• Quinze ex-officiers argentins condamnés pour leur participation au Plan Condor

    Cette opération avait réuni des dictatures sud-américaines des années 1970 pour éliminer des opposants dans les pays voisins. L’Argentine est le seul pays d’Amérique latine à avoir entrepris une sorte de procès de Nuremberg de la dictature.

    La justice argentine a condamné vendredi 27 mai 2016 quinze anciens militaires, dont un ex-dictateur, pour leur participation au Plan Condor, une opération des dictatures sud-américaines des années 1970 pour éliminer des opposants dans les pays voisins. Six pays avaient uni leurs forces pour pourchasser les militants de gauche hostiles à leur régime : l’Argentine, le Chili, l’Uruguay, le Paraguay, la Bolivie et le Brésil.

    Le dernier dictateur de l’Argentine, Reynaldo Bignone (1982-1983), 88 ans, fait partie des condamnés. Il s’est vu infliger une peine de 20 ans de prison.

    Les États-Unis étaient au courant

    Des centaines d’ex-militaires ont été jugés en Argentine au cours des dix dernières années, seul pays d’Amérique latine à avoir entrepris une sorte de Nuremberg de la dictature. Les États-Unis étaient au courant de l’existence du Plan Condor et ne s’y sont pas opposés, voyant dans ces dictatures un rempart face à l’avancée de la gauche, dans un contexte de Guerre froide.

    « S’il y a des choses qui doivent être faites, faites-les rapidement. Mais vous devez reprendre rapidement les procédures normales », avait répondu le secrétaire d’État Henry Kissinger à un ministre argentin qui l’informait de l’opération, selon un document versé au dossier d’accusation.

    Premier procès

    C’est la première fois qu’un procès est consacré au Plan Condor en tant qu’organisation criminelle, même si des militaires sud-américains ont déjà été condamnés pour des crimes commis dans le cadre de ce plan.

    La plupart des exécutions ou enlèvements (89) ont été perpétrés en Argentine, où de nombreux Uruguayens, Chiliens et Paraguayens ayant fui leur pays vivaient comme réfugiés politiques. Parmi les 105 victimes du Plan Condor, la plupart sont des Uruguayens (45). Il y a aussi 22 Chiliens, 13 Paraguayens, 11 Boliviens et 14 Argentins.

    Huit accusés décédés

    Quand le procès a débuté en février 2013, ils étaient 25 accusés. Ils ne sont plus que 17 en vie, âgés de 77 à 92 ans. Huit sont décédés durant le procès, notamment l’ancien dictateur argentin Jorge Videla (1976-1981), mort dans sa prison.

    Le verdict a été accueilli par des applaudissements dans la salle d’audience du tribunal de Buenos Aires. Les accusés n’étaient pas présents. La plupart des dix-huit accusés ont été condamnés pour le délit de crime en bande organisé, à l’issue de trois ans d’audiences.

    « Un exemple »

    «Ce procès est un exemple. L'Argentine démontre qu'il est possible » de juger les responsables de la dictature, estime Nora Cortinas, une des fondatrices des Mères de la Place de Mai, organisation emblématique de la lutte contre la junte militaire en Argentine.

    « C'est ce que nous voulions. Que la justice démontre que c'était une organisation criminelle », confie Anatole Larrabeiti, dont les parents, uruguayens, font partie des disparus du Plan Condor.

    « Un système criminel et institutionnalisé »

    « C'est le premier procès qui établit ce qu'on sait depuis des dizaines d'années : l'existence d'un plan criminel qui a été le Plan Condor (...), un système criminel et institutionnalisé », note Luz Palmas, l'avocate du Centre d'études légales et sociales (CELS), ONG argentine défendant les droits de l'Homme et représentant les intérêts des familles de victimes.

    Pour de nombreux pays latino-américains, ce verdict est « un événement judiciaire important », souligne-t-elle. Dans les autres pays du continent, les anciens militaires ont généralement bénéficié de lois d'amnistie, à quelques exceptions près.

    Archives de la terreur

    Environ 300 témoins ont été appelés à la barre durant les trois ans du procès. Les magistrats se sont appuyés sur ce que l'on appelle les Archives de la terreur, découvertes au Paraguay dans les années 1990, et sur des documents déclassifiés par les États-Unis.

    Si leur pays d'origine avait accepté les demandes d'extradition de l'Argentine, le nombre des accusés aurait été supérieur.

    Les opérations en Europe suspendues

    La troisième phase du Plan Condor, la neutralisation d'exilés en Europe ou à l'extérieur de l'Amérique du Sud, a finalement été suspendue après l'attentat exécuté par un agent des services chiliens, un ancien de la CIA, contre Orlando Letelier, selon l'avocate Luz Palmas, mentionnant des opérations prévues en France et au Portugal.

    Letelier, ancien ministre de Salvador Allende, a été tué le 21 septembre 1976 lors d'un attentat à la voiture piégée à Washington, considéré comme l'une des premières attaques terroristes commises en territoire américain. Sa collaboratrice américaine Ronni Moffitt a elle aussi péri dans l'attentat.


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  • Eric Fanning a pris ses fonctions le 18 mai. Au cours de sa carrière il a milité pour qu'augmente le nombre de personnes LGBT à tous types de postes, occupant lui-même des emplois à responsabilité au Congrès et au Pentagone. (18 mai 2016)

    C'est une première pour ce service de l'armée où il était jusque récemment interdit de dévoiler ses préférences sexuelles.

    Un des grands services de l'armée américaine, en l'occurence l'Armée de terre, est désormais dirigé par un responsable ouvertement homosexuel, Eric Fanning, une première au Pentagone. Eric Fanning a effectivement pris mercredi ses fonctions de secrétaire à l'Armée de terre (US Army), huit mois après avoir été nommé à ce poste par le président Barack Obama.

    Le secrétaire à l'Armée est le chef civil de l'Armée de terre, qu'il co-dirige avec le chef d'état-major, un poste aujourd'hui occupé par le général Mark Milley.

    L'entrée en fonction de Eric Fanning avait été retardée par le veto d'un sénateur républicain du Kansas, Pat Roberts, pour des raisons qui n'étaient pas liées à son homosexualité. Le sénateur voulait obtenir des assurances que l'administration Obama ne lancerait pas le déménagement de la prison de Guantanamo à Fort Leavenworth, dans son Etat, qui abrite déjà une grande prison militaire.

    Congrès et Pentagone

    Pat Roberts a finalement levé son veto après avoir reçu des assurances de l'administration qu'elle n'aurait pas le temps de lancer son projet de déménagement avant la fin de ses fonctions en janvier 2017.

    «Eric Fanning a toujours eu mon soutien» pour être secrétaire à l'Armée de terre, avait indiqué mardi Pat Roberts dans un communiqué. «Mon veto n'a jamais porté sur son courage, son caractère ou ses capacités», avait-il ajouté.

    Diplômé de l'université de Dartmouth (New Hampshire), spécialiste des questions de défense et de sécurité nationale, Eric Fanning a occupé au cours des 25 dernières années différents postes à responsabilités au Congrès et au Pentagone.

    Message

    A la fin des années 2000, Eric Fanning a notamment fait partie du conseil d'administration du Gay & Lesbian Victory Fund, organisation qui milite pour augmenter le nombre de personnes LGBT à «tous les niveaux de gouvernement».

    «Je pense que ces organisations sont importantes», expliquait-il dans un entretien en 2013 avec le Washington Blade, un journal emblématique de la communauté homosexuelle. «Mais je pense qu'il n'y a rien de plus important que de simplement vivre ouvertement (son homosexualité) et travailler de manière intègre et productive», ajoutait-il. «C'est l'une des choses les plus importantes que nous pouvons faire».

    Le passage de Barack Obama à la Maison Blanche restera marqué par l'abrogation de la loi qui interdisait depuis 1993 aux militaires américains homosexuels d'afficher leurs préférences sexuelles sous peine d'être renvoyés.


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  • Une nouvelle politique de défense pour le Japon

    Le Japon met en application à partir de ce mardi 29 mars 2016, une nouvelle politique de défense, approuvée par le Parlement japonais en septembre 2015 malgré une importante contestation populaire. Au lendemain du vote, l'Eglise se prononçait contre cette loi «inacceptable».

    Un acte « absolument inacceptable » : c'est ainsi que la Commission épiscopale Justice et Paix de l'Église japonaise a défini la décision du Parlement national d'approuver une nouvelle loi sur la sécurité. Selon l'agence Fides, ce projet a été adopté vendredi et il est promu par le gouvernement de Shinzo Abe. Il permet au pays d'engager ses propres forces armées dans des missions militaires à l'étranger, marquant ainsi un changement d'époque pour la Constitution japonaise, qui jusqu'à présent interdisait expréssément l'utilisation des forces armées à l'extérieur des frontières nationales.

    Les évêques japonais n'acceptent donc pas « qu'un exécutif décide de mettre en acte une réinterprétation qui va contre un principe fondamental de la Constitution », en particulier l'article 9 qui impose au Japon de ne pas maintenir une armée d'agression, mais seulement des "forces d'autodéfense". La Commission Justice et Paix défend le principe du « renoncement à la guerre », un choix fondamental opéré il y a 70 ans. Grâce à ce choix, rappellent les évêques, « le Japon n'a pas causé de morts en guerre, ni parmi les Japonais ni parmi les étrangers, au cours de ces annèes, alors que la communauté internationale a subi d'incessants conflits armés. »

    Avec cette nouvelle loi, par contre, le pays pourrait participer à des missions de l'Onu qui préviennent l'intervention armée, fournir des supports logistiques et militaires aux États-Unis et à d'autres nations alliées, comme pour participer aux opérations antiterroristes internationales, ou intervenir directement en cas de crise militaire de la Corée du Nord. Au cours des mois écoulés, des manifestations ont eu lieu pour protester contre cette nouvelle loi et défendre l'article 9 de la Constitution.

    Des manifestations se sont multipliées pour protester contre un texte jugé anti-constitutionnel.Pour faire passer ces textes, le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, s'est en effet appuyé sur une réinterprétation de la Constitution qui interdisait jusqu'alors expréssément l'utilisation des forces armées à l'extérieur des frontières nationales.

    Or, cette nouvelle politique de défense appelée «l'autodéfense collective», donne la possibilité aux soldats japonais d'appuyer un allié, comme l'Onu ou les Etats-Unis, dans un conflit à l'étranger. Une nouveauté puisque depuis 70 ans le Japon appliquait une politique pacifiste.

    L’objectif principal de ces lois, explique les autorités japonaises, est d’apporter protection et sécurité à la population japonaise. Le Japon se dit menacé par des tensions de plus en plus fortes avec ses voisins chinois et nord-coréen.


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  • L'Arabie saoudite a annoncé vendredi 19 février 2016 avoir interrompu son aide de trois milliards de dollars à l'armée libanaise pour protester contre les prises de position hostiles, inspirées selon elle par le mouvement chiite Hezbollah.

    Le Hezbollah combat en Syrie aux côtés du régime de Bachar al-Assad alors que l'Arabie saoudite soutient les groupes rebelles opposés à Damas.

    Dans un communiqué, le Premier ministre libanais Tammam Salam a déploré cette décision surprenante, demandant à Ryad de reconsidérer sa décision.

    A la lumière des positions prises par le Hezbollah, le royaume a procédé à une évaluation de ses relations avec le Liban, a indiqué un porte-parole officiel saoudien à l'agence officielle SPA, avant d'annoncer la décision d'interrompre l'aide de trois milliards de dollars et de suspendre le reste d'un financement d'un milliard destiné aux forces de sécurité libanaises.

    Le porte-parole a souligné que l'Arabie saoudite avait constaté des positions libanaises hostiles résultant de la mainmise du Hezbollah sur l'Etat en dépit de la volonté de Ryad de venir en aide aux Libanais, sans distinction.

    Il a cité en particulier le fait que le Liban n'ait pas condamné les agressions contre les représentations diplomatiques saoudiennes en Iran au sein de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI).

    L'ambassade d'Arabie saoudite à Téhéran et son consulat à Mechaad ont été attaqués par des manifestants iraniens après l'exécution du dissident chiite saoudien Nimr al-Nimr, début janvier, poussant Ryad à rompre ses relations diplomatiques avec l'Iran.

    Le porte-parole a également déploré les campagnes politiques et de presse inspirées par le Hezbollah contre l'Arabie saoudite et ses actes terroristes contre les nations arabe et musulmane.

    Une source militaire libanaise a indiqué à l'AFP que le commandement de l'armée n'avait pas été informé de la décision de Ryad.

    Le Hezbollah a estimé dans un communiqué que l'Arabie saoudite avait pris cette décision en raison des dépenses engendrées par la guerre au Yémen, où Ryad conduit depuis une coalition contre les rebelles chiites Houthis.

    - 'Crise financière' -

    Le monde entier (...) sait très bien que l'Arabie saoudite souffre d'une sérieuse crise financière, indique le mouvement.

    Mardi, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah s'était livré à une violente diatribe contre l'Arabie saoudite ainsi que la Turquie, les accusant d'entraîner la région dans la guerre, en voulant intervenir en Syrie.

    La scène politique libanaise est divisée entre un bloc mené par le Hezbollah et celui de l'ex-Premier ministre sunnite Saad Hariri, appuyé par les Etats-Unis et l'Arabie saoudite. Leurs divisions ont été exacerbées par la guerre en Syrie voisine.

    Les Libanais ont appris avec regret la décision saoudienne, a pour sa part réagi M. Hariri.

    Les Emirats arabes unis, alliés de Ryad, soutiennent l'interruption de l'aide, a indiqué le ministère des Affaires étrangères cité par l'agence officielle WAM.

    Le programme d'aide saoudien à l'armée libanaise prévoit la livraison de différents types d'armement en provenance de la France.

    Certains équipements ont été livrés et une deuxième livraison était prévue au printemps 2016.

    La première livraison de ce très gros contrat de 2,2 milliards d'euros, destiné à moderniser l'armée libanaise, est intervenue en avril 2015. La France avait alors livré 48 missiles antichar Milan.

    Une série d'autres équipements, dont des véhicules blindés, devaient être initialement livrés en 2015 mais ce calendrier n'a pas été tenu.

    Au total, 250 véhicules de combat ou de transport de troupes, sept hélicoptères Cougar, trois corvettes, des moyens modernes d'artillerie comme le canon CAESAR, et de multiples équipements de reconnaissance, interception et communication doivent être livrés dans les prochaines années, selon le schéma présenté en 2015.


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  • L'armée est en mauvais état, selon ses chefs

    Elle serait affaiblie par des années de ressources budgétaires insuffisantes et plus de deux décennies de conflits.

    Des chefs militaires américains ont décrit mardi devant le Congrès une armée américaine dans un état médiocre, affaiblie par des années de ressources budgétaires insuffisantes et plus de deux décennies de conflits.

    Ces responsables ont déjà convaincu le président américain Donald Trump, qui a promis de «reconstruire» l'armée en augmentant ses moyens, après les années Barack Obama de baisse de dépenses militaires. Mais ils doivent également convaincre le Congrès, qui tient in fine les cordons de la bourse.

    Le général Stephen Wilson, le numéro 2 de l'US Air Force, a décrit l'aviation américaine et ses 311'000 militaires comme «la plus petite, la plus ancienne et la moins opérationnelle de notre histoire», en allusion aux effectifs, à l'âge moyen des équipements et au taux de disponibilité des appareils.

    Retard de dépenses d'entretien

    Les pilotes de combat américains «font en moyenne 10 sorties et 14 heures de vol par mois et c'est trop peu», a-t-il dit à la commission des forces armées de la chambre des représentants.

    «Nos avions de combat Hornet étaient prévus initialement pour voler 6000 heures et nous sommes en train de les pousser vers les 8-9000 heures», a affirmé de son côté l'amiral Bill Moran, le numéro 2 de la marine. «Dans une journée typique de la marine, autour de 25 à 30% de nos avions sont en révision ou en maintenance», a-t-il déploré.

    «Nous avons un retard de plus de 9 milliards de dollars de dépense d'entretien de nos infrastructures», a expliqué de son côté le général Glenn Walters, le numéro 2 des Marines.

    Les militaires américains ne font pas que réclamer des fonds supplémentaires, ils savent aussi où économiser.

    Pour la fermeture de bases

    L'armée de terre comme l'US Air Force sont partisans d'une nouvelle série de fermetures de bases jugées inutiles à travers les Etats-Unis, refusée jusqu'à présent par les parlementaires, ont-ils rappelé au Congrès. «Nous pensons que nous avons 25% de capacités excédentaires dans nos bases», a souligné le général Wilson.

    Profitant des retraits de troupes américaines d'Irak et d'Afghanistan, l'administration Obama avait réduit les dépenses. A 3,3% du PIB, soit près de 600 milliards de dollars, celles-ci restent toutefois de loin les plus importantes du monde.

    Le nouveau secrétaire américain à la Défense, James Mattis, a déjà demandé à ses services de préparer un amendement au budget 2017 en cours d'exécution pour augmenter les dépenses pour la Défense.

    «Vous allez avoir plein d'équipement. Croyez-moi», a dit lundi Donald Trump aux militaires du commandement américain pour le Moyen-Orient (Centcom).  


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  • Le Pentagone forcé de publier des photos de torture

    L'armée va devoir diffuser 198 images inédites de détenus maltraités prises en Irak et en Afghanistan.

    Après douze ans de bataille politique et juridique, le Pentagone va finalement diffuser des photos qui n'avaient jusqu'alors jamais été publiées et montrent les sévices subis par des détenus en Irak et en Afghanistan au début de la décennie 2000, a indiqué mercredi une ONG américaine. L'association de défense des libertés civiles Aclu a annoncé que 198 de ces photos devraient être publiées d'ici vendredi par le Pentagone.

    Depuis 2004, l'Aclu cherche à obtenir devant la justice la publication de 2000 photos montrant les sévices subis par les prisonniers, en application d'une loi sur la liberté d'informer. Mais l'Aclu s'est heurtée aux secrétaires à la Défense successifs, qui craignaient que ces photos très choquantes n'attisent la haine contre les soldats américains.

    En 2009, le Congrès a adopté une loi permettant au secrétaire à la Défense de bloquer leur diffusion, s'il estime que cela menace la sécurité d'Américains. Le déblocage s'est produit en novembre 2015, lorsque l'actuel secrétaire à la Défense Ashton Carter a décidé de lever son veto pour 198 photos.

    «Nous ne savons pas ce qu'elles représentent, mais ce doit être relativement modéré puisque que le gouvernement a accepté de les rendre publiques», a indiqué Josh Bell, un porte-parole de l'Aclu.

    «Nous continuons nos procédures judiciaires pour obtenir la publication des (1800) photos restantes, qui (...) sont celles qui montrent jusqu'où les sévices ont été», a-t-il dit. Les documents doivent être mis en ligne sur le site http://www.dod.mil/pubs/foi/ d'ici vendredi, selon l'Aclu.

    Selon l'Aclu, les photos pourraient notamment contenir des images prises dans la célèbre prison d'Abou Ghraib. En 2004, la publication par plusieurs médias de photos des sévices dans la prison irakienne avait provoqué un scandale international.

    Plusieurs militaires américains avaient été condamnés en cour martiale suite à ces révélations, dont Lynndie England, rendue célèbre pour des images la montrant devant des détenus entravés, menacés par des chiens ou empilés comme des objets.

    Elle avait été condamnée à trois ans de prison et radiée de l'armée.

     


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  • L’armée chinoise s’implante en Afrique

    Après la France, les Etats-Unis et le Japon, la Chine va disposer d’une base navale permanente à Djibouti.

    Poursuivant méthodiquement le développement de ses capacités militaires, la Chine du président Xi Jinping est en passe d’installer sa première base navale permanente à l’étranger. Son choix, qui ne doit rien au hasard, s’est porté sur Djibouti dans la Corne de l’Afrique, position stratégique pour le contrôle des grandes routes maritimes entre l’Asie et l’Europe via le Détroit de Bab-el-Mandeb et la mer Rouge. Mais aussi poste avancé idéal pour surveiller cette Afrique où, malgré les tensions et les conflits, Pékin investit beaucoup et s’approvisionne massivement en matières premières et hydrocarbures.

    Partenariat stratégique

    Dans l’air depuis la signature en février 2014 d’un «partenariat stratégique de sécurité et de défense» entre Djibouti et Pékin, la décision a été annoncée le 4 décembre dernier en marge du sommet sino-africain à Johannesburg. Mahamoud Ali Youssouf, ministre des Affaires étrangères de Djibouti, affirmait alors que Pékin allait disposer dans son pays d’une base «logistique navale opérationnelle en principe d’ici à la fin de 2017». Pour Djibouti, la Chine «est un allié stratégique supplémentaire», en plus de l’ancienne puissance coloniale qu’est la France et des Etats-Unis qui disposent d’importantes bases militaires dans ce petit Etat, assurait le ministre. Cette nouvelle base «s’inscrit dans les efforts que Djibouti déploie dans la lutte contre le terrorisme et la piraterie», a-t-il ajouté. Elle sera située sur l’un des quais du nouveau port de Djibouti actuellement en construction.

    «La décision de Pékin d’installer une base navale à Djibouti n’a rien de surprenant», commente Alexandre Vautravers, rédacteur en chef de la Revue militaire suisse et spécialiste des questions de sécurité aux Global Studies Institute de l’Université de Genève. «Elle est le fruit de l’expérience acquise dès la fin de 2008, quand la marine chinoise a commencé à participer à la lutte contre la piraterie le long des côtes somaliennes et dans le golfe d’Aden», assure l’expert. «Très vite, il est apparu que les règles d’engagement appliquées jusqu’ici étaient totalement inadéquates, que les équipages – interdits d’escale durant des mois – avaient d’énormes problèmes sanitaires, que les matériels, comme les hélicoptères, souffraient de la corrosion, bref, que les navires chinois, loin de leur port d’attache, avaient absolument besoin de faire relâche durant leur mission pour ravitailler.»

    «Par ailleurs, dit encore Alexandre Vautravers, en créant cette base à Djibouti, la Chine veut aussi montrer qu’elle peut rayonner, être dynamique et apprendre de ce que font les autres.»

    Garantie de sécurité

    Quant à Djibouti, petit pays sans ressources, il serait doublement gagnant. D’abord sur le plan économique, la location de ces bases rapportant plusieurs dizaines de millions de dollars aux caisses de l’Etat. Mais surtout, explique encore Alexandre Vautravers, en plus des aspects financiers, «la présence militaire internationale est la meilleure garantie pour la sécurité de Djibouti, un petit Etat sans profondeur stratégique et sans réelle force militaire.»

    Enfin, selon le professeur Shen Dingli de l’Université de Shanghai cité par le New York Times, la Chine est en train de se donner les moyens de faire ce que les Etats-Unis font depuis 150 ans: «assurer la sauvegarde sa liberté de navigation». «L’établissement d’une base permanente à Djibouti est nécessaire, ajoute le professeur chinois, car si quelqu’un – des pirates, Daech ou les Etats-Unis – veut couper le passage, nous devrons être en mesure de le rouvrir.»


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  • RDC : le chef de l'ONU nomme un général sud-africain à la tête de la force de la MONUSCO

    Le général Derrick Mbuyiselo Mgwebi, de l’Afrique du Sud. Photo ONU/Mario Rizzolio

     

    29 décembre 2015 – Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a annoncé mardi 29 décembre 2015 la nomination du général Derick Mbuyiselo Mgwebi, de l'Afrique du Sud, au poste de Commandant de la force de la Mission de l'ONU pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), selon un communiqué de presse de son porte-parole.

    Le général Mgwebi succèdera au général Carlos Alberto dos Santos Cruz, du Brésil, dont le mandat a expiré le 2 décembre. Le Secrétaire général a exprimé sa reconnaissance au général Cruz pour sa contribution significative à la MONUSCO au cours des deux ans et demi qui viennent de s'écouler, a ajouté le porte-parole.

    Né en 1956, le général Mgwebi possède plus de 35 ans d'expérience militaire aux niveaux national et international. En 1991, il avait été nommé Directeur des Forces spéciales au sein des Forces nationales de défense sud-africaines et en 1993, Directeur de la formation et des opérations. Il a occupé le poste de Secrétaire militaire au ministère sud-africain de la Défense (1995-1997) et il a été membre du Mpumalanga Command (1997-2002), après quoi il a été nommé Directeur de l'Infanterie au sein de l'Armée sud-africaine.

    De 2004 à 2006, il a été Commandant de la force de l'Opération des Nations Unies au Burundi (ONUB). Puis, de 2007 à 2011, le général Mgwebi a été Chef des ressources humaines au sein des Forces nationales de défense sud-africaines. Il est actuellement le Chef des Opérations conjointes de ces Forces nationales de défense.

    Le général Mgwebi est diplômé en Gestion de la défense et en administration des affaires de l'Université d'Afrique du Sud.


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  • Des dizaines d'enfants tués dans les combats

    Les combats dans l'Etat d'Unité dans le nord du pays, selon l'ONU, se «sont intensifiés» au cours des récentes semaines «avec de graves conséquences pour les civils», selon l'ONU.

    Plusieurs dizaines d'enfants ont été tués dans des combats qui font rage au Soudan du Sud en violation d'un accord de paix et 40'000 personnes souffrent de famine.

    Le rapport établi par le bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha) liste également de manière détaillée des meurtres commis dans une seule région dans l'Etat d'Unité au cours de deux semaines.

    Ainsi, dans la région de Leer dans l'Etat d'Unité, dont les forces gouvernementales et rebelles se sont aprement disputé le contrôle, au moins 80 civils ont été tués du 4 au 22 octobre.

    Au moins trois quarts des personnes tuées étaient des enfants - au moins 57 morts à Leer - tandis qu'il y a eu plus de 50 cas de viols comme «arme de guerre», a souligné le rapport de l'ONU publié tard vendredi soir.

    Un quart de la population

    Les deux parties en conflit sont accusées d'avoir perpétré des massacres, recruté et tué des enfants, commis des viols, torturé et forcé des populations à la fuite pour «nettoyer» des zones où vivaient leurs ennemis.

    Combats et atrocités ont fait plusieurs milliers de morts et déplacé depuis deux ans plus de 2,2 millions de personnes, soit près du quart de la population.

    En dépit de l'accord de paix signé le 26 août, les combats n'ont jamais cessé entre forces gouvernementales et rebelles, et la communauté internationale ne peut rien faire d'autre que de reprocher aux deux camps de bloquer l'acheminement de cette aide.

    Guerre civile

    Le Soudan du Sud est le théâtre depuis décembre 2013 d'une terrible guerre civile opposant l'armée régulière, fidèle au président Salva Kiir, à une rébellion dirigée par son ancien vice-président et rival Riek Machar.

    Fin octobre, trois organisations des Nations unies, le Fonds pour l'enfance (Unicef), l'Organisation pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM) avaient prévenu que plus de 30'000 personnes risquaient de mourir de faim au Soudan du Sud, faute d'aide d'urgence.


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  • Armasuisse épinglé dans un rapport

    Un trop grand flou entoure les coopérations suisses avec l'étranger en matière d'armement. La politique étrangère helvétique pourrait en pâtir.

    Il ne peut être exclu que la Suisse conclue des coopérations douteuses en matière de politique étrangère voire qui lui sont carrément dommageables. Le mandat légal de l'armée pourrait aussi être outrepassé, critique la commission dans un rapport publié vendredi.

    Elle déplore notamment le fait que le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), via sa Direction du droit international public, ne soit souvent pas consultée de manière appropriée. La conclusion d'accords-cadres peut avoir un aspect symbolique majeur et de tels traités sont parfois signés tout exprès pour améliorer les relations avec un Etat. La commission de gestion du Conseil des Etats demande au Conseil fédéral de rappeler l'Office fédéral de l’armement, armasuisse, à l'ordre.

    Armasuisse critiqué

    Comme les accords-cadres ne peuvent pratiquement plus être résiliés, ils ne devraient être approuvés par le Conseil fédéral que sur la base d'un examen circonstancié, exige la commission. L'Office fédéral de l'armement est appelé à mieux tenir compte des perspectives de politique extérieure et à consulter le DFAE de manière adéquate.

    A ce titre, armasuisse pourrait s'inspirer des organes responsables de l'instruction militaire, qui collaborent bien avec la Direction du droit international public. L'armée a ainsi gelé une partie des activités prévues avec la Russie en réaction au conflit en Ukraine.

    La Suisse a conclu des accords-cadres dans le domaine de l'armement avec quinze Etats (Belgique, Danemark, Allemagne, Finlande, France, Grande-Bretagne, Irlande, Italie, Pays-Bas, Norvège, Autriche, Suède, Espagne, République Tchèque et Etats-Unis). Entre 2011 et 2014, elle a mené des activités de coopération (86% des projets) avec douze d'entre eux.

    Israël, Malaisie, Koweït

    Mais la Suisse a aussi coopéré avec sept Etats avec lesquels elle n'a pas conclu d'accord-cadre: Israël, Canada, Australie, Afrique du Sud, Singapour, Malaisie et Koweït. Dans les deux premiers cas, le nombre de projets est supérieur à cinq et les activités ont été menées de manière ininterrompue.

    Les Etats-Unis, la Finlande, Singapour, la Malaisie et le Koweït coopèrent avant tout avec les systèmes aériens alors que la France et Israël sont des partenaires de choix des systèmes de conduite et d'exploration.

    Selon le rapport, armasuisse n'est en outre pas toujours très au clair sur le degré de contrainte émanant des traités et accords internationaux. L'accord-cadre sur l'avion de combat Gripen signé avec la Suède a d'abord été considéré à tort comme non contraignant et n'avait pas été soumis au Conseil fédéral.

    Remettre de l'ordre

    L'accord de mise en oeuvre de l'accord-cadre sur le FA-18 n'a quant à lui pas été approuvé en bonne et due forme. La commission de gestion demande donc au Conseil fédéral demande de remettre de l'ordre.

    Constatant qu'il n'était pas possible de dresser une liste complète des accords conclus, elle exige une plus grande transparence. Tous les traités, quelle que soit leur portée, devraient être listés dans le rapport idoine soumis chaque année au Parlement. Les accords-cadres concernant l'armement pourraient en outre apparaître dans le recueil systématique de droit fédéral.

    Le Conseil fédéral devrait aussi veiller à ce que tous les traités juridiquement contraignants lui soient soumis. Des mesures devraient être prises pour que les responsables de l'armement clarifient rigoureusement la question.

    Les bases stratégiques et les objectifs des coopérations internationales devraient en outre être concrétisés. Ils sont actuellement «formulés en des termes si généraux que pratiquement toutes les activités de l'armée peuvent être considérées comme y répondant». Dans le domaine de l'armement, les priorités ne sont que grossièrement définies.

    Seules les activités qui respectent ces bases stratégiques seraient autorisées. Il faut aussi pallier l'absence de pilotage due au fait qu'armasuisse n'a ni vue d'ensemble ni organe responsable de la mise en oeuvre. L'office de l'armement devrait se doter d'un tel service, qui devra en outre définir des procédures d'autorisation claire pour les activités de coopération.


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