• Genève prépare le texte du futur accord sur le climat

    Genève prépare le texte du futur accord sur le climat

    Les experts de 195 Etats planchent depuis dimanche sur le document qui sera présenté à la conférence de Paris en décembre.

    C’est une véritable course contre la montre pour lutter contre le réchauffement climatique qui s’est engagée dimanche à Genève. Après le sommet de Lima au Pérou et avant la grande conférence sur le climat qui doit se tenir à Paris en décembre prochain, les gouvernements essaient de s’entendre sur un texte à la hauteur du défi qui attend la planète.

     
     

    Durant toute cette semaine, 195 pays sont réunis sous l’égide de l’ONU pour négocier chaque ligne de l’accord attendu pour la fin de l’année. A chaque grande conférence, les participants s’accordent à dire que la lutte contre le réchauffement climatique doit être une priorité. Mais, quand il s’agit de coucher sur le papier les engagements que chacun devra tenir, les choses deviennent vite plus compliquées.

    Session intermédiaire

    Prudente, la responsable Climat de l’ONU, Christiana Figueres, a annoncé à l’ouverture de ces travaux qu’il ne fallait pas s’attendre à voir les participants rendre une copie propre à la fin de la semaine. La session de négociations engagée hier à Genève n’est qu’une «session intermédiaire» avant l’adoption d’un nouveau protocole prévu pour entrer en vigueur à partir de 2020. Un autre rendez-vous est fixé au mois de juin.

    Au cours des prochains jours, le texte initial de 37 pages adopté à Lima devrait être enrichi de nouvelles propositions et options. «Ensuite, des choix seront faits par séquences successives pour arriver au bon texte à la date butoir fixée en octobre», a expliqué le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, présent dimanche à Genève pour lancer ce nouveau round de négociations.

    Sauver la planète

    Décembre sera vite là et il va falloir «travailler dur». C’est ce qu’a rappelé le chef de la délégation Suisse Franz Perrez avant d’exhorter les participants à embrasser «l’esprit de Genève» pour faire progresser la rédaction du texte. Mettre la pression tout en évitant les clashs, voilà le défi à relever au cours des prochains jours. Laurent Fabius a assuré que les consultations multilatérales démarraient dans une «atmosphère positive». «C’est la survie même de la planète qui est en jeu», a-t-il rappelé en insistant sur l’impact des «dérèglements climatiques» sur la sécurité du monde.

    C’est désormais aux experts de chaque pays d’enchaîner les réunions à huis clos pour passer en revue chaque détail du futur accord. Pour ajouter à la pression qui pèse sur les épaules de ces derniers, un vent glacial s’engouffrait hier sous les lourdes portes en bronze du Palais des Nations. Peut-être pour mieux leur rappeler l’urgence et la réalité de ces chambardements climatiques faits de chaud et de froid. Le secrétaire général de l’Organisation mondiale de la météo (OMM), Michel Jarraud, vient de rappeler que la progression des températures en 2014 avait été conforme aux prévisions les plus alarmistes. Il a annoncé que le réchauffement climatique allait se poursuivre.

    Les termes de l’équation à résoudre sont connus. Au rythme actuel, la moyenne des températures aura augmenté de 4°C à 5°C d’ici à la fin du siècle si aucune mesure draconienne n’est prise. «Ce challenge, nous ne devons pas l’aborder comme si nous étions en compétition, mais unis dans une seule équipe pour le bien de la planète», a prévenu le ministre péruvien de l’Environnement, Manuel Pulgar Vidal.  

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    L'Union européenne (UE) s'est déclarée ce vendredi 13 février déçue par le manque de progrès dans les négociations sur le climat, au terme d'une session entamée dimanche à Genève en vue de conclure un accord en décembre à Paris. Sa délégation espère que la prochaine session en juin sera plus productive.

     
     

    «Nous avons manqué une occasion de négocier sur les questions de fond», a déclaré la cheffe de la délégation de l'UE Ilze Pruse (Lettonie) lors d'une conférence de presse.

    Elle a expliqué que le texte soumis aux 190 délégations, initialement de 38 pages, a plus que doublé. Le document de travail comporte désormais 86 pages et inclut un grand nombre d'options exprimant les intérêts de tous les gouvernements.

    «Il ne reste que 289 jours jusqu'à la conférence de Paris. Il est impératif de réduire les options sur la table», a affirmé Ilze Pruse. La représentante de la Commission européenne Elina Bardram a espéré que la prochaine session, à Bonn en juin, permettra de mieux entrer dans la substance.

    Confiant son «sentiment de frustration», elle a réitéré la volonté de l'UE de parvenir à Paris à un accord ambitieux au niveau de la réduction des émissions de gaz à effet de serre et juridiquement contraignant. L'UE s'est fixé comme objectif à long terme une réduction de 50% des émissions de CO2 en 2050 par rapport à 1990.  


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