• Accord à l'arraché sur les bases d'un futur traité sur le climat

    Accord à l'arraché sur les bases d'un futur traité sur le climat

    La conférence de Lima sur le climat a approuvé dans la nuit de samedi à dimanche les éléments de base d'un traité mondial sur le climat qui devra être conclu à la conférence de Paris fin 2015.

    Un projet de texte sur le climat a été enfin adopté à l'issue de deux semaines de pourparlers intenses, a précisé le ministre péruvien de l'Environnement Manuel Pulgar Vidal. Il servira de document de base aux négociations préalables au sommet de Paris sur le climat fin 2015.

    Les diplomates sont prudemment optimistes, même s'il reste encore beaucoup de travail pour rapprocher les positions.

    Ces négociations marathon se sont achevées après une prolongation d'une trentaine d'heures. Les 196 pays présents, dont la Suisse, ont adopté un texte fixant le format de leurs futurs engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Un projet de texte, qui servira de base aux négociations préalables au sommet de Paris, a également été adopté.

    Le document final de quatre pages invite les Etats à présenter début 2015 - avant une date-butoir informelle au 31 mars - leurs plans nationaux de lutte contre le réchauffement climatique. Ces engagements seront ensuite compilés d'ici le 1er novembre au plus tard, afin d'évaluer leurs effets combinés pour freiner la hausse des températures.

    Le texte de Lima expose une vaste gamme de possibilités en vue de l'accord de Paris. L'une d'entre elles serait de viser un objectif zéro d'émissions de C02 à l'horizon 2100, voire plus tôt, via un abandon des combustibles fossiles au profit des énergies renouvelables.

    Craintes apaisées

    Le texte final a apaisé les pays émergents. Ils craignaient, dans les moutures précédentes, de voir imposer à leurs économies un fardeau trop lourd en matière d'efforts pour freiner le réchauffement mondial.

    Le ministre indien de l'Environnement Prakash Javedekar s'est ainsi dit satisfait de voir que le texte préserve l'idée que les pays riches doivent montrer l'exemple en matière de réduction des gaz à effet de serre. Le Brésil s'est, lui, félicité de ce que l'accord permette de reconnaître «les besoins des pays en voie de développement».

    L'accord satisfait également les pays riches. Pour les Etats-Unis, il est temps que les économies émergentes contiennent leurs émissions de gaz à effet de serre, en forte augmentation ces dernières années. La Chine est désormais le plus gros pollueur de la planète, devant les Etats-Unis, l'UE et l'Inde.

    La majeure partie des décisions difficiles sur les moyens de freiner les changements climatiques ont été remises à l'année prochaine. Et l'ONU a déjà averti que les engagements combinés de tous les pays, en vue de la conférence de Paris, ne suffiront pas pour atteindre l'objectif de limiter le réchauffement à deux degrés au-dessus de la température moyenne de l'ère pré-industrielle.

    Du pain sur la planche

    «Il restera beaucoup à faire à Paris l'an prochain», a ainsi déclaré le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, qui a toutefois estimé que l'accord de Lima «a fourni une bonne base de travail».

    Même optimisme mesuré de la part de la Suisse. Les principaux objectifs de la Confédération sont atteints, a déclaré le chef de la délégation helvétique à Lima, Franz Perrez. Berne aurait toutefois souhaité davantage de mesures contraignantes. Un avis partagé par le commissaire européen chargé du climat, Miguel Arias Cañete.

    Selon l'Office fédéral de l'environnement (OFEV), d'importants travaux seront encore nécessaires pour rapprocher les parties. Genève accueillera la première séance de négociation en février.

    ONG mécontentes

    Les organisations environnementales sont nettement plus sévères face à cet accord, qu'elles jugent beaucoup trop timoré. Pour le WWF Suisse, la conférence de Lima a tout juste atteint ses objectifs minimaux et la percée «si nécessaire» n'a pas eu lieu.

    «Sans surprise, les actes sont absents», accuse pour sa part Greenpeace. «On est très loin d'un accord qui enclencherait enfin la sortie des énergies fossiles, condition pour lutter contre les dérèglements climatiques, selon le GIEC».

    Selon Alden Meyer, expert de l'Union of Concerned Scientists, «il y a de profondes et anciennes divergences: le financement, quels pays sont davantage obligés à agir pour réduire les émissions et faut-il donner une plus grande priorité à l'adaptation».

    «Ces divisions ont presque fait capoter le processus de Lima. Si on ne les résout pas, elles menacent de bloquer un accord à Paris», prévient-il.


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