C'est une première dans l'histoire du Royaume saoudien. Les violences perpétrées à l'encontre des femmes - au travail ou au domicile - seront désormais passibles de poursuites et de sanctions pénales.
Selon le quotidien britannique The Independent, une source du ministère des Affaires Sociales a expliqué que les peines pourraient aller de 1 mois jusqu’à 1 an de prison et être passibles de 13 000 dollars d’amende (environ 11 000 euros) . En plus des sanctions juridiques, cette loi prévoit aussi d'offrir un accompagnement médical et psychologique et un abri aux femmes victimes de violences et un meilleur suivi des plaintes.
La question des violences à l'encontre des femmes est arrivée sur le devant de la scène il y a quelques mois seulement, à l'occasion d'une campagne qui dénonçait le problème des violences domestiques. Des affiches (cfr.la photo de cet article) présentaient une femme portant un hijab qui laissait seulement apercevoir un œil tuméfié. La photo était accompagnée du slogan: “Certaines choses ne peuvent pas être couvertes – Combattons ensemble les violences faites aux femmes.” La campagne entendait fournir une protection légale aux femmes et aux enfants violentés en Arabie Saoudite et inciter les personnes à porter plainte et à recenser les cas de violences. Lors de son lancement, les autorités avaient reconnu que le phénomène des violences conjugales est “plus important qu’il n’y paraît”.
C'était la première fois que la question des violences domestiques arrivait dans l'espace public. Elle était jusqu'alors considérée comme une problème d'ordre privé. Cette loi constitue un pas de plus vers un meilleur soutien aux femmes victimes de violence en Arabie Saoudite, pays classé 131eme sur 134 en matière d’égalité hommes-femmes par le Forum économique mondial. Mais il y a encore du chemin... Le quotidien français Le Monde a d'ailleurs relativisé l'impact positif de la loi, rappelant que les femmes devront avoir l'autorisation et l'accompagnement de leur mari pour porter plainte, quand bien même il serait lui-même l'agresseur.
La dernière phrase résume toute l'ambiguité de cette société. La possibilité de porter plainte mais avec l'accord de son possible agresseur. On croit rêver.