• les noms des criminels de guerre

    A Genève, la commission d’enquête de l’ONU appelle à traduire les auteurs de crimes de guerre devant la justice internationale.

     

    La commission d’enquête sur le conflit syrien mise en place par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève, s’est déclarée prête, vendredi 20 février 2015, à publier la liste des criminels de guerre du pays.

    Dans leur neuvième rapport publié quelques jours avant la prochaine session de mars du Conseil des droits de l’homme, les enquêteurs ont indiqué que la publication de cette liste, restée volontairement confidentielle jusqu’à présent, pourrait «maximiser les éventuels effets de dissuasion» et «aider à protéger les populations exposées aux risques de violences».

    Les quatre membres de la commission, dont la Suissesse Carla Del Ponte, demandent au Conseil de sécurité de l’ONU de traduire ces auteurs de crimes de guerre devant la justice internationale. Dénonçant l’impunité totale des crimes commis dans le conflit syrien, ils recommandent la création d’un tribunal ad hoc pour juger les responsables.

    Les enquêteurs relèvent encore qu’en dépit de leurs appels répétés en faveur de la fin des violences et de la guerre civile en Syrie, les crimes de guerre et violations des droits ont «augmenté de manière exponentielle» et que le coût humain du conflit est devenu «incommensurable».

    Barils d'explosif

    Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon avait exhorté jeudi le Conseil de sécurité des Nations Unies de tout faire pour mettre fin au largage de barils d’explosif par le régime de Damas sur des populations civiles. Il a demandé la levée des sièges de villes, utilisés comme arme de guerre. Selon l’ONU 212 000 personnes seraient ainsi piégées. Le secrétaire général a aussi lancé un nouvel appel à une solution politique de compromis, sans préalables aux pourparlers.

    Un autre rapport publié par l’Observatoire Euro-Mid des droits de l’homme et le réseau syrien pour les droits de l’homme fait état d’une pratique qui se généraliserait du côté des forces syriennes. Ce document avance que le régime aurait brûlé vives des personnes ou fait disparaître des corps en les brûlant. Plusieurs cas précis sont documentés dans ce rapport, comme celui d’une famille de Lattaquié, dont une femme et trois enfants auraient été brûlés vifs le 28 janvier 2012.

    La Syrie est déchirée depuis presque quatre ans par une guerre civile qui a fait plus de 210'000 morts et jeté près de douze millions de Syriens à la rue ou sur les routes de l’exil.


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  • Un ancien gardien accusé de 300'000 assassinats

    Aujourd'hui âgé de 93 ans, cet officier allemand en charge de l’accueil des prisonniers arrivant au sinistre camp de la mort sera finalement jugé en avril prochain.

    Un ex-officier du camp d'extermination nazi d'Auschwitz, aujourd'hui nonagénaire, va être jugé en Allemagne à partir du 21 avril. Décrit comme le «comptable d'Auschwitz», il est accusé de complicité d'assassinat de 300'000 personnes, a annoncé le tribunal compétent lundi 2 février 2015.

    Oskar Gröning, 93 ans, devrait être l'un des derniers nazis à être jugé en Allemagne pour son rôle de «comptable d'Auschwitz» du 16 mai 1944 au 11 juillet 1944, selon le communiqué du tribunal. Durant cette période, quelque 425'000 personnes ont été déportées dans ce camp

    L'accusé était chargé de compter les billets de banque retrouvés dans les bagages des prisonniers et de les transférer aux autorités nazies à Berlin. Il devait également débarrasser les bagages des déportés afin qu'ils ne soient pas vus par les nouveaux prisonniers.

    Selon le Parquet, Oskar Gröning était conscient que les prisonniers déclarés inaptes au travail «étaient assassinés directement après leur arrivée dans les chambres à gaz».

    Cinquante-cinq parties civiles, essentiellement des survivants et des familles de victimes, participeront à ce procès qui se déroulera devant un tribunal de Lunebourg, au sud de Hambourg.

    «Maillon de la machine»

    En 2005, Oskar Gröning avait indiqué au quotidien populaire allemand «Bild» qu'il regrettait d'avoir travaillé dans le camp d'extermination. Il affirmait qu'il continuait d'entendre les cris venant des chambres à gaz.

    «J'ai eu honte pendant des décennies et j'ai toujours honte aujourd'hui, non pas de mes actes parce que je n'ai jamais tué personne», avait souligné cet homme qui avait 21 ans lorsqu'il s'est retrouvé à Auschwitz. «Mais j'ai offert mon aide. J'étais un maillon dans la machine à tuer qui a éliminé des millions de personnes innocentes».

    Qualification élargie

    La justice allemande s'était concentrée après-guerre sur les accusés contre lesquels elle disposait de preuves directes ou de témoignages. La condamnation de l'apatride d'origine ukrainienne John Demjanjuk à Munich, en mai 2011, a élargi la qualification de complicité de meurtre à des personnes ayant des postes même subalternes et sans implication directe dans les crimes perpétrés dans les camps.

    Depuis les procès des dignitaires nazis à Nuremberg en 1945-46, environ 106 000 soldats allemands ou nazis ont été jugés. Quelque 13 000 ont été reconnus coupables et la moitié condamnés, selon l'Office allemand chargé des crimes nazis, basé à Ludwigsbourg.

    situé dans l'actuelle Pologne, dont au moins 300'000 ont péri dans les chambres à gaz.

     


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  • Côte d'Ivoire: arrestation d'un chef de guerre, un de ses hommes tués

    La chambre où le chef de guerre ivoirien Salif Traoré (à g sur la photo encadrée au premier plan) a été arrêté par les forces de sécurité à son domicile à Abidjan, le 19 décembre 2014

    Un important chef de guerre ivoirien a été arrêté par les forces de sécurité vendredi au petit matin à son domicile d'un quartier bourgeois d'Abidjan, où l'un de ses hommes a été tué, a-t-on appris de source policière.

    Salif Traoré, dit "Tracteur", a été interpellé très tôt vendredi matin en compagnie de 25 de ses hommes dans sa maison du quartier bourgeois de Cocody, a indiqué à l'AFP cette source policière.

    Aucune source officielle n'ayant souhaité répondre à l'AFP, les raisons de l'interpellation de Salif Traoré n'étaient pas encore connues dans la nuit de vendredi à samedi . Des rivalités entre ex-chefs de guerre ont été évoquées par une source sécuritaire.

    Un homme d'une trentaine d'années a été tué durant l'arrestation. Son cadavre ensanglanté gisait dans une petite remise à l'arrière de l'édifice, dont les différentes pièces ont été méthodiquement fouillées, a constaté un journaliste de l'AFP.

    Salif Traoré est considéré comme "l'un des acteurs principaux de l'insurrection d'Abidjan", a estimé une source sécuritaire, faisant référence aux violences postélectorales de 2010-2011 qui ont fait plus de 3.000 morts, dont un grand nombre dans la capitale économique ivoirienne.

    Des partisans de "Tracteur", en signe de protestation, ont tiré en l'air dans cette zone résidentielle quelques heures plus tard, avant que l'armée ivoirienne et le Centre de coordination des décisions opérationnelles (CCDO), une unité d'élite, n'interviennent.

    Des dizaines de militaires en tenue, au visage recouvert de cirage noir, dont certains portaient des lance-roquettes, étaient visibles en début d'après-midi à proximité de son domicile, avant de quitter les lieux.

    "Ils l'ont interpellé car ils disent qu'il était mêlé à l'incident d'Akouédo", a déclaré une source policière. Des soldats avaient brièvement bloqué jeudi matin un important axe de circulation à proximité du camp militaire d'Akouédo, le plus important d'Abidjan, avant d'être dispersés.

    "Il n'est pas mêlé, ni de près, ni de loin à cela", ont rétorqué ses éléments, d'anciens combattants ayant permis l'accession au pouvoir du président Alassane Outtara, en colère après son arrestation.

    Le groupe de soldats de 1ère et 2e classe qui a "érigé des barricades" jeudi entre 6H00 et 7H00 du matin près d'Akouédo afin d'obtenir le paiement d'arriérés de solde auquel il n'avait "pas droit" a commis des "fautes graves" et des "manquements à la discipline militaire", a dénoncé le ministère de la Défense dans un communiqué envoyé vendredi soir à l'AFP.

    Ces militaires, "immédiatement mis aux arrêts", seront "traduits devant le tribunal militaire et radiés", a annoncé ce texte.

    M. Ouattara est arrivé au pouvoir en 2011 après cinq mois de violences postélectorales liées au refus de l'ex-président Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite.

    Les rebelles ayant soutenu l'actuel chef de l'Etat ont pour certains intégré les forces de sécurité ivoiriennes, quand d'autres n'y ont pas été autorisés.

    Mi-novembre, des soldats avaient manifesté et bloqué pendant une journée de nombreuses villes du pays, exigeant le paiement d'arriérés de soldes et des promotions pour près de 9.000 hommes, très majoritairement d'anciens rebelles, intégrés dans l'armée en 2009 et 2011. Le président Ouattara avait rapidement souscrit à leurs demandes.

     


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  • Trois ex-officiers serbes inculpés de génocide à Srebrenica

    Ils avaient participé au massacre de quelque 8'000 hommes et adolescents musulmans de Srebrenica (est de la Bosnie) en juillet 1995.

    Trois ex-commandants de la police serbe de Bosnie ont été inculpés jeudi 20 novembre de génocide par la justice locale, a-t-on indiqué de source judiciaire.

    «Dragomir Vasic, Danilo Zoljic et Radomir Pantic sont inculpés (...) d'avoir participé à la planification et à la mise en oeuvre du génocide commis à Srebrenica en fournissant des hommes et des moyens techniques des forces policières», lit-on dans un communiqué du Parquet local pour crimes de guerre. Ils ont participé au massacre de quelque 8'000 musulmans de Srebrenica en juillet 1995,

    Un grand nombre d'exécutions

    Les suspects occupaient à l'époque des faits des postes de commandement au sein de la police de la région de Zvornik, près de Srebrenica, où un grand nombre d'exécutions ont eu lieu, selon la même source.

    Les trois hommes n'ont pas été arrêtés, mais ils font l'objet de mesures judiciaires limitant leurs mouvements, a dit à l'AFP le porte-parole du Parquet, Boris Grubesic.

    «Le Parquet a proposé 137 témoins, dont vingt témoins protégés et plusieurs centaines de preuves matérielles», a ajouté M. Grubesic.

    Une enclave proclamée «zone protégée» de l'ONU

    Dragomir Vasic et Danilo Zoljic avaient eux-mêmes été appelés à la barre par le passé en tant que témoins dans d'autres procès sur le massacre de Srebrenica, devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) ou devant le Tribunal bosnien pour crimes de guerre.

    Le 11 juillet 1995, quelques mois avant la fin du conflit intercommunautaire de Bosnie (1992-95), les troupes serbes bosniennes avaient pris le contrôle de Srebrenica, enclave musulmane proclamée en 1993 «zone protégée» de l'ONU.

    Environ 8'000 hommes et adolescents musulmans ont été tués en l'espace de quelques jours, un massacre qualifié de génocide par la justice internationale.


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  • Un mémorial pour les handicapés victimes du nazisme

     

    Berlin a inauguré un monument dédié au 300'000 personnes tuées durant le III Reich. C'est le quatrième mémorial qui honore les victimes du régime.

    Après avoir rendu hommage aux victimes juives, homosexuelles et tziganes du IIIe Reich, Berlin a inauguré mardi 2 septembre 2014 un mémorial dédié aux 300'000 personnes handicapées massacrées en secret par les nazis.

    Au son d'un poignant solo de violoncelle, plusieurs proches ont rendu hommage à leurs défunts.

    Une longue bataille

    «Voici un jour que nous avons longtemps attendu», a déclaré le maire de Berlin, Klaus Wowereit, devant 500 personnes réunies dans l'entrée de la célèbre Philharmonie, vaste enceinte de concerts qui jouxte le mémorial.

    Après des années d'une campagne difficile, menée par les familles des victimes et par des militants berlinois, le parlement allemand avait voté en novembre 2011 l'érection d'un monument dédié aux victimes handicapées des nazis.

    L'édifice, qui rejoint les trois mémoriaux dédiés à Berlin aux victimes juives, homosexuelles et tsiganes du IIIe Reich, se compose d'un mur de verre aux reflets bleutés de 24 mètres de long, posé sur un socle noir et flanqué de panneaux explicatifs.

    Il se trouve au n°4 de la Tiergartenstrasse, sur les ruines de la villa cossue où fut élaboré en secret le programme «T4», début 1940, cyniquement baptisé «programme d'euthanasie» par ses concepteurs.

    Double bataille

    Pendant longtemps, les familles des victimes ont dû «se battre non seulement contre l'oubli, mais aussi contre des opposants puissants», a rappelé le maire de Berlin. Il a évoqué «les organisations scientifiques qui ont nié toute implication» et «les scientifiques protégés qui sont devenus des criminels».

    Dans l'esprit de la soixantaine de bureaucrates et de médecins qui ont planifié ces massacres, en lisière du vaste parc de Tiergarten, il s'agissait d'éliminer les handicapés mentaux ou physiques considérés comme une charge pour la société.

    Une première

    Entre janvier 1940 et août 1941, plus de 70'000 personnes ont été gazées dans six lieux dédiés. Les protestations individuelles ont entraîné l'arrêt officiel du programme mais les meurtres ont continué sous d'autres formes – privation de nourriture, négligence, injections de doses létales d'antidouleurs par de prétendus soignants.

    On évalue à plus de 300'000 personnes le nombre de victimes totales de ces massacres, jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945. Le mémorial berlinois sera le premier monument national à leur être dédié.

    Malgré les grands procès de Nuremberg menés dans l'après-guerre, la campagne «T4» a eu très peu de suites judiciaires et une grande partie des professionnels de santé impliqués avaient simplement poursuivi leurs carrières après la chute de la dictature nazie.

     

     


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  • Bruxelles - L'Union Européenne (UE) a décidé jeudi 9 juillet 2014 d'imposer des sanctions à deux chefs militaires du Soudan du Sud, pour leur responsabilité dans la poursuite des hostilités entre les deux factions qui se disputent le pouvoir dans ce nouvel Etat.

    Ces deux personnes, dont les noms n'ont pas été précisés et seront publiés vendredi au Journal officiel de l'UE, sont responsables de violation de l'accord de cessez-le-feu et seront soumises à un gel des avoirs et une interdiction de visas, a indiqué un communiqué du Conseil de l'UE, qui représente les gouvernements européens.

    L'UE leur impute aussi d'être responsables d'atrocités.

    Avec ces sanctions, qui doivent entrer en vigueur vendredi, le Conseil ne prend pas partie entre les deux camps en conflit, a indiqué une source européenne.

    L'UE maintient également son embargo sur les armes, a ajouté le Conseil.

    Opposant depuis le 15 décembre l'armée loyale au président Salva Kiir à une rébellion menée par son ancien vice-président Riek Machar, le conflit a chassé de chez eux 1,5 million de Sud-Soudanais et fait des milliers, voire des dizaines de milliers, de morts.

    Les deux camps ont commis des atrocités sur des bases ethniques, selon de multiples sources, et les organisations humanitaires ont prévenu que le pays est au bord de la famine.

    Les deux parties avaient signé un accord de paix le 9 mai, mais aucun cessez-le-feu n'a jamais été respecté.

    L'Union européenne avait menacé le 14 mai de prendre des sanctions ciblées si cet accord de paix n'était pas respecté.

    Les sanctions sont prêtes. Elles pourront être adoptées si la situation l'imposait, avait alors déclaré Alexander Rondos, le Représentant spécial de l'UE pour la Corne de l'Afrique.

    Il avait souligné la nécessité de maintenir la pression internationale.


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  • Charles Blé Goudé a été transféré à la CPI

    Charles Blé Goudé, un proche de l'ex-président Laurent Gbagbo, a été transféré samedi à la Cour pénale internationale (CPI).

    Charles Blé Goudé a été transféré samedi 22 mars 2014 à la Cour pénale internationale (CPI), a annoncé le gouvernement ivoirien dans un communiqué lu à la télévision nationale. Proche de l'ex-président Laurent Gbagbo, il est accusé de crimes contre l'humanité.

    «Le gouvernement informe la communauté nationale et internationale que M. Charles Blé Goudé a été transféré à la CPI à La Haye ce jour samedi 22 mars 2014», selon ce communiqué lu au journal de 13h de la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI), la chaîne publique. Charles Blé Goudé rejoindra à La Haye son mentor Laurent Gbagbo, qui y est écroué depuis fin 2011 en attente d'un procès.

    Le conseil des ministres avait accepté jeudi le transfert de Charles Blé Goudé, 42 ans, dont le mandat d'arrêt, émis le 21 décembre 2011, avait été rendu public par la CPI en octobre. Cette décision d'Abidjan divise la Côte d'Ivoire, où l'opposition pro-Gbagbo accuse le pouvoir d'Alassane Ouattara de signer la fin de la réconciliation.

    Quatre chefs d'accusation

    Charles Blé Goudé, ex-chef des «jeunes patriotes», un mouvement pro-Gbagbo extrêmement violent, a été arrêté en janvier 2013 au Ghana après plus d'un an et demi de cavale consécutive à l'arrestation de Laurent Gbagbo.

    La juridiction internationale le soupçonne de quatre chefs d'accusation de crimes contre l'humanité, à savoir meurtre, viol, persécution et autres actes inhumains, commis entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011.

    La Côte d'Ivoire a connu une décennie de crise politico-militaire, qui a culminé avec les violences postélectorales de 2010-2011, lorsque Laurent Gbagbo avait refusé de reconnaître sa défaite à la présidentielle de 2010 face à l'actuel dirigeant Alassane Ouattara. Plus de 3000 personnes avaient été tuées durant cette crise.


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  • Génocide rwandais: Simbikangwa condamné à 25 ans de réclusion

    Pascal Simbikangwa, qui dit avoir traversé le génocide rwandais sans voir un seul cadavre, a été condamné vendredi à 25 ans de réclusion criminelle pour son rôle dans cette tragédie, 20 ans après les massacres dans lesquels le rôle de Paris a été très critiqué.

    La cour d'assises de Paris a reconnu l'ex-officier de la garde présidentielle, aujourd'hui âgé de 54 ans, coupable de génocide et de complicité de crimes contre l'humanité, au terme d'un procès fleuve de six semaines et d'un délibéré de 12 heures.

    "Le fait qu'il conteste avoir vu le moindre cadavre (revient à) manifestement minimiser son rôle et sa connaissance des massacres qui se déroulaient sous ses yeux", a jugé la cour. Pour elle, Simbikangwa a bien distribué des armes aux miliciens Interahamwe qui tenaient les barrages dressés dans Kigali et "donné des instructions pour que les Tutsi soient systématiquement exécutés sur le champ".

    Elle a aussi estimé "invraisemblable", au vu de son parcours politique, qu'il soit resté inactif" après l'assassinat au soir du 6 avril 1994 du président Juvénal Habyarimana, dont il était proche.

    "L'authenticité de mon innocence n'a plus besoin de preuves", avait pourtant lancé en guise de derniers mots au jury celui qui est cloué depuis 1986 dans un fauteuil roulant suite à un accident de la route.

    L'accusation avait réclamé dans un réquisitoire implacable la perpétuité contre un "donneur d'ordre", "génocidaire négationniste". L'avocat général Bruno Sturlese avait d'ailleurs demandé la requalification des faits en "crime de génocide", finalement retenu par la cour, alors que l'accusé était entré dans le box poursuivi pour "complicité".

    Au fil des audiences, le capitaine Simbikangwa, qui niait en bloc, était apparu toujours passionné de politique, restant sur la plupart des positions des extrémistes hutu, tout en cherchant systématiquement à minimiser son rôle et sa compréhension des massacres à l'époque.

    Et, à la stupéfaction générale, il a répété sans fléchir n'avoir vu aucun cadavre pendant les 100 jours d'horreur au cours desquels 800.000 personnes, principalement tutsi, ont été massacrées entre avril et juillet 1994.

    - 'Qu'est-ce que j'ai à gagner?' -

    Vendredi matin 14 mars 2014, il avait même estimé que ce point constituait la "seule question" pesant contre lui. Car "la justice française n'a rien sur moi", disait-il. Et de s'enflammer une dernière fois: "Mais qu'est-ce que j'ai à gagner en disant que je n'ai pas vu de corps?"

    Sans grand choix face à cette intransigeance, ses défenseurs, Mes Fabrice Epstein et Alexandra Bourgeot, avaient adopté une stratégie offensive: mettre en cause la fiabilité des témoins rwandais, essentiels dans ce dossier sans victimes directes (seules cinq ONG sont parties civiles). Et ce doute semé, rappeler au jury qu'il doit profiter à l'accusé.

    Puis ils avaient dénoncé le caractère "politique" du procès juste avant les commémorations des 20 ans du génocide, alors que la France est régulièrement accusée par les autorités post-génocide de Kigali d'avoir soutenu et protégé le régime hutu génocidaire. Et avaient appelé, en vain, les jurés citoyens à se "révolter" contre cette instrumentalisation politique en acquittant l'accusé.

    Paradoxalement, ce sont des témoignages de Tutsi que le capitaine Simbikangwa a sauvés à Kigali qui auront été les plus embarrassants pour lui, plusieurs disant l'avoir vu stocker des armes chez lui et les distribuer. Un voisin, âgé alors de 18 ans et qui l'a suivi tout du long, a évoqué de longues semaines "en enfer".

    La cour a estimé que (le fait que des) "témoins ont eu la vie sauvée par Pascal Simbikangwa rend leurs déclarations d'autant plus crédibles".

    Arrêté pour trafic de faux papiers dans l'île française de Mayotte, Pascal Simbikangwa était jugé au titre de la "compétence universelle" prévue pour les crimes les plus graves.

    Vingt-sept informations judiciaires sur le Rwanda sont actuellement traitées au "pôle génocide" du parquet de Paris, dont deux sont proches de la fin de l'instruction.


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  • Allemagne: un octogénaire inculpé pour participation au massacre d'Oradour-sur-Glane

    Allemagne: un octogénaire inculpé pour participation au massacre d'Oradour-sur-Glane en France

    BERLIN - Un homme de 88 ans a été inculpé pour meurtre et complicité de meurtre lors du massacre d'Oradour-sur-Glane, le pire commis en France par l'armée nazie durant la Seconde Guerre mondiale, a annoncé mercredi la justice allemande.

    Mais il était incertain dans l'immédiat qu'un procès puisse avoir lieu, a-t-on souligné de source judiciaire allemande.

    L'homme, qui avait 19 ans au moment des faits, est accusé du meurtre collectif de 25 personnes et de complicité de meurtre sur plusieurs centaines d'autres personnes, a annoncé le tribunal de Cologne (Ouest) dans un communiqué.

    Le retraité, qui vit dans les environs de Cologne, faisait partie du régiment Der Führer de la division blindée SS Das Reich qui a exécuté méthodiquement 642 civils dans le village du centre de la France le 10 juin 1944.

    Les habitants du village avaient été rassemblés sur la place du marché et les hommes avaient été séparés des femmes et des enfants.

    Les hommes avaient ensuite été divisés en quatre groupes, qui avaient été exécutés à quatre endroits différents.

    L'octogénaire est plus précisément accusé d'avoir tué, avec d'autres membres du régiment, 25 hommes qui avaient été abattus dans une grange à la mitrailleuse, selon le communiqué du tribunal de Cologne.

    L'accusé se serait ensuite rendu à l'église d'Oradour où étaient regroupés plusieurs centaines de femmes et d'enfants qui ont été massacrés à l'aide d'explosifs, de grenades, d'armes automatiques, avant que l'église soit brûlée à son tour, a poursuivi le tribunal.

    Il serait complice de cette tuerie, car il aurait assuré une garde à proximité de l'église et il y aurait peut-être même transporté du combustible, a détaillé le tribunal.

    C'est l'Office central chargé d'enquêter sur les crimes nazis, situé à Dortmund (ouest), qui a pris la décision d'inculper l'octogénaire. Cinq autres personnes sont dans son viseur pour ces mêmes faits.

    La justice allemande avait ouvert en octobre 2010 une nouvelle procédure judiciaire sur le massacre d'Oradour-sur-Glane. Le parquet avait indiqué précédemment qu'elle devrait aboutir en 2014, soit 70 ans après les faits.

    Début septembre, Joachim Gauck avait été le premier président allemand à se rendre à Oradour-sur-Glane, avec le président français François Hollande.


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  • Erich Priebke, l'un des derniers criminels de guerre nazis encore en vie, est décédé vendredi 11 octobre 2013 à Rome. L'ancien capitaine SS avait fêté ses cent ans fin juillet.

    Un criminel de guerre nazi est mort centenaire

    Erich Priebke avait fêté ses 100 ans en juillet dernier.

    L'ancien capitaine SS Erich Priebke, l'un des derniers criminels de guerre nazis encore en vie qui avait fêté ses cent ans fin juillet, est décédé vendredi à Rome, ont annoncé les médias. Le centenaire était depuis de nombreuses années aux arrêts domiciliaires à Rome.Erich Priebke, qui avait été condamné en 1998 en Italie à la réclusion à perpétuité pour sa participation au massacre des fosses Ardéatines à Rome en mars 1944, était depuis de nombreuses années aux arrêts domiciliaires à Rome dans l'appartement de son avocat.

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    Le directeur du Centre Simon Wiesenthal a proposé que la dépouille de l'ancien SS Erich Priebke soit remise à l'Allemagne et qu'elle procède à son incinération.

    L'ancien SS Erich Priebke doit être «incinéré», estime le directeur du Centre Simon Wiesenthal.

    Dans une interview publiée lundi dans le quotidien La Stampa, Efraim Zuroff estime que «la meilleure chose à faire est de remettre la dépouille à l'Allemagne, afin qu'elle y soit incinérée».

    Priebke, le capitaine SS responsable du massacre des Fosses Ardéatines à Rome en 1944 (335 civils tués), est mort vendredi dans la capitale italienne à l'âge de 100 ans.

    «L'Allemagne a les lois les plus idoines pour éviter que les funérailles et l'inhumation ne se transforment en un show de néonazis» à Rome, a-t-il estimé.

    L'incinération est «la solution la plus efficace pour qu'il ne reste aucune trace d'un criminel nazi comme Priebke. Le cadavre de Hitler a été brûlé, et cela s'est révélé la solution la meilleure, parce que cela permettait la destruction de tout ce que le nazisme avait représenté», a déclaré le responsable du Centre Wiesenthal.

    L'avocat de Priebke, Me Paolo Giachini, avait affirmé samedi que les funérailles se tiendraient mardi dans l'une des nombreuses églises de la capitale italienne, sans dire laquelle. Mais un porte-parole de l'évêché de Rome --dont l'évêque est le pape François-- avait indiqué qu'il n'en était pas question.

    Refus de l'Argentine

    L'avocat avait d'abord annoncé vendredi que l'ancien criminel de guerre nazi serait enterré près de son épouse à San Carlos de Bariloche, au sud-ouest de Buenos Aires, où il s'était réfugié après la guerre. Mais le gouvernement argentin avait aussitôt annoncé qu'il refusait de recevoir sur son territoire le corps du criminel nazi.

    Ses partisans voudraient organiser une cérémonie dans la rue, selon les médias.Dimanche soir, des militants du mouvement fasciste «Militia» ont tenté de déposer un bouquet de fleurs sous les fenêtres de l'appartement où avait vécu Priebke, mais en ont été empêchés par une unité de la DIGOS (police des opérations spéciales).

    De nombreuses voix, notamment dans la communauté juive romaine, se sont élevées pour rappeler que le le 16 octobre serait célébré le 70e anniversaire de la déportation d'un millier de juifs du ghetto de Rome.

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    Un accord a été trouvé pour une sépulture en Italie d'Erich Priebke. L'avocat de l'ex-criminel nazi l'a annoncé samedi. Les obsèques d'Erich Priebke, mort le 11 octobre à 100 ans, étaient suspendues, personne ne voulant accueillir sa tombe par crainte qu'elle ne devienne un lieu de rassemblement néo-nazi.

    "Tout est résolu. Un accord a été trouvé avec les autorités pour la sépulture d'Erich Priebke dans un lieu tenu secret", a déclaré Me Paolo Giachini. A l'agence de presse italienne Ansa, l'avocat a indiqué que "le lieu de la sépulture se trouve entre l'Allemagne et l'Italie, en tout cas dans une de ces deux nations".

    A la question posée par l'AFP "La sépulture aura-t-elle lieu en Italie?", l'avocat a cependant répondu: "Oui".

    "Bien sûr, ce ne sera pas à Rome ou dans la région puisqu'une ordonnance du préfet l'interdit", a précisé Me Giachini. Selon lui, "l'accord trouvé satisfait la famille, les exigences éthiques et spirituelles". "Après le tumulte" autour de ces funérailles, "se tiendra une petite cérémonie pour les proches", a promis l'avocat.

    Funérailles chahutées

    Erich Priebke est l'un des responsables du massacre des Fosses Ardéatines, à la périphérie de Rome, dont avaient été victimes 335 civils, dont 75 juifs, en 1944, en représailles à une attaque au cours de laquelle 33 soldats allemands avaient été tués.

    Caché pendant plus de 40 ans à Argentine, Priebke vivait depuis près de 15 ans dans la capitale italienne, assigné à résidence au domicile de Me Giachini, après avoir été condamné à la réclusion à perpétuité.

    Des funérailles religieuses célébrées mardi dernier dans un séminaire de la Fraternité Saint Pie X à Albano Laziale, non loin de la capitale, avaient été marquées par des incidents.


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