causent des problèmes de sécurité pour les habitants et détruisent la nature», a-t-il estimé.

     


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