• Recul de la piraterie maritime dans le monde au premier semestre

    Le nombre d'actes de piraterie maritime a baissé dans le monde sur les six premiers mois de 2013 tandis que le nombre d'enlèvements en mer a bondi dans le golfe de Guinée, selon un rapport du Bureau Maritime International (BMI).

    Au cours des six premiers mois de cette année, le Centre d'information sur la piraterie du BMI, basé à Londres, a enregistré 138 incidents à travers le monde, contre 177 sur la même période en 2012.

    Les détournements ont chuté de 20 à sept en 2013, tandis que le nombre de marins pris en otage est tombé de 334 à 127, selon le rapport du BMI publié lundi.

    Les bateaux les plus visés par les attaques sont des vraquiers et des chimiquiers.

    Les attaques au large des côtes de la Somalie ont baissé "de manière significative" au cours du premier semestre de 2013, principalement en raison de l'augmentation des actions militaires, estime le rapport.

    A l'inverse, dans le golfe de Guinée, les actes de piraterie sont en hausse avec 31 incidents dans la région dont 22 ont eu lieu au large des seules côtes du Nigeria. Elles se déroulent "bien au-delà des eaux territoriales des Etats", précise-t-il.

    "Des pirates armés dans le Golf de Guinée ont pris 56 marins en otage et sont responsables des 30 enlèvements d'équipages enregistrés jusqu'ici en 2013. Une personne a été tuée et au moins cinq autres blessées", note le rapport.

    Pottengal Mukundan, le directeur du BMI, a exhorté les dirigeants d'Afrique centrale et de l'Ouest à mettre en application un accord conclu le 25 juin autour de la création d'un organe régional chargé de lutter contre la piraterie dans le golfe de Guinée et d'un code de conduite commun.

    "Ce (code de conduite) doit se traduire rapidement en faits sur l'eau. Si ces attaques ne font pas l'objet d'un contrôle, elles seront plus fréquentes, plus audacieuses et plus violentes", a-t-il mis en garde.

    "La coopération et le renforcement des capacités des États côtiers de cette région est la voie à suivre et il y a urgence pour faire que ces eaux soient sans danger pour les marins et les navires", a-t-il ajouté.

    Le BMI estime le coût des marchandises volées en 2012 dans le golfe de Guinée dans une fourchette de 34 à 101 millions de dollars (25 à 75 millions d'euros).

    Les pays concernés sont notamment le Nigeria, le Bénin, la Côte d'Ivoire, le Cameroun, la Guinée équatoriale, le Gabon et le Togo.


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  • Vers une protection accrue des eaux de l'Antarctique

    La protection de l'Antarctique pourrait être renforcée bien au-delà du continent avec la création d'immenses aires marines protégées, un projet au menu d'une réunion exceptionnelle du 14 au 16 juillet à Bremerhaven (Allemagne).

    Huit mois après l'échec d'un rendez-vous sur le sujet en Australie, cette décision doit encore être validée par les membres (24 Etats et l'Union européenne) de la Convention sur la conservation de la faune et de la flore marines de l'Antarctique (CCAMLR), un organisme chargé de gérer les ressources marines de la zone depuis 1982.

    Le continent Antarctique est lui protégé par des traités internationaux prohibant les activités militaires et commerciales.

    Pour Andrea Kavanagh, responsable des projets antarctiques de l'ONG américaine Pew Environnement, "les membres de la CCAMLR ont l'opportunité d'adopter une approche visionnaire et d'établir des sanctuaires pour deux des zones les plus intactes de la planète".

    Deux projets sont sur la table: l'un concerne la création d'une aire marine protégée (AMP) dans la mer de Ross au sud-ouest de l'Antarctique et l'autre prévoit un réseau de sept AMP sur la façade Est de l'Antarctique.

    Le projet dans la mer de Ross est porté par les Etats-Unis et la Nouvelle-Zélande et s'étend sur 2,3 millions de km2. Le deuxième projet est défendu par l'Australie, l'Union européenne et la France et couvre un total de 1,6 million de km2.

    "Nous espérons que la décision de créer les plus grandes aires marines protégées de la planète sera prise, cela a pris plusieurs années et le principe a déjà été acté par la CCAMLR", a indiqué Steve Campbell, responsable de l'Alliance pour l'océan antarctique (AOA), une coalition d'une trentaine d'ONG impliquées dans la protection de la région.

    "Nous soutenons les deux propositions, même si nous pensons qu'elles devront être renforcées dans le futur", a ajouté Steve Campbell, lors d'une conférence de presse téléphonique.

    Les eaux de l'Océan austral autour de l'Antractique abritent des écosystèmes exceptionnels en bonne partie préservés des activités humaines mais désormais menacés par le développement de la pêche.

     

    Intérêt majeur pour les scientifiques

     

    Cette zone abrite notamment des milliers d'espèces d'animaux, dont d'importantes populations d'oiseaux, de phoques, de baleines et de pingouins qui trouvent leur alimentation dans les eaux australes.

    En plus de cette précieuse biodiversité, cet univers étant très peu impacté par l'homme, il présente un intérêt majeur pour les scientifiques.

    Le directeur de l'Institut océanographique de Monaco, Robert Calcagno, espère que les deux projets verront le jour. "L'Océan austral a une importance considérable de par la richesse de sa biodiversité, avec notamment des espèces de poissons pouvant vivre dans des eaux inférieures à 0 degré, mais aussi parce qu'il est connecté à l'ensemble des courants marins et qu'il abrite une réserve massive de krill, cette minuscule crevette qui assure un apport protéinique aux baleines, phoques et otaries notamment", explique-t-il.

    Alors que de nombreux stocks de poisson sont en déclin dans le monde, la pêche de krill s'est fortement développée ces dernières années, sous le contrôle de la CCAMLR qui délivre des autorisations en privilégiant l'équilibre des écosystèmes.

    Pour valider les deux projets, ou l'un des deux, les membres de la CCAMLR seront réunis à huis clos et tenteront de parvenir à un consensus, le mode de décision retenu par l'organisation.

    En octobre dernier, lors de la réunion annuelle de la CCAMLR à Hobart (Australie), la Russie, la Chine et l'Ukraine s'étaient opposés aux projets d'aires marines par crainte de voir les possibilités de pêche trop fortement réduites.

    Une réunion exceptionnelle consacrée à ce sujet avait alors été décidée et programmée en Allemagne.


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  • L'affaire Snowden indigne l'Amérique du Sud

    Réunis vendredi à Montevideo, les chefs d'Etat du Mercosur, dont certains ont offert l'asile politique au «lanceur d'alerte» américain, devaient émettre une résolution sur l'espionnage.

    En prenant vendredi, pour la première fois, la présidence du Mercosur, le Venezuela a déclenché une polémique avec le Paraguay. Sans l'exclusion temporaire d'Asuncion, après la destitution en juin 2012 du président Fernando Lugo, le Venezuela n'aurait pas pu devenir membre permanent du bloc sud-américain. Le climat de division qui aurait dû entacher le sommet de vendredi à Montevideo a toutefois été balayé par le «tremblement de terre Snowden», comme le qualifie la presse brésilienne.

    D'abord lointaine - des révélations faites, en Asie, par un espion américain sur des écoutes en Europe - l'affaire Snowden s'est brutalement invitée en Amérique latine quand la France, l'Italie, l'Espagne et le Portugal ont interdit le survol de leur territoire à l'avion du président bolivien Evo Morales, en pensant que l'ex-agent de la CIA était à bord.

    Sans possibilité de revenir à Moscou, l'appareil a dû faire un atterrissage d'urgence à Vienne, où l'ambassadeur d'Espagne s'est proposé de vérifier personnellement si Snowden était dans l'appareil, au mépris des règles diplomatiques. Humilié en Europe, Evo Morales a été accueilli en héros à Montevideo - la Bolivie est membre associé du Mercosur - et l'organisation devait hier exiger des excuses aux pays impliqués.

    Promesses et menaces des États-Unis

    La tension est montée d'un cran la semaine dernière, avec la révélation par le quotidien brésilien O Globo, que des activités d'espionnage auraient été effectuées à partir de Brasilia. «S'il y a eu participation d'autres pays, cela constituerait certainement une violation de souveraineté et des droits de l'homme», a déclaré Dilma Rousseff à Brasilia, en se gardant toutefois de citer les États-Unis. Le Mercosur devait émettre hier une résolution sur l'espionnage, et déposer une action devant des organisations multilatérales et dans le cadre de conventions internationales des droits de l'homme, telle la Convention de Vienne.

    L'affaire Snowden complique d'autant plus les relations entre la région et les États-Unis que deux des trois États qui ont offert l'asile à Snowden, le Venezuela et la Bolivie - outre le Nicaragua - faisaient partie du sommet. Depuis dix jours, Washington n'a pas caché son activisme, entre promesses et menaces, pour demander aux chefs d'États latino-américains de ne pas accueillir l'ex-espion. Le vice-président américain Joseph Biden a ainsi appelé le président équatorien Rafael Correa, avec un certain succès: Quito, qui s'illustre déjà en abritant Julian Assange dans son ambassade à Londres, s'est fait plus discret à l'égard d'Edward Snowden.

    «Les menaces américaines à l'encontre de la Bolivie et du Venezuela n'ont pas beaucoup de poids», confie Alejandro Sanchez, analyste au Council on Hemispheric Affairs, basé à Washington. Pour lui, seul le Nicaragua aurait beaucoup à perdre à tenir tête au géant américain, auquel il est lié via des accords de coopération économiques et militaires. «L'affaire Snowden est un exemple de la perte d'influence progressive des États-Unis dans la région», poursuit-il, même si elle ne remettra pas en cause ses alliances stratégiques, notamment avec le Mexique et la ­Colombie.

     


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  •  la moitié des enfants non scolarisés vit dans des pays touchés par des conflits

    11 juillet 2013 – L'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) a indiqué jeudi que la moitié des 57 millions d'enfants non scolarisés vit dans des pays touchés par des conflits.

    Dans un rapport publié pour marquer le 16ème anniversaire, le 12 juillet, de Malala Yousafzai, la collégienne pakistanaise victime d'une attaque des Taliban en octobre 2012 alors qu'elle rentrait de l'école, l'UNESCO souligne l'urgence d'agir pour assurer aux 28,5 millions d'enfants non scolarisés dans les pays touchés par des conflits l'accès à l'éducation primaire.

    À l'échelle de la planète, le nombre d'enfants non scolarisés a reculé, passant de 60 millions en 2008 à 57 millions en 2011. Toutefois, ces lents progrès n'ont pas bénéficié aux enfants vivant dans des zones de conflits, lesquels comptent désormais pour la moitié des enfants privés d'éducation, contre 42% en 2008.

    Selon le rapport, 44% des 28,5 millions d'enfants concernés vivent en Afrique subsaharienne, 19% en Asie du Sud et de l'Ouest et 14% au Moyen-Orient. 95% d'entres eux vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. Les filles, qui représentent 55% du total, sont les plus durement touchées, car elles sont souvent victimes de viols et autres sévices sexuels qui accompagnent les conflits armés.

    « Il est rare que l'éducation soit mentionnée lorsqu'on évalue les dommages infligés par la guerre », a déclaré la Directrice générale de l'UNESCO, Irina Bokova. « L'attention internationale et les médias sont invariablement centrés sur les images humanitaires les plus immédiates des souffrances et non sur les coûts cachés et les séquelles durables de la violence. Pourtant, il n'est pas de domaine où ces coûts et ces séquelles soient plus évidents que dans l'éducation. Dans nombre des pays les plus pauvres du monde, un conflit armé détruit non seulement les infrastructures scolaires mais aussi les espoirs et les ambitions d'une génération entière d'enfants. »

    Le rapport révèle également que la part de l'aide humanitaire destinée à l'éducation a diminué, passant de 2% en 2009 à seulement 1,4% en 2011. De tous les secteurs, c'est celui qui reçoit la plus petite part de l'aide humanitaire demandée. En 2010, à peine plus d'un quart du montant réclamé pour l'éducation dans les contextes de crises humanitaires a été reçu, ce qui laisse un déficit de financement de près de 220 millions de dollars.


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  • LA PAZ - Le 24 avril, la Bolivie a  déposé devant la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye une plainte contre le Chili pour récupérer un accès à l'océan Pacifique, perdu il y a plus de 130 ans après une guerre.

    La Bolivie a déposé cette plainte  devant la CIJ remplissant ainsi le mandat historique donné par le peuple bolivien pour récupérer son accès à la mer, a annoncé aux Pays-Bas le ministre bolivien des Affaires étrangères David Choquehuanca, dans une déclaration citée par la télévision nationale bolivienne.

    La Paz a demandé à la CIJ qu'elle déclare que le Chili a l'obligation de négocier de bonne foi avec la Bolivie en vue d'un accord rapide et efficace octroyant (à la Bolivie) un accès pleinement souverain à l'Océan Pacifique, a indiqué le ministre.

    Peu après, le président bolivien Evo Morales a déclaré que cette démarche avait été motivée par une dizaine d'années de tentatives de dialogue infructueuses, notamment depuis 2006 dans le cadre de la commission binationale entre les deux pays.

    Après tant d'années de tentatives de retourner souverainement vers la mer, nous avons décidé de saisir la CIJ pour qu'elle rende justice à la Bolivie, a déclaré M. Morales dans une brève déclaration au palais présidentiel de la Paz.

    La Bolivie, pays andin et amazonien, le plus pauvre d'Amérique du sud, est enclavée depuis plus de 130 ans, après avoir perdu 120.000 km2 de son territoire, dont une bande de 400 km de littoral, à l'issue de la Guerre du Pacifique (1879-83) perdue, avec le Pérou, contre le Chili.

    Ce débouché perdu a causé un manque à gagner historique considérable à la Bolivie, aujourd'hui un des pays les plus pauvres d'Amérique du Sud. Aussi le retour à la mer est devenu depuis près d'un siècle un enjeu clé en Bolivie, inscrit dans la Constitution, et un des thèmes récurrents du gouvernement de M. Morales, premier président amérindien du pays et un des dirigeants de la gauche radicale latino-américaine.

    Depuis que le président bolivien a annoncé en 2011 son intention de faire des démarches devant la justice internationale sur cette revendication, le ton s'est durci entre les deux pays.

    En mars, son homologue chilien Sebastian Piñera a rappelé que son pays défendrait avec toute la force de l'unité nationale, l'histoire et la vérité, son territoire, sa mer, son ciel et aussi sa souveraineté.

    Le ministre chilien de l'Intérieur Andres Chadwick a assuré qu'il n'y a pas de dialogue ni de négociation possibles entre les deux pays sur cette question, se référant au Traité de Paix et d'amitié de 1904 signé et ratifié par les deux pays.

    La Paz assure de son côté que le Chili ne respecte pas sa part de l'accord en ce qui concerne le volet portant sur le libre transit des Boliviens sur son sol.


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  • Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie a rétabli jeudi un chef d'accusation pour lequel Radovan Karadzic avait été acquitté concernant le génocide de musulmans et Croates de Bosnie en 1992.

    Une accusation de génocide rétablie contre Karadzic

    L'acquittement avait été prononcé à mi-chemin du procès de l'ex-chef politique des Serbes de Bosnie, âgé de 67 ans, dans le cadre d'un point de procédure très technique particulier au TPIY. Parmi les dix autres, qui étaient restés en vigueur, figure le génocide de Srebrenica en juillet 1995.

    Dans le cadre d'une procédure particulière au TPIY, la défense avait demandé l'acquittement de l'accusé après la présentation des éléments de preuve de l'accusation, achevée le 25 mai 2012, et avant le début de l'argumentation de la défense.

    Après cette demande, Radovan Karadzic avait été acquitté fin juin 2012 pour un génocide commis entre mars et décembre 1992 dans le but d'éliminer des musulmans et des Croates de toute une liste de municipalités de Bosnie. L'accusation avait interjeté appel.

    La guerre de Bosnie a fait 100'000 morts et 2,2 millions de déplacés entre 1992 et 1995. Près de 8000 hommes et garçons musulmans ont été tués lors du massacre de Srebrenica (est de la Bosnie) en juillet 1995. Des milliers de musulmans ont commémoré jeudi le 18ème anniversaire du début du massacre de Srebrenica, le 11 juillet 1995.

     


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  • Premières condamnations de personnes coupables d'actes de torture en RDC

    En République démocratique du Congo (RDC), des femmes victimes de violences sexuelles reçoivent des soins médicaux et un soutien psychologique à l’hôpital de Panzi, à Bukavu.

    9 juillet 2013 – Deux ans après la promulgation de la loi portant criminalisation de la torture, le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l'homme (BCNUDH) s'est félicité mardi 9 juillet 2013 des avancées dans la lutte contre ce fléau et des premières condamnations d'agents étatiques pour avoir pratiqué ou encouragé la torture en République démocratique du Congo (RDC).

     

    Depuis la promulgation, le 9 juillet 2011, de cette loi qui définit légalement le crime de torture et le criminalise pour la première fois de l'histoire du pays, au moins cinq militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), cinq agents de la Police Nationale Congolaise, un agent de l'Agence nationale de renseignements et une autorité administrative ont été condamnés pour avoir pratiqué ou encouragé la torture.

     

    Des peines allant de six mois d'emprisonnement à la prison à vie ont été prononcées par les tribunaux des provinces de l'Equateur, du Bas-Congo, du Kasaï occidental, du Katanga, du Maniema et Orientale.

     

    Depuis 2012, le Ministère de la Justice et des Droits Humains s'est également engagé dans une série d'activités dans toutes les provinces du pays afin de sensibiliser les forces de défense et de sécurité, les autorités judiciaires et la société civile sur le contenu de cette loi et veiller à sa mise en œuvre effective.

     

    Le BCNUDH se félicite de l'implication directe de responsables gouvernementaux dans la mise en œuvre de la loi et des efforts déployés par le gouvernement pour lutter contre l'impunité à l'égard des actes de torture commis par des agents de l'Etat.

     

    Conscient de l'importance du processus engagé par le gouvernement, le BCNUDH a déployé d'importants efforts pour soutenir les missions d'enquête menées par les autorités judiciaires, ainsi que la tenue d'audiences foraines, certaines ayant conduit à la condamnation d'auteurs de torture. Le Bureau a également organisé plusieurs activités de sensibilisation des différents acteurs concernés sur le contenu de la loi.

     

    « Je me réjouis des progrès considérables accomplis par le gouvernement afin d'assurer la conformité des lois nationales aux normes internationales et de mettre fin au cycle d'impunité qui prévaut pour les actes de torture », a affirmé le Rapporteur spécial sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, Juan E. Méndez, dans un communiqué de presse.

     

    « Les normes internationales des droits de l'homme impliquent une interdiction totale de la torture ainsi que des traitements cruels, inhumains ou dégradants », a rappelé M. Mendez en appelant le Gouvernement « à faire en sorte que chaque allégation de torture ou de traitement cruel, inhumain ou dégradant donne lieu à une enquête par les agents d'application de la loi et que leurs auteurs répondent de leurs actes. »

     

    Dans le cadre de ses activités de surveillance et d'enquête, le BCNUDH continue d'enregistrer des cas de torture dans toutes les provinces du pays. Il souligne que, malgré les progrès considérables faits depuis la promulgation de la loi criminalisant la torture, des défis importants subsistent en vue de son éradication.

     

    Les enquêtes sur les actes de torture et la poursuite effective de leurs auteurs présumés par les autorités judiciaires congolaises devraient dissuader les auteurs potentiels de se livrer à ces actes d'une extrême gravité. À cet égard, le BCNUDH continuera à soutenir les autorités dans toutes leurs actions visant à poursuivre les auteurs présumés d'actes de torture pour qu'ils puissent en répondre devant la justice.


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  • Peine de mort : mettons fin à ce châtiment injuste, cruel et inhumain

    28 juin 2013 – « Prendre la vie est un processus trop radical, trop irréversible, pour qu'il soit infligé à un être humain par un autre être humain, même au terme d'une procédure judiciaire », a déclaré Ban Ki-moon en ouverture d'un évènement de haut-niveau sur la peine de mort qui se tenait vendredi au Siège des Nations Unies, à New York.

    Le Secrétaire général des Nations Unies s'exprimait aux côtés de Damien Echols, citoyen américain ayant passé 18 ans de sa vie dans le couloir de la mort, malgré son innocence. M. Echols était l'un des trois jeunes hommes condamnés pour le meurtre d'enfants commis à l'ouest de Memphis, aux Etats-Unis. Reconnus innocents, ils ont été libérés il y a un peu moins de deux ans.

    « Il est l'une des trop nombreuses personnes de par le monde à avoir vécu le cauchemar de l'injustice aggravé par la menace de la mort », a dit M. Ban, qui a souligné le devoir d'empêcher que des innocents ne paient le prix ultime des errements de la justice.

    « La solution la plus raisonnable est d'en finir avec la peine de mort », a-t-il poursuivi, en rappelant que l'Assemblée générale avait fait un pas décisif vers l'abolition universelle de la peine capitale en approuvant en 2007 un moratoire international.

    Le patron de l'ONU a ensuite souligné le ralliement croissant autour de la cause de l'abolition universelle, et ce dans toutes les régions du monde, indépendamment de leurs systèmes de valeurs et de pensée.

    « Plus de 150 pays ont aboli la peine de mort ou ne la pratiquent plus. L'année dernière, aucune exécution n'a eu lieu dans 174 des 193 pays qui sont membres des Nations Unies. Depuis 2007, l'Argentine, le Burundi, le Gabon, la Lettonie, le Togo et l'Ouzbékistan ont aboli la peine de mort et en mai dernier, le Maryland est devenu le 18ème état américain à rejeter le châtiment suprême », a résumé Ban. Ki-moon.

    « J'appelle tous les pays qui pratiquent encore la peine de mort ou qui la comptent dans leur arsenal répressif à suivre cette tendance », a-t-il poursuivi, avant de plaider pour une plus grande transparence.

    M. Ban s'est effet inquiété du secret qui entoure souvent l'application de la peine capitale, ajoutant que le manque de données sur le nombre d'exécutions ou d'individus dans le couloir de la mort constituait un obstacle sérieux à tout débat national sur ce sujet.

    « De tels débats doivent néanmoins se poursuivre pour que le monde soit débarrassé de ce châtiment cruel, injuste et inhumain », a conclu le Secrétaire général.

    En mai dernier, la Papouasie Nouvelle-Guinée avait annoncé la réintroduction de la peine de mort dans son système répressif, une décision que l'ONU avait qualifié de revers majeur.


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  • Un homme recherché pour crimes de guerre au Darfour survit à une attaque

    KHARTOUM - Un homme recherché pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour par la Cour pénale internationale (CPI) a survécu dimanche 7 juillet à une tentative d'assassinat à Nyala, principale ville du Darfour, théâtre de violences et de pillages, a rapporté la radio officielle.

    Ali Kosheib a échappé à un assassinat, mais son garde et son chauffeur ont été tués à Nyala, a affirmé la radio Omdurman dans un bref texte envoyé par SMS, citant le chef de la police du Darfour-Sud, sans donner son nom.

    La CPI, basée à La Haye, a émis un mandat d'arrêt contre M. Kosheib en 2007 pour crimes contre l'Humanité et crimes de guerre commis au cours de la guerre civile au Darfour, déclenchée en 2003.

    La CPI a également délivré un mandat d'arrêt contre le président soudanais Omar el-Béchir pour les mêmes chefs d'accusation.

    Selon la CPI, M. Kosheib recrutait, armait et finançait la redoutée milice pro-gouvernementale Janjawid et a mené différentes attaques contre des civils soupçonnés de soutenir les rebelles.

    Les rebelles des tribus noires du Darfour se sont soulevés en 2003 contre le gouvernement de Khartoum dominé par les Arabes. Depuis, la région est secouée par des violences qui ont fait plus de 300.000 morts en dix ans selon l'ONU, 10.000 selon Khartoum.

    Début juin, la procureure de la CPI Fatou Bensouda a affirmé, en citant des témoins, que M. Kosheib avait participé à une attaque menée par les forces gouvernementales dans le centre du Darfour en avril.

    Plus de 100 civils ont été tués lors de cette attaque et quelque 30.000 autres ont dû fuir vers le Tchad voisin alors que les assaillants tiraient à l'aveuglette, brûlaient des maisons et des boutiques, volaient le bétail et pillaient des biens, a insisté la procureure.

    La tentative d'assassinat contre M. Kosheib s'est produite à Nyala, théâtre depuis mercredi soir de combats urbains épisodiques, liés à des différends entre membres de forces de sécurité selon des responsables.

    Les heurts ont été déclenchés par la mort d'un célèbre bandit local -- également membre d'une unité de police paramilitaire du Darfour-Ouest, connue sous le nom de Réserve centrale -- devant le bureau des services de la sécurité nationale où il avait été convoqué.

    Certains membres darfouris de la Réserve centrale appartenaient auparavant à la milice Janjawid.

    Dimanche, des hommes armés ont attaqué des boutiques, et des explosions et échanges de tirs étaient entendus, a indiqué un habitant à l'AFP.

    Jeudi, un travailleur humanitaire de l'ONG World Vision avait été tué dans les affrontements et un deuxième a succombé à ses blessures samedi midi, selon une source humanitaire s'exprimant sous couvert de l'anonymat.

    Ali Al-Zaatari, le coordinateur de l'ONU pour le Soudan, a confirmé dans un communiqué la mort de deux travailleurs humanitaires soudanais de l'ONG World Vision International. Un troisième membre de l'ONG World Vision se trouve dans un état critique, a-t-il ajouté.

    Le bureau de l'ONG s'est retrouvé pris jeudi sous les tirs croisés des combattants. Une roquette a touché le haut du bâtiment de World Vision avant d'exploser au sol, a indiqué la source humanitaire.

    En raison de cette attaque, la distribution de l'aide alimentaire pour quelque 400.000 personnes sera perturbée, selon le Programme alimentaire mondial de l'ONU (PAM).

    Les écoliers, femmes enceintes et mères d'enfants en bas âge figurent parmi les bénéficiaires d'aide alimentaire distribuée par l'ONG World Vision.

    Ces incidents ajoutent au regain de tensions que connaît le Darfour depuis début 2013 et qui a déjà poussé 300.000 personnes à fuir les combats dans cette région de l'ouest du Soudan, selon des chiffres de l'ONU.


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  • Un tiers des réfugiés syriens en Jordanie, pays exemplaire mais démuni

    Bien que le Royaume hachémite de Jordanie perpétue une tradition d'hospitalité envers les demandeurs d'asile et les réfugiés, cet environnement favorable est mis à rude épreuve par les difficultés socio-économiques que traverse le pays, ainsi que par l'augmentation du nombre de réfugiés.

    Le nombre d'Iraquiens enregistrés auprès du HCR en Jordanie demeure stable et se situe aux environs de 29 000. L'afflux de nouveaux arrivants est en effet compensé par les réinstallations et les rares cas de rapatriement.

    En revanche, la Jordanie a assisté à une augmentation significative du nombre de réfugiés syriens fuyant les troubles qui agitent leur pays. A la fin septembre 2012, plus de 102 000 réfugiés syriens étaient enregistrés auprès du HCR et leur flot s'amplifiait quotidiennement. La Jordanie a néanmoins laissé sa frontière ouverte, permettant ainsi aux Syriens qui tentent d'échapper à la violence de pénétrer sur son territoire. Selon les estimations des autorités, le nombre de nouveaux arrivants serait encore plus élevé. Les communautés d'accueil ont généreusement aidé cette nouvelle vague de réfugiés en fournissant des abris, des vivres, de l'eau, des services d'assainissement et d'autres prestations essentielles. Cependant, les ressources de ces communautés sont limitées et risquent de s'épuiser au cours des prochains mois. Il convient de trouver d'autres moyens de venir en aide aux réfugiés. Plusieurs centres d'accueil ou de transit ont été créés et un camp a été ouvert à Za'atri, au nord de la Jordanie.

    La Jordanie, exemplaire, accueille un tiers des réfugiés syriens ayant fui la guerre mais le sous-financement de l'aide humanitaire la déstabilise et l'a poussée à fermer sa frontière quelques jours en mai 2013, s'inquiète Médecins sans frontières (MSF).

    Cela fait six ou sept jours que les réfugiés syriens sont bloqués à la frontière par les autorités jordaniennes, mais les blessés passent encore, explique Antoine Foucher, chef de mission pour MSF en Jordanie, rencontré par l'AFP à Paris.

    La province syrienne de Deraa (sud), frontalière avec la Jordanie, est le théâtre de violents combats entre les forces de Bachar Al-Assad et la rébellion.

    Le royaume hachémite, qui comptait avant le conflit 6,5 millions d'habitants, accueille aujourd'hui entre 500.000 et 600.000 réfugiés, soit un tiers des 1,5 million de Syriens ayant fui à l'étranger, selon un communiqué de MSF.

    Le gouvernement jordanien a consenti des efforts importants et a été exemplaire sur l'accueil des réfugiés, estime M. Foucher, mais la pression induite par l'arrivée massive de réfugiés a engendré une situation de plus en plus difficile.

    Ainsi Zaatari, le plus grand camp de réfugiés syriens (120.000 personnes), connaît des tensions quotidiennes, manque d'eau et de structures d'assainissement, et a largement dépassé sa capacité d'accueil, indique MSF.

    En avril, avant la fermeture de la frontière, un millier de personnes arrivaient chaque jour dans ce camp, où se présentent de plus en plus de cas de diahrrées et d'infections respiratoires, résultats des conditions de vie précaires, précise l'ONG.

    Près de 400.000 autres Syriens sont disséminés dans le reste du pays, créant là aussi des tensions. Plutôt bienveillante au début du conflit en 2011, la population s'est retournée, manifestant parfois contre des Syriens qui, totalement démunis, sont prêts à travailler pour un salaire de misère, selon Antoine Foucher.

    Autres problèmes, le système de santé jordanien est proche de la saturation, le tourisme s'est effondré et les secteurs subventionnés (gaz, électricité, pain...) ont vu leurs prix exploser - le prix du gaz a ainsi bondi de 50% - en raison de la crise économique. Cette flambée, combinée à la hausse de la consommation de ces biens liée à l'afflux des réfugiés, touche dramatiquement le budget de l'Etat.

    Aujourd'hui, la capacité de la Jordanie à accueillir des réfugiés est compromise en l'absence de soutien suffisant. Il faut beaucoup d'argent, résume M. Foucher.

     


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