• le Conseil de sécurité condamne l'usage de la violence sexuelle dans les conflits

    28 août 2015 – Le Conseil de sécurité de l'ONU a fortement condamné vendredi 28 août 2015 l'usage de la violence sexuelle à des fins de tactique militaire, notamment en Syrie et en Iraq, et a exhorté la communauté internationale à rester unie pour traduire les auteurs de ces crimes abjects en justice.

    Dans une déclaration de presse rendue publique au siège de l'ONU, à New York, le Conseil a annoncé avoir entendu un exposé sur la visite au Moyen-Orient de la Représentante spéciale du Secrétaire général de l'ONU chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, Zainab Hawa Bangura.

    Les membres du Conseil ont condamné et exprimé leur inquiétude face à l'usage répété de la violence sexuelle, en particulier l'esclavage sexuel et la violence sexuelle liée aux mariages forcés, en tant que méthode ou tactique de guerre, notamment en Syrie et en Iraq.

    Ils ont souligné la nature abjecte de tels actes et ont exhorté les parties à des conflits armés de prendre toutes les mesures possibles pour protéger les civils contre la violence sexuelle.

    Les membres du Conseil ont rappelé que le viol et d'autres formes de violence sexuelle graves dans les conflits armés constituent des crimes de guerre et des violations graves des Conventions de Genève. Ils ont exhorté la communauté internationale à rester unie afin de tenir les auteurs de ces crimes pour responsables.

    Ils ont souligné la nécessité pour toutes les parties concernées dans la région de prendre en compte l'importance de l'autonomisation des femmes et la protection des femmes et des filles contre les risques de violence sexuelle dans la formulation de leurs stratégies de lutte contre le terrorisme.

    Les membres du Conseil ont exprimé le besoin de mettre un terme aux conflits de la région afin de réduire les opportunités de commettre des violences sexuelles.

    Les membres du Conseil de sécurité ont salué les efforts des pays voisins dans la protection des réfugiés, y compris contre la violence sexuelle, et ont appelé la communauté internationale à répondre aux appels humanitaires des Nations Unies pour la Syrie et l'Iraq.


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    Le chef de l'ONU rappelle aux chefs de mission la tolérance zéro en matière d'abus sexuels

    13 août 2015 – A la suite de nouvelles allégations d'abus sexuels par des Casques bleus en République centrafricaine, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a rappelé jeudi aux chefs des missions de maintien de la paix la tolérance zéro de l'Organisation en ce qui concerne les abus sexuels.

    Le chef de l'ONU a eu une réunion par vidéoconférence jeudi matin avec les chefs de missions de l'ONU, les commandants des forces, et les commissaires de police pour discuter de ce sujet, a indiqué son porte-parole lors point de presse au siège de l'ONU.

    « Le Secrétaire général a dit qu'il allait adresser le même message aux autres services au-delà du maintien de la paix. La politique de tolérance zéro s'applique à l'ensemble du système des Nations Unies, leur a-t-il dit », a ajouté ce porte-parole, Stéphane Dujarric. « Il a souligné que la tolérance zéro signifie zéro complaisance et impunité zéro et que lorsque des allégations sont fondées, l'ensemble du personnel – qu'il s'agisse de militaires, de policiers ou de civils - doivent rendre des comptes ».

    Cette réunion par vidéoconférence est intervenue au lendemain de l'annonce de la démission du chef de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA), Babacar Gaye, suite aux nouvelles allégations d'abus sexuels par des Casques bleus. L'organisation Amnesty International affirme que des Casques bleus de l'ONU ont tué un adolescent de 16 ans et son père et ont violé une fillette âgée de 12 ans dans ce pays.

    Lors de la réunion par vidéoconférence, le Secrétaire général a exprimé sa détermination à aider les personnes affectées et à préserver l'intégrité du drapeau de l'ONU.

    « Il a rappelé les directives existantes ainsi que l'obligation des hauts responsables de lutter contre l'exploitation et les abus sexuels. Il a dit que les chefs de mission étaient directement responsables du comportement et de la discipline au sein de leur mission, avec le soutien des hauts responsables de la mission », a indiqué le porte-parole.

    Le Secrétaire général a également discuté de l'importance de la prévention, de la formation, de l'évaluation et de l'atténuation des risques, de la formation continue et de la sensibilisation au sein des communautés locales pour faire cesser ce problème. Il a appelé les hauts responsables des missions à se servir de chaque occasion pour renforcer le message que les Nations Unies ne tolèreront aucun écart, notamment l'exploitation et les abus sexuels.

    Enfin, il a souligné que les pays contributeurs de troupes et de policiers sont responsables de veiller à ce que leur personnel soit correctement formé en matière de comportement et de discipline, de poursuivre leurs soldats Casques bleus quand ceux-ci sont accusés d'avoir commis des abus, et de maintenir l'ONU informée de l'évolution de ces affaires.

    Le Secrétaire général a également discuté de la question avec les membres du Conseil de sécurité lors d'une réunion à huis-clos.


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  • Certains pays ne luttent pas assez contre l'esclavage

    La Thaïlande, la Russie, l'Iran ou encore la Libye ne lutteraient pas suffisamment contre la traite des êtres humains.

    Les Etats-Unis ont accusé ce lundi 27 juillet 2015 la Thaïlande, la Russie, l'Iran ou encore la Libye de ne pas lutter suffisamment contre la traite des êtres humains, dans leur rapport annuel sur cet «esclavage moderne». La Suisse confirme sa place dans les pays respectant les normes.

    La Thaïlande, la Russie, l'Iran et la Libye, tout comme le Venezuela, l'Algérie, la Syrie, le Yémen, la Corée du Nord ou le Zimbabwe étaient déjà l'an dernier au plus bas du classement dressé chaque année par le département d'Etat et dévoilé par son patron John Kerry.

    «Sous surveillance»

    Les pays relégués en catégorie 3 sont accusés de ne pas respecter les normes internationales et de ne pas faire d'«efforts importants» en la matière. La Russie figure dans cette dernière catégorie, au moins depuis 2013, ce qui avait provoqué la fureur de Moscou à l'époque.

    La Chine, en revanche, était remontée d'un cran en 2014, au rang 2 «sous surveillance» et y est toujours cette année. Et la Malaisie, qui avait dégringolé l'an passé en queue de peloton, est remontée au niveau de la Chine pour les «efforts significatifs» de Kuala Lumpur pour lutter contre la traite d'êtres humains.

    Insulte à la dignité humaine

    La plupart des pays occidentaux, ceux d'Europe, les Etats-Unis et l'Australie, mais aussi Israël, Taïwan, le Chili ou l'Arménie, sont dans la première catégorie. Ils sont loués pour leur lutte contre la traite des êtres humains et le respect total des normes internationales. La Suisse, qui s'était retrouvée en catégorie 2 de 2010 à 2013, est, comme l'an dernier, à nouveau dans cette catégorie.

    D'après l'Organisation internationale du travail (OIT), la traite des êtres humains représente 150 milliards de dollars de bénéfices par an, dont 99 milliards pour l'industrie du sexe. Les Etats-Unis estiment que quelque 20 millions de personnes en sont les victimes.

    «La traite d'humains est une insulte à la dignité humaine et une attaque contre la liberté», a martelé John Kerry dans l'introduction du rapport. Il appelle à mener le«combat contre de l'esclavage moderne».


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  • l'ONU appelle à lutter contre l'exploitation et la stigmatisation des veuves

    23 juin 2015 – À l'occasion de la Journée internationale des veuves, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé la communauté internationale à mettre fin à la stigmatisation sociale et aux privations économiques que subissent les veuves.

    « Édifier un monde plus équitable pour les générations à venir constitue l'enjeu majeur de notre époque – surtout pour les femmes, qui sont souvent victimes de formes multiples et combinées de discrimination », a déclaré M. Ban dans un message, ajoutant que l'âge, les revenus, l'appartenance ethnique ou le handicap sont autant de facteurs qui accroissent le risque d'injustice pesant sur les femmes.

    « Les veuves sont particulièrement vulnérables », a affirmé le Secrétaire général, précisant que beaucoup d'entre elles, âgées, n'ont jamais travaillé en dehors du foyer.

    Selon le chef de l'ONU, après le décès de leur conjoint, il n'est pas rare qu'elles se retrouvent dans la précarité, en particulier si elles vivent dans une région touchée par un conflit, une catastrophe naturelle ou une crise humanitaire.

    « La Journée internationale des veuves est l'occasion de réaffirmer les droits de celles dont le deuil prélude à l'exclusion, aux maltraitances ou à la perte du logement, des moyens de subsistance ou du statut social », a déclaré M. Ban.

    Dans les sociétés où la femme n'est considérée comme accomplie que lorsqu'elle est mariée, les veuves sont souvent traitées comme quantité négligeable ou stigmatisées, a déploré le Secrétaire général.

    « Ne bénéficiant plus de la protection économique et sociale de leur époux, beaucoup sont traitées comme un fardeau financier par leur famille. Parfois, elles perdent leur droit à l'héritage et leurs biens, quand elles ne sont pas chassées », a-t-il précisé.

    M. Ban a ainsi appelé la communauté internationale à mettre fin à la stigmatisation sociale et aux privations économiques que subissent les veuves, à combattre les risques élevés d'exploitation et d'agression sexuelles auxquels elles sont exposées et à lever les obstacles qui les empêchent d'accéder aux ressources et aux débouchés économiques et entravent leur avenir.

    « Ces violations des droits de l'homme naissent de l'idée injuste qu'une femme vaut moins qu'un homme. Or, à l'occasion de la Journée internationale des veuves, nous réaffirmons l'égalité entre les sexes », a-t-il affirmé.

    Le Secrétaire général a également appelé à promouvoir les droits des veuves en matière d'héritage, de propriété, notamment foncière, et d'accès à d'autres biens.

    « À l'occasion de la Journée internationale des veuves, décidons-nous à mettre fin aux comportements discriminatoires et à faire que les veuves de tous âges jouissent, comme n'importe qui, de leurs droits fondamentaux, y compris le droit de façonner leur avenir et de participer pleinement à la vie de la société », a-t-il.


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    Un homme qui avait contraint une jeune femme à l'épouser a été condamné à 16 ans de prison. Une première depuis l'entrée en vigueur de la loi sur les mariages forcés.

    Un homme marié de 34 ans a été condamné à seize ans de prison par un tribunal du Pays-de-Galles pour avoir contraint une jeune femme à l'épouser. Il s'agit de la première application de la législation de 2014 contre les unions forcées.

    Le condamné est un homme d'affaires gallois, dont l'identité n'a pas été divulguée. Il a aussi plaidé coupable de viols, bigamie et voyeurisme, ont précisé les services du procureur de la couronne (CPS), dans un communiqué.

    «Entre mars et septembre 2014, il a violé et menacé de manière répétée sa victime avant de la forcer à l'épouser contre sa volonté» alors qu'il était déjà marié, a précisé le ministère public.

    «Aucun signe de remords»

    Pour la contraindre à l'épouser, l'homme, qui s'est dit musulman, avait fait pression sur la jeune femme, âgée de 25 ans et musulmane très pratiquante. Il l'avait menacée de divulguer les images qu'il avait filmées d'elle sous la douche, après l'avoir violée une première fois alors qu'elle était vierge.

    Selon la même source, le juge Daniel Williams a souligné que l'accusé n'a montré «aucun signe de remords». Il a «intentionnellement causé un tort irréparable afin que personne ne veuille» de la jeune femme. Il avait aussi menacé de tuer ses parents si elle ne cédait pas.

    Plus de 1200 cas l'an dernier

    Le procureur Iwan Jenkins a pour sa part exprimé l'espoir que «la sentence transmette un message fort que le mariage forcé ne sera pas toléré dans la Grande-Bretagne d'aujourd'hui». Le mariage forcé a été criminalisé et est passible de sept ans de prison depuis juin 2014 au Pays de Galles et en Angleterre, et plus récemment dans le reste du Royaume-Uni.

    La peine prononcée mercredi est plus élevée en raison des autres crimes reprochés à l'accusé. L'Unité gouvernementale contre les mariages forcés a géré 1267 cas l'an dernier, dont 11% de mineures de moins de 16 ans. Parmi ces cas, plus de 80 nationalités, dont 38% du Pakistan, 8% d'Inde et 7% du Bangladesh.


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  • 27 mai 2015 – La Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, Zainab Hawa Bangura, a condamné mercredi 27 mai 2015 le groupe terroriste Boko Haram pour les viols répétés dont il s'est rendu coupable à l'encontre de femmes enlevées au Nigéria, souvent reléguées au rang de mères porteuses pour la production d'enfants soldats.

    « Dans ce contexte, la violence sexuelle n'est pas simplement accessoire, mais fait partie intégrante de leur stratégie de domination et de reproduction », a déclaré Mme Bangura dans un communiqué de presse.

    « Les histoires personnelles rapportées par les captives récemment libérées par Boko Haram font écho aux paroles poignantes des femmes et filles que j'ai rencontrées le mois dernier au Moyen-Orient et qui venaient d'être libérées de l'esclavage sexuel par l'EIIL (Etat islamique d'Iraq et du Levant) », a-t-elle noté. « Dans les deux cas, elles disent avoir été traitées comme des biens négociables et comme des mères porteuses pour produire des enfants pour les combattants ».

    La déclaration de la Représentante spéciale intervient un peu plus d'un an après l'enlèvement par Boko Haram de 276 adolescentes à Chibok, dans l'Etat de Borno, au Nigéria. Nombres d'entre elles sont toujours en captivité, et des centaines d'autres ont été enlevées depuis cette tragédie.

    « Je suis consternée par les informations selon lesquelles des centaines de captives récemment libérées ont été violées à plusieurs reprises par les milices de Boko Haram et contraintes de 'se marier' avec leurs ravisseurs, conformément à une campagne d'emprisonnement et de grossesse forcée », a-t-elle ajouté.

    « Ces dernières révélations suggèrent que Boko Haram est non seulement en train de détruire les structures familiales et communautaires existantes, mais se penche également sur le contrôle de leur composition future », s'est inquiétée Mme Bangura. « Afin de donner naissance à une nouvelle génération élevée à leur image, ils ont déclaré la guerre à l'autonomie et aux droits physiques, sexuels et reproductifs des femmes ».

    La Représentante spéciale du Secrétaire général a réitéré son appel à la libération immédiate de toutes les femmes et jeunes filles enlevées, afin qu'elles puissent retourner en toute sécurité dans leurs familles.

    Mme Bangura a également appelé le gouvernement nigérian, avec l'appui de la communauté internationale et des organisations locales, à fournir des soins médicaux et psychosociaux aux victimes, y compris des soins prénatals à celles qui sont tombées enceintes et des traitements pour celles qui ont contracté des maladies sexuellement transmissibles, dont le VIH/sida.

    La Représentante spéciale a par ailleurs exhorté la communauté internationale à mettre en œuvre une réponse coordonnée et collective pour traiter des causes profondes de l'extrémisme violent.

    « Aider les survivantes à élever et éduquer leurs enfants dans un environnement de tolérance, de respect et de dignité est notre meilleur espoir d'empêcher les extrémistes de détruire la cohésion sociale et de dicter l'avenir », a-t-elle déclaré.


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    L'ado qui avait tué son mari ne sera pas poursuivie

    Le parquet nigérian a abandonné mercredi 20 mai 2015 les poursuites contre une adolescente de 15 ans accusée d'avoir empoisonné son mari de plus de vingt ans son aîné avec de la mort aux rats.

    Originaire d'une famille musulmane pauvre, Wasila Tasi'u était poursuivie pour homicide volontaire pour le meurtre de son mari, Umar Sani, 35 ans, deux semaines après leur mariage en avril 2014.

    L'accusation avait requis la peine de mort contre Wasila Tasi'u en mars, au dernier jour d'un procès qui a duré plusieurs mois. La défense, elle, avait plaidé l'acquittement.

    Le procureur Lamido Abba Soron-Dinki a demandé ce mercredi 20 mai à la Haute Cour de Gezawa, en périphérie de Kano (nord du Nigeria) de «classer l'affaire d'homicide volontaire contre Wasila Tasi'u».

    «C'est le coeur gros que je requiers l'abandon des poursuites contre l'accusée», a-t-il ajouté.

    Pressions importantes

    Le juge Mohammed Yahaya a déclaré à la Cour avoir besoin d'une déclaration orale ou écrite du bureau du procureur général de Kano avant de pouvoir abandonner les poursuites de façon formelle et d'autoriser la relaxe de Wasila. Cette déclaration doit être présentée le 9 juin, a-t-il poursuivi.

    Selon des sources judiciaires à Kano, les autorités nigérianes ont subi des pressions importantes pour classer cette affaire qui a suscité des critiques de nombreuses organisations de défense des droits de l'Homme.

    Lamido Abba Soron-Dinki a déclaré que l'émir de Kano, Mohammed Sanusi II, une des autorités les plus importantes du monde musulman au Nigeria, avait offert «d'héberger» Wasila après sa libération.

    L'émir, connu sous le nom de Sanusi Lamido Sanusi, avait la réputation d'être très progressiste quand il occupait le poste de gouverneur de la Banque centrale nigériane.

    On ignore, pour l'instant, si l'émir a joué un quelconque rôle dans l'abandon des charges contre la jeune fille.

    Mariages de force répandus

    De nombreux défenseurs des droits de l'Homme ont demandé la libération immédiate de Wasila, mettant en avant le fait que les rapports sexuels qu'elle a eus avec son mari peuvent être considérés comme des viols, une adolescente de 14 ans ne pouvant être consentante.

    Mais dans le nord du Nigeria, majoritairement musulman, les mariages d'adolescentes avec des hommes beaucoup plus âgés sont très répandus, en particulier dans les zones rurales pauvres.


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  • L'éducation n'est pas un privilège mais un droit

    Taux d'analphabétisation dans le monde

    19 mai 2015 – Au Forum mondial de l'éducation qui s'est ouvert mardi 19 mai 2015 à Incheon, en République de Corée, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a rappelé mardi que l'éducation n'était pas un privilège mais un droit acquis à la naissance et a jugé injuste que 57 millions d'enfants d'âge scolaire n'aillent pas à l'école.

    « Chaque enfant mérite la solidarité mondiale. Les études montrent qu'un dollar investi dans l'éducation peut générer 15 dollars de gains économiques. Si tous les écoliers dans les pays à faibles revenus apprenaient des rudiments de lecture, plus de 170 millions de gens pourraient sortir de la pauvreté », a dit M. Ban à l'ouverture de ce forum auquel participent des centaines de représentants de gouvernements, d'organisations non gouvernementales, du secteur privé et de la société civile.

    « L'éducation n'est pas un privilège. C'est un droit acquis à la naissance », a martelé le chef de l'ONU.

    M. Ban a souligné que l'éducation était une arme puissante pour lutter contre les menaces en matière de sécurité, notamment la montée de l'extrémisme violent.

    « Les terroristes le savent aussi. C'est pourquoi ils continuent d'attaquer des écoles, comme Garissa, au Kenya, et Peshawar, au Pakistan. Ils ciblent des filles avec des livres, comme Malala Yousafzai et ses amies ainsi que les filles à Chibok, au Nigéria », a-t-il dit.

    Selon lui, « il est injuste que 57 millions d'enfants d'âge scolaire n'aillent pas à l'école ». « Nous ne pouvons pas dire que ce monde est prospère s'il est trop pauvre pour éduquer ses enfants », a-t-il ajouté.

    Le Secrétaire général a appelé à concentrer l'action sur les filles et les femmes, les minorités ethniques, les personnes handicapées et les enfants vivant dans des zones de conflit, des zones rurales et des bidonvilles.

    La Directrice générale de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Irina Bokova, était également présente à ce forum et a rappelé l'importance de l'éducation pour éradiquer la pauvreté.

    « Nous avons le devoir collectif d'autonomiser tous les enfants et tous les jeunes avec de bonnes bases - des connaissances, des valeurs et des compétences », a dit Mme Bokova dans un discours. « Et nous devons nous engager à donner aux adultes la possibilité de continuer à apprendre tout au long de leur vie pour s'adapter aux changements rapides et pour favoriser l'inclusion sociale. Ceci est non seulement un droit humain, mais un impératif pour la sécurité, le développement inclusif et la paix ».

    L'année 2015 marque la date butoir pour la réalisation des six objectifs de l'initiative 'Education pour tous' et des objectifs du Millénaire pour le développement établis en 2000. Le Forum mondial de l'éducation doit permettre de faire le point sur les progrès réalisés en 15 ans et préparer une feuille de route pour le programme de développement durable pour l'après 2015.


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  • Opérations à risques pour exfiltrer les femmes yazidies enlevées par Daech

    Le gouvernement régional s’active pour récupérer des femmes enlevées. Des opérations à 20 000 dollars.

    Il est 5 heures du matin quand le téléphone sonne chez Nouri Schengali à Erbil, capitale du Kurdistan irakien. Au bout du fil, un homme de la minorité Yézidie dont la fille, capturée par les djihadistes du groupe Etat islamique (Daech), vient de s’enfuir. Détenue à Raqqa, la capitale syrienne des djihadistes, l’adolescente de 14 ans a pris la fuite dans la nuit avec une autre Yézidie. Mais l’aube est proche, les jeunes filles ne savent pas où aller. Elles frappent à la porte d’une maison bédouine, demandent asile. La famille refuse (trop risqué), mais leur permet d’utiliser le téléphone pour appeler leurs parents à Dohuk, dans le nord du Kurdistan irakien.

    C’est là que tout s’enclenche. Au moment où, prévenues, les familles des adolescentes contactent Nouri Schengali, envoyé spécial du gouvernement kurde auprès des personnes ayant fui l’offensive djihadiste, en majorité des Yézidis.

    La minorité kurdophone Yézidie, estimée à environ 600 000 membres avant l’été 2014, pratique une religion monothéiste descendant du zoroastrisme et jugée hérétique par Daech. Plusieurs milliers de Yézidis ont été enlevés en août, lorsque les djihadistes ont lancé une offensive sur leurs villages situés entre Mossoul et la frontière syrienne. Des milliers de femmes (le nombre reste flou) ont notamment été capturées puis «vendues» et mariées de force à des djihadistes. Mais plusieurs centaines de Yézidis ont, depuis, réussi à fuir le califat. Certains par leurs propres moyens, d’autres suite à des négociations menées par des leaders tribaux ou des familles. Et beaucoup (plus de 900) grâce à de véritables opérations d’exfiltration organisées par les services de Nouri Schengali.

    Ce petit homme fluet à la moustache ardoise, médecin de formation, s’appuie sur un solide réseau de contacts à l’intérieur même des zones contrôlées par Daech. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le califat, proclamé le 29 juin 2014, n’est pas une zone totalement opaque et inaccessible. «J’ai de nombreux contacts à l’intérieur du califat, des gens que je connais personnellement depuis longtemps, avec qui j’ai une relation de confiance», explique Nouri Schengali, en remuant un thé largement additionné de sucre. Autant d’intermédiaires (les maillons d’une longue chaîne) qui, pour minimiser les risques, ne se connaissent pas entre eux.

    Logement à 8000 dollars

    «Il y a aussi des gens qui sont membres de Daech (ou censés l’être), mais qui ne sont pas convaincus d’être sur le droit chemin, et donc essaient d’aider les prisonniers à s’enfuir», ajoute-t-il.

    Une affaire de confiance et de réseau personnel donc, mais aussi de technologie. En Syrie, certaines prisonnières communiquent avec l’extérieur grâce à l’application mobile WhatsApp. En Irak, dans la région de Mossoul notamment, la communication est plus compliquée depuis que les réseaux des opérateurs kurdes ont été coupés. Il faut trouver des points situés en hauteur, ou le plus près possible du Kurdistan, pour capter du réseau et signaler sa présence (le premier pas pour organiser une exfiltration).

    C’est grâce au téléphone portable prêté par les Bédouins de Raqqa que Nouri Schengali a pu organiser la fuite des deux jeunes yazidies. «Quand les parents de ces adolescentes m’ont appelé, je leur ai demandé le numéro de téléphone de la famille de Raqqa et j’ai appelé le père de cette famille.»

    Après négociation, la famille accepte de garder les deux adolescentes en sécurité pendant quarante-huit heures pour la somme de 8000 dollars. Puis, il faut quitter le califat en évitant les checkpoints djihadistes. «Le transport est la partie la plus coûteuse et la plus risquée du voyage, souligne Nouri Schengali. Si Daech arrête la voiture, tout le monde y passe. Alors, il faut un chauffeur qui connaisse parfaitement les routes et la région.»

    Des trajets à hauts risques, payés à prix d’or. Moyennant 4000 dollars, deux voitures («Une par adolescente, comme ça si un véhicule est arrêté, l’autre a une chance de s’en sortir») conduisent les jeunes Yazidies de Raqqa à Deir ez-Zor, 140 km plus à l’est, où elles passent la nuit chez une famille, payée 2000 dollars. Le lendemain, deux autres voitures les emmènent à Hassetché, au nord, pour 4000 dollars à nouveau. Elles sont alors prises en charge par des Yézidis, puis emmenés jusqu’à Kamechliyé, à la frontière turque, où l’oncle d’une des adolescentes les attend.

    Au total, un trajet de 400 km. «Cela a pris environ une semaine et coûté 20 000 dollars», résume Nouri Schengali. Un processus long, risqué et coûteux.

    Officiellement, pas un centime n’est versé aux djihadistes. Mais une multitude d’acteurs et d’intermédiaires sont «arrosés» en chemin, des poignées de dollars pour acheter le silence, la complicité ou l’hospitalité d’une famille. D’autres encore pour s’assurer les services et la discrétion d’un chauffeur. De l’argent versé en cash et remis en mains propres par un intermédiaire. «Jusqu’ici, personne ne s’est amusé à voler l’argent», se félicite Nouri Schengali. Avant d’ajouter, mi-souriant, mi-menaçant: «Ils savent ce qui leur arriverait.»

    Au total, le gouvernement régional du Kurdistan aurait déboursé plus de 3,5 millions de dollars pour ces opérations. Une partie de cette somme proviendrait des fortunes personnelles des dirigeants kurdes, assure Nouri Schengali, qui regrette amèrement que «Bagdad» n’ait pas versé un centime «et ne le fera jamais».

    Une partie de cet argent sert également à financer les soins psychologiques, médicaux et autres, indispensables à tous ceux qui reviennent du califat. Car nul n’en sort indemne.

    Rituel de purification

    Dans les zones yazidies du Kurdistan, il n’est pas rare de rencontrer un(e) «rescapé(e)». A Lalish, lieu saint Yézidi situé près de Dohuk, c’est une jeune fille de 16 ans vêtue de jaune, le regard hanté. Elle a été violée par vingt djihadistes. Deux femmes la tiennent par le coude et la conduisent gentiment mais fermement jusqu’à une source sacrée pour l’y «purifier». Un rituel qui peut faciliter son acceptation dans sa communauté, où les femmes admettant avoir été violées peuvent craindre des représailles internes.

    «Certaines familles n’acceptent pas que leurs filles aient été violées ou aient dû se convertir, admet Hesmat Tahseen Beg, le fils du prince des Yézidis, assis en tailleur dans le temple de Lalish. Mais notre position officielle est la suivante: nous leur pardonnons et interdisons à quiconque de leur faire du mal. Régulièrement, des filles m’appellent depuis l’intérieur du califat, où elles sont prisonnières. Elles veulent savoir si elles ont le droit de revenir.»  


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  • L'ONU salue la ratification par le Soudan du Sud de la Convention relative aux droits de l'enfant

    4 mai 2015 – Le Comité des Nations Unies des droits de l'enfant a salué lundi la ratification par le Soudan du Sud de la Convention relative aux droits de l'enfant et a réitéré son appel en faveur d'une ratification universelle du traité international.

    « Nous félicitons le Soudan du Sud pour la ratification de la Convention relative aux droits de l'enfant ; il devient ainsi le 195ème Etat à le faire », a déclaré dans un communiqué de presse le Comité, dont le siège se trouve à Genève.

    La Convention, qui est le traité international relatif aux droits de l'homme le plus largement ratifié, a été adoptée il y a plus de 25 ans et les droits qu'elle énonce sont tout aussi importants aujourd'hui qu'à son adoption en 1989, a souligné le Comité.

    « Ces derniers incluent le droit des enfants à la vie, à la santé, à l'éducation et à jouer, ainsi que le droit à la vie de famille, d'être protégé contre la violence, de ne pas être victime de discriminations et de faire entendre son opinion », ont expliqué les membres du Comité, tout en exhortant les Etats qui ont ratifié la Convention, dont le Soudan du Sud, à respecter, protéger et garantir les droits humains de tous les enfants.

    « Nous renouvelons aussi notre appel en faveur de la ratification universelle de la Convention et appelons les Etats-Unis et la Somalie, qui doivent encore ratifier la Convention, à le faire », a ajouté le Comité, tout en exhortant également les Etats à ratifier les trois protocoles facultatifs à la Convention relative aux droits de l'enfant concernant la vente d'enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants ; l'implication d'enfants dans les conflits armés ; et l'octroi aux enfants de la possibilité de porter plainte devant le Comité pour violations graves de leurs droits.

    Le Comité des droits de l'enfant a également salué la ratification récente par le Soudan du Sud de la Convention contre la torture et de la Convention pour l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes.


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