• Nouveau revers pour le Japon dans la chasse à la baleine

    Le programme du Japon afin de poursuivre en Antarctique la chasse à la baleine pour des raisons scientifiques a été mis en cause ce lundi 13 avril 2015 par un panel d'experts.

    La Commission internationale baleinière (CIB) demande plus d'informations à Tokyo. Cette prise de position représente un nouveau revers pour le Japon, dont le programme de recherche avait déjà été contesté l'année dernière par la Cour internationale de justice (CIJ), saisie par l'Australie.

     
     

    Les experts estiment que le Japon doit fournir plus d'analyses et plus d'arguments pour justifier son programme de chasse à la baleine pour des raisons scientifiques.

    333 baleines au lieu de 900

    Tokyo a soumis l'objectif de 333 baleines de Minke pour ses chasses futures en Antarctique, loin des 900 d'un précédent programme. Le Japon estime que la population mondiale des baleines, particulièrement les baleines de Minke, est assez important pour supporter cet objectif. Le Japon affirme entre autres que son programme permettra une meilleure compréhension des écosystèmes marins de l'Antarctique.

    La CIJ a déjà estimé en mars 2014 que le Japon avait une interprétation abusive d'une exemption scientifique prévue par le moratoire de 1986 sur la chasse à la baleine. La CIJ avait conclu que le Japon poursuivait des objectifs commerciaux sous des prétextes scientifiques.

    Un programme «raisonnable»?

    Après ce verdict, le Japon avait dû renoncer pour la saison 2014-2015 à prendre la mer, avec harpons, en Antarctique. En réponse aux experts, le Japon s'est engagé à fournir davantage d'informations pour montrer que son programme est raisonnable. Certaines informations comme l'âge des baleines ne peuvent être disponibles qu'après leur capture, fait valoir l'archipel.

    Le Japon a tué 251 baleines de Minke en Antarctique pendant la saison 2013-14, bien loin de ses objectifs de départ en raison des actions d'une ONG pro-environnement, Sea Shepherd. La Norvège est, avec l'Islande, le seul pays au monde à autoriser la chasse à la baleine, harponnant plusieurs centaines de cétacés chaque année.

     


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  • Doha : l'ONU souligne la gravité de la criminalité liée aux espèces sauvages qui génère d'énormes profits

    13 avril 2015 – Alors que la criminalité liée aux espèces sauvages est une industrie en croissance rapide, générant d'énormes profits pour les réseaux criminels, des responsables de haut niveau des Nations Unies ont souligné lundi à Doha, au Qatar, la gravité de ce fléau qui alimente la violence, corrompt les chaînes d'approvisionnement et fragilise l'état de droit.

    « La criminalité liée à la faune et à la flore sauvages a des implications très importantes. Elle a le potentiel non seulement de ravager l'environnement mais aussi de saper le bien-être social, politique et économique des sociétés, tout en générant des milliards de dollars pour des gangs criminels et en soutenant leurs activités illicites », a déclaré le Président de l'Assemblée générale des Nations Unies, Sam Kutesa, lors d'une réunion de haut niveau dans le cadre du 13ème Congrès des Nations Unies contre le crime, qui a ouvert dimanche.

    La criminalité liée aux espèces sauvages comprend la prise, le commerce, l'importation, l'exportation, le traitement, la possession, l'obtention et la consommation de la flore et de la faune (animaux, oiseaux, poissons, plantes et arbres) en violation du droit national et international.

    L'impact de cette criminalité est mondial, mais il est particulièrement aigu dans les pays en développement où des gouvernements manquant de ressources n'ont souvent pas la capacité de réglementer l'exploitation de leurs ressources naturelles.

    En 2013, quelque 20.000 éléphants d'Afrique ont été abattus. La même année, plus de 1.000 rhinocéros ont été tués sur le continent.

    La valeur totale du commerce illégal de produits à base de bois, généralement en provenance de l'Asie orientale et du Pacifique, représente environ 17 milliards de dollars.

    « Pour la première fois, nous avons l'occasion d'attirer l'attention de ce Congrès sur la nécessité de traiter la criminalité liée aux espèces sauvages comme un crime grave », a déclaré le Secrétaire général de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), John Scanlon.

    « C'est parce que l'ampleur et la nature du commerce illégal d'espèces sauvages ont changé au cours des dernières années que la riposte mondiale doit aussi changer. Il y a une riposte, mais il faut clairement faire plus », a-t-il ajouté.

    Selon M. Scanlon, le commerce illégal des espèces sauvages n'est pas du braconnage local de subsistance. « Aujourd'hui, nous sommes confrontés à des gangs criminels organisés transnationaux et dans certains cas à des milices rebelles et à des éléments incontrôlés de l'armée. Ils sont à l'origine d'un braconnage et d'un commerce illicite d'ampleur industriel pour des marchés à l'étranger. Cela a changé la dynamique de la lutte contre cette activité criminelle destructrice, en particulier en ce qui concerne certains animaux, tel que l'éléphant d'Afrique, et la flore de grande valeur, tel que le bois de rose. Mais elle menace aussi de nombreuses espèces moins connues, comme le pangolin », a-t-il ajouté.

    Le Directeur exécutif de l'Organisation des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Yury Fedotov, a regretté que « l'insuffisance des cadres législatifs reste beaucoup trop courante ».

    Selon lui, présenter des affaires criminelles liées aux espèces sauvages devant les tribunaux est un défi, et ce travail difficile est trop facilement défait lorsque les dossiers sont mal préparés et les enquêtes faibles. « Même quand les trafiquants sont poursuivis avec succès, les peines infligées sont souvent inadéquates - de petites amendes, une peine de prison de quelques mois ou une peine de prison avec sursis », a-t-il souligné.

    Tous les pays « doivent traiter la criminalité liée à la faune et à la flore sauvages comme une infraction pénale grave », a-t-il ajouté. « En garantissant une peine de quatre ans ou une peine plus grave, nous pouvons faire en sorte que les sanctions soient proportionnées et puissent avoir un effet dissuasif ».

    Il a estimé qu'il fallait appliquer les techniques connues pour leur efficacité dans la lutte contre les réseaux du crime organisé en général : partager le renseignement et mener des opérations d'infiltration, s'intéresser aux risques de corruption, remonter les circuits d'argent et traquer les marchandises illégales jusqu'à leur destination.

    « Enfin, nous devons faire du développement de moyens de subsistance alternatifs une priorité, afin de soutenir les communautés dans certains pays les plus touchés par ce crime. En bref, il faut une approche équilibrée, luttant contre l'offre et la demande, dans un esprit de responsabilité partagée », a-t-il ajouté.


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  • L'ONU appelle à une action urgente contre l'épuisement irréversible des ressources en eaux souterraines

    10 avril 2015 – L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), la Banque mondiale, le Fonds pour l'environnement mondial (FEM) et l'Association internationale des hydrogéologues ont appelé vendredi la communauté internationale à agir d'urgence pour empêcher la dégradation et l'épuisement des ressources en eaux souterraines.

    En prévision du 7ème Forum mondial de l'eau (World Water Forum), qui se tiendra du 12 au 17 avril 2015 en Corée du Sud, ces cinq organisations ont proposé aux gouvernements un ensemble de principes permettant une meilleure gestion des eaux souterraines. Vision 2030 et le Cadre d'action mondial, qui seront lancés lors du Forum, constituent un appel pressant pour une action collective et responsable de la part des gouvernements et de la communauté internationale en vue de garantir l'utilisation durable des eaux souterraines.

    « Pendant longtemps, la gouvernance des eaux souterraines a été négligée par les politiques, ce qui a entraîné la dégradation et l'épuisement progressif de cette ressource essentielle », a regretté la FAO dans un communiqué de presse, soulignant qu'au plan mondial, les prélèvements d'eau souterraine ont triplé au cours du dernier demi-siècle et plus d'un quart des prélèvements actuels ne sont pas durables.

    Selon l'agence onusienne, la pollution des eaux souterraines se généralise et menace à la fois l'homme et l'environnement. La plupart des aquifères urbains connaissent des problèmes d'assainissement alors que les aquifères côtiers sont exposés aux intrusions d'eau salée. La pollution industrielle, les pesticides et les engrais s'infiltrent dans les nappes phréatiques et les réservoirs.

    « Certaines zones, en particulier celles à faible pluviométrie, sont à risque plus que d'autres », a expliqué la FAO, ajoutant que l'intensité des retraits est plus élevée dans de grandes parties de la Chine, de l'Inde, du Pakistan, du Bangladesh, de l'Iran, des Etats-Unis, du Mexique et de l'Europe. Cela pourrait, selon l'agence, entraîner à terme la perte des réserves d'eau douce à un moment où le stockage des eaux souterraines est essentiel pour assurer la sécurité de l'eau et l'adaptation au changement climatique.

    « Depuis la nuit des temps, l'homme a puisé l'eau du sol. Mais nous sommes passés du village aménagé autour d'un puits à des villes entières et à des industries érigées autour de nappes d'eaux souterraines », a quant à lui déclaré le Directeur des ressources en eau au sein du Groupe de la Banque mondiale, Junaid Ahmad. « Nous avons appris à creuser toujours plus profond, à pomper de plus en plus fort et à transformer les déserts en corbeilles à pain. Mais nous n'avons pas été capables d'augmenter la vitesse à laquelle nos eaux souterraines se reconstituent, et nous ne devrions pas être surpris quand nos puits seront à sec. Autant que ce que nous avions investi dans les pompes et les cultures, nous devons à présent investir dans la gouvernance des eaux souterraines ».

    En outre, l'eau souterraine est indispensable à la réduction de la pauvreté et au partage de la prospérité, a expliqué la responsable du FEM, Naoko Ishii.

    « Nous ne pouvons plus tenir pour acquise cette source invisible mais vitale; une action urgente est nécessaire pour assurer sa disponibilité à long terme. Nous avons hâte de collaborer avec les organismes partenaires et les pays pour assurer la disponibilité de l'eau pour la consommation, les villes, l'énergie et les utilisations industrielles des générations futures », a-t-elle dit.

    « L'action collective et coordonnée s'impose d'urgence pour protéger et prolonger l'intégrité de nos aquifères», a soutenu le Directeur de la Division des terres et des eaux de la FAO, Moujahed Achouri. « Le coût de l'inaction serait exorbitant. Vision 2030 et le Cadre d'action mondial constituent un appel urgent aux décideurs afin qu'ils agissent immédiatement en prenant les bonnes décisions politiques pour atteindre des objectifs communs de développement économique et social à l'échelle mondiale ».

    De son côté, la Directrice générale de l'UNESCO, Mme Irina Bokova, a affirmé que pour que la gouvernance des eaux souterraines devienne réalité, il convient de favoriser la coopération entre les pays, en particulier sur les aquifères transfrontières. « L'eau influe directement sur notre avenir; nous devons travailler de concert pour gérer plus durablement cette précieuse ressource », a dit Mme Bokova.


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  • Chrétiens et écologie, un principe de limitation

    L’Écriture invite à renouer une relation plus harmonieuse avec la nature, plus conforme au projet divin de Création.

    « Écoutez la parole du Seigneur, fils d’Israël, car le Seigneur est en procès avec les habitants du pays : il n’y a, dans le pays, ni vérité ni fidélité, ni connaissance de Dieu, mais parjure et mensonge, assassinat et vol ; on commet l’adultère, on se déchire : le sang appelle le sang. C’est pourquoi le pays est en deuil, tous ses habitants dépérissent, ainsi que les bêtes sauvages et les oiseaux du ciel ; même les poissons de la mer disparaissent »,proclame le prophète Osée (4, 1-3). Et bien d’autres passages similaires dans l’Ancien Testament expriment la solidarité foncière du cosmos avec l’humanité. Quand l’homme s’éloigne de Dieu, il en vient à malmener ses semblables jusqu’à lui donner la mort, ce qui n’est pas sans conséquence : la terre abreuvée de sang ne produit plus, ce qui entraîne la mort de ses habitants, y compris les animaux. Le cosmos semble emporté dans un processus de « décréation »…

    Ce qu’exprime la Bible dans son langage propre ne peut pas être simplement considéré comme le reflet d’une conception mythique globalisante révolue. C’est en premier lieu le recueil d’expériences historiques concrètes. Et celles-ci n’appartiennent pas qu’au passé. Aucun conflit violent ne laisse indemne l’environnement. Dans la quête du profit à tout prix, l’exploitation des plus pauvres et des ressources naturelles vont généralement de pair…

    En dénonçant des comportements mortifères pour l’homme et son environnement, l’Écriture invite à renouer une relation plus harmonieuse avec la nature, plus conforme au projet divin de création tel qu’il est relaté dans les deux récits de création contenus dans le Livre de la Genèse. « Le premier récit accrédite la beauté et la bonté de toute la création : ”Et Dieu vit que cela était bon” (Gn 1, 10). Le second met en lumière la confiance faite à l’homme pour la garder (Gn 2, 16). Ces textes montrent, chacun à leur manière, que Dieu est engagé dans cette aventure en son principe et sa finalité. Les deux textes conduisent à une confession de foi »,explique un document publié en 2008 par la Conférence des évêques de France (1).

    Cette confession de foi dans le Dieu Créateur fournit un premier fondement à la responsabilité de l’homme à l’égard de la Création qui lui est confiée et dont il fait partie tout en se voyant reconnaître un statut particulier au sein de la nature, lui qui est créé « à l’image et à la ressemblance de Dieu » (Gn 1, 26). « La création de l’humanité à l’image de Dieu induit une relation particulière aux autres créatures, que le récit biblique exprime par deux verbes “soumettre et dominer” (…). Une vision hiérarchique est induite par-là indiquant que l’homme n’est pas soumis aux autres composantes du monde »,relève François Euvé (2). Mais cette domination sur les autres créatures, explique encore le jésuite, « est un mandat ambigu si elle ne s’accompagne pas d’une limite qui empêche la dévoration ». Or c’est précisément cette limite que le texte institue en indiquant que les hommes auront pour nourriture les plantes portant semence et les arbres ayant des fruits portant semence (Gn 1, 29), tandis que les autres animaux mangeront « toute la verdure des plantes » (Gn 1, 30).

    Cette limitation, François Euvé la voit encore inscrite dans l’institution du sabbat. Venant plus tard dans le texte biblique, elle est bien référée à la création du monde (Ex 20, 21), au moment où Dieu met un terme à son activité créatrice. « Cette limite n’est pas arbitraire, explique le théologien, elle a un sens, celui de ne pas occuper tout l’espace et de donner ainsi place à l’autre. » Et c’est selon le modèle divin que l’humanité est invitée à son tour à mettre en œuvre ce principe de limitation, pour que personne ne soit privé des biens que Dieu donne.

    (1) CEF – Conseil pour les questions familiales et sociales, La Création au risque de l’environnement, Bayard/Cerf/ Fleurus-Mame, 2008, p. 21.

    (2) « Principes d’une écologie chrétienne », Études, avril 2012, n° 4164, p. 499.


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  • Les députés ont rejeté lundi 16 mars 2015 la pénalisation des actes de cruauté envers les animaux sauvages.

    Le 3 février 2014, un jeune Marseillais a été condamné à un an de prison ferme pour avoir jeté un chat contre un mur à plusieurs reprises, s’être filmé et avoir diffusé la vidéo sur Internet. S’il avait procédé de même avec un renard, aucune sanction n’aurait pu lui être imposée.

    Un besoin de cohérence

    C’est donc au nom de la cohérence que les députés Geneviève Gaillard (PS) et Laurence Abeille (EELV) avaient souhaité étendre aux animaux sauvages la répression pénale en cas d’acte de cruauté, de sévices graves ou de nature sexuelle qui n’existe aujourd’hui que pour les animaux domestiques ou tenus en captivité (comme par exemple les animaux de cirque). Leur amendement avait été adopté par la commission du Développement durable de l’assemblée nationale, à l’occasion de l’examen du projet de loi sur la biodiversité.

    Pas de majorité en séance publique

    Mais la disposition – qui n’avait pas reçu l’aval de la ministre de l’écologie Ségolène Royal – a été rejetée en séance publique par une majorité de députés lors de la première lecture du texte à l’assemblée nationale, lundi 16 mars.

    La ministre de l’écologie a considéré que la question de la souffrance animale n’avait pas sa place dans un texte sur la biodiversité et a appelé les parlementaires socialistes à déposer une proposition de loi sur cette « question importante ». Par ailleurs, la ministre a rappelé que des lois et règlements existants prohibaient déjà certains instruments de chasse (par exemple les nasses, lacets, piège…)

    La chasse et la pêche menacées

    Enfin, la ministre et la majorité des députés ont considéré qu’un tel amendement ouvrait la voie à une série de contentieux qui « pourraient remettre en cause les activités de chasse, de pêche ou de recherche scientifique ».

    « Cet amendement n’avait pas du tout pour but de remettre en cause la chasse », s’est défendue Laurence Abeille. Non plus que d’interdire la corrida ou les combats de coqs, qui mettent en jeu des animaux domestiques et qui restent pourtant autorisés.

    Comment définir l’animal sauvage ?

    Une majorité de députés s’étaient néanmoins inquiétés de la portée du texte, faute d’une définition précise de « l’animal sauvage » (« Une mouche est-elle un animal sauvage ? », a ironisé le député UMP Philippe Meunier) et de l’acte de cruauté (« Pêcher une truite avec un triple hameçon, est-ce un acte de cruauté ? », s’est interrogé le député André Chassaigne (communiste).

    Pas de statut pour l’animal sauvage

    Pour les mêmes raisons, les députés ont rejeté l’amendement, adopté lui aussi en commission, qui visait à définir dans le code de l’environnement l’animal sauvage comme « un être vivant doué de sensibilité », au même titre que les animaux domestiques. « Cela a été reconnu pour les animaux domestiques ou tenus en captivité dès 1976 et n’a jamais empêché personne de manger de la viande, a plaidé Geneviève Gaillard. Notre amendement vise juste à montrer que nous sommes un pays évolué qui reconnaît un statut à l’animal sauvage ».


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  • Les taux de braconnage des éléphants sont restés pratiquement inchangés en 2014, selon CITES

    Les taux de braconnage des éléphants sont restés pratiquement inchangés en 2014, selon CITES

    23 mars 2015 – Le niveau global du braconnage des éléphants demeure pratiquement inchangé en 2014 par rapport à l'année précédente, selon les derniers chiffres publiés par le Programme CITES sur le suivi de l'abattage illégal des éléphants.

    Toutefois, les taux de braconnage dépassent encore les taux de croissance naturelle des populations d'éléphants, ce qui signifie qu'une baisse continue du nombre d'éléphants est probable, précise la CITES dans un communiqué de presse.

    Ces chiffres ont été présentés lundi lors du Sommet sur l'éléphant d'Afrique à Kasane (Botswana). Le secrétariat de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) est administré par le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) à Genève.

    « La survie des populations d'éléphants d'Afrique continue à être directement menacée, en raison des hauts niveaux de braconnage pour leur ivoire, notamment en Afrique centrale et en Afrique de l'Ouest où la situation semble s'être détériorée. Nous constatons toutefois certains progrès encourageants dans certaines régions d'Afrique de l'Est où les tendances générales du braconnage ont diminué, ce qui nous montre à tous ce qu'un effort soutenu et collectif peut rendre possible », a déclaré John E. Scanlon, Secrétaire général de la CITES.

    La CITES a identifié les 22 pays les plus fortement impliqués dans le commerce illégal de l'ivoire. Ils sont classés en tant que pays de « préoccupation principale » (huit pays), pays de « préoccupation secondaire » (huit pays) et pays « méritant d'être suivis » (six pays). Le Comité permanent de la CITES a invité 19 d'entre eux à élaborer et mettre en œuvre des plans d'action nationaux pour l'ivoire (PANI).

    Le Comité permanent de la CITES a recommandé la semaine dernière à toutes les parties de suspendre le commerce des espèces CITES avec la République démocratique du Congo, la République démocratique populaire lao et le Nigéria, ces pays n'ayant pas soumis leur plan d'action national pour l'ivoire au Secrétariat de la CITES dans le délai indiqué par le Comité permanent.

    « L'élan généré ces dernières années se traduit par des efforts plus approfondis et plus intenses pour lutter en première ligne contre cette criminalité, là où cela est le plus nécessaire - grâce aux services de police et de douane, depuis le terrain jusqu'aux marchés illicites - et le renforcement de cet effort en première ligne nous donne à croire que si nous persistons et intensifions encore cette volonté collective, nous allons inverser les tendances du braconnage dévastateur observées au cours de la dernière décennie », a ajouté M. Scanlon.

    Des sites tels que Bangassou (République centrafricaine), Garamba (République démocratique du Congo), Niassa (Mozambique), Pendjari (Bénin) et Selous-Mikumi (République-Unie de Tanzanie) restent particulièrement préoccupants. D'autre part, d'importantes baisses des niveaux de braconnage ont été signalées à Caprivi (Namibie), Chewore (Zimbabwe), Meru, Samburu et Laikipia (Kenya), Ruaha-Rungwa (République-Unie de Tanzanie), et South Luangwa (Zambie).

    Les plans d'action nationaux pour l'ivoire (PANI) constituent l'outil utilisé par la CITES dans 19 de ces 22 pays pour renforcer le contrôle du commerce et des marchés de l'ivoire, et aider à lutter contre le commerce illégal de l'ivoire. Chaque plan décrit les mesures urgentes que la Partie à la CITES s'engage à prendre - notamment les mesures en matière de législation, de lutte contre la fraude et de sensibilisation, le cas échéant - ainsi que les calendriers et jalons définis pour la mise en œuvre.


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  • La forêt amazonienne stocke moins bien le carbone

    Une étude internationale révèle que l’Amazonie est en train de perdre sa capacité à absorber le carbone atmosphérique. Un constat qui pourrait amener les climatologues du GIEC à aggraver leurs prévisions.

    Quel est le principal résultat de cette étude ?

    Les quelques études menées ces dernières décennies sur le fonctionnement de la forêt amazonienne avaient mis en évidence son rôle, essentiel pour l’équilibre terrestre, de « puits de carbone ». En clair, l’immense forêt tropicale absorbe davantage de carbone qu’elle n’en rejette et contribue ainsi à limiter l’impact du réchauffement climatique.

    Ce phénomène est dû à la photosynthèse, un processus au cours duquel un végétal synthétise une grande quantité de molécules carbonées (à partir d’énergie solaire, d’eau et de dioxyde de carbone ou CO2) pour croître.

    Du coup, en raison de l’augmentation du CO2, principal gaz à effet de serre, les chercheurs ont pensé, puis observé, que la capacité de stockage dans les arbres amazoniens augmentait d’autant. Mais, aujourd’hui, cette « évidence » se révèle inexacte.

    « Le taux de mortalité des arbres a augmenté de plus d’un tiers depuis le milieu des années 1980 et cela altère la capacité de l’Amazonie à stocker du carbone », indique Roel Brienen, géographe à l’université de Leeds et premier auteur d’une étude internationale, parue dans la revue Nature, qui a rassemblé cent chercheurs durant 30 ans (1). « Avec le temps, la stimulation de croissance impacte le système : les arbres vivent plus vite et meurent plus jeunes », complète Oliver Phillips, de l’université de Leeds.

    Quelle en serait la cause ?

    « Tout se passe comme si une croissance accélérée du fait d’un excès de CO2 atmosphérique entraînait une fragilité, source de mortalité précoce », explique Damien Bonal, écologue forestier à l’Inra de Nancy. Plus grands, les arbres tombent plus sous l’effet de facteurs externes (coups de vent, charge en eau en saison des pluies, poids des lianes). Ils sont également aussi plus sensibles à la sécheresse (2005 et 2010), même si l’augmentation de mortalité a commencé bien avant la grande sécheresse de 2005.

    Cela modifie-t-il les modèles actuels du GIEC ?

    L’étude montre que l’intensité du puits de carbone a décliné en Amazonie de manière concomitante avec l’accélération de la mortalité. D’un pic de 2 milliards de tonnes de CO2 stockées annuellement dans les années 1990, le stockage a désormais diminué de moitié.

    Selon Roel Brienen, « cette étude montre que les prédictions d’une capacité indéfinie de stockage des forêts tropicales pourraient être trop optimistes. Les modèles climatiques qui prennent en compte la réponse de la végétation font l’hypothèse que tant que les niveaux de dioxyde de carbone augmentent, l’Amazonie va continuer à stocker du carbone. Notre étude démontre que cette hypothèse pourrait être incorrecte », poursuit-il (2).

    Pour Damien Bonal, il devient urgent de stopper la déforestation et de reboiser les savanes.

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  • L'éléphant d'Afrique est menacé à court terme

    La lutte contre la corruption et la pauvreté sont primordiales pour éviter une disparition rapide de l'éléphant d'Afrique à l'état sauvage.

    L'éléphant d'Afrique pourrait avoir disparu à l'état sauvage d'ici une à deux décennies si des mesures très énergiques ne sont pas prises immédiatement, ont averti ce lundi 23 mars des experts réunis au Botswana. La lutte contre la corruption et la pauvreté sont primordiales.

    L'abattage illégal est le fait de syndicats du crime très organisés «qui tirent profit des conflits, des désordres sociaux et de la mauvaise gouvernance» pour prospérer, a déclaré en ouverture des débats le représentant le ministère botswanais de l'Environnement, Elias Magosi.

    Cette réunion est la deuxième sur le sujet. Il y a une année, les Etat africains s'étaient engagés à Gaborone à mettre en place quatorze mesures «urgentes», dont la classification du braconnage en «crime grave», la mise en place de mécanismes internationaux de lutte et l'implication des communautés locales dans les efforts de conservation.

    Corruption et pauvreté

    Les délégués étaient réunis lundi pour faire le point sur la mise en place de ces mesures. Et prendre «des engagements au plus haut niveau politique pour protéger effectivement les éléphants et réduire de façon significative le rythme du massacre», a souligné Elias Magosi.

    Et parmi les promesses de Kasane devait également figurer la tolérance zéro contre la corruption. Car, dans une étude fouillée, le délégué de la CITES (Convention internationale sur le trafic des espèces en danger) Julian Blanc a montré la corrélation directe entre le niveau de corruption et le niveau de braconnage des éléphants.

    Par ailleurs, a-t-il noté, «dans les endroits où l'on observe les taux les plus élevés de mortalité infantile humaine, nous avons aussi observé les niveaux les plus élevés de braconnage des éléphants». Preuve, dit Julian Blanc, que la lutte contre la pauvreté «est une composante essentielle de la conservation des éléphants», si l'on veut éviter que les communautés rurales ne deviennent le bras armé des réseaux internationaux de trafic.

    Taux de natalité insuffisant

    Le comptage des éléphants en Afrique n'est pas une science exacte, mais il restait 470'000 individus à l'état sauvage en 2013, contre 550'000 en 2006, selon les chiffres retenus à la conférence de Kasane. Au rythme de 25 à 30'000 animaux abattus par an, la mortalité surpasse désormais le taux de natalité de cet animal, qui n'a qu'un petit à la fois, après une gestation de 21 mois.

    Autrement dit, si la tendance se poursuit, l'éléphant d'Afrique est condamné à mort. Le déclin est déjà particulièrement net en Afrique de l'Est, au Kenya et en Tanzanie.

    Chine et Thaïlande en destinations finales

    Des cartes des «routes de l'ivoire», élaborées par l'association TRAFFIC - spécialisée dans la traque des exportations illégales d'espèces menacées - montrent d'ailleurs clairement que c'est par les ports ou aéroports kenyans et tanzaniens que la plus grande partie de l'ivoire de contrebande quitte l'Afrique.

    «L'or blanc» transite généralement par la Malaisie, le Vietnam, les Philippines ou Hong-Kong, avant de gagner ses destinations finales, la Chine essentiellement, et la Thaïlande. Là, les défenses d'éléphants abattus deviennent des bijoux, des objets d'arts ou des sculptures, très prisées des riches Asiatiques.

    Pour produire ne serait-ce que 250'000 bracelets d'ivoire, a noté Tom Milliken, le représentant de TRAFFIC à la conférence, il faut plus de 11 tonnes d'ivoire, soit environ 110 éléphants.

     


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  • Un policier arrêté avec de la corne de rhinocéros

    Le Kenya a durci l'an dernier sa législation contre les braconniers et les trafiquants d'ivoire.

    Un policier kényan a été arrêté en possession de 600 g de corne de rhinocéros, d'une valeur de plus de 30'000 dollars au marché noir, a annoncé ce mardi 10 mars le Service de protection de la faune sauvage (KWS).

    Ce caporal de la police a été arrêté lundi soir à Nairobi, en compagnie de deux autres suspects, «avec un morceau de corne de rhinocéros pesant 600 g», a annoncé un porte-parole du KWS, Paul Muya.

    La corne de rhinocéros s'échange autour de 65'000 dollars le kg - soit près de deux fois le prix de l'or - au marché noir en Asie, où elle est recherchée pour d'imaginaires vertus médicinales.

    Selon les défenseurs de la nature, un braconnier reçoit de 10 à 15'000 dollars le kg, plusieurs années de salaire pour la plupart des Kényans, louent parfois des armes automatiques à des policiers ou militaires pour 200 à 300 dollars.

    Au moins 59 rhinocéros et 300 éléphants - braconnés pour leur ivoire - ont été tués en 2013 au Kenya, selon le KWS qui estime qu'il reste environ un millier de rhinocéros et quelque 38.000 éléphants dans le pays.

    Une des plates-formess

    Des chiffres très optimistes selon les associations de défense de la nature, qui dénoncent la corruption et l'impunité jusqu'au plus haut niveau qui facilitent le trafic et le braconnage.

    En plus d'être le théâtre d'un important braconnage, le Kenya est aussi une des principales plates-formes d'exportation d'ivoire et de corne, braconnées sur place ou dans les pays alentour à destination des pays du Golfe ou de l'Asie.

    Le 3 mars dernier, journée mondiale de la Vie sauvage, le président kenyan Uhuru Kenyatta avait estimé «urgent d'intensifier le combat contre les crimes contre la nature», en mettant le feu à 15 tonnes d'ivoire saisies ces dernières années dans le pays. M. Kenyatta a promis de détruire le reste du stock d'ivoire du Kenya, soit 100 tonnes d'ici la fin de l'année.

    Le Kenya a durci l'an dernier sa législation contre braconniers et trafiquants qui ne risquaient jusqu'ici que des peines très légères pouvant désormais aller jusqu'à la prison à vie.


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  • L'ONU appelle à lutter contre le commerce illicite d'espèces sauvages

    3 mars 2015 – A l'occasion de la Journée mondiale de la vie sauvage, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a appelé mardi 3 mars 2015 tous les secteurs de la société à se mobiliser afin de mettre un terme au commerce illicite d'espèces sauvages.

    « A l'occasion la deuxième célébration de cette journée, les organismes des Nations Unies, les Etats Membres et de nombreux partenaires du monde entier tiennent à faire passer un message simple, mais fort : il est temps de s'attaquer sérieusement à la criminalité liée aux espèces sauvages », a déclaré M. Ban dans un message, en référence au thème choisi pour l'édition 2015 de la Journée : « La criminalité liée aux espèces sauvages est une menace grave, prenons-la au sérieux ».

    Le 20 décembre 2013, lors de sa 68ème session, l'Assemblée générale des Nations Unies a proclamé le 3 mars, date anniversaire de l'adoption de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), Journée mondiale de la vie sauvage. L'objectif de cette Journée est de célébrer la diversité de la faune et la flore sauvages et de sensibiliser la population mondiale aux avantages que la conservation de la nature procure aux êtres humains.

    « Le commerce illicite d'espèces sauvages est devenu, au même titre que le trafic de drogue, la traite d'êtres humains et le trafic de marchandises contrefaites ou de pétrole, pour ne citer que ces sinistres exemples, une forme de criminalité transnationale qui met en jeu des techniques complexes », a poursuivi le Secrétaire général, déplorant le fait qu'une demande de plus en plus forte ainsi que la corruption et la défaillance de la gouvernance contribuent à nourrir cette activité illégale. En témoignent, selon lui, le rôle croissant qu'y jouent les réseaux de criminalité organisée et les groupes armés non étatiques.

    Ban Ki-moon a affirmé que le commerce illicite d'espèces sauvages fragilise l'état de droit et menace la sécurité nationale, tout en dégradant les écosystèmes et en entravant fortement les efforts déployés par les populations rurales et autochtones pour gérer durablement leurs ressources naturelles.

    « Lutter contre cette forme de criminalité est essentiel non seulement pour préserver les ressources naturelles et favoriser le développement durable, mais aussi pour favoriser l'instauration de la paix et de la sécurité dans les régions en proie aux troubles, où ces activités illégales alimentent les conflits », a-t-il ajouté.

    M. Ban a expliqué que pour lutter efficacement contre la criminalité liée aux espèces sauvages, il convient de mobiliser tous les secteurs de la société concernés par la production ou la consommation de produits provenant d'espèces sauvages, lesquels sont couramment utilisés dans la fabrication de médicaments, d'aliments, de matériaux de construction, de meubles, de produits cosmétiques, de vêtements et d'accessoires.

    « La société tout entière doit appuyer l'action menée pour faire respecter la loi », a-t-il insisté, ajoutant que dans chaque pays, les entreprises et les citoyens peuvent jouer un rôle décisif, par exemple en refusant d'acheter ou de vendre aux enchères de l'ivoire ou des cornes de rhinocéros obtenus illégalement ou en insistant pour que les produits provenant des océans et des forêts tropicales soient obtenus légalement et issus de ressources gérées durablement.

    « En cette Journée mondiale de la vie sauvage, j'engage tous les consommateurs, les fournisseurs et les gouvernements à considérer la criminalité liée aux espèces sauvages comme une menace pour notre avenir et celui de la planète, une menace à laquelle il est temps de s'attaquer sérieusement », a conclu le chef de l'ONU.


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