• La Norvège veut redessiner la banquise

    Le ministère du Pétrole a offert à la prospection 57 blocs, presque tous en mer de Barents, certains dans les eaux les plus septentrionales jamais ouvertes à l’exploration par le pays scandinave.

    Un accord conclu en 2013 entre le gouvernement (minoritaire) de droite et deux alliés de centre-droit interdit d’ouvrir les zones situées en bordure de la banquise, afin de protéger leur écosystème, à la prospection et à la production d’hydrocarbures.

    Une nouvelle carte de la banquise

    Mais avec le réchauffement climatique, la banquise recule toujours plus au nord et la cartographie de ses contours fait débat.

    « Il est important de disposer de connaissances actualisées sur l’emplacement géographique des zones fragiles », a déclaré dans un communiqué la ministre de l’Environnement Tine Sundtoft. « J’ai donc demandé à l’Institut polaire norvégien de mettre à jour ses calculs ».

    La nouvelle carte s’appuie sur les données satellite collectées entre 1984 et 2013 plutôt que celles recueillies entre 1967 et 1989 utilisées dans la définition en vigueur jusqu’à présent. Résultat : la limite des glaces marines est par endroits des dizaines de kilomètres plus au nord que dans les anciens calculs.

    « Nous ne déplaçons pas la bordure de la banquise », a fait valoir le Premier ministre, Mme Erna Solberg, à la chaîne TV2 Nyhetskanalen. « C’est la nature qui déplace les limites de la banquise ».

    L’industrie pétrolière veut de nouvelles zones de prospection

    Cette mise à jour permet au gouvernement de faire valoir que les nouvelles licences pétrolières nouvellement proposées sont toutes situées à bonne distance de la banquise, alors que certains blocs auraient posé problème avec l’ancienne cartographie.

    Sur fond de désaccords politiques autour de cette question sensible, ce 23e cycle de concessions de la Norvège, initialement prévu avant Noël, avait dû être repoussé.

    Confrontées à l’amenuisement de leurs ressources dans les eaux largement exploitées de la mer du Nord, les compagnies pétrolières demandent avec insistance l’ouverture de nouvelles zones à la prospection.

    Plus de la moitié (34 sur 57) des blocs offerts à l’exploration sont situés dans une région totalement nouvelle, le sud-est de la mer de Barents, jusqu’à présent jamais prospecté en raison d’un long désaccord frontalier avec la Russie, finalement réglé en 2010.

    La partie n’est pas pour autant gagnée pour le gouvernement : les premières réactions des partis de centre-droit, dont l’appui est essentiel, étaient négatives mardi.

    Également critiques, les organisations de défense de l’environnement ont accusé le gouvernement de faire le jeu du secteur pétrolier. Outre les risques écologiques, elles soulignent que l’exploitation d’hydrocarbures a peu de chances d’être viable à de telles latitudes, a fortiori à la lumière de la chute du cours du baril.

     


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