• Paul Barril visé par une plainte pour complicité de génocide au Rwanda

    La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et Survie ont déposé, lundi 24 juin, une plainte contre l’ex-patron du GIGN Paul Barril.

    Il aurait signé un contrat d’assistance de fournitures d’armes et de munitions au gouvernement rwandais en plein génocide des Tutsis et des Hutus modérés. Il a toujours nié son implication.

    La plainte a été déposée lundi auprès du Tribunal de grande instance de Paris, par trois organisations : la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et l’association Survie. 

    Elle vise le capitaine de gendarmerie Paul Barril, ex-patron du GIGN, pour son implication supposé dans le génocide rwandais au cours duquel environ 800 000 Tutsis et Hutus modérés ont été tués entre le 6 avril et le 4 juillet 1994 par des miliciens et des éléments des Forces Armées Rwandaises (FAR, force gouvernementale)).

    « Il savait à quoi il contribuait : un génocide »

    Selon les plaignants, Paul Barril est coupable de complicité de génocide « pour avoir notamment contracté le 28 mai 1994 un accord d’assistance de fourniture d’armes et de munitions, et de formation et d’encadrement, avec Jean Kambanda, le premier ministre du Gouvernement intermédiaire rwandais de l’époque ».

    À cette période, Paul Barril, qui ne travaillait plus officiellement pour l’État français, dirigeait la société Secrets et le groupe GPB-Groupe Privé Barril, deux structures spécialisées dans la sécurité. Lorsqu’il a signé, « le Rwanda était en plein génocide. La communauté internationale dénonçait les multiples violations des droits de l’homme et les Nations unies avaient adopté le 17 mai un embargo sur les armes, rappelle Patrick Baudouin, l’avocat de la FIDH. En signant un tel accord, Paul Barril savait à quoi il contribuait : un génocide envers les Tutsis et les Hutus modérés ».

    Un contrat à 3,3 millions de dollars

    Selon le dépôt de plainte, le contrat portait sur la fourniture de 2 000 000 de cartouches, 11 000 obus et mortiers et 11 000 grenades ; et l’équipement de 20 hommes d’encadrement. Le montant de ce contrat s’élevait à 3,3 millions de dollars (2,5 millions d’euros). Mais l’évolution de la situation au Rwanda n’a pas permis à ce contrat d’être entièrement exécuté : 1,2 million de dollars (920 000 €) auraient été payés à Paul Barril.

    « Depuis très longtemps, on parle de l’implication de Paul Barril dans le génocide rwandais. Mais il n’y avait pas de pièces probantes le certifiant. Cette fois, nous détenons des documents sur le contrat du 28 mai et sur le début de son exécution », note Patrick Baudouin.

    L’avocat du capitaine Barril, Sophie Joinquet, jointe mardi 25 juin par téléphone par La Croix, n’avait pas connaissance de cette plainte. « Mon client vit en Angleterre et son état de santé est très précaire. Ce que je peux vous dire, c’est qu’il a toujours nié être impliqué dans le génocide rwandais, de près ou de loin ».


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