• Le centre de rétention de l'île Christmas sous contrôle

    Le centre de rétention de l'île Christmas sous contrôle

    Après un encerclement, la police australienne a repris le contrôle du camp de rétention de migrants sur l'île Christmas qui a été, dimanche 8 novembre 2015, le théâtre d'une émeute.

    Les autorités australiennes ont repris mardi par la force le contrôle d'un centre de rétention pour demandeurs d'asile situé sur une île reculée de l'océan Indien, où une émeute avait débuté dimanche après le décès d'un détenu. Des renforts de la police australienne avaient été envoyés sur l'île Christmas - territoire australien situé à 2.600 kilomètres au large de Perth (côte nord-ouest de l'Australie) - pour faire face à des prisonniers armés de machettes et de cocktails Molotov selon le témoignage d'un détenu.

    Le centre de rétention de Christmas abrite 203 hommes: des demandeurs d'asile et des ressortissants étrangers dont bon nombre de Néo-Zélandais, condamnés dans des affaires judiciaires et qui sont en cours d'extradition.

    «Le ministère confirme que tous les secteurs du centre de détention de l'île Christmas sont sous le contrôle total des prestataires de service et du personnel de l'Immigration», a indiqué le ministère de l'Immigration dans un communiqué.

    Il a ajouté que cinq détenus recevaient des soins sans que leurs jours ne soient en danger, sans préciser s'ils avaient été blessés par les forces de sécurité.

    Une mort inexpliquée

    Le ministère a assuré que cette reprise de contrôle avait essentiellement été faite au travers de la négociation mais que la force avait été employée contre «un noyau dur de détenus qui avaient construit des barricades et opposaient une résistance active». Aucun détenu ne manque à l'appel, selon le ministère.

    L'émeute avait éclaté après la mort inexpliquée d'un demandeur d'asile évadé de ce centre, identifié par les médias comme un Kurde d'Iran s'appelant Fazel Chegeni.

    De nombreux prisonniers se sont plaints des conditions de détention sur Christmas.

    Un détenu, le Néo-Zélandais Tuk Whakatutu, avait raconté plus tôt par téléphone à Radio New Zealand qu'une vingtaine de détenus armés de «cocktails Molotov, (...) machettes, (...) tronçonneuses, (...) barres de fer» étaient repliés dans l'un des complexes du camp et encerclés par les policiers anti-émeute.

    Tuk Whakatutu a encore dit que les forces de l'ordre, dont les effectifs ont été renforcés par deux avions d'agents venus du continent, avaient prévenu les détenus qu'elles feraient feu en cas de résistance armée.

    L'Australie mène une politique extrêmement dure vis-à-vis des demandeurs d'asile, plaçant ceux qui parviennent à gagner ses rives dans des camps sur l'île de Manus, en Papouasie-Nouvelle Guinée, sur l'île de Nauru, dans le Pacifique et sur l'île Christmas.

    Depuis fin 2014, Christmas accueille aussi des étrangers condamnés dans des affaires judiciaires et dont les titres de séjour ont été annulés.

    Cette politique est dénoncée par les organisations de défense des droits de l'Homme en raison des conditions de rétention sur ces îles, du manque de perspective pour les demandeurs d'asile ou encore de l'opacité dans laquelle ces camps sont gérés.

    Un Iranien de 23 ans, Reza Barati, avait été battu à mort lors d'une émeute en février 2014 à Manus qui avait fait 69 blessés. Le Sénat australien avait accusé le gouvernement d'avoir échoué à protéger les demandeurs d'asile.


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