• Au Pérou, les avancées de la lutte contre le travail des enfants

    La campagne « La rébellion du balai » fait évoluer le regard des Péruviens sur les petits domestiques, surtout des filles provenant des régions andines.

    Au Pérou, l’équipe féminine de volley, des sportifs, des acteurs et de nombreuses personnalités se sont unis à la campagne « La Rébellion du balai ». 

    Lancée par l’Organisation internationale du travail (OIT) et la branche néerlandaise de l’ONG « Terre des Hommes » pour les 25 ans de la Convention internationale des Droits de l’Enfant, cette campagne veut sensibiliser la population péruvienne aux conséquences néfastes du travail domestique des mineurs.

    Le problème est grave au Pérou. Plus de 110 000 enfants y servent comme domestiques, à Lima et dans les grandes villes de la côte. Un quart de ces enfants a entre 6 et 11 ans, alors que l’âge minimum pour commencer à travailler est de 14 ans. Seul le Brésil fait pire, le Mexique, la Colombie et Haïti se classant derrière le Pérou.

    Des risques d’abus en tout genre

    Les deux tiers de ces enfants et adolescents « sont des migrants » qui proviennent des Andes, « de la région pauvre de Huancavelica, de Cajamarca », ou des bidonvilles de Lima, indique Carmen Montes, de Terre des Hommes. Conséquence, ils sont logés chez ceux qui les emploient, ce qui les expose à de nombreux abus « comme de longues journées de travail, qui dans le pire des cas peuvent durer jusqu’à seize heures », précise Carmen Montes.

    Sans oublier les risques d’abus physiques, émotionnels et sexuels. Ces risques menacent surtout les jeunes filles (79 % des domestiques mineurs au Pérou). 

    Les conséquences sont également graves sur le plan de l’éducation. Ces enfants « ne peuvent étudier normalement », note Terre des Hommes, « ni jouer ou se faire des amis de leur âge ». S’ils reviennent ensuite à l’école, ils ont à l’adolescence trois ou quatre ans de retard scolaire en moyenne, selon l’OIT.

    Les petits employés des classes moyennes

    Conséquence inattendue d’une décennie de croissance au Pérou, ils sont employés par les familles des classes moyennes sorties de la pauvreté, qui ont aujourd’hui les moyens de payer des domestiques, mais à bas prix. 

    Pour Elena Pila, de la fondation Telefónica, qui cite une étude de l’Université Catholique de Lima, le travail domestique des mineurs a d’ailleurs tendance à augmenter légèrement dans les banlieues des grandes villes où des mères de famille sont entrées sur le marché du travail. 

    « Comme les mamans sortent travailler, elles emploient des filles de 13 à 16 ans pour s’occuper de leur ménage ou alors font travailler leurs propres enfants », ajoute Elena Pila.

    Une évolution dans les villes

    Le Pérou s’est doté d’une stratégie nationale pour prévenir et éradiquer le travail des enfants d’ici à 2021. Au-delà des petits domestiques, plus d’1,5 million d’enfants péruviens de 6 à 17 ans travaillent, dans les champs, les mines illégales, ou simplement chez eux. Beaucoup considèrent encore cette réalité comme « normale », en particulier dans le monde rural.

    Guillermo Dema, spécialiste du travail des enfants et de l’emploi des jeunes de l’OIT, souligne, cela étant, que la situation s’améliore peu à peu dans les villes. « Je me souviens de la campagne d’Alejandro Toledo en l’an 2000. Dans l’un de ces spots, il était assis sur la Place d’Armes de Lima avec un enfant cireur de chaussures. Aujourd’hui ce serait impensable… les gens seraient scandalisés. À l’époque, personne ne l’avait été. » Alejandro Toledo avait été élu président en 2001.


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  • Mariée à 5 ans, la justice annule l'union

     

    L'union d'une fillette et d'un quadragénaire, père de famille, a finalement été invalidée par les autorités soudanaises.

    La justice soudanaise a annulé l'union d'une fillette mariée à l'âge de cinq ans avec un quadragénaire, a rapporté ce vendredi 3 octobre l'association Sima de défense des droits des femmes et des enfants au Soudan. La fillette, Ashjan Youssef, aujourd'hui âgée de huit ans, avait été mariée il y a trois ans à un père de famille.

    Un tribunal d'Oumdourman, ville jumelle de Khartoum, a annulé jeudi le mariage invoquant «la loi sur le statut personnel qui interdit le mariage des filles avant l'âge de 10 ans», a rapporté Nahed Jabrallah, directrice de l'association Sima, ayant porté le cas devant la justice.

    Une union célébrée lorsqu'elle aurait 15 ans

    Le jour de son mariage, «Ashjan Youssef était âgée de seulement cinq ans et son époux, déjà marié et père de quatre enfants, avait 43 ans», a souligné la militante.

    Selon elle, un accord avait été conclu entre les deux familles pour célébrer l'union lorsque Ashjan aurait 15 ans mais le futur marié avait exigé d'avancer les noces.

    Contestation d'un oncle de la fillette

    Un oncle de la fillette avait alors «fait appel à nous et nous avons porté son cas devant la justice», a ajouté Nahed Jabrallah.

    Le Soudan est régulièrement critiqué par des organisations de défense des droits de l'Homme pour sa législation autorisant les mariages précoces.

    MAIS QUELLE HONTE!! TOUS LES PEDOPHILES A L'HOPITAL PSYCHIATRIQUE


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  • Selon l’Unesco, les deux tiers des adultes analphabètes dans le monde sont des femmes. Leur alphabétisation aurait de nombreuses conséquences positives sur le taux de pauvreté, la santé, la mortalité infantile ou encore le nombre de mariages précoces.

    « L’alphabétisation change la vie et même davantage, elle en sauve. » Irina Bokova, directrice générale de l’Unesco (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture), a rappelé les répercussions positives de l’alphabétisation, au lancement de l’édition 2014 de la journée internationale de l’alphabétisation, le 8 septembre. Cette année, l’Unesco a choisi de mettre l’accent sur les femmes.

    L’alphabétisme des adultes ne progresse plus

    Aujourd’hui, 16 % de la population adulte mondiale est analphabète, soit 781 millions de personnes. Parmi elles, deux tiers sont des femmes. Lancé en Thaïlande en 1990, le mouvement de l’Éducation pour tous (EPT) s’est donné jusqu’à 2015 pour réaliser six objectifs. Le quatrième vise à améliorer de 50 % les niveaux d’alphabétisation des adultes, et notamment des femmes.

    Mais si le taux d’analphabétisme chez les adultes a reculé globalement de 12 % depuis 1990, il ne recule plus depuis l’an 2000. La proportion de femmes adultes analphabètes, quant à elle, stagne depuis plus de vingt ans. Ainsi, le dernier rapport mondial de suivi de l’Éducation pour tous, estime que les jeunes femmes les plus pauvres, issues des pays en développement, ne réaliseront pas l’objectif d’alphabétisation universelle avant 2072.

    Des bienfaits quantifiés

    Ce constat est d’autant plus inquiétant que les conséquences positives de l’alphabétisation des femmes sont bien connues. Le rapport consacre une partie à ces bienfaits de l’éducation. « L’éducation multiplie non seulement les chances des filles et des femmes de trouver un emploi, d’être en bonne santé et de participer pleinement à la société mais elle a aussi une forte incidence sur la santé de leurs enfants et accélère la transition des pays vers une croissance démographique stable », souligne le rapport.

    Selon ce document, 171 millions de personnes sortiraient de la pauvreté si tous les élèves des pays pauvres quittaient l’école avec des compétences élémentaires en lecture. Une réduction du taux de pauvreté liée aux salaires plus importants gagnés par les lettrés par rapport à ceux qui ne savent ni lire, ni écrire.

    L’impact sur la santé

    L’éducation des femmes aurait aussi un fort impact sur la santé. Selon les projections du rapport, la mortalité infantile pourrait être réduite de 15 % si toutes les mères avaient une instruction primaire, et de 49 % si elles avaient reçu une éducation secondaire. De même, la mortalité maternelle serait réduite de 66 % – soit 189 000 vies épargnées par an – si toutes les femmes suivaient un cursus primaire.

    L’instruction permet aux femmes de connaître les bonnes pratiques d’hygiène, de protection contre certaines maladies (sida, paludisme, malaria…), de bien administrer les médicaments, de faire appel à des sages-femmes pour le suivi des grossesses. Ainsi, le Nigeria – qui a un des plus faibles taux d’alphabétisation – a mis en place une réforme de l’éducation dans les années 1970. Elle a été suivie d’une baisse de 29 % du taux de mortalité maternelle.

    Éducation et croissance sont liées

    Mieux éduquées, les femmes ont aussi un plus grand contrôle sur leur vie. Plus le niveau d’instruction des femmes est élevé, moins elles ont le risque de se marier très jeune ou d’avoir des enfants à un âge précoce.

    Les pays ont un intérêt à promouvoir l’éducation auprès de leur population. « Lorsque le niveau d’instruction moyen de la population d’un pays donné augmente d’une année, la croissance annuelle du PIB par habitant progresse de 2 à 2,5 % », indique ainsi le rapport. Une croissance qui permet ensuite de réduire la pauvreté.

    La stagnation du nombre d’adultes analphabètes s’explique entre autres par la croissance démographique et l’absence de deuxième chance. Pour les pays où l’accès à l’école est limité et où il n’existe pas de structures pour une alphabétisation tardive, il est impossible d’éradiquer l’analphabétisme chez les adultes.

    Pour encourager les initiatives envers l’éducation des femmes et des adultes, l’Unesco a remis cinq prix, lundi 8 septembre, en marge de la conférence de Dacca sur la question de l’alphabétisation.


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  • Ils violaient des Somaliennes contre de l'aide humanitaire

    L'Amisom, déployée depuis 2007 à travers la Somalie où elle appuie les fragiles autorités de Mogadiscio dans leur combat contre les islamistes shebab, est financée essentiellement par l'ONU, l'Union européenne (UE), les Etats-Unis et le Royaume-Uni.

    Human Rights Watch a dénoncé des soldats de l'Union africaine en Somalie qui abusaient des femmes en échange d'aide. Les victimes témoignent.

    Des soldats de la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom) ont violé et exploité sexuellement des femmes et jeunes filles somaliennes sur leurs bases de Mogadiscio, affirme l'ONG Human Rights Watch (HRW) dans un rapport publié lundi.

    «Les soldats de l'UA, se servant d'intermédiaires somaliens, ont utilisé une variété de tactiques, dont l'aide humanitaire, pour contraindre des femmes et des filles vulnérables à des activités sexuelles. Ils ont aussi violé et agressé sexuellement des femmes venues chercher une aide médicale ou de l'eau sur les bases de l'Amisom», a détaillé HRW.

    Accusations prises au sérieux

    «Les pays contributeurs de troupes, l'Union africaine (UA) et les bailleurs qui financent l'Amisom devraient se pencher urgemment sur ces abus et renforcer les procédures en Somalie pour que justice soit rendue», a estimé l'ONG de défense des droits de l'Homme dans ce rapport de 71 pages.

    L'Amisom a assuré «prendre ces accusations très au sérieux», promettant «une enquête» et «des mesures», «en accord avec la politique de tolérance zéro à l'égard des mauvais comportements», selon un porte-parole, Eloi Yao.

    M. Yao a dénoncé un rapport «déséquilibré et injuste», car «il est basé sur un petit échantillon et l'utiliser pour condamner l'ensemble de nos 22'000 soldats est extrêmement contre-productif».

    Financement international

    L'Amisom, déployée depuis 2007 à travers la Somalie où elle appuie les fragiles autorités de Mogadiscio dans leur combat contre les islamistes shebab, est financée essentiellement par l'ONU, l'Union européenne (UE), les Etats-Unis et le Royaume-Uni.

    Elle est constituée de contingents ougandais, burundais, kényan, éthiopien, djiboutien et sierra-léonais.

    L'Amisom a enregistré depuis deux ans une série ininterrompue de succès militaires qui ont contraint les shebab à abandonner progressivement l'essentiel de leurs bastions du sud et du centre de la Somalie.

    Abus sexuels et monnayage

    Intitulé «Le pouvoir que ces hommes ont sur nous: exploitation et violence sexuelles par les troupes de l'Union africaine en Somalie», le rapport s'appuie sur des recherches menées en Somalie, en Ouganda et au Burundi.

    Il se base sur les témoignages de 21 Somaliennes, femmes et filles, disant avoir été violées ou exploitées sexuellement depuis 2013 sur deux bases de Mogadiscio par des militaires ougandais ou burundais de l'Amisom, et sur les dires de plus de 30 témoins, observateurs étrangers, soldats et responsables de pays contributeurs de troupes.

    Fin 2013, Qamar R., 15 ans, s'est rendue sur la base du contingent burundais pour chercher des médicaments. Un interprète somalien lui a dit de suivre deux soldats burundais, dont l'un l'a violée et l'autre lui a donné 10$, a-t-elle raconté.

    Des soldats ont remis de l'argent ou de la nourriture à des femmes qu'ils venaient de violer afin, semble-t-il, de faire passer l'agression pour une transaction sexuelle ou les décourager de porter plainte, selon HRW.

    Phénomène connu

    En mai 2013, Kassa D., 19 ans, incapable de s'acheter à manger, a raconté avoir été présentée à un interprète somalien de la base ougandaise de l'Amisom, qui l'a présentée à un soldat. Celui-ci lui a donné 10$ après avoir eu des rapports sexuels avec elle.

    Au début, «je voulais m'enfuir, mais je savais que ce qui m'avait poussée ici m'y ramènerait: la faim», a-t-elle expliqué à HRW, confiant avoir désormais des rapports tarifés avec ce soldat depuis six mois.

    Selon l'ONG, «l'exploitation sexuelle» est un phénomène connu sur les bases de l'Amisom à Mogadiscio. La plupart des victimes n'ont pas porté plainte, par peur de représailles, de stigmatisation voire, pour certaines, de perdre leur seul revenu.

    D'autres abus possibles

    Le rapport se concentre sur des événements survenus à Mogadiscio, où sont déployées des troupes ougandaises et burundaises, mais HRW n'exclut pas que pareils abus se produisent ailleurs en Somalie.

    Les Somaliennes interrogées font partie des dizaines de milliers de personnes, originaires du Sud et du Centre et déplacées à Mogadiscio par le conflit et la faim. Loin de leur communauté et de sa protection, elle se retrouvent dépendantes de l'aide extérieure pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs enfants et à la merci de l'exploitation et des abus, note HRW.

    HRW a appelé les dirigeants somaliens et l'UA à faire pression sur les pays fournisseurs de troupes pour qu'ils traduisent les responsables en justice.


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  • L'EI utilise des enfants dans des attentats-suicide, selon l'ONU

    Quelque 700 enfants ont été tués ou mutilés en Irak depuis le début de l'année. Selon une représentante de l'ONU, les djihadistes de l'EI ont enrôlé des enfants.

    Des enfants ont été utilisés dans des attentats suicide par les djihadistes de l'Etat islamique (EI), a indiqué ce lundi 8 septembre une représentante spéciale de l'ONU. La Suisse appelle à une meilleure protection des enfants dans les conflits.

    S'adressant au Conseil de sécurité lors d'un débat sur ce dossier, la représentante spéciale de l'ONU pour les enfants et les conflits armés, Leila Zerrougui, a aussi fait état du recrutement d'enfants-soldats par des «milices alliées au gouvernement irakien» et luttant contre l'EI.

    Les djihadistes «utilisent des garçons âgés d'à peine 13 ans pour transporter des armes, garder des endroits stratégiques et arrêter des civils (...). D'autres enfants participent à des attentats suicide», a-t-elle déclaré.

    Par ailleurs, elle a noté que «de nombreux enfants» avaient été arrêtés par le gouvernement irakien en juillet et qu'on ne connaissait pas leur lieu de détention. «Je suis consternée par le mépris total pour la vie humaine dont a fait preuve l'Etat islamique lors de son avancée rapide en Syrie et en Irak», a souligné Leila Zerrougui.

    Gaza: «bilan terrible»

    Leila Zerrougui a aussi souligné «le bilan terrible» du conflit à Gaza pour les enfants. Elle a rappelé que plus de 700 enfants palestiniens avaient été tués et au moins 3106 blessés ou mutilés dans l'offensive menée par l'armée israélienne.

    «Au moins 244 écoles, dont 75 écoles de l'UNRWA (Agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens) ont subi des tirs de la part des forces armées israéliennes, qui ont utilisé une école comme base militaire», a-t-elle affirmé.

    Elle a aussi dénoncé de «graves exactions commises contre les enfants» au Nigeria par le groupe islamiste armé Boko Haram, en Libye, en Afghanistan, en République centrafricaine, au Mali ou au Soudan du sud.

    La Suisse contre l'impunité

    Durant le même débat, l'ambassadeur de Suisse à l'ONU, Paul Seger, a montré du doigt les acteurs non étatiques, affirmant qu'eux aussi devaient appliquer le droit international. Sur les 59 acteurs critiqués dans le rapport de l'ONU, 51 sont des groupes non étatiques.

    Paul Seger a aussi exigé la fin de l'impunité pour les auteurs de telles violences. Si les graves crimes commis à l'encontre des enfants ne sont pas punis, le climat de violence risque de s'aggraver et la vulnérabilité des enfants d'augmenter.

    Pour cette raison, le diplomate suisse a proposé au Conseil de sécurité de saisir systématiquement la Cour pénale internationale (CPI) des crimes perpétrés contre des enfants. La Suisse souhaite aussi que les missions de l'ONU prennent en compte la protection des enfants et que les casques bleus soient formés en conséquence.

    Le rapport annuel des services de Leila Zerrougui pour 2013, publié en juillet, recense des exactions commises contre des enfants dans 23 situations de conflit dans le monde. Il accuse sept armées nationales et 50 groupes armés d'utiliser des enfants-soldats, notamment en RCA, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud et en Syrie.


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  • Une fille sur 10 est victime d'abus sexuels dans le monde

    120 millions de jeunes filles ont été victimes en 2012 de violences sexuelles dans le monde, estime l'UNICEF.

    Environ 120 millions de filles de moins de 20 ans, soit une sur dix dans le monde, ont subi des violences sexuelles, dénonce vendredi 5 septembre l'UNICEF dans un rapport. Une victime d'homicide sur cinq était un enfant en 2012.

    Intitulé «Cachée sous nos yeux», ce rapport dresse un sombre tableau des violences subies par les enfants de 190 pays. Il s'appuie sur «la plus importante collecte de données jamais effectuée» sur le sujet, selon le Fonds des nations unies pour l'enfance (UNICEF).

    Si 120 millions de jeunes filles sont victimes de violences sexuelles dans le monde, les plus exposées à ces violences se trouvent en Afrique subsaharienne.

    Parmi les adolescentes mariées âgées de 15 à 19 ans, une sur trois a été victime de violences émotionnelles, physiques ou sexuelles perpétrées par son mari ou partenaire. Cette forme de sévices est plus répandue en République démocratique du Congo et en Guinée équatoriale que dans le reste du monde.

    Les garçons aussi

    Autre conclusion du rapport, près de la moitié des filles de 15 à 19 ans dans le monde (environ 126 millions) pensent qu'il est parfois justifié qu'un mari ou un partenaire frappe ou batte sa femme. Cette proportion est plus importante chez les femmes que chez les hommes dans les pays qui possèdent des données sur les deux sexes.

    Bien que moins exposés aux violences sexuelles, les garçons «sont également en position de risque», rappelle l'UNICEF. L'organisation ne dispose pas d'estimation mondiale à «cause de l'absence de données comparables dans la plupart des pays».

    Comme pour les violences sexuelles, les homicides touchent les enfants de manière inégale selon les régions du monde. Sur les 95'000 enfants victimes d'homicide en 2012, la grande majorité (85'000) vivait dans des pays à faible revenu ou intermédiaire.

    Le rapport cite en particulier l'Amérique latine et les Caraïbes, avec 25'400 homicides recensés, ainsi que l'Afrique de l'Ouest et centrale (23'400) et l'Afrique de l'est et australe (15'000).


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  • Des Yézidies «vendues» aux combattants de l'EI

     

    Des femmes issues de la communauté yézidie ont été vendues à des djihadistes de l'Etat islamique pour être mariées de force.

    Des dizaines de femmes yazidies capturées en Irak par l'Etat islamique (EI) ont été forcées à se convertir à l'islam puis «vendues» pour être mariées de force en Syrie à des combattants du groupe djihadiste, , rapporte une ONG.

    L'EI, qui sème la terreur dans les territoires qu'il contrôle en Irak et en Syrie, a «réparti entre ses combattants 300 filles et femmes de la communauté yazidie qui avaient été enlevées en Irak ces dernières semaines», selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

    «Parmi ces 300 femmes, au moins 27 ont été 'vendues et mariées' à des membres de l'EI dans les provinces septentrionales d'Alep et de Raqa et dans celle de Hassaka (nord-est)», selon l'ONG qui dispose d'un large réseau de sources civiles, médicales et militaires en Syrie.

    «Chaque femme a été vendue contre un montant de 1000 dollars, après avoir été convertie à l'islam», précise-t-elle.

    «Des biens matériels»

    Les Yézidis sont une communauté kurdophone non-musulmane prise pour cible dans le nord de l'Irak par l'EI qui a lancé début juin une offensive d'envergure en Irak.

    L'Observatoire n'était pas en mesure de confirmer si le reste des femmes ont été également vendues et mariées, soulignant qu'elles sont considérées comme des «prisonnières de guerre».

    Il précise qu'il y a trois semaines, des dignitaires arabes et kurdes de la province de Hassaka avaient tenté de libérer ces femmes en offrant de l'argent aux djihadistes sous prétexte qu'ils voulaient épouser les captives, mais le groupe extrémiste avait refusé.

    L'OSDH a dénoncé «la vente de ces femmes traitées comme si elles étaient des biens matériels».

    Exactions dénoncées

    Le 12 août, le rapporteur spécial sur la liberté de religion ou de conviction de l'ONU Heiner Beilefeldt avait évoqué des informations faisant état d'exécutions et d'enlèvements de centaines de femmes et d'enfants par l'EI, avec des cas de femmes vendues à des combattants du groupe ultra-radical. Des réfugiés Yézidis en Irak avaient également rapporté ces mêmes faits.

    L'EI a une interprétation extrême de l'islam dénoncée par la majorité des courants islamistes. Il multiplie les exactions en Syrie et en Irak, dont des décapitations, des lapidations et même des crucifixions à l'encontre de tous ceux qu'ils considèrent comme leurs ennemis.

     


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  • Un tribunal du Nigeria a commencé lundi 4 août 2014 à juger une adolescente de 14 ans, accusée d'avoir empoisonné avec de la mort-aux-rats l'homme de 35 ans qu'elle avait été contrainte d'épouser.

    Une jeune fille doit comparaître devant le tribunal de Gezawa, dans l'Etat de Kano au Nigeria.

    Wasila Tasi'u est également accusée du meurtre de trois autres personnes qui auraient consommé la nourriture mélangée de poison qu'elle avait préparée et servie le 9 avril, une semaine après son mariage avec Umaru Sani.

    L'affaire souligne l'influence croissante de la loi islamique dans le nord du pays.

    Durant une réception

    Selon la police, Tasi'u a avoué avoir empoisonné Sani et ses invités au cours de la réception organisée pour le mariage dans le village d'Unguwar Yansoro, situé à une soixantaine de kilomètres de Kano, la plus grande ville du nord du Nigeria. «Elle l'a fait parce qu'elle a été forcée par ses parents à épouser un homme qu'elle n'aimait pas», a déclaré à l'AFP le porte-parole de la police de l'Etat de Kano, Musa Magaji Majia.

    Pour l'avocate de l'adolescente, Hussaina Aliyu, les aveux de Wasila Tasi'u ne sont pas recevables en justice, l'accusée ayant, selon elle, été interrogée par la police hors de la présence d'un parent ou d'un avocat. Elle avait demandé en vain la comparution de la jeune fille devant un tribunal pour enfants.

    Mariage d'enfants

    Les mariages d'adolescentes avec des hommes beaucoup plus âgés qu'elles sont très répandus dans le Nord du Nigeria, majoritairement musulman, en particulier dans les zones rurales pauvres. Selon certains, la loi islamique (charia), en vigueur depuis 2000 dans cette région, n'interdit pas le mariage de filles très jeunes.

    Mais les lois fédérales nigérianes s'appliquent également dans le Nord, ce qui crée un système légal hybride dans lequel la police de la charia travaille avec les autorités gouvernementales.

    Vifs débats

    La question du mariage des enfants a fait l'objet de vifs débats au Nigeria ces douze derniers mois, après la proposition d'un député du Nord de permettre à toute jeune fille, quel que soit son âge, d'être considérée comme adulte aux yeux de la loi une fois qu'elle est mariée.

    La proposition n'est pas devenue une loi mais elle a été très critiquée, y compris par des militants des droits de l'homme du Sud, majoritairement chrétien, qui ont affirmé que le Nigeria ne devrait permettre aucune application de la charia, même dans le Nord.


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  • Les femmes mieux protégées grâce à une convention européenne

    Treize Etats membres du Conseil de l'Europe se sont engagés à lutter davantage contre la violence envers les femmes en signant une convention qui est entrée  en vigueur vendredi 1ier août 2014.

    La violence contre les femmes est une des violations des droits humains «les plus répandues au quotidien en Europe», a souligné mardi le commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe Nils Muiznieks.

    Une convention internationale pour mieux les protéger entrera en vigueur vendredi.

    Treize Etats membres du Conseil de l'Europe - dont la France, l'Italie, l'Espagne et la Turquie - se sont engagés à lutter davantage contre ces violences, y compris les viols conjugaux et les crimes dits «d'honneur». Cette nouvelle convention entre en vigueur vendredi pour les 11 premiers Etats à l'avoir ratifiée. La France et la Suède, qui l'ont signée début juillet, l'appliqueront à partir de novembre. Vingt-trois autres pays membres du Conseil de l'Europe ont signé ce texte, mais ne l'ont pas encore ratifié.

    Victimes fragilisées

    Par ce texte, les Etats signataires s'engagent à considérer comme des délits ou des crimes les violences contre les femmes et les enfants, et à les poursuivre pénalement en conséquence. Ils s'engagent également à mettre en place des lieux d'accueil pour les femmes battues, où elles puissent recevoir une aide matérielle et psychologique.

    La mise en œuvre de ce texte, négocié depuis 2011, «ne pouvait pas mieux tomber», a souligné mardi Nils Muiznieks. Actuellement, «les places dans les foyers pour femmes sont largement insuffisantes et les mesures d'austérité adoptées dans de nombreux pays les ont encore réduites, augmentant ainsi la vulnérabilité» des victimes, a déploré M. Muiznieks.

    La religion n'est pas une excuse

    La convention précise que la religion, les traditions ou des concepts comme «l'honneur» ne peuvent jamais servir d'excuses à des faits de violences.

    L'entrée en vigueur de ce texte «doit être saluée parce qu'elle contribuera aussi à mettre fin aux mariages forcés, aux mutilations génitales féminines, à l'avortement et à la stérilisation forcés», des formes de violence dont «L'Europe n'est pas exempte», selon le commissaire aux droits de l'homme.

    Douze tuées chaque jour

    «Au moins 12 femmes sont tuées chaque jour en Europe par la violence liée au genre», précise M. Muiznieks. Ce phénomène, dont l'une des causes principales est «l'inégalité flagrante entre les femmes et les hommes», est présent partout sur le continent, aussi bien en Albanie qu'en Suède ou en Finlande, précise-t-il.

    Ainsi 121 femmes sont mortes en France l'an dernier sous les coups de leur compagnon, 134 en Italie, 143 au Royaume-Uni, et «au moins 214» en Turquie, «bien souvent alors même que ces femmes avaient demandé aux autorités de les protéger», s'indigne M. Muiznieks.


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  • Un dignitaire turc exhorte les femmes à ne pas rire trop fort

    Membre influent et porte-parole du gouvernement islamo-conservateur turc, Bulent Arinç recommande à ses concitoyennes de «ne pas rire fort devant tout le monde et d'absolument conserver sa décence à tout moment».

    «Une femme doit conserver une droiture morale, elle ne doit pas rire fort en public», a affirmé le vice-premier ministre turc, Bulent Arinç, suscitant une polémique mardi en Turquie, un pays musulman mais laïque qui fête l'Aïd al-Fitr.

    «L'homme doit être moral, la femme aussi, elle doit savoir ce qui est décent et ce qui ne l'est pas», a dit lundi Bulent Arinç influent membre du gouvernement islamo-conservateur dont il est aussi le porte-parole, lors d'un déplacement dans sa circonscription de Bursa (nord-ouest), rapportent les journaux.

    Et d'ajouter: «Elle ne doit pas rire fort devant tout le monde, doit absolument conserver sa décence à tout moment».

    Cette petite phrase a provoqué une avalanche de réactions - pour la plupart indignées - dans les réseaux sociaux où les internautes dénonçaient l'intervention «de plus en plus flagrante» du régime turc dans la sphère privée.

    «Arrêtez de nous donner une leçon de morale, à la place, rendez compte pour l'argent que vous avez volé», a lancé btürkmen sur le site de microblogs Twitter, en allusion aux soupçons de corruption visant depuis décembre dernier le premier ministre Recep Tayyip Erdogan et son entourage politique.

    «Je ne peux qu'éclater de rire à cette leçon de morale!», écrit pour sa part une autre utilisatrice, Hilan Inan.

    La sortie du vice-premier ministre, qui, dans le passé s'était illustré pour ses conseils répétés en faveur d'une vie prude comme édictée dans le Coran, a aussi eu une répercussion politique.

    A une dizaine de jours de l'élection présidentielle des 10 et 24 août, qui sera pour la première fois organisée au suffrage universel, le candidat de l'opposition, Ekmeleddin Ihsanoglu lui a aussitôt répondu.

    «Nous avons vraiment besoin d'entendre le rire gai des femmes», a écrit le candidat, principal rival de Recep Erdogan au scrutin présidentiel, sur Twitter.

    En été 2013, les Turcs avaient massivement manifesté contre la «dérive autoritaire» et «islamiste» du régime de Recep Erdogan qui est aux rênes de la Turquie depuis 2002.


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