• L'ONU dénonce les crimes au Soudan du Sud

     

    Yasmin Sooka, présidente de la Commission de l'ONU sur les droits de l'homme, demande sans délai une force régionale pour contrer les violences sexuelles et ethniques.

    L'ONU a appelé mercredi à Genève à l'envoi rapide d'une force régionale de 4000 hommes dans ce pays et à une cour spéciale.

    La présidente de la Commission de l'ONU sur les droits de l'homme au Soudan du Sud Yasmin Sooka a affirmé que les violences sexuelles «dépassent la capacité de quiconque» à en évaluer l'importance. Au total, au moins 70% des femmes dans les camps ont été violées en trois ans de conflit, a-t-elle affirmé au début d'une session spéciale du Conseil des droits de l'homme.

    Soldats et policiers

    Les violences ethniques et sexuelles au Soudan du Sud demandent une réponse de la communauté internationale. La majorité de ces abus est due à des soldats ou à des policiers. Le Haut Commissaire aux droits de l'homme Zeid Raad al-Hussein a de son côté mis en cause «tous les acteurs armés».

    La Commission de Yasmin Sooka avait dénoncé début décembre un «nettoyage ethnique en cours». Des indications «crédibles» laissent penser notamment que des milices armées aient mené des atrocités ethniques contre des civils à Yei, a renchéri mercredi le Haut Commissaire.

    Soutenue par la Suisse

    «Il y a un risque fort» d'une augmentation imminente de ces violences, a expliqué dans un message vidéo le conseiller spécial de l'ONU pour la prévention du génocide, Adama Dieng. Tous les éléments sont réunis, notamment une économie qui stagne, déplore-t-il.

    Zeid Raad al-Hussein a demandé au Conseil d'appeler les dirigeants sud-soudanais à ne plus inciter à la haine ethnique. Outre les violences sexuelles, des arrestations et détentions arbitraires, des enlèvements ou encore des restrictions aux libertés ont été constatés. Des humanitaires ont été visés, des attaques «inacceptables» selon Adama Dieng.

    Le conflit a déplacé plus de 2 millions de personnes, dont plus d'un million a fui dans des pays limitrophes. Environ 4,8 millions de personnes sont menacées de malnutrition sévère.

    Force régionale

    Yasmin Sooka a appelé au déploiement sans délai de la force de protection régionale au Soudan du Sud. Comme Zeid Raad al-Hussein, elle demande à l'Union africaine (UA) et au gouvernement sud-soudanais l'établissement de la cour hybride prévue par l'accord de paix.

    De son côté, le représentant du Soudan du Sud a rejeté l'organisation de cette 26e session spéciale. La rencontre a été soutenue par plus d'un tiers des membres du Conseil, dont la Suisse.


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