• Canada : l'Église catholique fait son aggiornamento sur les droits des peuples autochtones

    Quatre organisations catholiques du Canada représentant les évêques, les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, les peuples autochtones et les laïcs ont répondu dans deux documents aux appels à l’action lancés par la Commission Vérité et réconciliation concernant les droits des autochtones.

    Les signataires catholiques expriment leur soutien à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Ils rejettent les concepts et les principes dénués de fondement dont se sont servis les Européens pour justifier la saisie de territoires qui appartenaient à des peuples autochtones, des contre-vérités souvent transmises par des chrétiens. Les organisations catholiques reconnaissent une fois encore que la liberté religieuse des peuples autochtones a été souvent brimée dans les pensionnats indiens. Ces pensionnats étaient financés par le gouvernement, mais 60% d’entre eux ont été administrés par des catholiques. Or, dans bien des cas, les enfants étaient enlevés de force à leur famille et on les punissait quand ils parlaient leur langue maternelle.

    Il y a eu aussi un nombre révoltant de cas d’abus sexuels et de violence physique, affective et culturelle. Plusieurs élèves autochtones ont vu leurs croyances et leurs pratiques traditionnelles méprisées. «Bien que les catholiques prônent le droit de chaque personne à choisir librement sa foi religieuse et ses pratiques spirituelles, reconnait Mgr Donald Bolen, président de la commission épiscopale Justice et Paix, nous ne vivons pas toujours à la hauteur de nos convictions, et l’expérience d’une privation de liberté religieuse fait aussi partie de cet héritage de souffrance».

    Par ailleurs, en réponse à certains groupes qui ont demandé au Pape François de révoquer les bulles pontificales employés par des Européens pour justifier la saisie de terres occupées auparavant par les peuples autochtones, l’Église canadienne rappelle que ces décrets politiques ont été abrogés il y a déjà longtemps. Plusieurs bulles papales émises à la fin du XV° siècle ont effectivement concédé à des pays européens un droit sur des territoires qui appartenaient à d’autres peuples. Il s’agissait alors d’une sorte d’arbitrage international qui cherchait à désamorcer un conflit ouvert entre l’Espagne et le Portugal.

    Ces documents politiques, qui ne font pas partie de l’enseignement de l’Église, ont été annulés dès le début du XVIe siècle par d’autres textes pontificaux, et n’avaient de toute manière rien à voir avec le Canada actuel. «La vraie cause du colonialisme, ce ne sont pas les bulles du pape, tient à préciser Mgr Bolen, mais plutôt la cupidité humaine». Selon lui, l’Église doit présenter des excuses s’il y a lieu pour sa complicité à des injustices du passé et continuer de proposer son enseignement sur l’égalité, la dignité et les droits de toutes les personnes humaines. À présent, les excuses et la reconnaissance des errements du passé doivent être suivies d’actions constructives.

    Les deux documents incitent les catholiques canadiens à établir des liens plus profonds avec les autochtones, à scruter le passé et à trouver de meilleures façons d’avancer ensemble. En clair, il faut passer à l’action et Mgr Bolen cite des cas d’application concrète au niveau local : l’organisation d’activités éducatives, des espaces de dialogue avec les traditions spirituelles autochtones et des actions de solidarité avec les fidèles des Premières Nations et du peuple métis. Une journée de réflexion sur le renouvellement des relations avec les peuples autochtones s’est déroulée le 14 mars 2016, à Ottawa.


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  • Suicides en série dans une communauté autochtone

    Ces trois derniers mois, 140 habitants d'une réserve ont tenté de mettre fin à leurs jours ou ont songé à le faire. Et six jeunes ont péri.

    Une communauté autochtone du Manitoba, dans le centre du Canada, est frappée par une vague de suicides parmi les jeunes, a déploré vendredi l'Association des femmes autochtones du Canada, en demandant une intervention d'urgence des services sociaux.

    «Les communautés autochtones sont confrontées à une vague de suicides», a souligné Dawn Lavell-Harvard, présidente de la NWAC, en référence aux cinq adolescents et à une jeune mère de famille qui se sont suicidés dans une réserve de la Première Nation crie. Cette responsable autochtone a réclamé «des services plus importants pour nos communautés afin d'empêcher ces tragédies».

    Shirley Robinson, chef adjointe de la réserve située à 500 km au nord de la capitale provinciale Winnipeg, a confié récemment aux médias que plus de 140 habitants ont fait une tentative de suicide ou ont eu des pensées suicidaires au cours des trois derniers mois. Les services sociaux ont placé sous surveillance une centaine de jeunes qui développent des idées suicidaires, a-t-elle dit.

    Le suicide est un problème aigu dans les communautés autochtones et, selon les statistiques de Santé Canada, «les taux de suicide sont de cinq à sept fois plus élevés chez les jeunes des Premières Nations» que la moyenne chez les jeunes Canadiens.

    Dans un entretien au quotidien «Winnipeg Free Press», Shirley Robinson attribuait ces suicides au sein de la communauté Pimicikamak aux conditions de vie avec un taux de chômage de 80%, une crise du logement et le surpeuplement.

    «La situation est complexe», reconnaissait jeudi la ministre fédérale des Affaires autochtones, Carolyn Bennett, insistant sur sa volonté d'enrayer ce phénomène.

    Les responsables cris ont demandé en urgence au moins six spécialistes en santé mentale afin d'épauler le seul thérapeute qualifié de la communauté de 5858 habitants, selon la presse locale.


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  • Le Brésil massacre ses Indiens guarani

    Vous voulez que je vous parle de ma famille ? Mon grand-père a été assassiné, mon père a été assassiné, mon oncle a été assassiné… Au total, quinze personnes de mon entourage direct ont été assassinées", lance d’entrée de jeu Valdelice Veron. Le visage tendu, le poing serré, la jeune femme d’une trentaine d’années peine à contenir la colère qui l’anime. Nous la rencontrons à quelques mètres du Parlement européen, où elle vient tout juste de plaider auprès des eurodéputés pour l’adoption d’une résolution sur la survie de son peuple : les Guarani-Kaiowa. Cette communauté indigène de plus de 45 000 membres est installée depuis toujours dans l’Etat du Mato Grosso do Sul, une terre extrêmement fertile du sud du Brésil qui suscite plus que jamais la convoitise des grands propriétaires terriens.

    Multiplication des raids meurtriers

    "A l’heure où je vous parle", poursuit Valdelice Veron "mon village - Taquara Juti - est encerclé par les milices privées qui travaillent pour les entreprises actives dans l’agrobusiness. Les grands producteurs de soja et de canne à sucre utilisent ces groupes armés pour nous expulser ou nous intimider lors de raids meurtriers qui ont failli me coûter la vie il y a moins d’un an. La police de l’Etat, la DOF (Departamento de operaçaos de fronteira) participe directement à ces attaques qui ont encore tué il y a six mois Simiao Vilhava, l’un de nos derniers grands caciques."


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  • Ban Ki-moon appelle à améliorer la santé et le bien-être des peuples autochtones

    9 août 2015 – A l'occasion de la journée internationale des peuples autochtones, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé dimanche la communauté internationale à tout mettre en œuvre pour concrétiser les droits des peuples autochtones, notamment dans les domaines de la santé et du bien-être.

    Alors que l'Organisation célèbre cette année ses 70 ans d'existence, le temps est venu de faire le bilan des nombreux progrès accomplis par les Nations Unis en faveur de l'humanité, a déclaré M. Ban dans un message.

    « L'adoption, en 2007, par l'Assemblée générale, de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones compte parmi les nombreuses réussites de la collaboration fructueuse entre les peuples autochtones et les États membres de l'ONU », a-t-il affirmé.

    En cette Journée internationale, le chef de l'ONU a souhaité accorder une attention toute particulière à la santé et au bien-être des peuples autochtones.

    « La Déclaration reconnaît leur droit de conserver leurs pratiques médicales et d'avoir accès à tous les services sociaux et de santé afin de jouir du meilleur état possible de santé physique et mentale. Comme l'affirme la Déclaration, nous devons tout mettre en œuvre pour les aider à réaliser leurs droits et à concrétiser leurs aspirations », a rappelé M. Ban.

    Le Secrétaire général a ajouté que les peuples autochtones connaissent de nombreux problèmes, pour la plupart évitables, dans les domaines de la santé et du bien-être, y compris des logements et installations sanitaires insalubres, l'absence de soins prénatals, la violence généralisée à l'égard des femmes, la prévalence élevée du diabète, la consommation de drogue et d'alcool et des taux élevés de suicide chez les jeunes et de mortalité infantile.

    M. Ban a appelé à régler de toute urgence ces problèmes dans le cadre du nouveau programme de développement durable qui sera adopté en septembre à New York par les dirigeants mondiaux.

    « En cette Journée internationale des peuples autochtones, je demande à la communauté internationale de veiller à ce qu'ils ne soient pas oubliés. Si nous voulons créer un avenir meilleur et plus équitable, engageons-nous à redoubler d'efforts pour améliorer la santé et le bien-être des peuples autochtones », a déclaré le chef de l'ONU.


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  • Les dernières tribus d'Amazonie «au seuil de l'extinction»

    Au Brésil, dans les années 1970 et 80, de 50 à 90% de certaines tribus ont été décimées par des maladies infectieuses après des rencontres avec l'extérieur.

    Selon des experts, «nous sommes au seuil d'une vaste extinction de cultures car ces populations sont parmi les plus vulnérables au monde».

    Les dernières tribus isolées d'Amazonie sont de plus en plus menacées par la multiplication des contacts avec le monde moderne et les autorités réexaminent leurs politiques envers ces populations pour mieux les protéger, avec cependant des succès limités.

    Selon une série d'articles publiés dans la dernière édition de la revue américaine Science parue jeudi, des groupes entiers de ces populations indigènes sont en danger imminent de disparaître au Pérou et au Brésil, où elles sont le plus présentes.

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    «Nous sommes au seuil d'une vaste extinction de cultures car ces populations sont parmi les plus vulnérables au monde», estime Beatriz Huertas, une anthropologue basée à Lima, dans un de ces articles.

    Chocs entre civilisations

    Même constat de Chris Fagan, directeur de l'ONG américaine Upper Amazon Conservancy, selon qui «on se trouve actuellement près d'une disparition étendue de cultures».

    Des siècles de colonisation ont montré combien les chocs entre civilisations peuvent être tragiques, rappellent ces experts. Depuis l'arrivée des Espagnols en 1492, il est estimé que 50 à 100 millions d'autochtones ont péri sur le continent américain, et avec eux des cultures entières.

    Tout en reconnaissant ne pas savoir précisément ce qui se passe dans ces tribus isolées, ces chercheurs expliquent que les contacts entre ces indigènes et des représentants du monde moderne se multiplient rapidement.

    Des habitants de villages intégrés dans la société moderne au Pérou comme au Brésil font aussi part d'une forte augmentation d'apparitions de ces indigènes, qui parfois font des raids dans leur maison en leur absence, volant et saccageant, indique une des études.

    Risques d'infections

    Outre le risque de confrontation, ce sont de banales infections comme la coqueluche ou la grippe contre lesquelles ces tribus n'ont aucune immunisation qui les tuent. Ces infections sont transmises au contact de bûcherons, de journalistes, de trafiquants de drogue et même d'anthropologues qui se rendent dans la forêt.

    C'est au Pérou que la situation paraît être la plus dramatique, selon ces experts qui estiment à 8000 le nombre des peuplades indigènes éparpillées dans la forêt équatoriale.

    Le gouvernement de Lima a établi des zones protégées de trois millions d'hectares pour permettre à ces tribus de rester isolées mais cela pourrait ne pas suffire, selon les chercheurs.

    26 groupes d'indigènes isolés

    Au Brésil, où dans les années 1970 et 80, de 50 à 90% de certaines tribus ont été décimées par des maladies infectieuses après des rencontres avec des représentants du monde extérieur, les autorités ont pris des mesures drastiques pour empêcher de tels contacts et les limiter au strict minimum. Ainsi, de 1987 à 2013, des contacts ont eu lieu avec seulement cinq tribus.

    Le gouvernement brésilien a recensé 26 groupes d'indigènes isolés dans le pays et pense qu'il pourrait y en avoir près de 80 de plus qui vivent cachés.

    Mais avec le développement rapide de l'économie brésilienne, la septième mondiale, les activités minières, agricoles et la construction d'axes routiers entre autres ont explosé en Amazonie, exerçant des pressions croissantes sur ces populations.  


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  • Mouvement de fronde autour d'un projet minier au Pérou

    L'armée péruvienne a été envoyée dans le sud du pays pour aider la police face aux manifestations contre le projet minier Tia Maria, qui ont déjà fait trois morts.

    Le gouvernement péruvien a annoncé samedi 9 mai 2015 l'envoi de l'armée dans le sud du pays, pour aider la police face aux manifestations contre le projet minier Tia Maria, qui ont déjà fait trois morts.

    «Nous avons bon espoir que cette étape sera suffisamment persuasive pour que les personnes impliquées (dans ces protestations, ndlr) se retirent», a expliqué à la télévision le ministre de la Justice, Gustavo Adrianzen.

    «La province de Islay (où se trouve le chantier, ndlr) doit revenir à la normale», a-t-il affirmé.

    Les militaires resteront présents dans cette province, située à 1.000 kilomètres au sud de Lima, jusqu'au 7 juin.

    Issue fatale pour un policier

    Les autorités péruviennes n'écartent pas la possibilité de déclarer l'état d'urgence dans la province, afin d'en donner le contrôle total aux militaires, ce qui suspendrait temporairement le droit de manifester.

    Un policier, blessé grièvement mercredi lors d'une nouvelle manifestation contre le projet de Tia Maria, mené par la compagnie minière Southern Peru, filiale de la mexicaine Southern Copper, pour un budget d'1,4 milliard de dollars, a succombé ce samedi 9 mai à ses blessures.

    Sa mort porte à trois le nombre de décès dans ces affrontements. Deux manifestants avaient déjà été tués au cours des dernières semaines. Au total, depuis le début de la grève générale le 23 mars, plus de 160 policiers ont été blessés selon le ministère de l'Intérieur.

    Depuis plusieurs mois, les conflits sociaux autour de projets miniers et pétroliers s'intensifient au Pérou, provoquant l'inquiétude de la classe politique et des secteurs industriels, qui craignent pour les investissements dans ce secteur-clé de l'économie du pays.

    Forte opposition

    Dans le cas de Tia Maria, les habitants s'opposent au projet depuis 2009, car ils estiment qu'il nuirait à l'agriculture locale et à l'environnement.

    Le pays latino-américain, qui possède d'importantes richesses naturelles dans son sous-sol, est le cinquième producteur d'or de la planète. Son secteur minier est considéré comme le plus important de son économie et l'un des plus dynamiques.

     


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  • Un ancien chef policier condamné à 90 ans de prison

    L'ancien responsable de la police du Guatemala avait dirigé en 1980 un assaut meurtrier contre des manifestants indiens réfugiés à l'ambassade d'Espagne à Guatemala City. L'intervention avait fait 37 morts.

    L'assaut dirigé par l'ex-responsable policier était intervenu dans le contexte de l'interminable guerre civile opposant un régime de droite à une rébellion de gauche, qui a fait quelque 200'000 morts ou disparus de 1960 à 1996, selon les estimations de l'ONU.

    Pedro Garcia dirigeait alors les forces spéciales qui avaient donné l'assaut contre l'ambassade le 31 janvier 1980, où s'étaient réfugiés un groupe de paysans et étudiants indiens protestant contre la répression de l'armée. L'ambassade avait été incendiée lors de l'assaut.

    Pedro Garcia n'aura à purger que 30 ans de prison, la sentence maximale encourue à l'époque des faits.

    Répression dénoncée

    Le verdict a été rendu alors que des manifestants réunis devant le tribunal criaient «assassin, assassin», après avoir organisé une cérémonie Maya devant un autel portant fleurs et bougies.

    L'incendie avait été provoqué à l'ambassade espagnole le 31 janvier 1980, alors qu'un groupe d'indigènes, de paysans et d'universitaires occupait la représentation diplomatique pour dénoncer la répression de l'armée, dans le cadre de la guerre civile qui a déchiré le pays entre 1960 et 1996.

    Pour les déloger, militaires et policiers avaient mis le feu à l'ambassade, provoquant la mort de 37 personnes, en majorité des indigènes, mais aussi un ancien vice-président et un ex-ministre des Affaires étrangères guatémaltèques, ainsi que trois diplomates espagnols.


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  • Des «Jeux Olympiques masaï» pour sauver les derniers lions

    Brandissant leurs lances en guise de javelots, les chasseurs de lions du Kenya ont rivalisé d'adresse lors de «Jeux Olympiques masaï» organisés pour sauver ces fauves menacés d'extinction.

    Organisés au pied du mont Kilimandjaro, dans la petite réserve de Kimana, à 220 kilomètres au sud-est de la capitale, Nairobi, ces jeux masaï parrainés par le champion olympique du 800 m David Rudisha, veulent offrir aux guerriers une autre manière de prouver leur force.

    De génération en génération, en un immuable rite de passage à l'âge adulte, les guerriers de la tribu masaï devaient prouver leur virilité en tuant un lion. Une campagne de défenseurs de l'environnement tente de les convaincre de remplacer la chasse par le sport.

    Car les grands fauves se font de plus en plus rares au Kenya, victimes du braconnage et de la raréfaction de leur habitat, grignoté par l'urbanisation. Le pays ne compte plus que 2000 lions, contre 30'000 dans les années 1970.

    Athlètes aux pieds nus

    David Rudisha, champion olympique du 800 mètres et détenteur du record du monde sur la distance, lui aussi masaï, est le parrain de la compétition, dont c'est la deuxième édition.

    «Je suis heureux d'être ici, parmi les miens, et d'essayer de les convaincre de ne plus tuer les animaux sauvages, parce qu'ils nous apportent beaucoup», explique-t-il, alors que des athlètes aux pieds nus sprintent dans la poussière.

    Les épreuves traditionnelles ont été mâtinées d'une petite touche locale: en guise de javelots, ce sont leurs lances acérées que projettent les guerriers. Et les massues de bois destinées à se protéger des hyènes, les «rungus», remplacent les disques dans l'épreuve du lancer.

    Visage luisant d'ocre rouge, corps drapé de pourpre, cou ceint de rangées de perles multicolores, les guerriers s'affrontent sur les plaines dominées par la calotte de neige du Kilimandjaro, le plus haut sommet d'Afrique.

    «J'essaye aussi de montrer l'exemple, de prouver que le sport peut changer votre vie, vous permettre de devenir quelqu'un», ajoute Rudisha, en haussant la voix. Derrière lui, des centaines de spectateurs hurlent, encouragent les athlètes de leur village qui courent à travers la savane jaunie.

    «Le sport m'a permis d'aller très loin, j'ai voyagé dans le monde entier, juste pour courir».

    Les épreuves ont été pensées pour permettre aux guerriers de rivaliser en utilisant leurs talents de chasseurs, dans un cadre sportif.

    Sensibiliser les Masaï

    Pour les épreuves de course, les hommes s'affrontent sur des distances de 200, 800 ou 5000 mètres, les femmes sur 100 ou 1500 mètres.

    Spécialité de cette tribu, le «saut en hauteur masaï», où les guerriers bondissent dans les airs à la verticale et non au dessus d'une barre, est aussi à l'honneur.

    Selon les organisateurs, «c'est une occasion pour les Masaï de montrer leurs prouesses physiques à travers un événement sportif plutôt que lors d'une chasse», tout en les sensibilisant sur les menaces qui pèsent sur les lions.

    «Les lions sont en danger», souligne Fiesta Warinwa, de la Fondation pour la faune sauvage africaine (AWF).

    Ce sont surtout ces grands fauves que les touristes espèrent voir en venant au Kenya - ainsi que les éléphants ou les rhinocéros, eux aussi gravement menacés par le braconnage. Et le tourisme représente l'une des principales sources de devises du pays.

    Des bourses scolaires

    «A moins d'agir, ces lions pourraient totalement disparaître d'ici deux décennies», avertit Fiesta Warinwa. «Les Jeux Olympiques masaï participent à la protection des lions par l'éducation.»

    «Ces jeux masaï sont bien plus qu'un événement pittoresque d'une journée», assure Samar Ntalamia, représentant de «Big Life conservation campaigners».

    «C'est un programme annuel d'éducation qui nous donne la possibilité de sensibiliser ces jeunes hommes aux questions de préservation de la faune sauvage, notamment les lions».

    Pas de médailles pour les vainqueurs mais des têtes de bétail - la plus grande richesse chez les Masaï - des bourses scolaires ou des sommes d'argent. Les deux meilleurs athlètes, eux, ont gagné un voyage tous frais payés à New York pour concourir dans le marathon 2015.


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  • Les Nations-Unies condamnent le traitement infligé aux Bushmen du Botswana

    Suite à sa visite dans le pays le mois dernier, le Rapporteur spécial des Nations-Unies pour les droits culturels a condamné le traitement infligé aux derniers chasseurs bushmen par le gouvernement botswanais.

    Farida Shaheed a exprimé sa préoccupation face aux restrictions imposées aux Bushmen quant à l’accès à leur territoire ancestral dans la Réserve du Kalahari central et quant à la politique contradictoire du gouvernement qui expulse les Bushmen au nom de la conservation tout en poursuivant l’exploitation minière et en encourageant le tourisme à l’intérieur de la réserve.

    ‘La crainte du groupe affecté est qu’une fois disparus les aînés de la communauté, plus personne n’aura le droit de vivre dans la réserve. De plus, en insistant sur le fait que les gens sont expulsés de la réserve pour la conservation de la faune, le gouvernement est en contradiction avec sa volonté de poursuivre des activités minières et de favoriser le tourisme’, écrit Farida Shaheed dans son rapport, exigeant du gouvernement botswanais qu’il ‘clarifie la question’.

    Malgré une décision de la Haute Cour en 2006 qui a confirmé le droit des Bushmen à vivre et chasser à l’intérieur de la réserve, la majorité d’entre eux est obligée de demander un permis d’entrée à partir de l’âge de 18 ans.

    Le porte-parole bushman, Jumanda Gakelebone, a déclaré à dpa, la principale agence de presse de langue allemande : ‘Si nous ne pouvons pas retourner sur nos terres ancestrales, il n’y aura bientôt plus de Bushmen au Botswana’.

    Les Bushmen sont accusés de braconnage parce qu’ils chassent pour se nourrir et risquent les arrestations, les coups, la torture et la mort tandis que les chasseurs de trophées ont tout loisir de tuer pour le sport.

    Le leader bushman Roy Sesana a récemment demandé l’aide du Prince William – qui dirige l’organisation United for Wildlife de lutte contre le braconnage – pour établir que les Bushmen ne sont pas des braconniers.

    Le gouvernement botswanais manifeste un profond mépris pour le mode de vie des chasseurs-cueilleurs bushmen. Dans une déclaration récente à la nation, le président botswanais, Ian Khama, a souligné les efforts accomplis par son gouvernement en collaboration avec les organisations communautaires pour ‘faciliter la transition [des Bushmen] de la chasse au tourisme photographique’.

    Des Bushmen ont été arrêtés et torturés pour avoir chassé pour nourrir leurs familles.
    Des Bushmen ont été arrêtés et torturés pour avoir chassé pour nourrir leurs familles.

    © Survival International

    Si le président Ian Khama s’apprête à accueillir la conférence inter-gouvernementale sur le braconnage de United for Wildlife au Botswana en mars 2015, il continue d’agir illégalement en persécutant les Bushmen, leur refusant le droit de vivre librement sur leurs terres et d’y chasser le gibier, en contradiction avec la décision de la Haute Cour.

    Survival International a recensé plus de 200 cas d’atteinte aux droits des Bushmen aux mains des agents de la faune et de la police et a appelé à un boycott du tourisme au Botswana tant que les Bushmen ne seront pas autorisés à vivre en paix sur leur territoire ancestral.

    Stephen Corry, directeur de Survival, a déclaré aujourd’hui : ‘Le président Khama est en train de compromettre la réputation de son pays en imposant une implacable répression à l’encontre des Bushmen. Sa dernière déclaration illustre parfaitement son mépris à leur égard – pour lui, les Bushmen ne sont bons qu’à attirer les touristes’.

     

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  • Fait rarissime, une décharge électrique a tué 11 membres d'une même tribu et fait 15 blessés dans le nord du pays.

    Fait très rare, la foudre a tué onze membres d'une communauté amérindienne dans le nord de la Colombie lors d'un orage, ont annoncé lundi les autorités locales. Le drame s'est produit dans la vallée de la Sierra Nevada dans la région de Magdalena, où vit en isolement une tribu de l'ethnie kogui.

    «Une décharge électrique provoquée par un éclair a entraîné la mort de 11 indigènes et en a blessé 15 autres», a annoncé le Défenseur du peuple, nom donné au médiateur public, dans un communiqué.

    Un dispositif spécial pour les blessés

    «Les responsables de la tribu se trouvaient réunis au moment où a eu lieu ce phénomène naturel», a précisé cet organisme chargé de la défense des droits de l'homme, qui a détaché un représentant dans cette région où opère un bataillon de haute montagne de l'armée.

    Les indigènes blessés devaient être transportés à l'hôpital de Santa Marta, l'agglomération la plus proche et située sur la côte des Caraïbes.

    Le directeur de l'organisme national pour la prévention des risques, Carlos Ivan Marquez, a précisé que la foudre était tombée dans un secteur retiré, à au moins cinq heures de route de Santa Marta. Un dispositif spécial a été mis en place pour recevoir les membres de la tribu, a-t-il précisé.


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