• Hina Jilani.

    La Pakistanaise Hina Jilani encourage l’ONU à se montrer plus intransigeante que jamais avec ceux qui violent le droit international.

    Elle a fondé la Commission des droits de l’homme au Pakistan et a été plusieurs fois menacée de mort. Hina Jilani, 63 ans, va succéder aujourd'hui à Yves Berthelot au poste de président de l’organisation mondiale contre la torture (OMCT). Créée en 1985, l’OMCT, qui fête cette année sont trentième anniversaire, constitue la principale coalition internationale d’organisations non gouvernementales luttant contre la torture. Sa nouvelle présidente compte bien user de sa connaissance des rouages onusiens pour faire de la lutte contre la torture l’une des priorités de l’agenda des droits de l’homme.

    Votre organisation a-t-elle recensé plus de cas de torture ces dernières années?

    Nous avons du mal à donner des chiffres précis car nous ne recensons malheureusement pas tous les cas. Nous n’avons pas connaissance de tous les abus commis dans le monde. Il est donc difficile de savoir avec exactitude l’évolution d’une année sur l’autre. Ce qu’on sait, en revanche, c’est que la tendance n’est pas bonne. La multiplication des conflits entraîne une augmentation des cas de torture.

    Y a-t-il toujours autant d’abus commis au nom de la lutte contre le terrorisme?

    La lutte contre le terrorisme est un vrai défi mais elle ne peut pas servir de prétexte à une violation du droit international. On recense de plus en plus de représailles et de cas de détentions arbitraires. Les textes sont très clairs en la matière. Les traitements inhumains et dégradants ne peuvent pas faire partie de la panoplie. Rien ne peut justifier la torture. Les Etats doivent respecter le droit international.

    N’assiste-t-on pas à un incroyable recul sur la question des droits de l’homme en général?

    L’augmentation des violences et des violations des droits de l’homme est directement liée à l’augmentation du nombre de conflits à travers le monde. Le lien entre les deux est très clair et toutes les parties commettent des abus, les Etats comme les groupes armés. Ce qui nous inquiète c’est que l’impunité en est le corollaire. Il faut comprendre et réaliser que tout acte de torture constitue un crime contre l’humanité. Les auteurs doivent être poursuivis et condamnés.

    C’est loin d’être le cas… Que faut-il faire? Réformer l’ONU?

    Dès lors qu’il s’agit de crimes de guerre, la responsabilité du Conseil de sécurité est engagée. Il faut mettre la question sur la table et la traiter sérieusement en appliquant le droit international. Il faut surtout mettre tout en œuvre pour protéger les victimes et ceux qui dénoncent ces crimes. Dans de nombreux pays, les représentants de la société civile sont menacés.

    Quelle a été votre réaction lorsque vous avez entendu Donald Trump légitimer la torture durant sa campagne?

    Il est très regrettable de voir un leader de cette stature faire des commentaires de cette nature. Il n’a pas parlé de torture mais de certaines formes de traitement. Penser qu’il y a une différence, c’est méconnaître la définition de ce qu’est la torture. La torture est un acte de cruauté qui nie la dignité humaine fondamentale, laissant des traces profondes et indélébiles sur les individus et les sociétés. Une fois encore, le recours à toute forme de sévices pour soutirer des aveux ou des informations est une violation du droit international.


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  • La ministre danoise de l'Immigration et de l'Intégration, Ingrid Støjberg, le 25 janvier 2016.

    la ministre danoise de l'immigration

    Le pays est traversé par de nombreux migrants tentant de rejoindre la Suède.

    Le Danemark va cesser d'accueillir jusqu'à nouvel ordre le demi-millier de réfugiés proposés chaque année par le Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR). La décision a été annoncée par la ministre de l'Immigration et de l'Intégration, Ingrid Støjberg.

    «Cela donnera aux municipalités un peu de répit et de place pour prendre mieux soin de ceux qui sont déjà arrivés ici», a-t-elle déclaré, lors d'une réunion de la commission parlementaire sur l'immigration, retransmise sur internet.

    Mme Støjberg incarne la politique d'immigration restrictive du gouvernement de centre-droit danois. Elle avait annoncé en août que l'accueil prévu de 491 réfugiés cette année était reporté.

    «Le Danemark a la responsabilité d'aider les personnes qui veulent se réfugier. Mais nous avons aussi la responsabilité de maintenir la cohésion économique, sociale et culturelle du Danemark», a-t-elle justifié.

    Assentiment

    La décision a obtenu l'assentiment des deux plus grands partis au Parlement danois, tous deux non représentés au gouvernement, les sociaux-démocrates et le Parti populaire danois (anti-immigration).

    Le Danemark, pays de 5,7 millions d'habitants, a enregistré comme d'autres un pic des demandes d'asile en 2015 (21'000). Celles-ci ont toutefois chuté en 2016 (5700 jusqu'ici) en raison de la fermeture de multiples frontières en Europe.

    Le passage sur le territoire de nombreux migrants cherchant à rejoindre la Suède voisine, à la politique d'immigration plus généreuse, avait poussé le gouvernement à prendre une multitude de mesures dissuasives. Parmi lesquelles figurent notamment la possibilité de confisquer les objets de valeur et l'argent liquide des demandeurs d'asile.


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  • Les deux prévenus au tribunal.

    Nuon Chea, 90 ans, et Khieu Samphan, 85 ans, avaient été condamnés à la prison à vie en août 2014 pour crimes contre l'humanité.

    Le tribunal international jugeant les Khmers rouges au Cambodge a confirmé mercredi en appel la condamnation à vie des deux plus hauts dirigeants khmers rouges encore vivants. Les deux hommes sont en parallèle jugés dans le cadre d'un deuxième procès.

    Nuon Chea, aujourd'hui âgé de 90 ans, et Khieu Samphan, 85 ans, avaient été condamnés à la prison à vie en août 2014 pour crimes contre l'humanité par ce tribunal de Phnom Penh parrainé par l'ONU. Ils assurent n'avoir pas été au courant des atrocités commises entre 1975 et 1979. Deux millions de Cambodgiens, soit un quart de la population, sont alors morts d'épuisement, de famine, ou à la suite de tortures et d'exécutions.

    membres du cercle de Pol Pot

    Le juge Kong Srim a maintenu, lors de son long énoncé du verdict, que les deux hommes, membres du premier cercle de Pol Pot, avaient marqué le tribunal par leur «complet manque de considération pour le sort du peuple cambodgien» et souligné que l'étendue de leurs crimes était «considérable».

    Par conséquent, «la prison à vie pour chacun des accusés est appropriée», a ajouté le juge devant plusieurs centaines de Cambodgiens venus assister à l'audience. Nuon Chea et Khieu Samphan ont écouté, impassibles, la lecture du verdict.

    Tourner la page

    «Ce sont des monstres et c'est leur destin» de rester en prison jusqu'à la fin de leurs jours, s'est félicitée, parmi le public, une Cambodgienne de 74 ans qui a perdu 50 membres de sa famille sous le régime khmer rouge.

    Malgré l'étendue des crimes des Khmers rouges, qui n'ont pas épargné une seule famille dans le pays, la volonté aujourd'hui au Cambodge de tourner la page est forte.

    Le verdict a néamoins été retransmis à la télévision nationale, malgré les attaques répétées contre le tribunal et son utilité de l'homme fort du Cambodge, l'inamovible Premier ministre Hun Sen, qui plaide la nécessaire réconciliation nationale. Hun Sen dit craindre que l'ouverture de nouveaux procès ne provoque de nouveaux conflits dans le pays.

    Des précédents

    Les Etats-Unis, par la voix de leur ambassade à Phnom Penh, ont quant à eux «salué» la décision et assuré de leur soutien le tribunal jugeant les crimes de cette «page la plus sombre de l'Histoire du Cambodge».

    Jusqu'ici, seules trois personnes ont été condamnées par le tribunal, créé en 2006, même si le procès de plusieurs responsables de moindre rang est en projet.

    Avant Nuon Chea et Kieu Samphan, le tribunal, critiqué pour ses lenteurs, avait condamné à la perpétuité Douch, de son vrai nom Kaing Guek Eav, chef de la prison de Phnom Penh S-21, où 15'000 personnes ont été torturées avant d'être exécutées.

    Autre procès

    Malgré la volonté générale de passer à autre chose, le processus judiciaire suit son cours: Nuon Chea et Khieu Samphan sont en parallèle jugés dans le cadre d'un deuxième procès consacré au génocide de minorités, aux mariages forcés, viols et autres crimes perpétrés dans les camps de travail.

    Des milliers de charniers ont été découverts après la chute des Khmers rouges, mus par une utopie marxiste qui prétendait défaire la société de la contrainte de l'argent et bannir la religion.

    Le deuxième procès doit s'achever en 2016. Le verdict est attendu fin 2017.


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    La défense de l’Europe implique-t-elle une Europe de la défense ? Les ministres européens débattent depuis le 14 novembre de la stratégie globale de l’Union, après le double choc du Brexit, en juin, et de l’élection de Donald Trump.

    Comment qualifier aujourd’hui la défense européenne ?

    Les plus durs la jugent « inexistante » ; les plus optimistes la considèrent « à la recherche d’un second souffle ». Face aux menaces actuelles (affirmation de puissance de la Russie, déstabilisation au Moyen-Orient, instabilité en Turquie), le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, a amorcé un tournant dans son discours sur l’état de l’Union, en septembre.

    Après avoir déploré le manque de coopération entre les États membres de l’UE, il s’est donné un délai de douze mois pour relancer le dossier. Des avancées sont même attendues pour le 25 mars 2017, à l’occasion des 60 ans du traité de Rome, lui-même signé quatre ans après l’échec de la Communauté européenne de défense (CED). Tout un symbole.

    Pour Vivien Pertusot, directeur bruxellois de l’Institut français des relations internationales (Ifri), la tâche ne sera pas aisée. « Aujourd’hui, la défense européenne est très fragmentée, rappelle-t-il. Les efforts sont dispersés, la défense s’opère par régions, par accords bilatéraux. Alors que si l’on suit la lettre des traités, on devrait aller vers une défense commune ».

    Vers où se dirige l’Europe de la défense ?

    Une idée-force sur laquelle se penche Bruxelles est celle d’un siège unique pour les opérations et missions civiles et militaires de l’UE. Le Royaume-Uni a toujours été strictement opposé à la perspective d’un « quartier général » bruxellois mais le vote en faveur du Brexit rebat les cartes.

    Jean-Claude Juncker a aussi évoqué des « ressources militaires communes qui, dans certains cas, appartiendraient à l’Union », de même que la mise en commun par les États membres de « leurs capacités de défense sous la forme d’une coopération structurée permanente ». Cette disposition, prévue par le traité de Lisbonne, n’a jamais été mise en œuvre.

    « Il sent un élan, dans certains pays, pour une défense plus intégrée », traduit Vivien Pertusot. Mais la question du financement reste aussi centrale que problématique : « C’est un serpent de mer au sein du serpent de mer », commente l’expert – surtout quand il est question d’opérations communes. Un financement européen en matière de recherche semble plus concevable : un fonds dédié devrait être proposé par la Commission d’ici à la fin de l’année.

    L’élection de Donald Trump change-t-elle la donne ?

    Pour bon nombre de responsables Européens, Donald Trump à la Maison-Blanche rime avec urgence à mettre sur pied une politique de défense européenne, pour compenser un probable désengagement américain du Vieux-Continent.

    « Nous perdons aujourd’hui la boussole que représentent les États-Unis pour le monde occidental », a déclaré Françoise Grossetête, du Parti populaire européen (PPE), la droite au Parlement. « C’est un électrochoc qui doit pousser l’Europe à s’unir et à faire émerger un vrai leadership européen, pour assurer enfin sa propre sécurité et prendre toute sa place sur la scène internationale ».

    Le libéral Guy Verhofstadt parle d’« un signal d’alarme », arguant que « l’Europe ne peut plus retarder la mise en place d’une Communauté européenne de la défense ». Mais personne ne se risque à évoquer l’option d’une armée européenne, même parmi les plus fédéralistes.

    « À l’heure actuelle, ce n’est pas envisageable, tranche Vivien Pertusot. La question est trop sensible. Les déploiements militaires restent des décisions nationales. »


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    Des glaces de l’Alaska aux plages tropicales, plusieurs populations indigènes sont confrontées directement aux effets du changement climatique.

    Les premiers réfugiés climatiques ont déjà dû être déplacés en Papouasie-Nouvelle-Guinnée. Les îles Carteret, de minuscules bandes de terres qui formaient un atoll à l’est du pays en plein océan Pacifique, sont en train d’être submergées. Avec une altitude maximum d’à peine plus d’un mètre, l’atoll n’a pas résisté aux vagues de l’océan. Le millier d’habitants de l’île, les Tuluun, ont commencé à être rapatriés dans le nord de l’île proche de Bougainville.

    Dans une tentative pour sauver leur habitat, les îliens ont replanté des palmiers et des palétuviers. Mais les tempêtes tropicales ont balayé la végétation et érodé les maigres bancs de sable, que la mer recouvre petit à petit. Outre la hausse du niveau de l’eau, un second phénomène pourrait aggraver la situation : l’effondrement progressif des îles, qui s’enfoncent.

    L’image de la mer grignotant les falaises et causant la perte de certaines maisons est bien connue. Mais en Alaska, c’est la fonte des sols qui entraîne la fin de certains villages. Avec le réchauffement climatique, les Inuits du peuple Inupiat voient la disparition du pergélisol, le sol gelé sur lequel ils habitent. De plus, le gel tardif de la banquise, dû à des saisons chaudes plus longues, a augmenté le risque d’inondations et la violence des tempêtes qui touchent désormais la communauté de 19 000 personnes. La chasse et tous les trajets sont également compliqués par l’amincissement de la couche de glace.

    Les Inupiat collaborent régulièrement avec les scientifiques pour partager leurs observations sur les effets du changement climatique (1). L’histoire de ces Inuits et leurs relations avec l’environnement ont également fait l’objet d’un magnifique jeu vidéo, « Never Alone », qui permet de découvrir leur culture et les menaces du réchauffement climatique.

    Dans le Grand Nord, l’équilibre est précaire. Les rennes mangent du lichen qu’ils cherchent sous la neige. Et les Samis – les Lapons –, dépendent des troupeaux de rennes qu’ils élèvent. Or, les bouleversements climatiques entraînent un phénomène appelé « tjuokke » : un redoux inattendu au milieu de l’hiver fait fondre la neige, qui se transforme en une pellicule de glace lors des gelées suivantes et « emprisonne » le lichen.

    Coincée sous plusieurs centimètres de glace, la nourriture est alors inaccessible pour les rennes, explique l’Unesco. Et ce phénomène, tout anecdotique qu’il peut sembler, remet en cause tout l’équilibre alimentaire, économique et sociétal de ces éleveurs du Grand Nord.

    En Tanzanie, la vie des Massaïs est construite autour de leurs troupeaux. Le bétail sert de nourriture, avec la viande et le lait, et est source de revenus. Mais avec une saison des pluies de plus en plus courte, l’herbe se fait rare. Les vaches donnent moins de lait, quand elles ne meurent pas simplement de faim. Les vachers doivent parcourir des distances toujours plus grandes pour trouver des pâturages.

    Ce bouleversement de l’agriculture traditionnelle modifie ainsi la société. Les femmes sont séparées de leurs époux pendant de plus longs mois. Surtout, des conflits éclatent entre différents propriétaires de troupeaux, qui se disputent les pâturages. Pour faire face au changement climatique, les Massaïs se tournent petit à petit vers les cultures au lieu de l’élevage.


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    Le gouvernement norvégiens vient d’autoriser la prospection pétrolière dans l’Arctique, provoquant la colère des défenseurs de l’environnement.

    Souvent présentée comme un modèle en matière d’éthique, notamment dans la gestion de son énorme fonds souverain, très sélectif dans ses critères d’investissements, la Norvège se retrouve aujourd’hui face à ses contradictions.

    Deux organisations de défense de l’environnement ont annoncé le 18 octobre 2016 avoir porté plainte contre elle pour protester contre l’autorisation de la prospection pétrolière dans les eaux arctiques de la mer de Barents.

    La Norvège a été un des premiers pays à ratifier l’accord de Paris

    La branche nordique de Greenpeace et l’ONG norvégienne Natur og Ungdom (« Nature et Jeunesse ») estiment que le gouvernement norvégien a violé l’accord de Paris sur le climat ainsi que la Constitution du pays en attribuant de nouvelles licences d’exploration dans l’Arctique.

    « Nous ferons valoir que le gouvernement norvégien a une obligation de tenir ses promesses climatiques et nous invoquerons le droit du peuple à un environnement sain pour notre génération et les suivantes » garanti par l’article 112 de la Constitution norvégienne, a déclaré Ingrid Skjoldvaer, porte-parole de Natur og Ungdom, dans un communiqué commun des deux ONG.

    La Norvège a été l’un des premiers pays à ratifier l’accord de Paris qui a pour ambition de limiter en dessous de 2 °C, voire à 1,5 °C, la hausse des températures.

    « Signer un accord international sur le climat tout en permettant des forages pétroliers dans l’Arctique est un acte dangereux d’hypocrisie », juge Truls Gulowsen, responsable de Greenpeace Norvège.

    Des gisements traditionnels en déclin

    Mais le pays doit faire face aujourd’hui au déclin des gisements d’hydrocarbures en mer, dont la production a reculé de moitié depuis 2000, et doit monter de plus en plus haut au Nord pour trouver de nouvelles réserves.

    En mai, le gouvernement avait ainsi attribué 10 licences (couvrant au total 40 blocs) à 13 groupes pétroliers, parmi lesquels l’opérateur national Statoil, mais aussi les américains Chevron et ConocoPhillips et le russe Lukoil.

    Trois de ces licences sont situées dans une région maritime frontalière jusque-là inexplorée que la Norvège et la Russie se sont longtemps disputée, jusqu’à la conclusion d’un accord en 2010.

    L’une de ces zones est la plus septentrionale jamais ouverte à la prospection par la Norvège, et les ONG s’inquiètent de sa proximité avec les limites – elles aussi débattues – de la banquise.

    Beaucoup de réserves au-delà du cercle polaire

    L’Arctique serait, selon plusieurs études, un gigantesque réservoir d’hydrocarbures. En 2008, une étude de l’administration américaine évoquait 90 milliards de barils sous la glace, soit 13 % environ des réserves mondiales, et une cinquantaine de milliards de mètres cubes de gaz (plus d’un quart des réserves mondiales).

    Le réchauffement climatique et la fonte de glaces ouvrent de nouvelles perspectives aux pétroliers. Mais les enjeux environnements sont importants avec des risques énormes de pollution, dans l’utilisation de produits chimiques pour les forages, et surtout en cas de fuite.
    Sous la pression, plusieurs compagnies, comme Shell, ont ainsi décidé d’abandonner les prospections dans la région.

    Beaucoup d’experts pensaient que la chute des cours du pétrole, tombé autour de 50 dollars, entraînerait de facto l’abandon de l’exploration dans l’Arctique, extrêmement coûteuse. La Norvège prouve le contraire aujourd’hui.


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  • Le parlement slovène inscrit jeudi droit l’eau potable Constitution

    Le parlement slovène a inscrit jeudi 17 novembre 2016 le droit à l’eau potable dans sa Constitution, insistant sur le fait que cette ressource ne peut être privatisée, une première au sein de l’Union européenne.

    Pays alpin de deux millions d’habitants, la Slovénie est fière de son eau pure, à tel point que les députés du pays viennent d’en faire un patrimoine inscrit dans la constitution. Adopté jeudi 17 novembre à l’unanimité des votants, l’amendement prévoit que « chacun a le droit à l’eau potable ».Le texte va même plus loin en considérant que la fameuse molécule H2O n’est « pas une marchandise » et que « l’approvisionnement en eau de la population est assuré par l’État via les collectivités locales

    "Un bien public"

    Dans leur amendement, les parlementaires stipulent également que les ressources d'eau sont « un bien public », dont l'Etat a la charge. Leur premier objectif étant « d'assurer l'approvisionnement durable en eau potable de la population.

    Dans ce petit pays alpin de deux millions d'habitants, c'est de l'initiative associative qu'est née l'idée d'empêcher la privatisation des ressources en eau. Mais celle-ci a pu devenir loi constitutionnelle grâce à l'appui du Premier ministre de centre-gauche, Miro Cerar. Avant le vote, il a d'ailleurs appelé les députés à offrir à « l'or liquide du 21e siècle le plus haut niveau de protection légale ». L'eau étant appelée, selon lui, à devenir un bien « de plus en plus convoité à l'avenir ».
    Le Premier ministre slovène s'inquiète surtout des « appétits de pays étrangers et de sociétés internationales » qui pourraient s'intéresser une eau « de très bonne qualité » qui a selon lui beaucoup de valeur.
    En 2014, l'Union européenne a accepté d'exclure « l'approvisionnement en eau et la gestion des ressources hydriques » des règles régissant le marché intérieur européen, à la suite de la première initiative citoyenne européenne à réunir le quota de souscripteurs nécessaires. Selon le Rapport mondial permanent en ligne sur le droit à l'eau (Ramprede), seuls 15 Etats dans le monde (Burkina Faso, Tunisie, Afrique du Sud, Colombie, RDC, Gambie, Ouganda, Panama, Uruguay, Venezuela, Zambie, Équateur, Maldives, Bolivie) avaient jusqu'alors inscrit le droit à l'eau potable dans leur Constitution, dont « aucun pays européen ».

     

     


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    Les Etats-Unis ont annoncé jeudi 17 novembre 2016 qu'ils allaient proposer au Conseil de sécurité d'imposer un embargo sur les armes au Soudan du Sud pour empêcher des «atrocités de masse» mais la Russie a rejeté l'idée et la Chine s'est montrée réticente.

    Ces deux pays pourraient utiliser leur droit de veto pour bloquer l'initiative américaine, soutenue par le Royaume-Uni et la France.

    Dans les jours à venir, a indiqué l'ambassadrice américaine auprès des Nations unies, Samantha Power, «les Etats-Unis vont soumettre une proposition pour imposer un embargo sur les armes au Soudan du Sud ainsi que des sanctions ciblées aux individus qui s'opposent le plus à une paix durable», sous forme de gel d'avoirs financiers et d'interdiction de voyager.

    «Le Soudan du Sud est une nation au bord du précipice» après trois années de guerre, a-t-elle affirmé.

    Empêcher un génocide

    Elle a souligné que les 13'000 Casques bleus de la Minuss (mission de l'ONU au Soudan du Sud) n'avaient pas les moyens d'empêcher un génocide, comme l'a reconnu le secrétaire général Ban Ki-moon dans son dernier rapport.

    De plus, le gouvernement sud-soudanais «s'oppose au déploiement» d'une force africaine de protection de 4000 hommes qui pourrait les épauler.

    «Tous ces ingrédients créent un climat propice à des atrocités de masse», a-t-elle conclu, en rappelant que l'ONU avait échoué à empêcher des massacres à Srebrenica en Bosnie et au Rwanda. «Personne ne pourra dire que nous n'avons rien vu venir» au Soudan du Sud, a-t-elle ajouté.

    Un embargo «prématuré» selon Moscou

    Le représentant adjoint russe Petr Iliichev a estimé qu'un embargo serait «prématuré». «Cela n'aiderait guère à une solution» du conflit et au contraire «compliquerait les relations» entre l'ONU et Juba.

    Quant à imposer des sanctions ciblées aux dirigeants sud-soudanais, «ce serait le comble de l'irresponsabilité en ce moment», a-t-il affirmé car les discussions avec Juba sur le déploiement de la force de protection régionale «font des progrès».

    Il a aussi fait valoir que l'embargo sur les armes imposé au pays par les Européens «ne marche pas», de l'aveu même des experts de l'ONU, et que les voisins de Juba sont trop divisés pour que des sanctions soient efficaces.

    Son homologue chinois Wu Haito n'a fait aucune allusion à un embargo mais a affirmé que le Conseil devait «se montrer prudent avec les sanctions, pour éviter de compliquer la situation». Mieux vaut «envoyer des signaux plus positifs», a-t-il préconisé.

    L'ambassadeur du Soudan du Sud auprès des Nations unies, Joseph Moum Malok, a, lui, jugé la proposition américaine «totalement inacceptable». Les autorités de Juba font face «à une rébellion armée tentant de renverser le gouvernement» et ne peuvent pas être privées des moyens de se défendre, a-t-il dit.

    Haine ethnique et ciblage des civils

    L'ambassadeur vénézuélien Rafael Ramirez a lui aussi jugé que Juba «faisait des progrès» sur la force régionale et qu'il fallait «agir avec prudence».

    Le conseiller spécial de l'ONU sur la prévention du génocide, Adama Dieng, à peine rentré d'une visite au Soudan du Sud, a en revanche exhorté les 15 pays du Conseil à «s'unir et à agir» en décrétant un embargo, pour éviter «la prolifération dévastatrice» des armes. «J'ai vu sur place tous les signes qui montrent que la haine ethnique et le ciblage des civils peuvent déboucher sur un génocide si rien n'est fait pour l'empêcher», a-t-il déclaré.

    Certes, a admis Samantha Power, un embargo ne stoppera pas toutes les armes mais il aura «un impact important» en empêchant les belligérants «d'acquérir des armes lourdes, des avions et des véhicules militaires».

    Embargo pour un an

    Selon le projet de résolution américain, l'embargo serait mis en place pour un an «afin de prévenir la vente, directe et indirecte, ou le transfert vers le Soudan du Sud d'armes de tous types» et d'équipements militaires (véhicules, munitions, etc...).

    Les pays voisins sont invités à inspecter les cargaisons des navires et des avions dont ils soupçonnent qu'ils livrent des armes aux belligérants.

    Indépendant depuis 2011, le Soudan du Sud a plongé en décembre 2013 dans une guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts et plus de 2,5 millions de déplacés.

    Un accord de paix signé en août 2015 avait fait naître de timides espoirs de pacification. Mais il est moribond depuis les combats de juillet à Juba entre les partisans du président Salva Kiir et de son ex-vice président Riek Machar.


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  • Mercredi s'est ouverte la 15e session de l'Assemblée des Etats parties au Statut de Rome.

    La Gambie, l'Afrique du Sud et le Burundi se sont retirés de la Cour. La Russie a annoncé vouloir retirer sa signature du traité fondateur.

    «Ne partez pas», a déclaré mercredi 15 novembre 2016 le président de l'Assemblée des Etats parties au statut de Rome, traité fondateur de la Cour pénale internationale (CPI). Il lançait ce «message solennel» aux trois pays africains qui ont récemment annoncé leur retrait de la CPI.

    Le «puissant sentiment d'injustice» des Etats africains qui accusent la Cour de persécution envers les Africains «a pris les contours d'une crise qu'il faut vite circonscrire depuis le retrait de trois Etats», a plaidé Sidiki Kaba à l'ouverture de la quinzième Assemblée des Etats parties à La Haye.

    La Russie a annoncé mercredi son intention de retirer sa signature du Statut de Rome, le traité fondateur de la CPI. Moscou lui reproche de ne pas être «véritablement indépendante» et de ne pas avoir été à la hauteur des espoirs placés en elle.

    Encadrer le droit de veto

    Lundi, la Gambie a officiellement notifié son retrait de la CPI auprès des Nations unies, après l'Afrique du Sud et le Burundi en octobre. Le retrait des trois pays, représentés à l'Assemblée de la CPI par une délégation, doit prendre effet un an après la réception de cette notification. «Je voudrais leur dire qu'ils ont été entendus», a ajouté Sidiki Kaba, parlant de «critiques légitimes».

    Fondée en 2002, «la Cour traverse un sale temps. On ne peut pas nier que c'est un moment difficile, mais je suis optimiste, je crois aux vertus d'un dialogue constructif au sein de cette assemblée», a poursuivi celui qui est aussi ministre sénégalais de la Justice.

    Dénonçant lui-même une «justice à géométrie variable», le président de l'Assemblée a émis le souhait de «réformer la gouvernance mondiale». «Le droit de veto ne doit pas être un privilège, il doit être une lourde responsabilité, il doit être encadré quand il y a des crimes de masse», a-t-il souligné, parlant de «deux poids, deux mesures».

    «La CPI elle-même est victime de cette situation», a ajouté Sidiki Kaba. Alors que la CPI ne peut enquêter dans un pays non membre qu'avec l'autorisation du Conseil de sécurité de l'ONU, les vetos de la Russie et de la Chine ont en effet bloqué plusieurs tentatives pour référer la situation en Syrie, Etat non partie au Statut de Rome, à la CPI.

    Une justice pour tous

    Le président de l'Assemblée souhaite également renforcer les moyens financiers, humains et logistiques pour les enquêtes menées par le bureau de la procureure. Il veut en outre travailler à l'universalité de la Cour et mieux la faire connaître via les réseaux sociaux.

    «Dans un monde traversé par l'extrémisme violent et confronté à une menace aux contours diffus et dangereux, il est plus que nécessaire de définir une justice pour tous pour que nous puissions vivre dans la liberté et la paix», a conclu Sidiki Kaba.


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    Près de 180 responsables - chefs d'Etat et ministres - des pays signataires de l'accord de Paris viennent à partir de mardi à la tribune de la conférence de l'ONU sur le climat, une semaine après l'élection de Donald Trump, futur président climato-sceptique.

    «Nous attendons qu'ils rappellent qu'ils sont prêts à continuer l'action et à l'accélérer, et qu'ils envoient un message fort à Trump et au reste du monde», a déclaré Célia Gautier, du Réseau Action Climat (900 ONG).

    Sont attendus le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, le roi du Maroc Mohammed VI, puis François Hollande, président de la France où se scella fin 2015 l'accord de Paris contre le réchauffement planétaire.

    Interventions jusqu'à mercredi

    Se succèderont une cinquantaine de chefs d'Etat et de gouvernement, dont de nombreux leaders africains comme le Soudanais Omar El-Béchir réclamé par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre au Darfour.

    La présidente chilienne Michelle Bachelet ou l'émir du Koweit sont aussi annoncés. Les interventions de tous les pays continueront jusqu'à mercredi.

    Le secrétaire d'Etat américain John Kerry fera un «discours soulignant l'urgence de l'action climatique», a dit son négociateur climat Jonathan Pershing.

    Il est «peut-être encore plus important» d'être à Marrakech maintenant, avait dit M. Kerry à la presse, après l'élection de Trump à la tête du 2e pollueur mondial.

    Stupeur après l'élection de Trump

    Le magnat new-yorkais, qui pendant sa campagne avait qualifié le réchauffement de «canular» et promis de relancer la production américaine de charbon, n'a depuis son élection encore rien dit sur ce thème.

    M. Pershing a dit ignorer quand l'équipe chargée d'assurer la transition dans les prochaines semaines, allait arriver.

    «Ce que je sais en revanche, c'est (...) la puissance du mouvement (pour le climat) et l'élan énorme créé à Paris», a-t-il dit à la presse lundi, «convaincu» que cet «effort mondial va perdurer», quels que soient les gouvernants.

    L'élection surprise de Donald Trump, au 2e jour de la COP22, a plongé dans la stupeur les participants, qui depuis attendent de voir ce que le républicain compte faire.

    Engagement de la Chine

    A ce stade 109 Etats, dont les Etats-Unis, l'UE, l'Inde, le Japon, ont ratifié l'accord qui a vu la communauté internationale s'engager à réduire les émissions de gaz à effet de serre, sources du déréglement. Une dizaine l'ont fait depuis l'élection de Trump, dont l'Australie. Parmi les grands émetteurs, la Russie manque encore à l'appel.

    Intervenant lundi à la COP22, le négociateur chinois Xie Zhenhua, a de nouveau rappelé l'engagement de son pays: «Répondre au défi du changement climatique est notre responsabilité commune et partagée».

    Premier émetteur mondial, la Chine a, en lien avec les Etats-Unis de Barack Obama, largement contribué à permettre l'accord de Paris, et est aujourd'hui le premier investisseur dans les énergies renouvelables.

    La communauté internationale s'est engagée à limiter sous 2° la hausse du réchauffement, prometteur, au-delà, d'impacts désastreux et irréversibles pour les hommes comme pour les écosystèmes.

    Engagements insuffisants

    Mais à ce stade les engagements pris par chaque Etat pour limiter les émissions sont insuffisants.

    Les représentants de la communauté internationale sont réunis à Marrakech jusqu'à vendredi, pour tenter d'avancer sur les procédures permettant de suivre et renforcer ces actions nationales.

    Pays développés et en développement doivent en outre encore s'accorder à Marrakech sur la «feuille de route» garantissant que les premiers verseront bien aux seconds l'aide promise pour soutenir leurs politiques climatiques.

    «Les financements climatiques sont une question de survie pour nous», a redit lundi le président du groupe des pays les moins avancés, Tosi Mpanu-Mpanu, insistant sur l'aide permettant d'affronter les impacts du réchauffement.

    Sur ce point aussi, les chefs d'Etat et de gouvernement seront attendus pendant ces deux jours.


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