• La honte!!

    La honte

    Le président vient d’autoriser Shell à forer dans l’océan Arctique. Tollé chez les défenseurs de l’environnement, qui se sentent trahis.

    Par centaines, canoës et kayaks ont encerclé samedi 16 mai 2015 la plate-forme pétrolière de Shell, stationnée dans le port de Seattle en attendant son transfert en Alaska. Le slogan des militants, qui s’opposent aux projets de cette compagnie dans l’Arctique, est clair: «Shell No!» Ce jeu de mots transforme la locution anglaise Hell No! (qui en français se dit plutôt «Mon Dieu, non!») résonne au sein des mouvements de défense de l’environnement depuis que Barack Obama a autorisé la semaine dernière un forage dans l’Arctique. «Notre nourriture vient de cet océan!» s’insurge Mae Hank, militante d’une tribu indienne de l’Alaska. «Pourrions-nous forer dans votre jardin potager? Dans les prairies où paissent vos vaches? Non!»

    Contrairement à son prédécesseur George Bush qui ne se souciait guère du réchauffement climatique, Barack Obama souligne souvent le besoin de protéger la planète. Son budget pour 2016 investirait des milliards de dollars dans les énergies renouvelables et la création d’un fonds pour aider les Etats américains à réduire leurs émissions de gaz à effets de serre. Mais cela a peu de chances de passer la rampe dans un Sénat dominé par une majorité républicaine opposée aux régulations en matière d’émissions de CO2.

    Champion du pétrole

    Dans ce contexte de paralysie politique à Washington, la décision de Barack Obama d’autoriser les forages dans l’Arctique choque les environnementalistes. En l’occurrence, la compagnie anglo-néerlandaise avait investi 2,1 milliards de dollars dans des permis accordés par l’administration Bush et Barack Obama avait donc peu de marge de manœuvre. Il avait déjà autorisé l’exploitation de ces parcelles en 2012, puis fait marche arrière en 2013 à cause des problèmes de la compagnie.

    «Le mauvais bilan de Shell dans l’Arctique ne nous inspire guère confiance en sa capacité de forer en toute sécurité», réagit Michael Brune, président du Sierra Club, une organisation de défense de l’environnement aux Etats-Unis. En février, le Bureau de gestion de l’énergie provenant des océans, l’administration qui a donné le feu vert à Shell, avait reconnu qu’une marée noire avait 75% de chances de s’y produire dans les 77 prochaines années.

    Barack Obama a dû défendre la semaine passée sa politique environnementale de «transition». Sous sa présidence, les Etats-Unis sont en fait devenus le premier producteur mondial de pétrole et de gaz naturel, dépassant en 2012 la Russie. Ce boom et l’expansion du «fracking» (méthode d’extraction du pétrole et du gaz dangereuse pour l’environnement) remettent en question l’image d’un président pro-environnement.

    Fracking sans limites

    En avril, Barack Obama était dans la réserve naturelle des Everglades en Floride pour promouvoir sa lutte contre le réchauffement climatique. Les écologistes l’ont apostrophé, dénonçant le fracking autorisé sur des parcelles fédérales voisines des Everglades et la liberté totale laissée aux divers Etats (Dakota du Nord, Wyoming ou Colorado) qui délivrent à la pelle des permis de fracking. Enfin, ils attendent de pied ferme la décision de Barack Obama sur le projet de pipeline Keystone XL, méga-oléoduc censé traverser les Etats-Unis depuis le Canada.  


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :