• Desmond Majekodunmi, protecteur de la forêt africaine

    Ce Nigérian a créé un parc naturel privé, à Lagos, et tente de convaincre ses concitoyens d’agir contre le réchauffement climatique.

    Soudain, on respire. Passé le portail, on avance au milieu des arbres et tous les motifs d’énervement restent à la porte : les embouteillages géants, les klaxons, les gaz d’échappements et les querelles entre chauffeurs, dans le chaos de la plus grande ville d’Afrique…

    Une forêt à la lisière de la mégalopole

    Lagos, au Nigeria, avec ses 20 millions d’habitants, est une mégapole qui cuit au soleil, avec sa succession de bretelles d’autoroutes et de quartiers qui poussent toujours plus loin.

    Sur la lagune de Lekki, au milieu des lotissements, le Lufasi Park est une forêt privée de 20 hectares. Une sorte de sanctuaire, où l’on peut voir des manguiers et des azobés de 45 mètres de haut. On y est baigné de fraîcheur et de chants d’oiseaux.

    Ici, Desmond Majekodunmi est chez lui. Il raconte qu’on lui a proposé une fortune pour lui acheter ce terrain, alors que l’immobilier flambe à Lagos. Mais il n’a rien voulu savoir. « La dernière barrière qui nous protège du changement climatique est la forêt tropicale. Donc il faut la préserver à tout prix », dit-il. « Pour éviter le réchauffement, la priorité est bien sûr que les pays du Nord réduisent leurs émissions de CO  2  . Mais la forêt peut nous donner du temps. Il faut la sauver de la destruction. » 

     « Essayez donc de ne pas respirer durant cinq minutes… L’air, c’est la vie. Et l’oxygène vient des arbres ! », répète Desmond Majekodunmi, ne se lassant jamais d’interpeller ses visiteurs. « J’ai acquis cette conviction en étant fermier. »

    Un discours peu entendu

    Âgé de 65 ans, c’est un personnage connu au Nigeria. Il intervient toutes les semaines dans son émission de radio, « L’heure verte ». Il est aussi de toutes les rencontres où il est question d’environnement. Il sera d’ailleurs à Paris durant la COP21. Il a créé ce parc naturel de Lufasi où, moyennant un droit d’entrée, les habitants de Lagos peuvent se promener dans une forêt humide tropicale qui a échappé aux promoteurs.

    Il n’est pas très suivi et le reconnaît lui-même. Le Nigeria vit des revenus du pétrole. Lui s’efforce d’expliquer que « le pétrole est trop précieux pour être brûlé », qu’il vaut mieux le garder le plus longtemps possible dans le sol et miser sur les énergies renouvelables.

    Si les Nigérians peinent à se mobiliser, c’est qu’ils aspirent à suivre la Chine ou l’Inde sur la voie du développement. Desmond Majekodunmi les invite pourtant à ne pas reproduire ici les erreurs qui y ont été commises.

    Le désert, terreau propice au développement de Boko Haram

     « Le changement climatique nous affecte directement. Il provoque l’avancée du désert. Et c’est donc à cause de lui que Boko Haram peut prendre une telle importance », relève-t-il. Le mouvement islamiste trouve en effet à s’enraciner dans les régions pauvres du nord du pays, où les rendements agricoles déclinent.

    Pour autant, Desmond Majekodunmi estime que la responsabilité de la lutte contre le réchauffement climatique incombe en priorité aux pays du Nord. « L’empreinte carbone de tout le Nigeria est plus faible que celle de la ville New York durant l’hiver », rappelle-t-il. Il estime, à l’unisson de tous les représentants des pays du Sud, que le Nigeria doit bénéficier d’une aide massive des pays développés pour pouvoir adopter un modèle de développement écoresponsable.

     « L’Afrique se tourne vers le reste du monde et mendie… Mais si vous êtes dans votre maison, et si quelqu’un met le feu devant, vous n’irez pas dehors en priant gentiment que l’on veuille bien éteindre… », dit-il. « Or c’est le monde occidental qui a amené le feu chez nous ! » 

    Un visionnaire

    Il espère donc voir l’Afrique parler d’une voix forte, durant la conférence de Paris, pour dire « ça suffit ». Il souhaite que cette conférence permette de créer et de financer une agence indépendante qui se chargera de replanter la forêt tropicale. Celle-ci ne couvre plus que 5 % du Nigeria. Il demande un effort massif pour rendre à la forêt des zones entières et pour construire « un mur vert » contre l’avancée du désert.

    Desmond Majekodunmi a été un visionnaire. Il a créé le Lufasi Park il y a vingt-cinq ans, à une époque où la lagune de Lekki abritait encore des terres agricoles. Il rentrait alors du Kenya. Au cœur du parc se trouve une animalerie, avec des singes. L’arbre le plus haut abrite un nid de vautours. On peut facilement les voir s’élancer dans l’air, de leur vol lourd, déployant leurs ailes impressionnantes. Ils font la fierté du maître des lieux.

     


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  • Réchauffement climatique : « Les zones arides ne sont pas condamnées »

    L’Institut des régions arides de Tunisie est le plus important centre de recherche du continent africain sur la désertification.

    Bien que très menacées, ces régions recèlent des potentiels de développement.

     

    Sur la route du sud tunisien, en certains endroits, les dunes encerclent dangereusement les oliviers. Quand ils ont été plantés par millions, au siècle dernier, personne n’avait imaginé qu’ils finiraient étouffés par le désert.

    C’est là, au milieu de ces oliveraies aujourd’hui en péril, à une vingtaine de kilomètres de Médenine, que s’est implanté l’Institut des régions arides (IRA), en 1976, à une époque où l’aridité n’en était pas encore au stade de la désertification.

    Or, en quarante ans, le phénomène s’est emballé, à la faveur du réchauffement, de la baisse de la pluviométrie et des pratiques agricoles inadaptées.

    « Ces zones arides ont du potentiel »

    « Après l’indépendance du pays, il y a eu une sorte de course pour l’appropriation des terres et leur mise en culture. Tout le couvert végétal a été arraché et les oliviers, plantés en ligne pour faciliter la mécanisation, ont créé des couloirs pour les vents de sable », explique le chercheur Mohamed Ouessar, du laboratoire d’érémologie – nom donné par Théodore Monod à la jeune science des déserts appelée selon lui à devenir la science du XXIe  siècle.

    « Ces zones arides sont considérées comme difficiles. Il est clair qu’il va falloir renoncer à l’olivier dans les endroits où il ne pourra pas résister », concède Houcine Khatelli, cofondateur et actuel directeur de l’IRA. « Mais ces zones ne sont pas condamnées. Elles ont du potentiel ! », s’exclame-t-il.

    Devenu le plus important centre de recherche du continent africain sur les régions arides et la désertification, l’institut a cette double mission de comprendre les phénomènes physiques et humains à l’œuvre et de proposer des solutions durables. « Il est temps de faire profiter ces régions de notre expertise. Nous avons à l’IRA une lourde responsabilité et le devoir d’être efficaces », estime Houcine Khatelli.

    Quantifier et modéliser l’érosion éolienne et l’appauvrissement des sols

    En arpentant les oliveraies, Jean-Louis Rajot se penche pour scruter le sol sableux. Pour ce spécialiste de l’érosion éolienne à l’Institut de recherche pour le développement en mission à l’IRA, les grains de sable ont la taille typique de ceux qui sont transportés par le vent.

    « Ce sont des particules d’environ 100 microns, pas assez fines pour se colmater entre elles et rester au sol. Mais peu lourdes, elles sont facilement érodables, explique le chercheur. Leur présence est la signature d’une forte érosion. »

    Au printemps 2015, pendant la saison des vents, Jean-Louis Rajot a déployé toute une batterie d’instruments sur une parcelle nue de 25 hectares pour quantifier et modéliser l’érosion éolienne et l’appauvrissement des sols (1).

    En soufflerie de laboratoire, l’étude comparative des outils de labour a révélé que le disque qui favorise les surfaces planes a un pouvoir érosif huit fois supérieur à celui de la charrue, plus apte à préserver les sillons et les billons.

    Revenir à un équilibre antérieur

    L’agriculture ne peut plus faire fi de ces contraintes environnementales. « Il faut que l’on revienne à un équilibre antérieur avec une végétation naturelle et des zones de parcours pour les animaux », affirme Houcine Khatelli.

    Pour ce faire, l’IRA prône la culture d’orge ou de variétés fourragères en bandes alternées, entre deux lignes d’oliviers. Ou le retour aidé de plantes spontanées tel l’helianthemum. Au laboratoire d’écologie pastorale, Imed Sbissi choie ce petit végétal typique des milieux arides qui fixe les sols, fournit du pâturage et sert d’hôte à la truffe des sables.

    Le laboratoire a d’ailleurs déposé un brevet sur la culture de la truffe en 2009. « On arrive à la produire, mais reste encore à pouvoir garantir une production annuelle pour développer sa culture », espère le jeune chercheur.

    « La viande de chamelon est très recherchée »

    Très prisée pour ses qualités gustatives et ses vertus thérapeutiques, la truffe a aussi « un énorme intérêt environnemental et pastoral parce qu’elle favorise le développement de la plante et multiplie par dix la biomasse », explique Imed Sbissi. De quoi nourrir aussi les dromadaires, sur le dos desquels repose une bonne partie de la nouvelle économie des zones arides.

    « On travaille à l’augmentation des productions de lait et à la production de la viande de chamelon, très recherchée et sans cholestérol, car la matière grasse s’accumule dans la bosse. » Mohamed Hammadi, à la tête d’un cheptel d’une cinquantaine de camélidés en vadrouille au laboratoire d’élevage et de faune sauvage, est intarissable sur les vertus du lait de chamelle, qui se vend cinq fois plus cher que le lait de vache, qui se conserve bien à la chaleur et dont on peut extraire des principes antidiabétiques.

    « On a des recettes ! », sourit Houcine Khatelli qui mise sur le développement régional hissé au rang des priorités depuis la transition politique du pays. Premier employeur de la région, l’IRA devient un pôle d’attraction autour duquel se sont installés des établissements d’enseignement supérieur et un technopôle.

    Multiplier les coopérations scientifiques

    « Le gouvernement tunisien a pris conscience que la recherche est nécessaire pour le développement », fait valoir Abdelghani Chehbouni. Pour l’ancien représentant de l’IRD en Tunisie, le pays a vocation à essaimer sur le continent africain et à multiplier les coopérations scientifiques sur ces questions cruciales de l’adaptation des zones arides aux changements climatiques.

    L’Algérie et le Maroc, les éternels frères ennemis du Maghreb toujours prompts à saborder les projets dès lors qu’ils sont portés par l’un des deux pays, pourraient se retrouver pour coopérer en terrain neutre, sur le sol tunisien.

     

    (1) Programme scientifique de trois ans associant l’IRA aux instituts français de recherche IRD, CNRS et Inra.


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    Corinne Lepage a remis à François Hollande un rapport en vue de la rédaction d’une Déclaration universelle des droits de l’Humanité à l’occasion de la conférence sur le climat organisée à Paris.

     

    Avocate spécialisée dans le droit de l’environnement, l’ancienne ministre de l’écologie de Jacques Chirac propose un texte fixant « six droits et six devoirs ». Cette déclaration n’aura aucune portée juridique contraignante, mais elle pourrait être la première étape vers la reconnaissance par les États d’un droit de l’environnement et des générations futures, explique Corinne Lepage.

    « L’idée est de rédiger un texte acceptable par les 195 états des Nations unis tout en marquant un véritable progrès. Cette déclaration, qui n’est pas une convention, n’aura pas de caractère contraignant pour les États qui l’adopteront.

    C’est donc une première étape, comme l’a été il y a trente ans la Déclaration des droits de l’enfant qui a ensuite donné lieu à la Convention des droits de l’enfant vingt ans plus tard. De même la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 n’est qu’une déclaration mais elle a imprégné notre droit depuis un demi-siècle.

    L’idée n’est pas de lier cette Déclaration universelle avec les négociations de la COP 21, qui sont déjà assez délicates. Elle sera seulement présentée à ce moment afin d’être ensuite discutée et votée en 2016 par l’assemblée générale des Nations Unis. Il ne s’agit pas de remplacer les textes existants mais de bâtir un texte complémentaire fixant des droits et des devoirs non plus individuels mais collectifs. Qui sera titulaires de ces droits  : l’Humanité, c’est-à-dire les générations passées, présentes et futures. Qui est responsables des devoirs : la génération présente. Quelle est son obligation  : assurer la protection des générations passées et futures.

    Cette déclaration propose notamment de créer une interdépendance entre les espèces vivantes, d’assurer leur droit à exister et le droit de l’Humanité de vivre dans un environnement sain et écologiquement soutenable. L’idée est de dire qu’il y a un corpus de droits indispensables pour que l’Humanité s’en sorte.

    Le droit à la survie de l’espèce humaine doit être affirmé car il existe une menace sur ce droit. Nous ne sommes pas allés jusqu’à la reconnaissance d’une personnalité morale pour l’Humanité ou la nature, car cela ne serait pas admis par les États. C’est trop tôt, mais cela viendra, dans 20 ans ou 30 ans. Nous ne proposons pas non plus un tribunal pénal de l’environnement et de la santé, même si j’y suis favorable, car cela serait prématuré.

    Nous sommes conscients que ce n’est qu’un bout du chemin. Si cette convention était adoptée, elle servirait donc d’abord de principe éthique. L’étape suivante sera de voir comment sanctionner les manquements à ces principes, mais ce n’est pas l’étape actuelle. »


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  • Burkhalter lance une commission sur l'eau et la paix

    La tâche principale de la Commission mondiale sur l'eau et la paix, lancée lundi 16 novembre 2015 à Genève, sera d'examiner comment prévenir les conflits liés à l'eau.

    Le conseiller fédéral Didier Burkhalter a lancé lundi à Genève les travaux d'une commission mondiale sur l'eau et la paix. La sécurité de l'approvisionnement en eau est un défi majeur, a affirmé le chef du DFAE .

    A l'ouverture du panel sur l'eau et la paix, le conseiller fédéral Didier Burkhalter a demandé à l'assemblée d'observer une minute de silence en mémoire aux victimes des attentats de Paris, de Beyrouth, de Bagdad, du Sinaï et d'autres régions dans le monde.

    Le chef du Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE) a souhaité faire de Genève «un centre international pour la diplomatie de l'eau». Le mandat de la commission, indépendante, présidée par l'ex-président slovène Danilo Türk, s'étend sur deux ans. Elle publiera ses recommandations finales en 2017.

    «L'eau peut être une source de tension et d'instabilité, en lien avec des risques sécuritaires majeurs. Elle peut être aussi un puissant instrument de coopération», a déclaré Didier Burkhalter.

    Alors que la population de la Terre a quadruplé durant le XXe siècle, les prélèvements d'eau douce ont été multipliés par neuf. Selon l'ONU, la demande globale en eau va augmenter de 55% d'ici 2030. Si la tendance actuelle se confirme, le monde devra faire face à un déficit hydrique global de 40%.

    «Le changement climatique augmente encore le défi de l'approvisionnement en eau (...). Les conflits autour de l'eau sont une réalité dans différentes parties du monde», a souligné le conseiller fédéral.

    Utilisée comme arme de guerre

    «L'eau a été utilisée comme arme de guerre, notamment dans les conflits en Syrie et en Irak. En Syrie, la moitié de la capacité des infrastructures de production d'eau du pays a été perdue en raison de la guerre», a expliqué Didier Burkhalter.

    La commission, composée de quinze personnalités d'origine géographique différente, devra développer «une série de propositions visant à renforcer l'architecture globale afin de prévenir et résoudre les conflits liés à l'eau». Elle devra en particulier identifier des mécanismes économiques et financiers incitatifs.

    Sa tâche sera aussi d'examiner comment prévenir les conflits liés à l'eau, de promouvoir la mise en preuve des conventions globales sur l'eau et de faire la promotion des meilleures pratiques de coopération.

    Parallèlement, une «symphonie de l'eau pour la paix» sera créée progressivement par des musiciens du monde entier. Elle sera achevée lors de la présentation des résultats de la commission. Le contrebassiste suisse Mich Gerber en a composé les premières notes lundi à l'occasion du lancement de la commission.


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  • La réduction de la criminalité environnementale passe par la lutte contre la corruption

    3 novembre 2015 – Deux hauts responsables de l'ONU ont mis en garde les Etats contre la montée de la criminalité environnementale qui, alimentée par la corruption, risque d'entraver les efforts déployés dans le cadre de la mise en œuvre du nouveau programme de développement durable.

    En marge de la 6ème Conférence des États parties à la Convention des Nations Unies contre la corruption qui se déroule à Saint-Pétersbourg, en Russie, jusqu'au 6 novembre, le Directeur exécutif de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Yury Fedotov, et le Secrétaire général de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), John Scanlon, ont dénoncé dans un communiqué de presse conjoint la « corruption qui alimente et se nourrit de la criminalité environnementale contre la faune et la forêt ».

    « Pour que les criminels réussissent, les douaniers doivent être soudoyés, les permis d'exploitation forestière et de chasse doivent être forgés et les braconniers doivent être remis en liberté en raison d'entrave à la justice », ont précisé M. Fedotov et M. Scanlon.

    Les deux hauts responsables ont déploré que la corruption contribue au vol des richesses naturelles des pays, minant ainsi les efforts visant à éradiquer la pauvreté et à atteindre le développement durable.

    « Nous sommes convaincus qu'en nous attaquant à la corruption, nous pouvons porter un coup décisif à toutes les personnes impliquées dans cette criminalité transnationale organisée », ont affirmé M. Fedotov et M. Scanlon.

    Pour se faire, le Directeur exécutif de l'ONUDC et le Secrétaire général de la CITES ont expliqué que la ratification et la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies contre la corruption est d'une importance capitale.

    « Avec 177 Etats parties, nous sommes proches de la ratification universelle, mais nous devons faire davantage pour encourager la mise en œuvre complète de la Convention », ont insisté les haut responsables, précisant que les Etats doivent utiliser pleinement les outils mis à disposition par la Convention pour prévenir la corruption et poursuivre les criminels.

    M. Fedotov et M. Scanlon ont par ailleurs rappelé que les crimes liés aux espèces sauvages et à l'exploitation forestière illégale sont des crimes graves et doivent être traités comme tels par les Etats, qui doivent faire preuve de détermination pour faire tomber les réseaux criminels internationaux à l'origine de ce commerce illégal.


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  • Le cabillaud de la Baltique au menu européen

    Les ministres de la pêche de l’Union européenne ont réduit les quotas de capture du cabillaud (morue) en mer Baltique, mais moins que ne le préconisait la Commission.

    Ce poisson est une espèce fragile dont plusieurs zones de pêche ont connu un effondrement.

    Les ministres de la pêche de l’Union européenne se sont penchés jeudi 22 octobre sur le sort des espèces halieutiques de la mer Baltique. Une réunion organisée à Luxembourg et que le commissaire européen chargé de la pêche, Karmenu Vella, a qualifié de « dure mais finalement productive ». Mais pas autant que la Commission européenne l’aurait désiré.

    « Nous souhaitions une baisse des quotas de pêche au cabillaud de 35 % » en Baltique occidentale, souligne-t-on dans l’entourage du commissaire européen. Les ministres n’ont pas suivi cette recommandation et se sont accordés sur une baisse des quotas de 20 % que ce soit en Baltique occidentale ou en Baltique orientale. Reconnaissant que la morue (1) souffre de surpêche, ils ont décidé d’une fermeture de la pêche pendant 6 semaines, au moment de la période de reproduction, entre la mi-février et la fin mars 2016.

    Études scientifiques et choix politiques

    « C’est un grand classique des décisions sur la pêche, dit Philippe Cury, de l’Institut de recherche sur le développement (IRD). La Commission se base sur des travaux de scientifiques pour préconiser des quotas, et tout cela est repris par les politiques qui, pour des raisons socio-économiques, rendent des décisions bien moins ambitieuses. »

    Or, pour ce chercheur, la morue est un poisson très fragile dont la pêche « mal gérée » peut conduire à une presque disparition de l’espèce. « On l’a vu en mer du Nord, dit-il. Ou encore au Canada en 1992, par exemple, ou l’effondrement a été très brutal au point d’une fermeture complète de la pêche au détriment de l’activité de milliers de pêcheurs. » Et la morue n’y est pratiquement jamais revenue.

    Surpêche et milieu dégradé

    Le cabillaud de la Baltique est-il aussi en danger ? « Le poisson y souffre à la fois d’un milieu dégradé et d’une surpêche, dont sont responsables les nombreux pays riverains », explique Didier Gascuel, directeur du pôle halieutique d’Agrocampus Ouest, à Rennes.

    Dans la Baltique ouest, particulièrement, les stocks ont commencé à s’effondrer à la fin des années 1980 et au début des années 1990. « Il faut dire que l’on pêchait chaque année près de 70 % des poissons présents sur le fond. Une pêche vraiment durable supposerait de ne pas dépasser 23 % », précise Didier Gascuel. En 2014, la pêche représentait encore plus de 50 % des poissons présents dans l’eau.

    En outre, la quasi-disparition des morues permet à leurs proies, notamment les sprats et harengs, de proliférer. Sparts et harengs qui, à leur tour, dévorent les larves de morue, toujours plus rares. Un cercle vicieux que les scientifiques appellent un piège écologique et qui les pousse à réclamer des plans de pêche qui prennent en compte les interactions entre espèces…

    Le gisement de la mer de Barents

    La morue de la Baltique, rappelle Didier Gascuel, compte beaucoup pour l’économie de la pêche locale. Mais peu sur l’économie mondiale de la morue. Si la Commission y autorise quelque 50 000 tonnes de morues pêchées, le « gisement » de la mer de Barents au large de la Norvège, représente des centaines de milliers de tonnes. « Le plus grand stock pour la consommation mondiale », insiste Didier Gascuel.

    Les quotas pour Barents ne devraient être décidés qu’en décembre prochain. « Les discussions sont complexes, rappelle le spécialiste d’Agrocampus car elles concernent autant la Norvège que l’Union européenne. » Des Norvégiens qui ont su, aux dires des observateurs, préserver cette précieuse ressource.

    (1) Pour simplifier : la morue est appelée cabillaud en France lorsque le poisson n’est pas salé. Mais les deux ne font qu’une espèce, son nom scientifique étant d’ailleurs « Gadus morhua »


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  • La réunion de Bonn, qui se tient jusqu’au 23 octobre, sera la dernière avant la tenue de la conférence de Paris sur le climat en décembre.

    L’occasion de faire le point sur un élément clé de la négociation  : les 100 milliards de dollars par an promis par les pays développés

    La conférence Paris Climat (COP21) qui se tiendra en décembre réussira-t-elle à mobiliser les 100 milliards de dollars (88 milliards d’euros) par an promis par les pays du Nord à ceux du Sud d’ici à 2020 ? À quelques semaines de l’ouverture de négociations difficiles sur un nouvel accord mondial pour contenir le réchauffement climatique, l’optimisme paraît en tout cas de rigueur sur cet enjeu financier sous-jacent.

    « Les choses vont dans le bon sens », soulignait récemment le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, qui assurera la présidence de la COP21. « Nous sommes assurés d’atteindre l’objectif », affirmait, plus volontaire encore, Manuel Pulgar-Vidal, ministre péruvien de l’environnement et ancien président de la COP20.

    Mais l’ultime session de négociation onusienne a débuté, lundi 19 octobre à Bonn, dans une ambiance tendue. Le texte de travail simplifié, présenté par les présidents des débats comme base de discussion, a été refusé par le groupe des 77 plus la Chine, qui compte désormais 134 pays émergents et en développement. Ces derniers regrettent notamment que les propositions en matière de financement soient insuffisantes.

    A la moitié du chemin

    La réunion « finance climat » du 9 octobre, à Lima (Pérou), avait été l’occasion de faire les comptes et, bonne surprise, l’étude présentée par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) montre que l’état des lieux des engagements déjà pris est encourageant.

    Le rapport précise que les financements publics et privés mobilisés par les pays développés à l’appui d’actions climatiques dans les pays en développement ont atteint 45,5 milliards d’euros en 2013 et 54 milliards en 2014. Et Angel Gurria, secrétaire général de l’OCDE en conclusion : « Nous avons fait la moitié du chemin, mais il reste clairement des progrès à accomplir. »

    Dans la foulée, les institutions multilatérales ont donc été invitées à mettre la main au portefeuille. Ce qu’elles ont fait : 15 milliards de dollars supplémentaires par an ont été promis par les banques de développement.

    Les pollueurs seront les payeurs

    À cela, il faut ajouter les 10 milliards de dollars espérés pour le Fonds vert – qui dépend des Nations unies – ainsi que les contributions publiques annoncées par plusieurs pays, dont la France qui s’est engagée à rajouter 2 milliards d’euros au pot commun d’ici à 2020 en plus des trois milliards qu’elle verse déjà.

    Si les promesses sont tenues, l’objectif de 100 milliards devrait donc, enfin, être à portée de main. Enfin, car l’idée d’instaurer une solidarité financière entre le Nord et le Sud pour mieux lutter contre le réchauffement ne date pas d’hier.

    « Elle émerge dès la signature, en 1992, de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, traité qui introduit le principe d’une responsabilité commune et différenciée des États », rappelle Étienne Espagne, économiste au Cepii. « En clair, si le climat est l’affaire de tous, les pays développés – les plus pollueurs – reconnaissent que leur responsabilité particulière doit se traduire en compensations financières pour les pays en développement », poursuit-il.

    Un fonds vert pour amorcer la pompe

    Il faut pourtant attendre la conférence de Copenhague, en 2009, pour que les chefs d’État s’engagent à mobiliser 100 milliards de dollars par an de financement climat à l’horizon 2020. Décision actée, l’année suivante, à la conférence de Cancun qui voit la création du Fonds vert, instrument financier devant aider à amorcer la pompe.

    « L’objectif poursuivi est clair : faire en sorte que les pays du Sud se dotent de politiques climatiques ambitieuses », souligne Pierre Forestier, responsable de la division climat à l’Agence française de développement (AFD). Comment ? « En soutenant les programmes qui leur permettent de se développer tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre (GES). Ou en appuyant les projets qui permettent aux pays les plus pauvres de s’adapter aux conséquences prévisibles du changement climatique ».

    Le défi d’un changement complet de modèle

    On comprend, dès lors, que la mobilisation effective de ces 100 milliards de dollars est un élément essentiel pour bâtir la confiance nécessaire pour un accord à Paris, où pour la première fois, les pays en développement doivent prendre des engagements pour lutter contre le changement climatique. « Plus qu’un symbole, c’est la condition sine qua non pour qu’ils se sentent soutenus et puissent respecter leurs engagements », avertit Pierre ­Forestier.

    « Une condition nécessaire, mais pas suffisante », ajoute Étienne Espagne. « Car 100 milliards de dollars par an ne suffiront pas à sauver le climat et la planète. Pour être relevé, ce défi suppose un changement complet de notre modèle vers une économie bas carbone. Une transition impossible à réaliser sans une mobilisation massive de l’investissement privé ». Une étude de la Banque mondiale a chiffré l’addition à quelque 4 mille milliards de dollars…


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  • Shell annonce l'arrêt de ses forages en Alaska

    Après des tests décevants, le groupe pétrolier a décidé d'arrêter ses forages, très controversés aux USA, les résultats n'étant pas assez concluants.

    Royal Dutch Shell  a annoncé lundi 28 septembre 2015 l'arrêt de ses forages controversés au large de l'Alaska, après une première série d'explorations jugée décevante par le géant pétrolier anglo-néerlandais.

    Le président américain Barack Obama avait provoqué la colère des écologistes en autorisant en mai Shell à forer sous la mer des Tchouktches dans l'Arctique. Mais après moins de deux mois de forage, Shell a estimé que le résultat de l'exploration n'était pas assez concluant pour pousser davantage les recherches.

    La major pétrolière a expliqué avoir creusé «jusqu'à une profondeur de 6800 pieds» (environ 2070 mètres) son puits «Burger J», situé à environ 240 km au large de la petite ville de Barrow en Alaska (extrême nord-ouest des États-Unis).

    Moitié du golfe du Mexique

    «Shell continue de reconnaître un potentiel d'exploration important dans ce bassin» pétrolifère d'une taille équivalente à la moitié de celui du Golfe du Mexique (sud-est des États-Unis), «et cette zone devrait à terme revêtir une importance stratégique pour l'Alaska et les États-Unis», a déclaré le groupe dans un communiqué. «Toutefois, le résultat de l'exploration est clairement décevant pour cette partie du bassin», a-t-il ajouté.

    Le groupe va donc «cesser toute nouvelle exploration au large de l'Alaska dans l'avenir immédiat». «Cette décision reflète à la fois le résultat du puits Burger J, les coûts élevés associés au projet et l'environnement de régulation difficile et imprévisible au niveau fédéral pour le large de l'Alaska.»

    Feu vert d'Obama

    Shell avait débuté fin juillet ses opérations de forage dans cette zone, après avoir reçu le feu vert du président Obama, ce qui avait provoqué la colère d'organisations écologistes, Greenpeace dénonçant d'«immenses risques pour les populations de l'Arctique, la faune et notre climat».

    Le président américain avait défendu cette décision fin août avant un voyage dans la région, expliquant que l'économie américaine devait «encore s'appuyer sur le pétrole et le gaz», tout en promettant des «règles les plus exigeantes possibles» pour éviter toute pollution, cinq ans après une marée noire catastrophique dans le Golfe du Mexique.

    Shell a précisé qu'elle enregistrerait «des charges financières» liées à ce retrait, qui seront détaillées lors de la présentation de ses résultats financiers le 29 octobre. La compagnie a simplement souligné que son activité en Alaska pesait quelque 3 milliards de dollars dans son bilan et qu'elle devrait payer environ 1,1 milliard de dollars aux sous-traitants en vertu d'engagements préalables.


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  • UNESCO : neuf nouveaux sites ajoutés au réseau mondial des Géoparcs

    21 septembre 2015 – Neuf nouveaux sites ont été ajoutés au Réseau mondial des Géoparcs au cours de la 4e Conférence internationale sur les Géoparcs d'Asie-Pacifique, qui s'est tenue dans le Géoparc mondial de San'in Kaigan, au Japon du 16 au 20 septembre, a indiqué lundi l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), qui soutient ce réseau mondial.

    Les Géoparcs mondiaux sont des territoires qui, par le biais d'initiatives communautaires, mettent en valeur leur diversité géologique afin de promouvoir le développement durable régional. Ils sensibilisent aux risques géologiques et, dans de nombreux cas, aident les communautés locales à élaborer des stratégies d'atténuation des effets des catastrophes. Ils célèbrent les 4,6 milliards d'années d'histoire de notre Terre ainsi que la diversité géologique qui a façonné chacune des facettes de notre vie et de nos sociétés.

    Le Réseau compte désormais 120 membres répartis dans 33 pays. Les nouveaux sites sont les suivants :

    Dunhuang (Chine)

    Situé à l'est de la plaque du Tarim, dans la région la plus occidentale de la Chine, le Géoparc mondial de Dunhuang est riche d'un patrimoine géologique d'une grande valeur scientifique, dont l'intérêt est aussi éducatif et touristique. Le site comprend les yardangs, des crêtes rocheuses créées par l'érosion éolienne, représentatifs des modelés typiques de cette région extrêmement aride de la Chine. Il englobe également les grottes de Mogao, inscrites sur la Liste du patrimoine mondial, qui furent creusées dans les strates du Quaternaire (il y a entre -2,6 millions et -1,5 millions d'années). Ces grottes, célèbres pour leurs statues et leurs peintures murales, qui reflètent un millénaire d'art bouddhique, incarnent parfaitement la combinaison entre patrimoine géologique et culture.

    Grottes de Zhijindong (Chine)

    Le Géoparc mondial de Zhijindong est situé dans la partie ouest du plateau de Guizhou, au sud de la Chine. Il est composé de trois types de paysages géologiques : les grottes de Zhijindong, la rivière Qijiehe et le lac de Dongfenghu. Le site possède de nombreux modelés karstiques d'une grande beauté, de différents types et de formes variées. On y trouve notamment des grottes, des ponts naturels et des gouffres.

    Troodos (Chypre)

    Le Géoparc mondial de Troodos est situé dans la partie centrale de l'île et englobe son point culminant, le mont Olympe. Troodos est connu par les spécialistes des géosciences pour sa séquence stratigraphique complète et ses roches plutoniques, intrusives, volcaniques et ses dépôts chimiques bien conservés. Formé il y a 92 millions d'années dans l'océan Néothétys par l'expansion des fonds océaniques au-dessus d'une zone de subduction, il a été soulevé et placé dans une structure en dôme par la collision des plaques eurasienne et africaine. La mine d'amiante, les galeries minières de chromite, les anciens terrils de cuivre ou encore les vallées des grabens –fossé tectonique d'effondrement- témoignent de l'importante diversité géologique du site. Cette richesse géologique a contribué au développement des théories de la tectonique des plaques et de l'expansion des fonds océaniques telles que nous les connaissons aujourd'hui.

    Lanzarote et les îles de Chinijo (Espagne)

    Ce Géoparc mondial comprend la totalité de l'île de Lanzarote, les îlots de La Graciosa, Montaña Clara, Roque del Este, Roque del Oeste et Alegranza, connus sous le nom d'« îles de Chinijo », ainsi que la plateforme d'abrasion qui entoure ces îles. Le territoire s'étend sur 2 500 km2, dont 866 km2 de terres. Les îles de Lanzarote et Chinijo sont formées presque entièrement de matériaux basaltiques. Au cours de l'éruption volcanique de Timanfaya (1730-1736), l'association de nombreuses structures volcaniques le long d'une fissure très longue a provoqué la création des plus grands champs de lave du monde.

    Sitia (Grèce)

    Le Géoparc mondial de Sitia se situe à l'extrémité orientale de la Crète, dans la municipalité de Sitia. On y trouve de nombreux fossiles de mammifères pléistocènes (dernière époque du Quaternaire, de -2,58 millions d'années à -11 700 ans). La découverte de trois fossiles de Deinotherium giganteum (parent préhistorique des éléphants actuels), les vastes réseaux de grottes, ainsi que les paléo-rivages de la région de Zakros sont uniques en Crète. Les structures karstiques qui abondent dans les environnements calcaires forment les caractéristiques profondes de la région. Plus de 170 grottes et de nombreuses gorges ont été recensées sur le site.

    Gunung Sewu (Indonésie)

    Le Géoparc mondial de Gunung Sewu est une zone montagneuse de calcaire marquée par des cônes karstiques qui s'étendent sur Yogyakarta, Java central et Java oriental. Les reliefs karstiques se sont formés par dissolution, lorsque le calcaire a émergé des fonds marins il y a 1,8 million d'années environ. Ce soulèvement est à l'origine de terrasses côtières et de l'affleurement de grès. Les premiers signes de présence humaine remontent à -180 000 ans, comme l'indiquent des traces de peuplements retrouvées sur les rives ainsi que dans des grottes et cavernes calcaires. Les terrasses de pierre qui entourent presque toutes les collines témoignent du savoir local transmis de génération en génération pour préserver la couche de sol relativement mince à des fins agricoles.

    Reykjanes (Islande)

    Le Géoparc mondial de Reykjanes est situé dans le sud-ouest de l'Islande, à proximité de la capital Reykjavik. La crête de Reykjanes fait partie de la dorsale médio-atlantique qui marque la limite entre les plaques eurasienne et nord-américaine. Le site est caractérisé par de nombreuses coulées de lave, des boucliers de lave, des cratères alignés, des champs géothermiques ainsi que des failles et des fissures. Krýsuvík est réputé pour ses cratères causés par l'interaction entre la vapeur géothermique et le magma. Une partie des coulées de lave s'est transformée en sédiments. Les cinq villes et colonies établies sur le site témoignent de l'histoire millénaire de l'habitat et de l'activité humaine.

    Pollino (Italie)

    Le Géoparc mondial de Pollino est situé en Italie du sud. La zone de la chaîne du Pollino a toujours été d'un grand intérêt géologique. Elle constitue l'une des clés de compréhension des relations structurelles entre l'arc péloritano-calabrien et les Apennins du sud car elle connecte le soubassement sédimentaire des Apennins calcaires et la géologie cristalline de l'arc Calabrien. La région est formée de plusieurs massifs montagneux, entre la mer ionienne et tyrrhénienne, qui s'élèvent jusqu'aux plus hauts sommets des Apennins du sud : le massif de Pollino, les montagnes d'Orsomarso et le Mont Alpi. Le massif de Pollino est constitué de cinq sommets d'altitudes supérieures à 2 000 m. Depuis le sommet de la Serra Dolcedorme (2267 mètres), on peut voir les trois mers, ionienne, tyrrhénienne et adriatique.

    Mont Apoi (Japon)

    Le mont Apoi atteint une altitude de 810 mètres et se situe sur Hokkaido, l'île la plus au nord des îles de l'archipel japonais. Le nom Apoi dérive du langage aïnou, le peuple autochtone d'Hokkaido. La principale caractéristique de ce Géoparc mondial est la présence de péridotites (roche magmatique) provenant du manteau terrestre. Les péridotites pures que l'on trouve sur la montagne et alentour contiennent de précieuses informations sur le manteau terrestre, leur conférant un intérêt scientifique majeur. Ce Géoparc mondial fournit des informations géologiques sur la collision des plaques, les masses rocheuses formées par le magma refroidi et solidifié, et les roches provenant de lointaines mers du sud.


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  • Transformer une plante en énergie

    Le typha, une plante ressemblant au roseau, envahit les rives du fleuve Sénégal. Il peut être transformé en charbon de bois.

    Le roseau typha a envahi 150 km du delta du fleuve Sénégal, côté mauritanien. Cette plante a proliféré à la suite de la construction du barrage de Diama en 1986. Cela n’a pas été sans inconvénients majeurs pour la population nombreuse sur les rives du fleuve. Le typha envahit des terres arables.

    Des coopératives de femmes

    En 2011, l’ONG Gret, regroupant des professionnels du développement solidaire, met en place, avec l’institut de recherche Iset de Rosso, en Mauritanie, et le parc national du Diawling un projet de valorisation du typha en charbon.

    Les ménages mauritaniens urbains les plus pauvres consomment du charbon de bois en grande quantité pour la cuisine, ce qui contribue à la déforestation. Une première unité de production naît en 2013 et des coopératives de femmes prennent en charge la transformation du roseau typha et la commercialisation du charbon obtenu.

    Un combustible moins nocif que le charbon de bois

    Quatre ans après le début du projet, les résultats sont encourageants. Couper la plante permet d’avoir un retour de la biodiversité sur les rives du fleuve, et de la pêche au bout de six mois. Les huit unités de production artisanale de charbon de typha qui ont été créées apportent des revenus complémentaires à plus de 500 personnes, dont 85 % de femmes.

    Les besoins énergétiques des populations le long du fleuve sont couverts à un prix plus abordable que le charbon de bois. Enfin, le combustible obtenu est de meilleure qualité et produit moins de fumée.

    Lutter contre la déforestation

    Olivier Bruyeron du Gret témoigne, « ce projet illustre bien la pertinence de l’approche “coalition d’acteurs” appuyée par des subventions publiques, pour la recherche de solutions innovantes de développement ».

     

    Le charbon de typha offre une alternative à la déforestation, responsable dans le monde de 10 % des émissions de gaz à effet de serre. Le Gret vient de remporter pour ce projet le prix Convergences.

    Depuis cinq ans, la plate-forme Convergences récompense un projet « à fort impact social ou environnemental porté par une entité solidaire en partenariat avec des acteurs publics et/ou privés et présentant un fort degré d’innovation ».


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