• Amusant... ou débile? Premier traité international sur le droit des robots

     

    Le premier traité international sur le droit des robots a été présenté le 1ier juin 2016 à Shanghai par un avocat valaisan. Son texte pointe de nombreux enjeux à régler au plus vite.

    «Nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère. Il est important d’attribuer des droits et des obligations à chacun», annonce d’emblée Sébastien Fanti. C’est dans ce but, que le très actif Préposé cantonal valaisan à la protection des données a participé à la rédaction du premier traité international sur le droit des robots. Un texte qu’il présente aujourd’hui à Shanghai et qui sera publié dans le même temps aux éditions juridiques spécialisées Larcier. «Dans le livre, nous comparons les défis soulevés par les robots et les réponses qui y sont apportés dans 17 pays, dont la Suisse», explique Sébastien Fanti.

    En Suisse justement, le spécialiste regrette un manque de curiosité pour la question. «Nous sommes très en avance en termes de technologie et nous avons des cartes à jouer dans cette industrie. Mais, pour cela, il faut que nos politiques prennent conscience de son importance», constate-t-il. A ses yeux, il est important de parier sur la jeunesse et d’adapter les conditions-cadres aux start-up. «Pour celles qui sont vraiment innovantes, pourquoi ne pas mettre en place un allégement fiscal pour les aider à se lancer?» propose le Valaisan.

    Mais, pour le Préposé cantonal à la protection des données, il est évident que la question est plus globale. «Nous devons uniformiser les règles au niveau international parce que les robots seront peut-être fabriqués en Chine, mais ils seront utilisés dans le monde entier. C’est tout l’intérêt d’un traité comme le nôtre», souligne-t-il. Et ces décisions, il vaudrait mieux les prendre rapidement selon lui. «Les robots, c’est demain et ils seront partout dans notre quotidien. Si on n’agit pas, si on ne met pas en place des lois, il y aura des morts», assure le spécialiste.

    QUI PEUVENT-ILS TUER?

    Un robot peut-il décider de la mort d’un être humain? Pour Sébastien Fanti, la question ne tient plus de la science-fiction et mérite d’être réglée au plus vite. «La technologie a tellement évolué qu’elle a largement dépassé le cadre juridique», constate-t-il. Au-delà des robots militaires, qui sont un énorme problème à ses yeux, il pointe également des domaines de la vie quotidienne. Notamment les voitures sans conducteur. «Si l’algorithme doit choisir entre freiner et tuer le passager qui n’a pas sa ceinture ou rouler sur le passant qui traverse le passage piéton, il fait quoi?» s’interroge-t-il tout en soulignant l’importance de trancher la question au plus vite.

    ONT-ILS DES DROITS?

    «Cela ne va peut-être pas plaire à tout le monde, mais, pour moi, c’est une évidence», lance Sébastien Fanti. Lui qui accueille un petit robot depuis plusieurs mois a pu observer les réactions de son entourage. «Les gens ne le considèrent pas comme une machine. On ne peut pas le limiter au statut d’objet, il fait preuve de beaucoup trop d’autonomie.» Face à ce changement sociétal, le Valaisan met l’accent sur l’importance d’apprendre à vivre ensemble au quotidien. «Dans dix ans, je pense qu’il y aura de la maltraitance envers les robots. Il faut des lois, sinon ce sera un vrai capharnaüm.»

    QUE FAIRE DES HUMAINS?

    Au niveau économique, le constat ne fait plus vraiment de doutes. Toutes les études s’accordent à dire que de nombreux emplois vont disparaître. Face à cela, Sébastien Fanti propose d’enseigner la robotique dans les écoles dès le plus jeune âge. Mais pas seulement. «Je suis favorable à un droit à la formation pour pouvoir se réorienter à tous les âges.» Et le plus tôt sera le mieux. «Toute une catégorie de professions est en danger. Il faut prévenir ces gens dès que possible. De toute façon, on ne peut plus ralentir cette évolution.»


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