• Le requin-marteau et l’ours polaire ajoutés à la liste des espèces migratrices à protéger

    Les ours polaires, ainsi que certaines variétés de gazelles, baleines et requins ont été ajoutés à la liste des espèces migratrices à protéger.

    Après six jours d’intenses négociations, 31 nouvelles espèces ont été inscrites sur la liste des espèces migratrices à protéger par les 120 pays signataires de la convention de Bonn (CMS) réunis jusqu’à dimanche 9 novembre à Quito.

    Parmi ces animaux figurent l’ours polaire, avec une population estimée entre 20 et 25.000 spécimens et dont le territoire se rétrécit en raison du grand dégel arctique, ainsi que la gazelle à front rouge, originaire d'Afrique, ou la Grande outarde, un oiseau présent de l'Europe à la Chine.

    une conférence « historique »

    « Les oiseaux migratoires sont devenus la question phare des problèmes urgents de notre époque », a déclaré Bradnee Chambers, secrétaire de la CMS, qualifiant d’« historique » la conférence de Quito qui s’est tenue du 4 au 9 novembre.

    « Depuis la pollution avec du plastique dans les océans jusqu’aux effets du changement climatique, en passant par le braconnage et la surexploitation, les menaces qui pèsent sur les oiseaux migrateurs nous concernent tous », a-t-elle ajouté.

    Concernant le monde marin, diverses espèces de requins (requin-bouledogue ou le requin-marteau) et des raies manta ont été intégrés à la liste des animaux à protéger. Le lion africain n’a finalement pas pu être ajouté, faute d’information disponibles de la part des pays de la région.

    dégradation de l’habitat des animaux

    La Convention de Bonn sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage, entrée en vigueur en 1983, énonce que les États doivent être les protecteurs des espèces migratrices qui vivent à l’intérieur ou qui traversent leurs juridictions nationales.

    Les espèces migratrices sont notamment menacées par le rétrécissement de leur habitat, la chasse, ou encore la dégradation de leurs aires d’alimentation.

    Avant Quito, une centaine d’espèces migratrices étaient déjà inscrites à l'annexe I de la CMS, soit considérées en danger d'extinction. A Quito, les 31 nouvelles espèces se répartissent entre l'annexe I et l'annexe II (état de conservation défavorable). La prochaine conférence de la CMS se déroulera en 2017 aux Philippines.


    votre commentaire
  • Sommet sur le climat : 'nous sommes ici pour écrire l'histoire', déclare le chef de l'ONU

    23 septembre 2014 – A l'ouverture du Sommet sur le climat au siège des Nations Unies à New York, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a appelé mardi les dirigeants mondiaux à se mobiliser et à prendre des mesures concrètes pour lutter contre les changements climatiques.

    « Les changements climatiques menacent la paix et la prospérité pour des milliards de personnes. Aujourd'hui, nous devons engager le monde sur une nouvelle voie », a déclaré M. Ban dans un discours. « Nous ne sommes pas ici pour parler. Nous sommes ici pour écrire l'histoire. »

    Le Secrétaire général a rappelé qu'il avait participé dimanche à la Marche pour le climat à New York aux côtés de dizaines de milliers d'autres personnes pour appeler à la mobilisation.

    « J'ai été submergé par l'énergie des dizaines de milliers de personnes. Dans les villes à travers le monde, des centaines de milliers de personnes ont appelé à l'action. Elles ont exigé que les dirigeants dirigent. C'est pourquoi nous sommes ici aujourd'hui », a-t-il dit.

    Ban Ki-moon a invité à ce sommet les chefs d'Etat et de gouvernements, des représentants du monde de la finance, des entreprises et de la société civile afin de donner un nouvel élan à la lutte contre les changements climatiques.

    « Les changements climatiques sont la question déterminante de notre époque. Ils définissent notre présent. Notre réponse va définir notre avenir. Pour faire face à ce défi, nous avons besoin que tout le monde se mobilise », a ajouté le Secrétaire général. « Nous avons besoin d'une vision claire. Le coût humain, environnemental et financier des changements climatiques est en train de devenir insupportable ».

    Le Secrétaire général a demandé aux dirigeants présents de prendre la tête de la lutte contre les changements climatiques et de réduire les émissions de gaz à effet de serre. « Je demande à tous les gouvernements de s'engager à atteindre un accord universel sur le climat à Paris en 2015, et à contribuer à limiter la hausse de la température mondiale à moins de 2 degrés Celsius », a-t-il dit.

    Il a aussi appelé à mobiliser les investisseurs publics et privés et à investir dans des sociétés capables de résister aux changements climatiques et de protéger tout le monde, en particulier les plus vulnérables.

    Le Président de l'Assemblée générale des Nations Unies, Sam Kutesa, a également appelé mardi les dirigeants mondiaux à se mobiliser.

    « Les changements climatiques représentent un défi urgent et une menace potentiellement irréversible affectant les moyens de subsistance. Ils limitent les options en matière de développement et les efforts pour éradiquer la pauvreté et réaliser un développement durable », a-t-il dit.

     

    « Les mois à venir seront décisifs pour les négociations sur les changements climatiques », a-t-il ajouté.

     


    1 commentaire
  • Des parlementaires suisses se soucient du sort des phoques

    La commission de la science du Conseil des Etats est d'accord de s'aligner sur l'Union européenne. Dans la foulée, elle demande de revoir la formulation de la motion relative à l'importation et au commerce des produits issus du phoque.

    Les produits dérivés du phoque pourraient être interdits d'importation et de commerce en Suisse. La commission de la science du Conseil des Etats est d'accord de s'aligner sur l'Union européenne (UE), mais sans se presser.

    La motion, déposée par Oskar Freysinger (UDC/VS), avait largement passé la rampe au National (132 voix contre 28) en mai 2012 déjà. Les sénateurs, comme le Conseil fédéral, ne l'ont pas entendu de cette oreille. Pour la majorité de droite, il fallait d'abord savoir si une telle interdiction ne violait pas les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

    Cette dernière s'est prononcée, par la voix de son organe d'appel, sur le régime de l'UE appliqué depuis 2010: celui-ci n'est pas conforme aux prescriptions de l'OMC, mais ne s'y oppose pas. Sur la base de cet avis, la commission propose d'attendre que Bruxelles apporte une solution. Dans la foulée, elle demande de revoir la formulation de la motion.

    Les dispositions suisses sur l'importation et le commerce des produits issus du phoque devraient s'aligner sur les règles édictées par l'UE sur la base de la décision de l'organe d'appel de l'OMC.

    Chasse traditionnelle pas concernée

    La motion ne concerne pas les produits provenant de la chasse traditionnelle pratiquée par les Inuits et d'autres communautés indigènes. L'interdiction décidée par l'UE porte sur l'huile, la peau et d'autres produits dérivés utilisés en cosmétique ou en médecine.

    Les fourrures sont prisées pour les manteaux ou les bonnets. Selon certaines estimations, quelque 900'000 phoques sont tués chaque année. A côté du Canada, la chasse aux phoques se pratique au Groenland et en Namibie.


    votre commentaire
  • Le navire est entré dans les eaux territoriales russes. L'affaire tombe après les sanctions du Japon face à l'intervention russe en Ukraine.

    Un baleinier japonais et son équipage sont retenus en Russie depuis une semaine après une incursion du navire dans les eaux territoriales russes sans autorisation, ont annoncé vendredi les autorités nippones.

    Trajectoire modifiée

    Le Shonan Maru N°2, un bâtiment de 712 tonnes, a dû faire une escale forcée dans un port russe depuis le 15 août, après avoir navigué à travers la mer d'Okhotsk au large de l'île de Sakhaline, a expliqué un fonctionnaire de l'Agence des pêches du Japon.

    Dix-neuf membres d'équipage japonais et un observateur russe se trouvaient à bord de ce navire, qui ne capture pas les baleines mais explore les océans pour repérer ces cétacés.

    Tokyo a reconnu que ce bateau avait modifié sa trajectoire initiale et était entré dans les eaux russes, sans passer par les procédures appropriées.

    «Les membres de l'équipage ont été interrogés», a indiqué le responsable japonais, ajoutant que Tokyo avait requis leur libération anticipée par la voie diplomatique.

    Conflit de territoire

    Les relations entre le Japon et la Russie s'étaient un peu réchauffées ces dernières années après des décennies de tensions à propos des îles Kouriles du Sud. La Russie les a annexées à l'issue de la Seconde guerre mondiale, mais le Japon, qui les appelle «territoires du nord», aimerait les récupérer.

    Cette embellie a cependant pris fin récemment quand Tokyo a emboîté le pas aux pays occidentaux et imposé des sanctions à Moscou à la suite du rattachement de la Crimée (ex-partie de l'Ukraine) à la Russie.

    La semaine dernière, le Japon a en outre déposé une protestation «sévère» envers la Russie à propos d'exercices militaires sur les îles Kouriles.

    Le Shonan Maru N°2 avait été utilisé au cours de campagnes baleinières en Antarctique, aujourd'hui suspendues sur décision de la Cour internationale de Justice (CIJ) de La Haye. Cette instance juridique de l'Organisation des Nations Unies (ONU) avait estimé que le Japon déguisait une activité commerciale en programme de recherche scientifique, détournant ainsi un moratoire sur la chasse commerciale instauré en 1986 par la Commission baleinière internationale (CBI).

    La pêche continue toutefois dans le Pacifique nord-ouest, officiellement là encore pour des motifs «scientifiques», ainsi que dans les eaux côtières japonaises, qui échappent pour leur part aux zones concernées par le moratoire de 1986.


    votre commentaire
  • Les tigres menacés d'extinction

    En moyenne, deux tigres sont tués chaque semaine, généralement pour alimenter le marché de la médecine populaire asiatique. Le WWF tire la sonnette d'alarme à l'occasion de la Journée internationale du tigre, qui a  lieu aujourd'hui.

    Au moins 1590 tigres ont été saisis entre janvier 2000 et avril 2014, selon un bilan publié récemment par TRAFFIC, le réseau luttant contre le commerce illégal d’animaux sauvages, écrit le WWF dans un communiqué diffusé lundi.

    Les produits issus des différentes parties du corps de l’animal sont toujours utilisés dans la médecine populaire asiatique comme remèdes destinés à préserver la virilité ou à lutter contre les maladies.

    A l’occasion de la Journée internationale du tigre, qui aura lieu mardi, le WWF tire la sonnette d’alarme: les tigres sauvages vivant dans certains pays pourraient s’éteindre en raison du manque d’informations suffisantes sur leurs populations nationales. Alors que des chiffres concrets sont disponibles pour le Népal, l’Inde et la Russie, les populations actuelles ne sont pas recensées en Malaisie, en Indonésie, en Thaïlande, en Birmanie, au Laos, au Cambodge et en Chine. Le WWF demande que ces pays se mettent immédiatement à décompter scientifiquement les tigres vivant sur leur territoire. En 2010, on estimait encore à 3200 le nombre de tigres en liberté dans 13 pays d’Asie. Il y a un siècle, ils étaient encore plus de 100 000. Actuellement, cinq sous-espèces vivent toujours, tandis que quatre ont déjà disparu ou n’ont plus été aperçues depuis des décennies.

    Recensement

    Avec l’aide des gouvernements des Etats concernés, le WWF projette de doubler à 6000 le nombre de tigres vivant en liberté d’ici 2022. Pour y parvenir, des recensements scientifiques réguliers sont indispensables.

    Chaque tigre peut être identifié sans ambiguïté par la structure des rayures de son pelage, à la manière des empreintes digitales chez les êtres humains. Le recensement systématique des tigres exige toutefois jusqu’à une année de préparatifs et au moins autant de travail.

    Le WWF et ses partenaires proposent une aide professionnelle et financière aux autorités des nations où vivent ces félins. C’est désormais à eux qu’il appartient de transformer leurs déclarations d’intention en actes.


    2 commentaires
  • L'Australie a aboli jeudi une taxe carbone vivement critiquée par les groupes miniers, mise en place il y a deux ans par un gouvernement travailliste pour réduire les émissions carbone.

    L'Australie pays rejette environ 1,5% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, mais est un des plus gros émetteurs de la planète par tête d'habitant en raison de l'importance de son secteur minier et de sa dépendance à l'électricité produite grâce au charbon.

    Le secteur minier (minerai de fer, charbon, cuivre...) est le moteur de la croissance australienne depuis 15 ans et le pays compte plusieurs géants du secteur, dont Rio Tinto et BHP Billiton.

    La chambre haute du parlement a voté jeudi à 39 voix contre 32 pour l'abolition de la taxe carbone, une mesure qui figurait parmi les promesses du parti conservateur, arrivé au pouvoir en septembre 2013.

    Le résultat du vote a été accueilli par des applaudissements timides.

    Le Premier ministre Tony Abbott arguait que le coût de cette taxe était supporté par les consommateurs, via des factures d'électricité plus élevées.

    «C'est une grande nouvelle pour les familles australiennes et les petites entreprises de notre pays», s'est félicité Tony Abbott, qui avait autrefois qualifié «de sottises absolues» les études scientifiques attribuant à l'action humaine le réchauffement climatique.

    «Nous honorons nos promesses envers vous (la population: ndlr) et bâtissons une économie forte et prospère pour une Australie sûre», a-t-il ajouté

    La taxe, décidée par le gouvernement de la travailliste Julia Gillard, était entrée en vigueur en juillet 2012 malgré l'opposition forcenée des groupes miniers et de l'opposition de droite. Elle obligeait les plus gros pollueurs --surtout les groupes miniers-- à payer en fonction des émissions de carbone qu'ils produisaient, afin de les inciter à réduire ces émissions.

    Les quelque 350 principaux émetteurs de CO2 devaient payer une taxe d'un montant fixe de 23 dollars australiens (16 euros au taux de change actuel) par tonne carbone.

    Les Travaillistes prévoyaient de remplacer cette taxe par un système d'échange de quotas d'émissions de CO2, en 2014, comme ceux que possèdent déjà la Nouvelle-Zélande ou l'Union européenne.

    Le gouvernement de Tony Abbott veut lui un plan «d'action directe», qui comprend par exemple des incitations financières aux entreprises souhaitant améliorer leur bilan énergétique.

    Peu avant le vote, la dirigeante des Verts, Christine Milne, avait estimé qu'abolir cette taxe ferait de l'Australie «un paria international».

    Pour le chef du parti travailliste, Bill Shorten, Tony Abbott «a rendu ridicules les Australiens». Il «tire l'Australie en arrière alors que le reste du monde va de l'avant», a ajouté le leader de l'opposition.

    Un rapport publié par plusieurs think tank (Climate Analytics, Potsdam Institute et Ecofys) en marge des négociations climat à Varsovie en novembre 2013, estimait que les émissions de gaz à effet de serre (GES) de l'Australie risquent de croître d'ici à 2020 de 12% au lieu de baisser de 5%, à cause du démantèlement de la législation climat, et notamment la suppression de la taxe carbone.


    votre commentaire
  • La déforestation de l'Indonésie s’accélère de manière inquiétante

    La déforestation de l'Indonésie a dépassé celle du Brésil. L'archipel a perdu 6,02 millions d'hectares de forêts pendant la période 2010-2012, ce qui représente une fois et demi le territoire de la Suisse.

    L'indonésie, cet archipel de l'Asie du Sud-Est, a abattu en 2012 près de deux fois plus de forêt vierge que le Brésil considéré comme le plus grand destructeur au monde de cette forêt primaire, selon une étude publiée dimanche.

    L'étude publiée par le magazine «Nature Climate Change» porte sur la période 2010-2012 et s'appuie sur des images satellites. Elle montre que le pays a perdu au cours de cette période 6,02 millions d'hectares de forêt primaire (originelle), soit une surface équivalant à presque une fois et demie celle de la Suisse.

    Le pic a été atteint en 2012 avec 840'000 hectares de forêt abattus, soit près du double du volume détruit au Brésil. Dans ce pays, la déforestation a en effet atteint 460'000 hectares la même année, souligne l'étude.

    Un des derniers refuges

    L'Indonésie possède la troisième plus grande forêt tropicale de la planète derrière le Brésil et le Congo, un espace qui constitue l'un des derniers refuges pour de nombreuses espèces végétales et animales comme les orangs-outans, les éléphants et tigres de Sumatra.

    Mais au cours de la dernière décennie, la déforestation en Indonésie s'est considérablement accélérée au profit du commerce du bois et des plantations d'huile de palme - dont l'archipel est le plus grand producteur mondial.

    Moratoire sans effets

    Un moratoire sur les permis de défrichement en Indonésie était pourtant entré en vigueur en 2011, mais «il semble qu'il n'a pas eu les effets escomptés», déplorent les auteurs de l'étude.

    En 2013, ce moratoire a été prolongé de deux ans, excluant toutefois les permis émis avant son adoption. L'initiative du gouvernement indonésien avait été critiquée par les organisations écologistes telle Greenpeace estimant que l'archipel laissait près de la moitié des forêts primaires et des tourbières sans aucune protection.

    Le moratoire avait été décidé dans le cadre d'un plan international de protection des forêts tropicales visant également à réduire les émissions de gaz à effet de serre, la forêt renfermant d'importantes quantités de carbone retenu dans les matières organiques en décomposition et dans les sols.

    Près de la moitié de la surface terrestre de l'Indonésie - un pays de 17'000 îles et îlots - est couverte de forêts. Le pays en perd chaque année 1,18 million d'hectares, selon les estimations du ministère de la Forêt.


    votre commentaire
  • Bruxelles s'inquiète de la surpêche en Méditerranée

    Les merlus, rougets ou anchois risquent de disparaître de Méditerranée si un effort supplémentaire n'y est pas livré contre la surpêche, a mis en garde jeudi la Commission européenne.

    La Méditerranée et la mer Noire sont deux zones à risque: toutes les espèces profondes et un tiers des poissons de surface y sont menacées de disparition.

    Présentant l'évaluation de Bruxelles sur l'état des stocks de poisson dans l'UE, en préalable à la fixation des quotas, la commissaire à la Pêche, la Grecque Maria Damanaki, a exprimé sa «vive inquiétude de voir la situation se détériorer à ce point en Méditerranée», qui est «largement surexploitée».

    Elle a appelé les Etats à se mobiliser dans un «combat de longue haleine» et à livrer «des efforts considérables» pour sauvegarder «pour les générations futures» les ressources halieutiques méditerranéennes.

    Etats défaillants

    La tâche s'annonce difficile, au vu des défaillances traditionnelles des Etats de la région à réguler les activités de pêche, alors que la plupart des poissons et crustacés se concentrent dans la bande côtière.

    Au moins 96% des stocks de fond, notamment rougets, merlus, ou crevettes sur lesquelles les scientifiques disposent de données sont du coup surexploitées, tandis que la surpêche frappe plus de 70% des stocks pélagiques, comme ceux de sardines ou anchois, selon la Commission.

    Seule consolation, la connaissance a progressé pour cette mer, avec désormais des données sur une centaine de stocks, contre moins de trente en 2007.

    Avancées sur l'Atlantique du Nord-Est

    La Commission s'est par contre prévalu d'avancées contre la surpêche en Atlantique du Nord-Est, y compris les mers Baltique et du Nord. Elle a relevé qu'alors que 30 stocks sur 35 évalués y étaient surexploités en 2009, ils n'étaient plus que 19 sur 46 évalués en 2014.

    Mais entre 2013 et 2014, alors même que l'UE adoptait une nouvelle politique commune de la pêche centrée sur la sauvegarde des poissons, la proportion des stocks surpêchés est passée de 39% à 41%, a pointé la Fondation de protection de l'environnement Pew.

    «Les Etats membres sont en train d'essayer de détricoter» la nouvelle politique, et notamment l'une de ses mesures phares, l'interdiction des rejets en mer, qui doit commencer à entrer en vigueur en 2015, a mis en garde un de ses responsables, Stephan Beaucher. Il a appelé l'exécutif bruxellois à ne pas baisser la garde.


    votre commentaire
  • Des pesticides parmi les plus utilisés dans le monde ont des effets néfastes sur la biodiversité qui ne se limitent pas aux abeilles. Ils nuisent aussi aux papillons, vers de terre, oiseaux et poissons, selon une évaluation scientifique internationale présentée mardi.

    Après avoir examiné les conclusions de quelque 800 études parues depuis une vingtaine d'années, les auteurs de cette évaluation plaident pour "durcir encore la réglementation sur les néonicotinoïdes et le fipronil", les deux types de substances chimiques étudiées, et de "commencer à planifier leur suppression progressive à l'échelle mondiale ou, du moins, à formuler des plans visant à réduire fortement leur utilisation dans le monde".

    "Les preuves sont très claires. Nous sommes face à une menace qui pèse sur la productivité de notre milieu naturel et agricole", indique dans un communiqué le Dr Jean-Marc Bonmatin (CNRS), l'un des principaux auteurs de cette analyse menée sur les quatre dernières années.

    Conclusions publiées cet été

    L'évaluation a été conduite par un panel de 29 chercheurs internationaux dans le cadre d'un groupe de travail spécialisé sur les pesticides systémiques (conçus pour être absorbés par les plantes). Ce groupe conseille notamment l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l'organisme qui rend compte de l'état de santé de la biodiversité mondiale à travers sa "Liste rouge" des espèces menacées.

    Les conclusions doivent être publiées en huit articles pendant l'été dans la revue "Environmental Science and Pollution Research", précise ce groupe de travail.

    Les pesticides étudiés sont "aujourd'hui les plus utilisés dans le monde, avec une part de marché estimée à quelque 40%". Ils sont aussi "communément utilisés dans les traitements domestiques pour la prévention des puces chez les chats et chiens et la lutte contre les termites dans les structures en bois".

    Plus de tunnel

    Les effets liés à l'exposition à ces pesticides "peuvent être immédiats et fatals mais également chroniques", soulignent les chercheurs, avec des effets comme la perte d'odorat ou de mémoire, une perte de fécondité, une diminution de l'apport alimentaire, comme un butinage amoindri chez les abeilles, ou encore une capacité altérée du ver de terre à creuser des tunnels.


    votre commentaire
  • Les Aborigènes préservent leur terres des déchets nucléaires

    A force de faire pression, les Aborigènes ont obtenu gain de cause. L’Australie a définitivement enfoui un projet de stockage de déchets radioactifs sur des terres aborigènes à proximité d'un site sacré.

    L'Australie a définitivement abandonné jeudi 19 juin 2014 un projet d'enfouissement de déchets radioactifs près d'un sanctuaire aborigène dans le nord du pays. Les populations concernées ont fait pression.

    Muckaty Station, localité du Territoire du Nord, avait été choisie en 2007 pour accueillir des déchets nucléaires de faible et moyenne activité. En concertation avec le Northern Land Council (NLC), organisation aborigène chargée de l'administration de la partie septentrionale du Territoire du Nord, le gouvernement avait reçu l'accord de la tribu des Ngapa.

    Mais quatre autres clans s'opposaient au projet, arguant de la proximité d'un site sacré, et avaient saisi la justice fédérale.

    Après des années de bataille, les responsables du NLC ont décidé de renoncer et le gouvernement l'a aussitôt suivi. Le dossier a été formellement rejeté jeudi.

    Autre site recherché

    Pour le directeur exécutif du NLC, Joe Morrison, l'unité de la communauté aborigène devait prévaloir. «La mission prioritaire du NLC est de réconcilier ces familles», a-t-il dit.

    Le gouvernement va chercher un autre site pour ses déchets. L'Australie n'utilise pas le nucléaire comme source d'énergie, mais l'unique réacteur australien, près de Sydney, a vocation à servir la recherche et la médecine.

    Cinquante ans de combat

    Les aborigènes d'Australie ont célébré l'an dernier le cinquantenaire du combat pour la reconnaissance de leurs droits. Le mouvement est parti en 1963 de l'opposition de la communauté aborigène du Yirrkala (nord) à l'exploitation d'une mine de bauxite sur ses terres.

    Les Yolngu avaient envoyé une pétition aux parlementaires australiens, revendiquant la propriété ancestrale du sol. Ils n'avaient pas eu gain de cause, mais la conscience aborigène était née et allait déboucher en 1967 sur leur reconnaissance en tant que citoyens australiens et leur droit à la terre en 1976.

    Le Parlement australien a officiellement reconnu en 2013 que les Aborigènes étaient les premiers habitants de l'île.

    Lors de l'arrivée des colons européens en Australie en 1788, les Aborigènes étaient environ un million. Ils ne représentent plus aujourd'hui que 470'000 des 23 millions d'habitants du pays continent où ils forment le groupe démographique le plus défavorisé.


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique