• La privatisation partielle des kibboutz, dont on fête les 100 ans d’existence, n’implique pas pour autant leur disparition. On y note même un retour des jeunes qui aspirent à une bonne qualité de vie, loin des villes, et au maintien de certains services collectifs.

    Elcam Medical est une petite usine high-tech comme il en existe beaucoup en Israël, devenue l’une des premières productrices mondiales de robinets à perfusion et d’auto-injecteurs pour piqûres. Sa particularité est d’appartenir au kibboutz Baram, sur la frontière du Liban, auquel elle a apporté la prospérité. 

    Les 80 membres qui s’y activent perçoivent tous le même argent de poche mensuel, femme de ménage aussi bien qu’ingénieur, soit souvent moins que les 200 salariés qui viennent travailler chaque jour des alentours. Bureaux aux États-Unis et en Chine, usine en Italie… On est loin ici des fermes collectives dont l’image reste trop souvent associée à la grande aventure kibboutzique.

    On pourrait aussi bien pousser la porte de l’entreprise Ricor, créée par le kibboutz Ein Harod (à la frontière avec la Cisjordanie), spécialisée en caméras à infrarouge et composants pour les appareils de vision de nuit. En haute Galilée, Shamir Optical excelle dans la fabrication de verres de lunettes. 

    Ne pas oublier non plus que c’est dans les kibboutz israéliens que l’on fabrique les meilleurs blindages pour véhicules (naguère conçus pour les chars) et qu’ont été mises au point les premières techniques d’arrosage de plantes au goutte-à-goutte.

    Chambres d’hôtes, hôtels, parcs de loisirs…

    Plasturgie, électronique… Et puis tourisme, même si les premiers kibboutzniks avaient décrété que « servir n’est pas socialiste » ! Certains villages avaient ouvert de simples chambres d’hôtes, puis ont élevé des hôtels (comme à Ginosar et Kfar Giladi), des villages de vacances (à Ein Gev), des parcs de loisirs (à Ein Shemer), des centres de conférences (à Ramat Rachel, aux portes de Jérusalem). 

    À Ein Gedi, un kibboutz très vert en plein désert (sur la mer Morte), on élabore des produits cosmétiques pour les curistes amateurs de bains salés.

    Pourquoi ces évolutions, souvent imprévues ? Parce que, depuis l’arrivée au pouvoir du Likoud (en 1977), les gouvernements successifs ont réduit les aides au mouvement kibboutzique pour privilégier les colonies de peuplement dans les Territoires occupés. 

    Ainsi les conservateurs ont-ils toujours préféré la famille « nucléaire » à la vie communautaire. La crise économique et l’hyperinflation des années 1980 ont également ébranlé l’équilibre financier de nombreux kibboutz, au point qu’une trentaine d’entre eux (dont celui de Shimon Peres, en 1988) fermaient sous le poids de l’endettement.

    Se résoudre « à mettre un prix sur chaque chose »

    Pour se renflouer, comme on s’en souvient à Ein Gev et Ein Gedi, il a fallu se résoudre « à mettre un prix sur chaque chose ». Que valait un repas pris en libre-service à la cantine, ou encore l’accès d’un enfant à la crèche ?

    Il s’agissait de « privatiser » les prestations proposées, du moins partiellement, aussi bien que les moyens de production. Comment permettre à l’occupant d’un logement d’en devenir propriétaire ? Comment supprimer la traditionnelle allocation versée à chacun, pour ses frais personnels, et instaurer à la place de vrais salaires – en les différenciant même selon les fonctions exercées au travail ? 

    On devine les effets en cascade que cette « régression » provoqua, à commencer par la levée de l’interdiction pour les comptes bancaires individuels… Les « nouveaux kibboutz » devinrent peu à peu les plus nombreux (environ 220 aujourd’hui), dits en hébreu affrata (privatisés). Ce sont les plus riches – comme Baram – qui ont pu, paradoxalement, préserver l’essentiel de leur mode de vie collectif.

    Les services offerts ici sont de qualité

    On devine l’amertume chez certains membres : « Avoir autant travaillé pour aboutir à ça ! » Chez les aînés, des craintes sont apparues pour le maintien dans le logement ou les revenus des vieux jours. Du moins une solidarité minimale continue-t-elle souvent à s’exercer, pour l’éducation des enfants, le soutien aux plus fragiles, les soins aux personnes âgés. 

    On le mesure par exemple dans cette maison de retraite médicalisée d’Ein Harod, où une femme de 88 ans ne veut plus entendre parler de nouveaux changements : « J’ai choisi les kibboutz pour vivre à la manière des kibboutz ! »

    C’en serait-il fini de l’esprit des origines ? Non, pas tout à fait. À Ein Gedi, sur la mer Morte, une quarantaine de nouveaux membres ont apporté récemment du sang neuf à une communauté qui vieillissait. La vie est chère en Israël, les logements manquent et les services offerts ici sont de qualité. Les enfants, que ne guettent souvent ni la drogue ni la délinquance, y sont « comme au paradis ».

    La vie à la campagne attire

    À Ein Harod aussi, l’un des responsables témoigne de ce que la vie à la campagne attire et qu’une liste d’attente a été établie, tout comme à Baram. Il plaint sa fille qui mène une vie si stressée à Tel-Aviv, « en gagnant beaucoup d’argent mais en dépensant plus encore ».

    Au kibboutz de Yiron, qui s’est lancé dans la production de vin en haute Galilée (sous l’appellation Galil), la salariée qui tient la caisse du magasin se souvient de sa vie communautaire passée : « J’avais parfois l’impression que la porte se refermait sur moi ! » 

    Assez travailleuse, elle s’exaspérait à la vue de certains profiteurs qui s’incrustaient au kibboutz « comme des passagers clandestins ». Vivant désormais à l’extérieur, elle se sent plus indépendante et pense qu’il lui sera plus facile de laisser un héritage à ses enfants, « de leur préparer un meilleur avenir ». Néanmoins elle vit seule et se souvient qu’elle ne souffrait jamais auparavant de la solitude…

    Une disparition tant de fois annoncée 

    Les premiers kibboutz israéliens ont juste 100 ans et leur disparition a été tant de fois annoncée ! Leur mission historique, qui consistait à fixer la population sur la terre d’Israël et à fournir des cadres au pays, s’est effectivement achevée. 

    Environ 120 000 kibboutzniks pour un pays de huit millions d’habitants : c’est finalement assez peu. Nombre de ces militants ont vieilli et le danger pourrait être une dilution pure et simple de leur mode de vie dans le paysage environnant. 

    Les kibboutz deviendraient de simples lotissements fermés pour personnes âgées ou privilégiées, des resorts à l’abri de la vie du dehors, et qui se garderaient certains services collectifs derrière leurs barrières.

    L’expérience des nouveaux « kibboutz urbains » prometteuse

    La grande aventure collective évoluera-t-elle vers ce contre-modèle ? Peut-être pas. La fameuse « privatisation », dont le nom même semble annoncer la fin de tout, n’est jamais absolue au sein des communautés. La persistance d’une culture de la solidarité, le maintien de certaines prestations partagées (santé, achats, loisirs), l’attirance exercée auprès de familles plus jeunes semblent des gages d’avenir. 

    Sans doute l’idéologie originelle n’a-t-elle pas fait naître « l’homme nouveau » escompté. Il a fallu s’adapter à l’individu, ses aspirations à l’autonomie, mais le repli du collectif s’effectue en bon ordre. L’expérience des nouveaux « kibboutz urbains » semble également prometteuse : une jeune génération de volontaires, partageant la même vie, y effectue un remarquable travail social auprès des milieux et quartiers défavorisés.

    À Ein Gev, l’historien Muki Tsur suit de longue date l’évolution des kibboutz et il garde « beaucoup de foi pour l’avenir ». À la délégation du tourisme à Jérusalem, l’ancien militant Shmuel Savion se fait lui aussi optimiste. Ces deux riches personnalités, très lumineuses, veulent croire que l’utopie ne mourra pas et que, plus modeste qu’hier, elle est en train de se réinventer.


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  • Gazprom a commencé à extraire du pétrole de la plateforme en Arctique ciblée par Greenpeace

    MOSCOU - Le géant de l'énergie russe Gazprom a annoncé vendredi avoir commencé à extraire du pétrole depuis la plateforme en Arctique ciblée par l'équipage du navire de Greenpeace arraisonné en septembre par les autorités russes.

    Gazprom a commencé à extraire du pétrole du gisement Prirazlomnoye. C'est le premier projet de l'histoire en Russie d'exploitation de ressources offshore dans l'Arctique, a déclaré le groupe public dans un communiqué.

    Les réserves de pétrole de ce gisement situé à 60 km des côtes de la mer de Petchora (dépendance de la mer de Barents) sont estimées à 71,96 millions de tonnes.

    L'approvisionnement du premier pétrolier est prévu au premier trimestre 2014, et Gazprom prévoit d'extraire du gisement Prirazlomnoye au moins 300.000 tonnes d'or noir par an. Après 2020, l'extraction devrait monter à environ six millions de tonnes de pétrole par an.

    Greenpeace a estimé vendredi dans un communiqué qu'il s'agissait d'un triste jour pour l'Arctique, critiquant les risques liés à l'extraction de pétrole dans l'une des régions les plus belles et plus fragiles au monde.

    Le 18 septembre, l'ONG avait dépêché le navire Arctic Sunrise à cet endroit pour protester contre les projets de Gazprom, afin de dénoncer les risques de l'exploitation d'hydrocarbures dans cette zone aux écosystèmes particulièrement fragiles.

    Le bateau de l'ONG avait été arraisonné par un commando héliporté russe, et les 30 membres d'équipage -- quatre Russes et 26 étrangers -- avaient été arrêtés.

    Détenus dans un premier temps à Mourmansk, au-delà du cercle polaire, les 30 membres de l'équipage ont ensuite été transférés à Saint-Pétersbourg, avant d'être remis en liberté après deux mois de détention provisoire.

    Mais pour le moment, ils ne peuvent pas quitter la Russie et se trouvent toujours à Saint-Pétersbourg en attendant d'obtenir le feu vert des autorités russes.

    Le tribunal international du droit de la mer, saisi par les Pays-Bas (l'Arctic Sunrise battant pavillon néerlandais), avait demandé fin novembre à la Russie de permettre aux membres étrangers de l'équipage de Greenpeace remis en liberté de pouvoir rentrer dans leur pays.

    Mais la Russie avait fait savoir qu'elle ne reconnaissait pas la compétence de cette juridiction dans l'affaire Greenpeace.

    Poursuivis dans un premier temps pour piraterie, les membres de l'équipage ont vu les charges requalifiées en hooliganisme. Ils devraient bénéficier de la loi d'amnistie votée mercredi par les députés russes.

    Ils attendent maintenant les procédures liée cette loi d'amnistie, a indiqué vendredi un avocat russe de l'ONG, Anton Beneslavski, à l'agence Interfax.

    La Russie a fait une priorité stratégique du développement de l'Arctique, une immense zone regorgeant de ressources en hydrocarbures qui n'a pour l'instant pas encore été exploitée.


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  • Areva au Niger: une ONG poursuivie pour diffamation réitère ses accusations de corruption

    PARIS - L'Observatoire du nucléaire a réitéré mercredi 18 décembre 2013 ses accusations de corruption à l'encontre d'Areva pour le versement d'une aide de 35 millions d'euros au Niger, à deux jours du procès en diffamation intenté par le groupe nucléaire français contre cette association.

    L'association fondée par le militant antinucléaire Stéphane Lhomme a annoncé dans un communiqué avoir publié un nouveau document accablant pour Areva, qui est actuellement en pleine renégociation de son partenariat avec le gouvernement nigérien sur les conditions d'extraction d'uranium dans ce pays pauvre d'Afrique.

    Ce document consiste en un enregistrement audio d'une intervention du ministre nigérien des Finances, Gilles Baillet, le 4 décembre 2012 devant l'Assemblée nationale du Niger.Il y évoque le versement par Areva d'une aide de 35 millions d'euros sans contrepartie, affectée pour partie selon lui à l'avion présidentiel.

    Areva a promis un don - ce n'est pas un prêt et ce n'est lié à aucune dépense - un don de 35 millions d'euros sur trois ans, déclare un homme dont la voix a été identifiée par un journaliste de l'AFP comme étant celle de M. Baillet. L'occasion à laquelle il s'exprime n'a pu être confirmée.

    Areva n'a pas dit +Je vous donne pour acheter x ou pour couvrir telle dépense+. Il y a des besoins qui se sont fait exprimer, il y a déjà une première inscription pour l'avion présidentiel dans le budget 2013, mais insignifiante, poursuit-il. Et je dois également préciser que ce don ne lie en rien du tout le gouvernement dans son engagement à avoir des conventions gagnant-gagnant avec Areva. Voilà, bon, ça, vous êtes libres de penser ce que vous voulez....

    Selon l'Observatoire du nucléaire, ce don relève de la corruption, au moins moralement si ce n'est juridiquement.

    Areva, qui a reconnu le versement d'une aide de 35 millions d'euros sur trois ans, n'a jamais versé d'argent à l'Etat du Niger pour l'achat d'un avion ou quelque autre affectation que ce soit, a réagi le groupe mercredi, interrogé par l'AFP. La construction de son budget par l'Etat souverain du Niger relève des seules autorités nigériennes, a-t-il ajouté.

    Areva a assigné l'Observatoire du nucléaire pour diffamation, après les premières accusations de corruption qui avaient été portées en décembre 2012. L'assignation sera examinée sur le fond vendredi par le tribunal de grande instance de Paris


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  • Greenpeace et plusieurs autres organisations environnementales ont annoncé lundi 16 décembre 2013 avoir demandé à la Cour de Justice de l'UE (CJUE) de pouvoir être partie dans la défense contre les actions engagées par les groupe Bayer et Syngenta pour faire annuler l'interdiction de plusieurs pesticides tueurs d'abeilles.

    "Nous avons présenté une requête d'admission (comme partie de la défense) et nous espérons que la Cour va l'accepter", a expliqué à l'AFP Marco Contiero, représentant de Greenpeace à Bruxelles. L'action est menée conjointement avec les organisations Bee Life (coordination européenne des apiculteurs) Pesticide Action Network Europe, Buglife et SumOfUs.

    Les groupes suisse Syngenta et Allemand Bayer ont décidé de saisir la CJUE pour faire annuler la décision de la Commission européenne de restreindre pendant deux ans à compter du 1er décembre 2013 l'utilisation de trois produits chimiques (la clothianidine, l'imidaclopride et le thiaméthoxame) utilisés dans des pesticides considérés comme responsables de l'hécatombe d'abeilles dans l'UE.

    "Les actions engagées par Bayer et Syngenta ne visent pas seulement à faire annuler le moratoire, mais cherchent également à obtenir une décision contre le principe de précaution. Selon les deux groupe, la décision d'imposer ce moratoire est la conséquence d'une sur-interprétation du principe de précaution", a déploré M. Contiero.

    "Or la décision (de la Commission) est basée sur la science. Il est question de toxicologie dans cette affaire, pas de biotechnologies. Une seule substance peut tuer 250.000 abeilles. Les données sont assez claires", a-t-il insisté.

    Greenpeace entend soumettre les résultats d'une nouvelle étude scientifique démontrant les conséquences mortelles des substances interdites pour les abeilles.

    La Commission européenne a pris sa décision sur la base de faits scientifiques et de conclusions de l'EFSA, l'Autorité européenne de sécurité des aliments. Cette décision a été soutenue par quinze pays, dont la France et l'Allemagne, lors d'un vote fin avril. Huit E tats membres, dont le Royaume-Uni, l'Italie et la Hongrie, ont voté contre et quatre, dont l'Irlande, présidente en exercice à l'époque de l'UE, se sont abstenus.

    L'enjeu est économique pour les deux groupes. L'utilisation des substances incriminées sera proscrite pour le traitement des semences, l'application au sol (en granulés) et le traitement foliaire des végétaux, y compris les céréales (à l'exception des céréales d'hiver), qui attirent les abeilles.

    Selon un porte-parole de Bayer CropScience, si les deux substances incriminées par Bruxelles (clothianidine et imidaclopride) sont réellement interdites dans l'UE, cela représenterait une perte de chiffre d'affaires de 80 millions d'euros. Pour Syngenta, les ventes annuelles du Thiamethoxam dans l'UE s'élèvent à 35 millions d'euros.


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  • Le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt a affirmé lundi 16 décembre 2013 vouloir que la Justice envoie en prison des clients de prostituées.

    En 1999, le pays a adopté une loi sur l'«achat de services» sexuels qui jusqu'alors infligeait une amende.

    «Il est temps que dans la législation nous soyons clairs sur le fait que des peines de prison doivent être prononcées et que nous n'ayons plus uniquement des amendes comme peine pour tous les achats de sexe», a affirmé Fredrik Reinfeldt lors d'un discours à Stockholm.

    La Suède a été le premier pays au monde à pénaliser les clients des prostituées. La loi prévoit jusqu'à six mois d'emprisonnement, et deux ans si la prostituée est mineure. Elle a depuis inspiré d'autres lois du même type en Islande, Norvège, Slovaquie et bientôt en France.

    La jurisprudence en Suède a été de systématiquement infliger une amende allant jusqu'à 7500 couronnes (environ 1014 francs). Les seules peines de prison avec sursis ont concerné des prévenus jugés en même temps pour d'autres délits, a rappelé M. Reinfeldt.

    «Combien de personnes ont été condamnées pour achat de sexe depuis que la loi est entrée en vigueur? 4782. Maintenant autre question: combien de ces délinquants sexuels sont allés en prison? Zéro», a-t-il souligné.

    Campagne prévue

    Il a annoncé que son parti, les Modérés (conservateurs), ferait campagne en vue d'une peine de prison plancher pour les clients qui savent que la prostituée qu'ils ont payée est victime de trafic d'être humain et/ou mineure.

    Il a cité par exemple le cas d'un client qui prendrait rendez-vous au téléphone avec une femme parlant «un anglais parfait», et qui finalement aurait affaire à «une Bulgare qui ne parle pas un mot d'anglais».

    D'après le Premier ministre, malgré la loi, 400 à 600 prostituées en Suède sont victimes de trafic d'êtres humains.


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  • L'UE promet un soutien sans précédent en cas d'accord israélo-palestinien


    BRUXELLES - Les ministres européens des Affaires étrangères ont promis lundi que l'UE apporterait un soutien sans précédent aux Israéliens et aux Palestiniens si les deux parties réussissaient à conclure leurs négociations de paix.

    L'UE fournira un programme sans précédent de soutien politique, économique et de sécurité aux deux parties dans le contexte d'un accord final, ont indiqué les ministres des Affaires étrangères de l'UE réunis à Bruxelles.

    L'UE offrira à Israël et au futur Etat de Palestine un statut spécial de Partenariat privilégié, comprenant un accès accru aux marchés européens et des relations scientifiques et culturels renforcés, ont-ils ajouté dans un communiqué.

    Les ministres ont exprimé leur soutien total aux négociations de paix actuellement pilotées par le secrétaire d'Etat américain John Kerry avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président palestinien Mahmoud Abbas.

    Un haut responsable européen a précisé qu'il était trop tôt pour évaluer financièrement l'aide qui pourrait être débloquée. Le quotidien israélien Haaretz l'estimait vendredi à plusieurs milliards d'euros et soulignait qu'elle permettrait à Israël de sortir de son isolement international.

    Les Etats-Unis, parrains des négociations directes israélo-palestiniennes reprises fin juillet pour une durée de neuf mois, ont salué la décision de l'UE.

    Le secrétaire d'Etat Kerry a dit clairement à quel point il était important pour les Israéliens comme pour les Palestiniens d'imaginer les bénéfices à tirer de la paix. L'annonce de l'UE rend cela encore plus clair, s'est félicité dans un communiqué le département d'Etat.

    Un meilleur accès aux marchés européens, des liens culturels et scientifiques plus étroits et des échanges et des investissements plus faciles permettront de renforcer les économies d'Israël et d'un futur Etat palestinien, a assuré Washington, qui s'efforce de maintenir à flots le difficile processus de paix israélo-palestinien.

    Dans leur déclaration, les ministres européens ont lancé un avertissement contre les actions qui sapent les négociations, en visant particulièrement Israël.

    Ils déplorent ainsi la poursuite des colonies, qui sont illégales et expriment leur profonde inquiétude concernant les actes de violences dans les territoires occupés, la destruction d'habitations et la détérioration de la situation humanitaire à Gaza.

    Après de longues discussions, l'UE et Israël étaient parvenus fin novembre à un accord sur leur future coopération scientifique.

    Israël a finalement accepté le principe, établi par l'UE, de ne pas transférer de fonds européens aux organisations opérant dans les territoires palestiniens (Cisjordanie, Jérusalem-Est, bande de Gaza) et syrien (Golan) occupés depuis 1967.


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  • La Russie a bien déployé des batteries de missiles de courte portée Iskander-M dans sa région Ouest, qui jouxte l'Union européenne, a confirmé lundi le ministère russe de la Défense.

    Importants déploiements de missiles russes vers l'Europe

    Le quotidien allemand Bild avait affirmé samedi que la Russie avait installé au cours des 12 derniers mois plusieurs batteries de missiles Iskander-M, également appelés SS-26, à Kaliningrad et le long de la frontière russe avec les pays baltes.

    Le ministre russe a reconnu lundi les faits tout en minimisant la gravité de ce déploiement.

    «Les systèmes de missiles opérationnels et tactiques Iskander ont en effet été déployés dans la région militaire de l'Ouest», qui comprend, entre autres, l'enclave russe de Kaliningrad, située entre la Pologne et la Lituanie, a déclaré le porte-parole du ministère, Igor Konachenkov, cité par l'agence publique de presse Ria-Novosti. Ce déploiement ne «viole aucun traité ou accord international», a-t-il affirmé.

    La région militaire de l'Ouest couvre une large zone qui comprend aussi Moscou et Saint-Pétersbourg, allant jusqu'à l'océan Arctique au nord et à l'Ukraine au sud.

    Plusieurs batteries

    Le quotidien allemand Bild a affirmé samedi que la Russie avait installé au cours des 12 derniers mois plusieurs batteries de missiles Iskander-M, également appelés SS-26, à Kaliningrad et le long de la frontière russe avec les pays baltes.

    Igor Konachenkov n'a toutefois pas explicitement confirmé que ces missiles dont le champ d'action peut atteindre 500 kilomètres dans certaines versions, et capables d'emporter des ogives nucléaires, avaient été déployés à Kaliningrad.

    Bouclier antimissile

    Le Kremlin avait averti en 2011 que la Russie pourrait installer dans la région de Kaliningrad des batteries de missiles Iskander, afin de répondre aux «menaces» représentées par le projet de «bouclier antimissile» de l'OTAN en Europe.

    Ce «bouclier» est depuis plusieurs années le principal sujet de discorde entre l'OTAN et la Russie. L'Alliance atlantique le présente comme étant destiné à protéger les pays européens membres de l'OTAN face à une éventuelle menace balistique iranienne. Mais la Russie le perçoit comme mettant en danger sa propre sécurité.

    Inquiétudes

    Suite à cette annonce, Varsovie et les trois pays baltes ont fait part de leur inquiétude. «Des projets de déploiement des missiles Iskander-M dans la région de Kaliningrad inquiètent. La Pologne l'a dit à de multiples reprises», a indiqué le service de presse du ministère polonais des Affaires étrangères cité par l'agence PAP.

    Cependant, le ministère polonais affirme ne disposer d'«aucune information officielle russe sur cette question. Les informations récentes nécessitent une vérification».

    «Il est clair que c'est une nouvelle alarmante, car il s'agit d'un argument changeant l'équilibre des forces dans notre région. Il ne change pas l'équilibre des forces entre l'OTAN et la Russie mais celui des forces dans la région, a souligné le ministre letton de la Défense Artis Pabriks cité par l'agence balte BNS.

    «Il menace des villes baltes et des infrastructures dans la région de la Baltique. Bien sûr, il nous faut penser comment défendre la région plus efficacement dans le cas d'une crise hypothétique parce qu'il est clair qu'il s'agit d'armes dangereuses», a ajouté le ministre.

    Selon son homologue estonien Urmas Reinsalu, «toute croissance des capacités militaires de la Fédération russe dans notre région est source de préoccupation».

     


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  • SANAA - Un couple néerlandais, pris en otage le 8 juin à Sanaa, a été libéré, se portait bien et devait être rapatrié mercredi aux Pays-Bas, a-t-on annoncé de sources officielles yéménite et hollandaise, le 10 décembre 2013.

    Les ravisseurs des deux Néerlandais ont libéré leurs deux otages dans un secteur proche de l'ambassade des Pays-Bas (à Sanaa) et ceux-ci se portent bien, a rapporté l'agence officielle yéménite Saba en citant une source au sein des services de sécurité.

    Ils doivent s'envoler mercredi pour leur pays, a ajouté cette source.

    Nous sommes heureux de confirmer que Judith et Boudewijn ont été libérés sains et saufs, a aussitôt écrit l'ambassadeur des Pays-Bas, Jeroen Verheul, sur Twitter en remerciant le gouvernement yéménite pour son soutien.

    Le ministère néerlandais des Affaires étrangères a indiqué que ses deux ressortissants avaient été libérés récemment, sans préciser de date.

    (Ils) sont en bonne condition physique, très heureux d'avoir survécu à leur calvaire sains et saufs et ne souhaitent rien d'autre que d'être au plus tôt réunis avec leurs familles, a ajouté le ministère.

    Dans un communiqué, le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Frans Timmermans, s'est félicité de la libération des deux otages.

    C'est une nouvelle fantastique. Premièrement pour Judith et Boudewijn mais aussi pour leurs familles et leurs proches, a déclaré le ministre, qui a indiqué avoir parlé au téléphone avec le couple ainsi qu'avec leurs familles.

    Journaliste pour la chaîne de télévision publique néerlandaise NOS et le quotidien financier NRC Handelsblad, Judith Spiegel avait été portée disparue en juin avec son mari, Boudewijn Berendsen, alors qu'ils se trouvaient à Sanaa.

    Tous deux enseignaient également à l'Université libanaise internationale de Sanaa. La presse locale avait affirmé qu'ils avaient été enlevés à leur domicile, dans le quartier de Hadda, dans le sud-ouest de la capitale.

    A la mi-juillet, le couple avait appelé les autorités néerlandaises à agir pour le libérer, dans une vidéo mise en ligne par leurs ravisseurs.

    Ces gens sont armés. Si une solution n'est pas trouvée d'ici 10 jours, ils vont nous tuer, avait alors lancé, en sanglots, Judith Spiegel.

    Le Yémen est le théâtre de fréquents enlèvements d'étrangers, souvent revendiqués par des tribus fortement armées, qui utilisent ce moyen pour faire aboutir leurs revendications auprès des autorités.

    La plupart de ces rapts finissent par la libération des otages et certains sont cependant le fait d'Al-Qaïda.

    Deux diplomates sont encore captifs dans ce pays, le vice-consul saoudien à Aden (sud) et un diplomate iranien, qui seraient tous deux aux mains du réseau extrémiste. Un couple de Sud-Africains kidnappés en mai est toujours entre les mains de ses ravisseurs.

    Des centaines de personnes ont été enlevées ces quinze dernières années mais elles ont en grande majorité été libérées saines et sauves, la plupart en échange de rançons.


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  • Japon: presse et universitaires dénoncent une loi sur les secrets d'Etat qui menace la démocratie

    TOKYO - Une nouvelle loi sur la protection des secrets d'Etat adoptée vendredi par le Parlement japonais a été condamnée samedi et dimanche par la presse et un groupe d'universitaires, dont deux Prix Nobel, comme étant la plus grande menace pour la démocratie au Japon depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.

    Sur le processus d'adoption comme sur le fond, nous devons retenir ce jour comme celui où la démocratie a été saccagée, a écrit le quotidien grand public de gauche Mainichi Shimbun.

    Le Parlement japonais a adopté vendredi, selon une procédure d'une exceptionnelle rapidité, un texte qui étend la possibilité pour le gouvernement de classer secrets d'Etat toute information jugée sensible relative à la défense, la diplomatie, le contre-espionnage et la lutte antiterroriste. Cependant, les critères restent imprécis et les modalités de contrôle extérieur encore indéfinies.

    La nouvelle loi instaure des peines allant jusqu'à 10 ans de prison pour les fonctionnaires qui révèleraient des données classées et jusqu'à cinq ans pour ceux qui encourageraient les fuites.

    On n'a pas besoin de cette loi, a renchéri sur un ton encore plus excédé l'Asahi Shimbun, également de gauche.

    Et ce quotidien d'ajouter: les citoyens n'ont plus qu'à se forger leur propre opinion et à élever la voix pour défendre leur droit d'être informés.

    Même la presse de droite, qui soutient pourtant la nécessité de légiférer pour protéger les données sensibles et obtenir des renseignements plus facilement de la part de pays alliés (Etats-Unis en tête), dit être inquiète par le flou qui entoure le contrôle des informations secrètes et par les risques pour la liberté d'expression et l'information de la population.

    Le gouvernement doit soigneusement expliquer le sens de cette loi pour qu'elle soit comprise, écrit notamment le Yomiuri Shimbun qui reconnaît qu'il existe un danger de camouflage excessif d'informations sous prétexte de protection de secrets d'Etat.

    Enfin plusieurs journaux rappellent que la loi ne sera pas appliquée immédiatement (elle a un an pour entrer en vigueur) et que le gouvernement comme l'opposition doivent profiter de ce laps de temps pour en améliorer le cadre et le fond afin qu'elle préserve les droits fondamentaux consubstantiels à la démocratie.

    L'appel des très influents médias rejoint celui d'un groupe de 31 universitaires, dont deux lauréats du Prix Nobel, Toshihide Maskawa (physique, 2008) et Hideki Shirakawa (chimie, 2000), qui ont accusé le gouvernement japonais de menacer les droits fondamentaux de l'homme et les principes pacifistes établis par la Constitution du Japon.

    Lors des discussions qui ont précédé l'adoption de la loi, une forte opposition s'était déjà manifestée non seulement dans les médias mais aussi dans les milieux artistiques, juridiques et scientifiques ainsi que parmi des associations de simples citoyens.

    Le groupe de 31 universitaires de haut rang, qui a obtenu par la suite l'appui de 3.150 autres, selon l'agence de presse Kyodo, juge que le comportement du gouvernement conservateur de Shinzo Abe rappelle celui des autorités d'avant-guerre, qui avaient supprimé la liberté de penser et la liberté de la presse.

    Ils craignent qu'un Etat qui agit déjà à huis-clos ne s'enferme davantage dans la culture du secret.

    Près de 270 personnalités du cinéma (dont les réalisateurs d'animation Hayao Miyazaki et Isao Takahata), des chercheurs, des avocats et autres personnalités influentes se sont aussi mobilisées, certes un peu tard, pour essayer d'empêcher l'adoption de cette loi qu'ils jugent liberticide, antidémocratique et dangereuse. Des manifestations ont eu lieu tous les jours cette semaine à Tokyo contre ce texte qui a finalement été adopté en urgence dans le délai voulu par le Premier ministre Shinzo Abe.

    Ce dernier profite du fait que la coalition gouvernementale qu'il conduit contrôle la majorité tant à la chambre basse qu'au Sénat: il n'y a plus de frein. C'est un chemin dangereux, conclut l'Asahi Shimbun.


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  • Chasse à la baleine: l'Islande augmente ses quotas

    L'Islande a indiqué vendredi 13 décembre 2013 avoir augmenté sur l'année 2014 ses quotas de chasse à la baleine, poursuivant une politique condamnée par la communauté internationale.

    Le ministère de la Pêche a annoncé dans un communiqué que le quota serait de 154 prises pour le rorqual commun, restant inchangé, et 229 pour la baleine de Minke (aussi appelé petit rorqual), contre 216 en 2013.

    Ce quota n'a pas été utilisé en totalité en 2013, les baleiniers islandais ayant harponné 134 rorquals communs et seulement 38 baleines de Minke.

    Le rorqual commun est le deuxième plus grand mammifère marin, après la baleine bleue. La baleine de Minke est l'une des plus petites baleines.

    Depuis qu'elle a repris cette activité en 2006, l'Islande fait partie, avec la Norvège, des deux pays qui refusent un moratoire de la Commission baleinière internationale (CBI) sur la chasse à la baleine à des fins commerciales.

    En 2011 et 2012, la chasse s'était arrêtée faute de débouchés sur le principal marché pour la viande de baleine, le Japon.

    Cette viande est sinon destinée à l'Islande, mais les habitants en mangent peu. Des restaurants en proposent aux touristes, de plus en plus nombreux à visiter l'île.

    Le Japon pêche aussi des baleines, selon le gouvernement à des fins scientifiques. Toutefois la viande de ces baleines arrive sur les étals, et l'Australie, soutenue par la Nouvelle-Zélande, a attaqué Tokyo devant la Cour internationale de Justice de La Haye. En juillet, la Cour a mis son jugement en délibéré jusqu'à une date indéterminée.


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