• La Bolivie autorise le travail des enfants

    La Bolivie autorise le travail des enfants

    Les mineurs en situation d’extrême pauvreté pourront désormais travailler à partir de 10 ans à leur propre compte, selon un texte adopté le 17 juillet 2014.

    C’est une décision qui va à l’encontre des traités internationaux. La Bolivie vient d’adopter une loi qui autorise les enfants en situation d’extrême pauvreté à travailler. Le texte, promulgué jeudi 17 juillet, fixe à 14 ans l’âge minimum pour travailler, en accord avec les préconisations de l’Organisation internationale du travail (OIT), mais prévoit deux exceptions sous conditions : le travail comme employé à partir de 12 ans et pour son propre compte dès 10 ans.

    Cette « loi a été difficile à rédiger en raison des conventions internationales que l’État a signées en faveur des droits des enfants, mais il existe une réalité bolivienne », a justifié le vice-président, Alvaro Garcia, qui a assuré que l’objectif du gouvernement était d’éradiquer l’extrême pauvreté dans ce pays de 10 millions d’habitants considéré comme le plus pauvre d’Amérique du Sud.

    850.000 mineurs de 7 à 15 ans

    Le travail des enfants est, en effet, une réalité : en 2010, 850.000 mineurs de 7 à 15 ans travaillaient, selon les chiffres officiels, principalement dans les champs ou comme vendeurs ambulants. Le président Bolivien, Evo Morales, lui-même, a été contraint de travailler dans son enfance, en tant que berger puis dans une fabrique de briques.

    Cette nouvelle loi interdit toutefois les tâches dangereuses, comme le travail dans les mines, la récolte de canne à sucre ou une activité dans les fabriques de briques et les hôpitaux. Le gouvernement a par ailleurs prévu des garde-fous : le mineur doit être volontaire, ses parents ou tuteurs doivent donner leur autorisation, de même que les Défenseurs municipaux de l’enfance et le ministère du travail.

    La Bolivie « n’assume pas ses engagements internationaux »

    En cas d’emploi salarié, le salaire minimum est fixé à 207 dollars (153 euros), identique à celui des adultes. L’employeur sera également obligé de signer un contrat de travail et d’inscrire l’enfant au système de santé.

    Malgré cet encadrement, le texte a provoqué les critiques des associations de défense de l’enfance. L’OIT a annoncé la semaine dernière qu’elle soumettrait la Bolivie à une enquête afin de déterminer si elle viole les traités dont elle est signataire. « L’État bolivien n’assume pas ses engagements internationaux » et « ne suit pas des politiques sérieuses », a dénoncé Marcelo Claros, des services du Défenseur de l’enfance à La Paz.


  • Commentaires

    1
    Mercredi 23 Juillet 2014 à 17:34

    Soit disant pour pouvoir mieux encadrer les dérives déjà constatées dans ce domaine. Pour moi, c'est une drôle de façon de lutter contre l'esclavage infantile car c'est la porte ouverte à toutes les exploitations à venir et cette fois-ci parfaitement légales.

    2
    Jeudi 24 Juillet 2014 à 09:46

    Ca me sidère !

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