• L'Autriche et l'Allemagne reconnaissent le génocide arménien

    L'Autriche «reconnaît» symboliquement le génocide arménien

    Le Parlement autrichien a observé mercredi 22 avril 2015 une minute de silence en mémoire du génocide arménien, une première dans ce pays autrefois allié à l'Empire ottoman. Vienne n'a jamais utilisé ce terme officiellement.

    «Le 24 avril 1915 a marqué le début de persécutions qui se sont achevées en génocide», a déclaré ce mercredi 22 avril la présidente sociale-démocrate (SPÖ) du Parlement autrichien, Doris Bures, avant d'inviter l'ensemble des députés à se lever et à se recueillir en mémoire des victimes du génocide arménien.

     
     

    Cette cérémonie fait suite à la rédaction, par les six groupes représentés au Parlement, d'une déclaration commune reconnaissant le génocide. Celle-ci devait être présentée plus tard dans la journée.

    Cette déclaration, signée par les chefs des six groupes parlementaires ne sera toutefois pas soumise au vote et n'aura donc pas de valeur juridique. Elle marque cependant un premier pas symbolique dans la reconnaissance du génocide par l'Autriche.

    L'Autriche-Hongrie, comme l'Allemagne, avait été l'alliée de l'empire ottoman durant le Premier conflit mondial. La communauté turque représente la deuxième communauté d'origine étrangère du pays, avec quelque 240'000 personnes.

    L'Autriche  et l'Allemagne reconnaissent  le génocide arménien

    Pour la première fois, l'Allemagne a reconnu le «génocide» arménien et son rôle dans ce crime par la voix de son président Joachim Gauck.

    L'Allemagne, par la voix de son président Joachim Gauck, a reconnu jeudi 23 avril au soir pour la première fois le «génocide» arménien, soulignant la «coresponsabilité» allemande dans ce crime.

    «Nous devons également, nous Allemands, faire notre travail de mémoire», a-t-il déclaré, évoquant «une coresponsabilité, et même, potentiellement, une complicité (de l'Allemagne) dans le génocide des Arméniens», lors d'une cérémonie religieuse à Berlin, à la veille des commémorations officielles du centenaire des massacres perpétrés par les Turcs ottomans, qui ont fait 1,5 million de victimes entre 1915 et 1917.

    C'est la première fois que l'Allemagne utilise officiellement le terme de «génocide» pour évoquer ces massacres. Une vingtaine de pays, dont la France et la Russie, avaient déjà franchi le pas. Ankara rejette toujours ce terme.

    Important allié de Berlin

    Joachim Gauck prend le risque de froisser la Turquie, un important allié que Berlin s'est toujours efforcé de ménager sur ce sujet. L'Allemagne abrite la première communauté turque à l'étranger, estimée à environ trois millions de personnes.

    Dans un texte publié lundi, et qui devait être discuté vendredi au Bundestag, les groupes parlementaires allemands n'étaient pas allés aussi loin que Joachim Gauck, se contentant d'établir un lien entre le massacre des Arméniens et les «génocides» du XXe siècle. L'initiative avait obtenu le soutien du gouvernement allemand, après d'âpres débats.

    Dans les pas de l'Autriche

    Le Parlement autrichien a suscité mercredi la colère d'Ankara en reconnaissant le génocide arménien, une première dans ce pays allié, comme l'Allemagne, à l'empire ottoman durant la Première guerre mondiale. La Turquie a réagi en rappelant pour consultation son ambassadeur en Autriche.

    Ankara avait déjà été très irrité par des déclarations du pape François, qui a parlé pour la première fois du «génocide» des Arméniens, et par le Parlement européen qui a demandé aux Turcs de reconnaître le génocide.

    Responsabilités allemandes

    Evitant de stigmatiser la Turquie, Joachim Gauck, un ancien pasteur de RDA, a insisté sur les responsabilités allemandes, dans son discours prononcé lors d'une cérémonie œcuménique dans la cathédrale protestante de Berlin.

    Des militaires allemands «ont participé à la planification et pour une part à la mise en place des déportations» d'Arméniens, a-t-il relevé. «Des informations d'observateurs et de diplomates allemands qui ont clairement établi la volonté d'extermination contre les Arméniens ont été ignorées» car le Reich allemand, allié à l'empire ottoman, «ne voulait pas compromettre ses relations» avec lui.


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