• La CPI réclame l’Ivoirien Charles Blé Goudé

    La CPI réclame l’Ivoirien Charles Blé Goudé

    La Cour pénale internationale (CPI) a émis un mandat d’arrêt contre Charles Blé Goudé pour sa responsabilité dans les violences post-électorales en Côte d’Ivoire.

    Les autorités d’Abidjan ne semblent pas pressées de répondre à cette demande.

    La Cour pénale internationale (CPI) a rendu public, mardi 1er octobre, son mandat d’arrêt émis il y a deux ans (mais il était sous scellés) contre Charles Blé Goudé, le leader ivoirien des jeunes patriotes (milice ultra-violente) et proche du président déchu Laurent Gbagbo.

    Aux yeux de la CPI, Charles Blé Goudé « aurait engagé sa responsabilité pénale individuelle, en tant que coauteur indirect, pour quatre chefs de crimes contre l’humanité (meurtres, viols et autres violences sexuelles, actes de persécution et autres actes inhumains) qui auraient été perpétrés dans le contexte des violences post-électorales survenues sur le territoire de la Côte d’Ivoire entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011 ».

    Le troisième Ivoirien visé par la CPI

    Après Laurent Gbagbo et son épouse Simone, Charles Blé Goudé, actuellement en détention à Abidjan, est donc le troisième suspect à faire l’objet d’un mandat d’arrêt de la CPI pour les violences post-électorales en Côte d’Ivoire. Mais seul Laurent Gbagbo a été extradé par la justice ivoirienne. 

    Depuis, on peut noter l’hostilité de plus en plus déclarée d’Abidjan à répondre favorablement aux demandes de la Cour internationale.

    Résistances d’Abidjan

    Ainsi, le 27 septembre, le gouvernement ivoirien annonçait que Simone Gbagbo ne serait pas transférée à la Cour pénale internationale au motif qu’il avait désormais les moyens d’assurer équitablement son procès. Le 30 septembre, il demandait à la CPI de se déclarer incompétente pour la poursuivre.

    On peut s’attendre à la même attitude pour le cas de Charles Blé Goudé. Bruno Koné, le porte-parole du gouvernement, a d’ailleurs déjà déclaré qu’Abidjan répondra à la CPI « au moment venu » ! « Chaque cas est particulier. Nous ne voulons pas entrer dans une logique de réponse globale. Nous garderons toujours en vue d’une part l’objectif de réconciliation nationale et d’autre part le rejet de l’impunité. C’est tout cela qui devra être apprécié avant de donner une réponse ».

    Un calcul politique

    En décidant de juger sur son sol les Ivoiriens soupçonnés de crimes pendant la crise postélectorale, Abidjan anticipe le moment où la CPI va aussi poursuivre des proches de l’actuel président Alassane Ouattara (pour l’heure, ne sont poursuivis que des pro-Gbagbo). 

    Une stratégie qui s’exprime alors que la crédibilité de la CPI est fortement entamée et contestée aux yeux de nombreux Africains.

    En toile de fond, le divorce entre l’Afrique et la CPI

    La question du retrait des pays africains membres de la CPI (34 sur les 122 États membres) sera même le sujet d’un sommet spécial organisé par l’Union africaine à Addis-Abeba, le dimanche 13 octobre. Un combat porté par le président de l’UA, le premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, qui accusait le 27 mai 2013 la CPI de mener « une sorte de chasse raciale » contre les Africains. 

    En octobre 2012, la présidente de la commission de l’Union africaine, la Sud-Africaine Dlamini Zuma, écrivait déjà à la CPI : « La réconciliation en Côte d’Ivoire est étroitement liée à la libération de Gbagbo ».


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