• L'huile de palme fait jusqu'ici partie des huiles végétales les moins taxées en France. C'est la troisième fois que les députés débattent d'un changement, au nom de la protection de l'environnement et de la santé des consommateurs. (Image - 24 février 2014, forêt de Bornéo)

    Face à la colère des pays producteurs d'huile de palme, les députés ont revu à la baisse la surtaxation de cette substance.

    Les députés ont fortement revu à la baisse jeudi la surtaxation de l'huile de palme, la fameuse «taxe Nutella», qui avait entraîné après son vote au Sénat les protestations des deux principaux producteurs mondiaux, l'Indonésie et la Malaisie, ainsi que de l'industrie agroalimentaire.

    Alors que le Sénat, à l'initiative des écologistes, avait en première lecture créé une contribution additionnelle très élevée (300 euros la tonne en 2017, 500 euros en 2018, 700 en 2019 et 900 à partir de 2020), les députés l'ont réduite à 90 euros, avec le soutien du gouvernement, en deuxième lecture du projet de loi biodiversité.

    Tout en envoyant un «signal», «cette taxation est plus réaliste (...) Nous ne voulons ni d'un boycott de ces deux pays, ni même de l'huile de palme», a plaidé la secrétaire d'État à la Biodiversité, l'écologiste Barbara Pompili.

    Progressivité

    Il s'agit «de ne pas déstabiliser brutalement les approvisionnements des entreprises installées en France, ainsi que les revenus des producteurs de ces huiles, qui se situent majoritairement dans des pays en développement», a renchéri le socialiste Jean-Louis Bricout.

    A aussi été adopté un amendement rendant cette taxation plus progressive (de 30 euros en 2017 à 90 euros en 2020).

    Comme Jean-Louis Bricout n'avait pu le défendre pour cause d'arrivée en retard à la reprise de la séance de 15 heures, les députés l'ont adopté, passé 2h30 du matin, à la fin des débats sur le projet de loi, sur demande du gouvernement.

    Le Nutella pas concerné

    C'est la troisième fois depuis 2012 que les parlementaires débattent de la «taxe Nutella», en référence à l'utilisation de l'huile de palme dans la célèbre pâte à tartiner de Ferrero. Et Ségolène Royal avait suscité l'indignation en juin 2015 en Italie en appelant à cesser de manger du Nutella, avant de présenter ses excuses quelques jours plus tard.

    Il n'est pas cependant sûr que le groupe italien soit un jour concerné par cette taxe, si elle survit au parcours parlementaire, car les députés ont également décidé, contre l'avis de la rapporteure Geneviève Gaillard (PS) et des écologistes, que les huiles issues d'une production «durable» en seraient exonérées.

    Comme d'autres industriels, Ferrero recourt en Indonésie à la certification de la RSPO (Table Ronde pour une Huile de Palme Durable), «labellisation pas encore de top niveau», selon Geneviève Gaillard.

    Chemin tortueux

    Au Sénat, les écologistes avaient justifié cette surtaxation par les «effets dévastateurs de la culture industrielle du palmier à huile sur la biodiversité». Avec en mémoire les immenses feux de forêts qui ont ravagé l'Indonésie afin de défricher et de fertiliser des terres pour accroître les plantations d'huile de palme.

    En outre, l'huile de palme fait jusqu'alors partie des huiles végétales les moins taxées en France, à 104 euros par tonne contre 190 euros pour l'huile d'olive, alors que ses effets sur la santé sont décriés.

    Mais le vote du Sénat avait entraîné de vives protestations notamment de l'Indonésie, critique d'une mesure «arrogante» et «excessive» pouvant «mettre en danger les relations entre les deux pays», et de la Malaisie.

    La France est un petit importateur d'huile de palme (150'000 tonnes sur une production mondiale de 62 millions de tonnes), mais ces deux pays craignent une contagion sur d'autres consommateurs.

    Nutella et judo

    Relayant leurs positions, la socialiste Anne-Yvonne Le Dain, ingénieur agronome, a estimé qu'on «stigmatisait une partie de la population du sud-est asiatique» et que les «Européens n'avaient pas de leçon de morale à donner». «Alors que nous importons peu d'huile de palme, nous consommons massivement du café, du caoutchouc, du chocolat, de l'arachide» sans nous préoccuper de la déforestation, a-t-elle lancé, affirmant également qu'un paysan indonésien gagnait dix fois plus avec l'huile de palme qu'avec le riz.

    Plusieurs députés LR ont repris l'argumentation des industriels français, dont l'entreprise spécialisée dans les pâtes à tarte Céréalia, selon lesquels la taxation «mettrait en péril leurs efforts pour développer l'huile de palme durable».

    «Quand on fait un peu de sport, on peut se permettre quelques écarts, notamment la consommation d'une pâte à tartiner bien connue», a estimé l'ancien judoka David Douillet.


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  • Amende de 9,3 millions pour une fuite de cyanure

    Après une fuite d'un million de litres de solution au cyanure en septembre 2015, le groupe canadien Barrick Gold a été condamné.

    Le groupe minier canadien Barrick Gold a annoncé vendredi 11 mars 2016 avoir écopé d'une amende de 9,3 millions de dollars (9,2 millions de francs) en Argentine, après une fuite de cyanure dans une mine d'or de la province de San Juan.

    Trois rivières avaient été polluées.

    «Nous regrettons profondément cet incident et espérons, à partir de maintenant, rétablir une relation de confiance avec la communauté, la province du San Juan et l'Argentine», a affirmé Barrick Gold dans un communiqué.

    La fuite d'une solution cyanurée était survenue le 12 septembre dernier dans la mine d'or et d'argent de Veladero, à 370 km au nord-ouest de la capitale de San Juan et à 4000 mètres d'altitude, sur les contreforts des Andes.

    Un million de litres de cyanure

    Le groupe canadien a reconnu, sous la pression de la communauté locale, le versement d'un million de litres de cyanure dans l'environnement, après avoir affirmé dans un premier temps que la quantité n'était que de 224'000 litres.

    Il a toutefois souligné vendredi que toutes ses mesures «ont montré que l'incident n'a entraîné aucun risque pour la santé des personnes ou de l'environnement». Les résultats des analyses menées par Barrick Gold coïncident avec ceux d'autres études commandées par les autorités nationales et locales.

    Le juge de la province du San Juan, Pablo Oritja, affirme pourtant, dans un document annonçant l'ouverture d'une procédure judiciaire, que dans trois rivières près de la mine, ont été décelées «des concentrations suffisantes en cyanure et en mercure pour affirmer qu'elles ont été polluées».

    En service depuis 2005 et employant 3800 personnes, la mine produit de l'or et de l'argent. En 2013, elle a produit 640'000 onces d'or, d'après l'exploitant.


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  • Ces animaux majestueux sont chassés pour leurs cornes.

    Un peu plus de 1300 spécimens ont été braconnés l'an dernier, selon l´UICN.

    Au moins 1338 rhinocéros ont été braconnés en Afrique en 2015, a annoncé le 9 mars 2016 l'ONG UICN. Il s'agit d'un chiffre record depuis que l'Afrique du Sud a interdit le commerce de la corne de mammifères périssodactyles en 2008.

    En 2015, «le nombre de rhinocéros d'Afrique tués par des braconniers a augmenté pour la sixième année consécutive», a indiqué l'union internationale pour la conservation de la nature (UICN), basée à Gland (VD).

    Le commerce de la corne de rhinocéros est banni au niveau international depuis 1977 par la convention sur le commerce d'espèces sauvages menacées (CITES), mais il a fallu attendre 2008 pour qu'il soit interdit en Afrique du Sud, pays qui abrite 80% de la population mondiale de rhinocéros.

    Depuis cette date, le braconnage a explosé en Afrique et l'UICN évalue à au moins 5940 le nombre de rhinocéros braconnés jusqu'à aujourd'hui.

    Au cours des deux dernières années, le braconnage a diminué au Kenya et, en 2015, pour la première fois depuis 2008, le nombre de rhinocéros tués en Afrique du Sud a diminué, se félicite l'organisation.

    «Vertus» de la corne de rhinocéros

    «Malheureusement, ces progrès ont été freinés par une augmentation alarmante du braconnage au cours de l'année passée dans d'autres Etats, comme en Namibie et au Zimbabwe», a déclaré la directrice générale de l'UICN, Inger Andersen, citée dans le communiqué.

    «Le braconnage extensif (...) continue de saper les réussites obtenues au cours des deux dernières décennies en matière de conservation des rhinocéros», a souligné de son côté un responsable de l'ONG, Mike Knight.

    L'espèce est menacée par la forte demande de corne en Asie, où on lui prête des vertus médicinales. La corne de rhinocéros n'est, pourtant, composée que de kératine, comme les ongles. Au marché noir, elle s'arrache au prix d'environ 60'000 dollars le kilogramme, plus cher que la cocaïne.

    D'après les experts, qui ne disposent pas encore des statistiques définitives, le continent africain hébergeait en 2015 entre 19'682 et 21'077 rhinocéros blancs et entre 5042 à 5455 rhinocéros noirs.

     


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  • Trudeau repousse ses engagements sur le climat

    Le Canada remet à 6 mois les mécanismes pour se conformer à l'accord de Paris.

    Le Premier ministre Justin Trudeau a repoussé jeudi 3 mars 2016 de six mois la décision sur les mécanismes visant à respecter ses engagements pour satisfaire aux contraintes de réduction des gaz à effet de serre (GES) pris à la conférence sur le climat de Paris.

    Aucun consensus n'a été trouvé à Vancouver lors de la réunion entre le gouvernement fédéral et l'exécutif des dix provinces et des trois territoires nordiques, tant les positions sont éloignées.

    A la COP21 de Paris en décembre ou à Vancouver jeudi, le fédéral et les provinces ont reconnu la nécessité d'aller «vers une plus grande ambition sur une base régulière», a déclaré Justin Trudeau en conférence de presse.

    Mesures dans chaque province

    Déjà, «le défi devant nous de réduire de 30% nos émissions par rapport aux niveaux de 2005 d'ici 2030 est significatif», a-t-il ajouté.

    Pour y parvenir, le gouvernement fédéral va devoir composer avec les particularités et les mesures déjà engagées par chaque province.

    Le gouvernement Trudeau a clairement essuyé un échec en voulant imposer une taxe carbone unique afin d'atteindre les objectifs alors qu'il s'était donné jusqu'à mi-mars pour arrêter un plan de réduction des émissions de GES.

    Prix du carbone

    Les approches diffèrent pour réduire ces émissions de 30% avec l'objectif de la COP21 de limiter le réchauffement de la planète entre +1,5 à +2 degrés Celsius par rapport à l'ère pré-industrielle.

    Le pouvoir fédéral et les provinces ont donc convenu de se revoir à l'automne avec les conclusions de quatre groupes de travail et à partir desquelles les choix devront être faits. «La transition vers une économie sobre en carbone va passer par une vaste gamme de mesures, dont un prix du carbone», a assuré Justin Trudeau.

    La réunion jeudi a reconnu que «le prix du carbone est un élément important de la solution», a-t-il ajouté.

    Ressources abondantes

    Moins affirmatif, le Premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador Dwight Ball a noté que les responsables politiques avaient donné leur accord sur un calendrier et reconnu qu'une économie moins gourmande en carbone était «une opportunité pour le Canada».

    «Compte tenu de nos ressources abondantes en énergie propre et de l'émergence d'une économie verte», il n'y a pas de contradiction entre la croissance économique et la baisse des émissions de dioxyde de carbone, a rappelé Dwight Ball qui assure la présidence du Conseil de la fédération, organisme regroupant l'exécutif provincial et territorial.

    Ce responsable a promis pour cet automne «des décisions sur la stratégie pour réduire les émissions de GES».

    4 groupes de travail

    Avant cela, le gouvernement fédéral --avec la ministre de l'Environnement Catherine McKenna-- va mettre en place quatre groupes de travail censés dessiner les pistes: un sur les technologies propres, un sur l'innovation et l'emploi, un autre sur l'adaptation au changement climatique et enfin, le plus important, un groupe sur les mécanismes d'un prix du carbone adapté aux provinces.

    «C'est un excellent début», a assuré Christy Clark, Première ministre de la Colombie-Britannique, la province de l'Ouest qui s'est déjà dotée d'une taxe carbone.

    Si l'Alberta, plus grosse région productrice de pétrole, a déjà promis de taxer la tonne de carbone pour les compagnies pétrolières qui ne réduiraient pas leurs émissions de 20% d'ici l'an prochain, en revanche la province voisine de la Saskatchewan n'y adhère pas.

    Marché des droits à polluer

    De leur côté, le Québec et l'Ontario, forts de près des deux-tiers des 35 millions de Canadiens, ont fait le choix de réduire leurs émissions de GES en mettant en place un marché des droits à polluer, en partenariat avec l'Etat américain de Californie.

    Melina Laboucan-Massimo, de Greenpeace Canada, a jugé qu'«un avenir plus radieux est réellement possible». Mais, selon elle, «l'expansion des sables bitumineux» pour la production de pétrole va empêcher le Canada «d'atteindre ses objectifs climatiques internationaux».

     


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  • Des ONG portent plainte contre Monsanto

    Le géant américain est accusé de distorsion d'analyses afin de prouver l'innocuité du pesticide glyphosate.

    Un collectif d'ONG emmené par l'organisation autrichienne Global 2000 a annoncé mercredi 2 mars 2016 porter plainte contre Monsanto et l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Et cela pour distorsion d'analyses afin de prouver l'innocuité du pesticide glyphosate.

    «Nous sommes fondés à penser que les autorités européennes et les industriels ont cherché, via des interprétations faussées d'analyses, à maintenir le glyphosate sur le marché européen malgré ses probables effets cancérogènes pour l'être humain», a indiqué l'avocat de Global 2000, Josef Unterweger.

    L'annonce de cette plainte intervient alors qu'un comité d'experts représentant les Etats membres de l'Union européenne doit statuer les 7 et 8 mars sur le renouvellement de l'autorisation du glyphosate, qui expire fin juin.

    Cancérogène «probable» pour l'OMS

    Cette substance très utilisée notamment par les exploitants agricoles a été déclarée cancérogène «probable» par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en mars 2015.

    La Commission européenne s'est toutefois prononcée en faveur d'un renouvellement de son autorisation de commercialisation, après un avis de l'EFSA, qui avait suscité la polémique en novembre en jugeant «improbable» le risque cancérogène de ce pesticide.

    Conclusions de Monsanto reprises

    Global 2000 et d'autre ONG européennes reprochent à l'EFSA d'avoir repris telles quelles les conclusion de l'autorité sanitaire allemande BfR, qui avait elle-même endossé les conclusions du géant américain Monsanto en dépit d'«entorses grossières» à la méthodologie scientifique.

    Selon les plaignants, les études épidémiologiques de l'OMS ont relevé un risque accru de «50%» de cancer des nœuds lymphatiques chez les personnes travaillant avec du glyphosate.

    Les plaintes avec constitution de partie civile ont été déposées devant le parquet de Vienne et de Berlin et visent également le BfR, précise Global 2000, dans un communiqué.


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  • En Asie, le trafic est proposé sur Facebook

    Les réseaux sociaux sont de plus en plus utilisés en Asie comme des plateformes pour le commerce illégal d'espèces menacées comme les orangs-outans et les ours malais.

    Un nombre croissant de trafiquants utilise Facebook et Instagram pour leur commerce illégal.

    Cette tendance représente une sérieuse menace dans une région du monde très portée sur les nouvelles technologies, où les produits dérivés de différents espèces sont recherchés dans la médecine traditionnelle et où les animaux exotiques sont très prisés, soulignent le Fonds mondial pour la nature (WWF) et l'ONG de surveillance du commerce des espèces sauvages Traffic.

    «Les trafiquants ont clairement recours à des méthodes non conventionnelles de vente, telle l'utilisation de portails en ligne et réseaux sociaux, afin d'éviter d'être détectés, de capter une plus grande audience et d'augmenter l'efficacité et la commodité des transactions», observe l'ONG dans un rapport publié en cette Journée mondiale de la faune et la flore.

    Un nombre croissant de trafiquants utilisent des groupes fermés d'utilisateurs sur Facebook et des forums en ligne protégés par des mots de passe pour atteindre des clients asiatiques.

    77 cornes de rhinocéros

    En Chine, en l'espace d'un mois l'an passé, des milliers de produits d'ivoire, 77 cornes de rhinocéros et un grande nombre d'espèces d'oiseaux en danger étaient à la vente sur des sites comme QQ et WeChat, populaires en Chine, observe Traffic.

    «Le réseau de trafic devient plus perfectionné», a déclaré à l'AFP le directeur de WWF pour la Malaisie, Dionysius Sharma. «Nous devons avoir une longueur d'avance et trouver des solutions créatives pour éradiquer ce problème».

    Sur une période de 50 heures l'an passé, Traffic a observé 14 groupes de commerce illégal de faune et flore sur Facebook s'adressant à des consommateurs en Malaisie. Ces groupes totalisaient plus de 67'500 membres actifs.

    Difficile lutte

    «Le commerce paraît très décontracté et les trafiquants fournissent tranquillement leurs coordonnées, et ils proposent parfois de livrer un animal au domicile de l'acheteur», indique le rapport.

    Les groupes sur Facebook peuvent rapidement changer de nom ou fermer un compte et apparaître sous un autre, des pratiques qui mettent en relief les difficultés à lutter contre ces pratiques.


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  • Djakarta s’attaque aux pyromanes de la déforestation

    Le pouvoir a annulé les licences d’exploitation de trois grosses entreprises impliquées dans les feux de tourbières qui ont ravagé une zone grande comme trois fois la Corse de juin à octobre dernier. Les autorités ont ordonné le gel des activités de 14 sociétés alors que 300 autres sont visées par des enquêtes policières.

    Une première en Indonésie. Des sociétés impliquées dans les immenses feux de tourbières qui ont ravagé le pays ces derniers mois ont été sanctionnées, et des dizaines d’autres pourraient également être interdites d’activité dans le cadre de mesures sans précédent, ont indiqué mardi 22 décembre les autorités locales. Pour un diplomate européen en poste à Djakarta et très proche du président Joko Widodo, « le gouvernement de Djakarta a lancé une offensive sans précédent contre les exploitants de palmiers à huile et cette fois le président ne lâchera rien ». 

    Ces mesures prises par Djakarta sont une première réponse répressive contre des entreprises pyromanes qui mettent le feu à des zones marécageuses préalablement drainées et asséchées, afin d’étendre leurs zones de cultures de palmiers à huile – dont l’Indonésie est le premier producteur mondial – ou d’arbres destinés à l’industrie du papier.

    Des fumées toxiques dans toute l’Asie du Sud-Est

    La tourbe sèche brûle de l’intérieur et l’incendie se propage sans qu’on puisse le voir sur d’immenses surfaces. Pendant la saison sèche, de juin à octobre, 2,6 millions d’hectares (26 000 kilomètres carrés, trois fois la superficie de la Corse) ont ainsi brûlé dans ce pays d’Asie du Sud-Est.

    Pendant des mois toute l’Asie du Sud-Est – Indonésie, Malaisie, Singapour, Thaïlande et jusqu’aux Philippines – a été asphyxiée par les fumées toxiques de ces incendies, provoquant une véritable catastrophe humaine et écologique dans la région. Depuis, le ministère de l’environnement et des forêts a révoqué les licences d’exploitation de trois entreprises impliquées dans ces feux, une première.

    300 sociétés visées par des enquêtes

    Il a aussi ordonné le gel des activités de 14 sociétés dans l’attente d’une décision définitive. Celles-ci risquent aussi une interdiction d’exercer. Au total, près de 300 sociétés sont visées par des enquêtes et des dizaines d’entre elles ont déjà reçu des avertissements.

     « Le président Widodo est un homme de la forêt, né à Solo à Java, et qui a étudié à l’Ecole nationale des eaux et forêts, un écologiste par nature, convaincu que l’avenir de son immense pays est dans la préservation de ses ressources naturelles », raconte encore ce diplomate qui le connaît bien. Plusieurs dizaines de personnes (employés d’entreprises et individuels suspects) ont déjà été interpellées dans le cadre de ces incendies parmi les pires depuis près de deux décennies.

     « Nous avons besoin d’une législation plus sévère pour éviter la répétition de cette catastrophe, cela fait dix-huit ans que ça dure mais personne n’en a tiré les leçons », a déclaré un responsable du ministère, Kemal Amas. Le phénomène des feux de forêts qui se répètent chaque année a commencé à la fin de l’ère du dictateur Suharto, en 1998, quand le pays a vécu une transition démocratique.

    Des dégâts estimés à 14 milliards d’euros

    Les grandes familles, les militaires et la police ont alors fait main basse sur des pans entiers de l’économie. « Widodo a un véritable défi à relever après plus de vingt ans d’anarchie dans le secteur », poursuit cet Européen.

    Cette année, les incendies ont provoqué d’immenses dégagements de fumées qui ont envahi le ciel de plusieurs pays de la région, entraîné des fermetures d’écoles, d’aéroports, et des dizaines de milliers d’infections respiratoires. Selon l’ONG World Resources Institute (WRI), les émissions de gaz à effet de serre provenant de ces incendies ont dépassé certains jours celles de l’ensemble de l’activité économique des États-Unis.

    Durant les incendies, Jérôme Frignet, de Greenpeace France, expliquait à La-Croix.com que les acteurs de la filière (indonésien, malaisien et singapourien) s’étaient engagés à mieux réglementer leurs activités mais « la chaîne d’approvisionnement est complexe avec des myriades de petits fournisseurs locaux difficiles à contrôler et des autorités qui laissent faire ». 

    La Banque mondiale a chiffré les dégâts de ces incendies à 14 milliards d’euros, soit l’équivalent de 1,9 % du PIB de l’Indonésie attendu en 2015. « Joko Widodo passe pour un mou mais c’est faux, assure encore ce diplomate européen. Il exerce l’autorité sans brutalité et arrive à ses fins. »


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  • Le Japon reprend la chasse à la baleine et «déçoit» l'Australie

    Le premier ministre australien se dit très «déçu» de la décision du Japon de reprendre la chasse en Antarctique en dépit d'une condamnation par la justice internationale.

    «L'Australie est très déçue que le Japon reprenne la chasse dans l'océan Austral cette année», a dit Malcolm Turnbull à Tokyo, selon la société publique de radio et télévision Australian Broadcasting Company.

    Des déclarations similaires figurent aussi dans un entretien accordé avant sa visite au quotidien conservateur à grand tirage japonais Yomiuri Shimbun et publiés vendredi.

    Le premier ministre australien Malcolm Turnbull doit s'entretenir dans l'après-midi avec son homologue japonais Shinzo Abe pour s'expliquer en autres de la chasse à la baleine.

    La première visite dans l'Archipel de Malcolm Turnbull en tant que premier ministre couvrira un large éventail de sujets, dont la coopération en matière de défense et le commerce international. La chasse à la baleine, sur laquelle les deux pays divergent, sera aussi à l'ordre du jour.

    «Nous reconnaissons que nos opinions sont différentes à ce propos, mais nous allons être francs et honnêtes, comme de bons amis devraient l'être, mettre le sujet sur la table et chercher à trouver une solution», a dit Malcolm Turnbull au Yomiuri.

    Des baleiniers japonais ont pris la mer au début du mois à destination de l'Antarctique, après un an de suspension de ces expéditions qualifiées de «crime contre la nature» par les défenseurs de l'environnement.

    Une longue histoire

    L'archipel avait été contraint de renoncer à la saison 2014-2015 de prises de cétacés dans la zone australe après une décision en mars 2014 de la Cour internationale de justice (CIJ) qui, saisie par l'Australie, a jugé que le Japon détournait à des fins commerciales une activité présentée comme étant destinée à la recherche animale. Les baleiniers avaient certes pris la mer, mais sans harpons.

    La consommation de baleine a une longue histoire au Japon, pays de pêcheurs où le cétacé a été chassé pendant des siècles mais où l'industrie baleinière n'a connu son essor qu'après la Seconde guerre mondiale, pour nourrir un pays affamé.

    Cependant, la dégustation de cette chair blanche ou rouge aux allures de filet de boeuf a fortement diminué au fur et à mesure que le Japon devenait une des économies les plus riches du monde.


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  • Palau est le premier Etat insulaire du Pacifique à ratifier l'accord international de lutte contre la pêche illégale, qui prive l'économie mondiale de 23 milliards de dollars chaque année et compromet la biodiversité et la sécurité alimentaire dans de nombreux pays, s'est félicité mardi l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

    « Je me réjouis de l'adhésion de Palau, le tout premier état insulaire du Pacifique, à l'accord international sur les mesures du ressort de l'Etat du port », a déclaré le Directeur général de la FAO José Graziano da Silva, lors d'une rencontre avec le Président de Palau en marge de la Conférence des Nations Unies sur le climat à Paris (COP21). « J'espère que cela encouragera d'autres petits Etats insulaires à faire de même, étant donné qu'ils sont fortement tributaires des pêches et, par conséquent, particulièrement vulnérables face aux effets négatifs de la pêche illicite ».

    Les mesures de l'Etat du port fixent des normes pour l'inspection des navires étrangers entrant dans le port d'un autre Etat. Surtout, elles permettent à un pays de bloquer les bateaux soupçonnés de pratiquer la pêche illicite, et d'empêcher ainsi les prises illégales de pénétrer sur les marchés locaux et internationaux.

    Les pratiques de pêche illégale, non déclarée et non réglementée pourraient représenter jusqu'à 26 millions de tonnes de poisson chaque année, soit plus de 15% du total de la production mondiale.

    Palau est le 15ème pays à adhérer à l'Accord relatif aux mesures du ressort de l'Etat du port visant à prévenir, contrecarrer et éliminer la pêche illégale, non déclarée et non réglementée adopté par les Etats membres de la FAO en 2009. La Somalie a précédé de peu la petite île dans le courant du mois.

    Pendant ce temps, un certain nombre de pays sont en voie de les rejoindre, ce qui laisse espérer que le traité pourrait prendre effet dès l'année prochaine. L'accord stipule qu'il entrera en vigueur une fois que 25 Parties seront impliquées.

    Afin d'aider des Etats tels que Palau et la Somalie à renforcer leurs capacités de mise en application de l'accord, son article 21 prévoit un fonds d'assistance spécial pour les pays en développement.

    Selon la FAO, les mesures de l'Etat du port ne se contentent pas de protéger les intérêts économiques – elles sont également cruciales pour protéger la sécurité alimentaire locale et la santé des océans en combattant les types de pêche menaçant la gestion durable des stocks halieutiques.


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  • Le Japon va reprendre la pêche à la baleine

    La chasse commencera en mars 2016, malgré un jugement de la Cour internationale de justice interdisant cette pratique.

    Le Japon a annoncé son intention de reprendre la pêche à la baleine dans l'océan Antarctique d'ici la fin du mois de mars 2016. Des déclarations qui devraient susciter la réprobation de la communauté internationale.

    La Cour internationale de justice (CIJ) a jugé en mars 2014 que le Japon devait cesser de pourchasser les baleines dans l'Antarctique. Cette condamnation a conduit le gouvernement japonais à annuler la quasi-totalité de son programme de pêche pour la saison 2014-2015.

    «Pêche scientifique»

    Vendredi 27 novembre 2015, le service japonais des pêcheries a informé la Commission baleinière internationale (CBI) que la pêche à la baleine reprendrait dans le cadre d'un plan révisé qu'elle estime raisonnable. Le plan prévoit 333 prises, soit une réduction des deux tiers.

    Le Japon a entamé ce qu'il qualifie de à la baleine en 1987, un an après l'entrée en vigueur d'un moratoire international sur la pêche du mammifère marin. Le Japon estime que la consommation de baleine fait partie de sa culture alimentaire et que la plupart des espèces de baleine ne sont pas en danger.

    *

    «Les baleiniers de recherche partiront pour cette nouvelle mission de recherche dans l'Antarctique le 1er décembre 2015», a indiqué l'Agence japonaise de la pêche dans un communiqué publié sur son site internet. Le communiqué précise que la «période de recherche» s'étendra de fin décembre à début mars. Tokyo brave l'interdiction de l'ONU qui avait estimé l'an dernier que de telles activités cachaient une chasse commerciale.

    La mission comprendra un «bateau-mère» et trois autres navires. Les équipages seront au total 160 personnes.

    L'archipel avait été contraint de renoncer à la saison 2014-2015 de prises de cétacés après une décision en mars 2014 de la Cour internationale de justice (CIJ) qui, saisie par l'Australie, a jugé que le Japon détournait à des fins commerciales une activité présentée comme étant destinée à la recherche animale.

    Un nouveau plan

    Depuis, le Japon a présenté un nouveau plan à la Commission baleinière internationale (CBI) qui prévoit de capturer 3996 petits rorquals (ou baleines de Minke) en Antarctique dans les 12 prochaines années, soit 333 par saison contre environ 900 dans le cadre du précédent programme condamné.

    Ce niveau de capture est jugé «nécessaire» par Tokyo pour collecter des informations sur l'âge de la population baleinière, données dont le Japon dit avoir besoin afin de définir un plafond de captures permettant de ne pas menacer la survie de l'espèce.

    «Nous avons présenté notre dernier plan qui prend en compte les recommandations formulées dans le rapport du comité scientifique (de la CBI) de juin, et nous pensons que toutes les procédures nécessaires ont été effectuées», a expliqué un responsable de l'Agence japonaise des pêches.


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