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    Les 193 pays membres de l’ONU ont approuvé le 19 septembre 2016 une déclaration politique sur le « respect des droits » des réfugiés et des migrants. Elle est toutefois floue et peu contraignante.

    le 19 septembre sur une journée « sans précédent » consacrée aux réfugiés et aux migrants, la veille de l’ouverture de l’Assemblée générale des Nations unies qui rassemble chaque année les dirigeants du monde entier à New York. Malheureusement cela ne sert qu'à se donner bonne conscience devant une crise sans précédent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, on dénombre 65 millions de personnes déplacées dans le monde, dont 21 millions de réfugiés.

    Le 19 septembre, donc, à l’initiative du secrétaire général de l’ONU, les délégués des 193 pays membres de l’organisation ont approuvé une « déclaration de New York. » Sous un nom ronflant, il s’agit de l’une des formes les moins contraignantes de documents diffusés par les Nations unies. Cette déclaration politique met l’accent sur « le respect des droits fondamentaux » des migrants, la coopération contre le trafic ou l’accès à l’éducation pour les enfants déplacés. Elle ne contient ni objectifs chiffrés, ni engagement sur la répartition du « fardeau ».

    Une version antérieure engageait plus les États

    Ban Ki-moon avait bien suggéré que les pays accueillent chaque année 10 % du total des réfugiés, aux termes d’un « pacte mondial ». Au fil des négociations, cet objectif a été gommé et le « pacte » a été renvoyé au mieux à 2018. La présidente de Médecins du monde, Françoise Sivignon, remarquait le 19 septembre, depuis New York, qu’« en juillet, la version du document engageait beaucoup plus les États concernant la réinstallation de ces réfugiés ».

    « En Europe, nous parlons d’une crise sans précédent. Mais, comment les dirigeants européens peuvent-ils dire qu’ils sont dépassés alors qu’ils n’accueillent que 6 % des déracinés ? 82 % d’entre eux vivent dans des pays en développement. La proportion est de 1 réfugié pour 1 000 Européens, quand elle est de 1 réfugié pour 4 Libanais, par exemple », souligne Fanny Petitbon, chez Care France. Son ONG a été l’une des trente organisations associées au processus de rédaction de la déclaration approuvée à New York. « Nous avons investi du temps et de l’énergie dans ce travail intensif de six mois, pour n’être finalement qu’écoutés », résume Fanny Petitbon.

    Les ONG ont de nombreux regrets

    Pourtant les sujets ne manquent pas. Il y a l’accueil des migrants qui partent sur les routes vers l’Europe. Les images de l’hiver 2015-2016, notamment dans les Balkans, pourraient être bientôt de retour. « Nos conditions d’accueil sont en dessous des standards minimums », note Fanny Petitbon. Ensuite, la question de la mise en détention des migrants mineurs a été éludée dans le texte onusien. « Un enfant, ça ne s’enferme pas. Même en dernier ressort », résume Françoise Sivignon. Les ONG soulignent également que la nécessité « d’assistance » envers les migrants a été préférée au terme plus contraignant de « protection ». Enfin, « cette déclaration de New York » aurait pu être l’occasion de donner un « statut particulier aux migrants, comme cela est le cas pour les réfugiés depuis la Convention de Genève depuis 1951 », souligne la présidente de Médecins du monde.

    Le 20 septembre, le président Barack Obama a abordé le sujet. À New York, il a invité une quarantaine de pays donateurs qui ont promis d’accueillir davantage de réfugiés, de leur offrir des possibilités d’éducation et d’emploi et d’accroître l’aide aux principaux pays d’accueil souvent débordés. Plus de la moitié de ces réfugiés vivent dans huit pays à faibles ou moyens revenus, comme la Jordanie, la Turquie, le Kenya ou l’Éthiopie.

    Le 19 septembre, l’OCDE – qui regroupe les pays industrialisés – a invité « les gouvernements à lutter contre le rejet de l’immigration », à l’occasion de la publication de ses « perspectives des migrations internationales ». Jean-Christophe Dumont, l’un des rédacteurs, suggère : « il faut dire aux gens qu’ils ne vont pas être submergés, expliquer quelles dynamiques la migration peut amener ». Certains l’ont compris, comme le Canada où « tout un effort est fait en amont dans les communautés pour anticiper l’accueil des migrants ». Il rejoint ainsi les propos de Monseigneur Robert Vitillo, membre de la délégation du Saint-Siège à la conférence d’hier sur les réfugiés. Pour ce dernier, le problème des réfugiés ne peut être résolu par les seuls gouvernements. Il nécessite « une approche de solidarité de la part de la société civile et des organisations religieuses ».

    L’Assemblée générale de l’ONU est un rendez-vous diplomatique annuel qui rassemble les dirigeants du monde entier à New York en septembre.

    Elle se tient sous très haute sécurité dans une ville qui a été le théâtre d’un attentat à la bombe le 17 septembre, non revendiqué, qui a fait 29 blessés.

    Chacun des 193 chefs d’État à la possibilité de s’exprimer brièvement à la tribune de l’ONU. Barack Obama s’est adressé pour la dernière fois à l’Assemblée. Michel Temer, le président brésilien, a  prononcé le premier discours du 20 septembre, juste avant lui.


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    Le seuil des 300'000 réfugiés au Burundi a été dépassé, a dit vendredi à Genève le Haut Commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR). Ces personnes sont parties principalement de cinq provinces. Même si leur nombre cette année n'atteint pas celui de 2015, le flux reste régulier. Plus de 20'000 personnes ont fui en juillet et août.Le HCR s'attend à ce que ce nombre continue d'augmenter dans les prochains mois. Le dispositif d'accueil des quatre pays voisins est «sérieusement débordé» et les conditions «restent désastreuses» pour de nombreux réfugiés. Le HCR demande à la communauté internationale d'étendre son soutien.


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  • Au Kenya, le plus grand camp au monde pourrait fermer

    Le Kenya accueille sur son territoire 463 000 réfugiés somaliens dans le camp de Dadaab. Nairobi menace de le fermer, notamment pour des raisons de sécurité.

    De quand date ce camp de réfugiés ?

    Le Kenya affirme depuis un mois sa volonté de fermer d’ici à novembre le camp de réfugiés de Dadaab. Il accueille des Somaliens fuyant leur pays en guerre. Dadaab, situé à une centaine de kilomètres de la Somalie, a été construit en 1992, au lendemain de la chute du président somalien Siyad Barré et de la guerre civile qui a suivi. Il était prévu pour 90 000 personnes.

    Vingt ans plus tard, ils sont 463 000, selon le Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR), à s’entasser dans ce qui est devenu le plus grand camp de réfugiés du monde. « C’est un camp où il y a toujours eu des problèmes de sécurité. Deux de nos infirmières y ont été enlevées et ont passé deux années de captivité en Somalie avant d’être libérées », souligne Samuel Hanryon, de Médecins sans frontières (MSF).

    300 salariés travaillent sur place pour l’ONG qui gère un hôpital de 100 lits et deux centres de santé.

    Pourquoi le Kenya veut-il le fermer ?

    Le gouvernement kényan invoque des « intérêts de sécurité nationale » pour motiver la fermeture du camp. Il assure, sans en fournir la preuve jusqu’à présent, que c’est à Dadaab qu’avaient été planifiées les attaques meurtrières des islamistes somaliens, chebab, contre le centre commercial Westgate à Nairobi, en 2013, et contre l’université de Garissa, en 2015. Le président Uhuru Kenyatta avait menacé de fermer le camp au lendemain de l’attaque de Garissa, qui a fait 148 morts.

    La course pour la présidentielle de 2017 peut aussi expliquer cette décision. La sécurité sur le territoire kényan est l’une des priorités de la campagne électorale. « La rhétorique populiste anti-somaliens trouve un écho dans la population », explique Laetitia Bader de Human rights watch (HRW).

    Le voisin somalien n’est toujours pas en paix. Des troupes kényanes combattent en Somalie les chebabs. Un million de personnes serait déplacé à l’intérieur du pays et vivrait dans des conditions précaires. Malgré cela, le Kenya veut accélérer le programme de retour des Somaliens dans leur pays. En 2013, un accord a été conclu entre l’ONU et les gouvernements somalien et kényan pour soutenir les départs volontaires qui sont au nombre de seulement 12 000. Certains sont revenus depuis à Dadaab, car ils n’ont trouvé aucune structure éducative ou de santé dans leur pays d’origine.

    Les autorités de Nairobi peuvent vouloir fermer le camp également pour des motivations financières. « Cette annonce intervient juste après l’accord conclu entre l’Union européenne et la Turquie aux sujets des réfugiés syriens. Il a montré que les Européens étaient prêts à verser quelques milliards d’euros pour qu’un pays tiers retienne des réfugiés chez lui. Le Kenya a décidé aussi de demander de l’aide », remarque Laetitia Bader.

    Quelles peuvent être les conséquences de cette annonce ?

    Ce n’est pas la première fois que le Kenya menace de fermer Dadaab. La dernière c’était en avril 2015, les États-Unis avaient ensuite promis 45 millions de dollars (39 millions d’euros) pour appuyer les efforts de Nairobi.

    La Commission nationale kényane des droits de l’homme (KNCHR) a saisi lundi dernier la justice de son pays pour contester la fermeture annoncée par le gouvernement, ainsi que le renvoi de réfugiés somaliens dans leur pays. Cet organisme officiel, instauré par la Constitution kényane, estime notamment que cette fermeture violerait « divers instruments légaux nationaux, régionaux et internationaux protégeant les réfugiés ».


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  • Les incidents se multiplient contre les demandeurs d’asile dans le Land de Saxe. Plus que les violences, c’est l’implication de la population locale qui choque le reste du pays.

    Incendie d’un futur foyer pour demandeurs d’asile, violences policières et manifestants anti-réfugiés : la situation s’échauffe en Allemagne. Plusieurs incidents contre les réfugiés ont marqué le week-end du 20 et 21 février, dans les environs de Dresde.

    Empêcher les pompiers d’agir

    Dans la nuit de samedi à dimanche, un incendie d’origine criminelle a détruit un ancien hôtel situé à Bautzen, dans l’ancienne Allemagne de l’Est. Ce site devait accueillir des réfugiés en mars. Aucune victime n’est à déplorer mais les dégâts sont importants.

    Au-delà de l’incendie, la réaction des badauds a choqué toute une partie de l’Allemagne et de sa classe politique. Entre 20 et 30 personnes manifestaient leur joie devant l’incendie, a indiqué un porte-parole de la police, qui fait état de badauds « alcoolisés », « lançant des propos dédaigneux ». Trois d’entre eux ont même tenté d’empêcher l’intervention des pompiers pour maîtriser le sinistre.

    Des manifestants contre des bus

    Jeudi 18 février déjà, une centaine de manifestants s’étaient opposés à l’arrivée d’un bus qui emmenait une vingtaine de demandeurs d’asile dans un nouveau foyer, à Clausnitz, une ville proche de la frontière avec la République tchèque. Après avoir essayé de bloquer le véhicule, ils s’étaient mis à crier « rentrez à la maison ! » ou « dehors ! ».

    Sur des vidéos amateurs, on voit également un policier saisir un adolescent par le cou pour le sortir sans ménagement du bus. Le chef de la police locale a défendu ses hommes, arguant que des réfugiés avaient adressé des gestes obscènes aux manifestants.

    Condamnation de la classe politique allemande

    La classe politique allemande s’est unie pour condamner ces incidents. « Il est totalement inacceptable que des gens venus chercher une protection contre les persécutions soient accueillis par la haine », s’est indigné le ministre de l’intérieur, Thomas de Maizière, membre de l’Union chrétienne démocrate (CDU).

    « Ceux qui applaudissent pendant que des maisons brûlent, ceux qui effraient les réfugiés, se comportent de façon atroce et répugnante », a renchérit sur son compte Twitter le ministre de la justice, Heiko Maas, du parti social-démocrate (SPD).

    La Saxe, foyer d’extrême droite

    Pour Aydan Özoguz, ministre de l’intégration, « quelque chose ne va pas en Saxe ». De fait, beaucoup des attaques commises contre les foyers de réfugiés, au total un millier enregistrées en 2015 dans tout le pays, ont été commises dans cet État de l’ancienne Allemagne de l’Est où l’extrême droite est particulièrement bien implantée.

    Dresde, capitale du Land de Saxe, est aussi le berceau du mouvement islamophobe et anti-réfugiés Pegida, acronyme de « Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident », né à l’automne 2014.


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  • «L'initiative est contraire au droit international»

    Pour le HCR, le texte sur le renvoi des criminels étrangers est contraire aux accords internationaux signés par la Suisse.

    L'initiative de l'UDC sur le renvoi des criminels étrangers en votation le 28 février est incompatible avec des normes fondamentales du droit international, a indiqué jeudi le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Le texte ne prévoit pas de marge de manoeuvre.

    L'acceptation de l'initiative pourrait avoir des conséquences importantes pour les réfugiés et les personnes sans patries, a souligné le HCR. Certaines personnes à qui la Suisse a reconnu le besoin de protection pourraient être expulsées vers des pays qui menacent leur vie. Et cela même en cas de délit mineur.

    Textes signés par la Suisse

    Les réfugiés jouissent d'une protection spéciale contre l'expulsion vers de tels pays, a ajouté le HCR dans une prise de position. Le principe de non-refoulement est un des piliers de la protection internationale ancrée dans les Conventions de Genève.

    La Suisse a signé ces conventions, tout comme d'autres accords internationaux dans le domaine des droits de l'homme et des réfugiés. Elle est tenue d'en respecter les principes et les normes, a rappelé le HCR.


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  • Réfugiés: viol collectif à Ostende: "Les femmes doivent obéir", déclare l'un des auteurs des faits

    Après avoir commis un viol collectif, certains auteurs minimisent les faits. L'un d'eux déclare même que la victime ne devrait pas se plaindre, car "les femmes doivent obéir aux hommes". Pour Johan Vande Lanotte, le ministre socialiste de la ville d'Ostende, il s'agit de défendre nos valeurs: "Certains nouveaux arrivants ont une image de la femme qui est problématique."

    L'affaire s'est déroulée en novembre dernier. Mais elle a été révélée par hasard la semaine passée. Un professeur de l'institut technique d'Ostende avait attiré l'attention de la police sur un élève qui s'était fait remarquer avec une photo de lui portant un uniforme militaire et une mitraillette. Lors de l'enquête, les autorités ont découvert une vidéo sordide sur son téléphone portable: accompagné de six autres garçons, on le voit abuser d'une fille apparemment inconsciente. Les auteurs de ce viol collectif rient, dansent et chantent en arabe, précise Het Laatste News.

    Plus tôt dans la soirée, la jeune fille de 17 ans était allée boire un verre avec ses copines, avant d'atterrir à une fête à Ostende où, d'après certains témoignages, elle aurait consommé de l'alcool au point de finir inconsciente. Où a-t-elle ensuite été emmenée? Ceci n'est pas encore clair. On sait cependant qu'elle est rentrée chez elle en taxi.

    Des auditions qui choquent

    Parmi les auteurs de faits, deux jeunes sont de nationalité belge. Cinq autres seraient Irakiens, et au moins d'eux d'entre eux connaîtraient une procédure de demande d'asile. Ils ont entre 14 et 25 ans. Seul le plus âgé nie le viol, tandis que les six autres reconnaissent qu'ils ont tous eu des rapports sexuels avec la jeune fille. Lors de leur interrogatoire, ils étaient très désagréables, considérant parfois, comme le précise à nouveau Het Laatste News, qu'un viol collectif était une chose tout à fait normale par ailleurs dans le monde. L'un d'eux affirme aussi que "la jeune fille a demandé de l'emmener" - alors que les images montrent clairement qu'elle n'était plus maîtresse de sa volonté.

    Selon l'un des auteurs de faits, elle ne devrait de toute façon pas se plaindre, "parce que les femmes ont seulement besoin d'écouter les hommes".

    Le bourgmestre d'Ostende a, pour sa part, appelé à des sanctions très dures, "dans cette affaire douloureuse".


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  • Près de 10'000 nouveaux déplacés au Darfour

    Quelque 10'000 personnes ont été déplacées par les combats déclenchés la semaine passée.

    Dix mille personnes. C'est le nombre de gens qu'a déplacé les seuls derniers combats au Darfour, a indiqué lundi la mission de paix conjointe ONU-Union africaine au Darfour (Minuad).

    Les forces gouvernementales y affrontent les rebelles. Les affrontements ont éclaté autour de Jebel Marra, une zone montagneuse à cheval sur les Etats du Darfour-nord, Darfour-centre et Darfour-sud. Cet endroit est considéré comme un fief de l'Armée de libération du Soudan-Abdel Wahid Nour (SLA-AW), l'un des groupes rebelles combattant le régime de Hassan al-Béchir.

    «Quelque 8403 civils, des femmes et des enfants pour la plupart, ont trouvé refuge» dans les alentours d'une base de la Minuad, près de la ville de Sortoni dans l'Etat du Darfour-nord, a indiqué dans un communiqué la mission, engagée au Darfour depuis 2007.

    «Selon le bureau des Affaires humanitaires (Ocha), 2385 personnes ont aussi été déplacées à Tawila dans le Darfour-nord», a-t-elle ajouté. Elle a par ailleurs précisé être en train de vérifier des informations selon lesquelles des «personnes sont prises au piège dans des zones où les combats se poursuivent».

    Enfants touchés

    La semaine dernière, le Fonds de l'ONU pour l'enfance (Unicef) a exprimé son inquiétude à propos du regain de violence. Il a rappelé que «les enfants continuent malheureusement de payer le plus lourd tribut de l'un des plus longs désastres causés par l'Homme, dans certaines zones depuis plus d'une décennie».

    Le conflit au Darfour a fait plus de 300'000 morts et 2,5 millions de déplacés depuis 2003, selon l'ONU. Mais le bilan des victimes date de plusieurs années.

    En 2003, des rebelles non arabes se sont soulevés pour réclamer la fin de la «marginalisation économique» du Darfour et un partage du pouvoir avec le gouvernement de Khartoum dominé par les Arabes. Depuis, les combats n'ont jamais cessé même s'ils sont parfois moins intenses.


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  • Vienne plafonne le nombre de réfugiés acceptés

    Entre 2016 et 2019, le gouvernement autrichien souhaite au total limiter à 1,5% de sa population totale de 8,5 millions d'habitants le nombre de demandeurs d'asile supplémentaires dans le pays.

    Le gouvernement autrichien veut limiter à 37'500 le nombre de demandeurs d'asile acceptés dans le pays cette année.

    En comparaison, quelque 90'000 demandes avaient été déposées l'an passé, soit plus du double que l'objectif de l'exécutif.

    «Nous ne pouvons accueillir en Autriche tous les demandeurs d'asile», a déclaré le chancelier social-démocrate Werner Faymann. Le nombre de 37'500 est une «valeur indicative» sur laquelle s'est accordé le gouvernement de coalition au pouvoir à Vienne. Elle sera dégressive jusqu'en 2019.

    Entre 2016 et 2019, l'Autriche souhaite au total limiter à 1,5% de sa population totale de 8,5 millions d'habitants le nombre de demandeurs d'asile supplémentaires dans le pays, a détaillé le chancelier. Il s'est exprimé à l'issue d'une conférence nationale sur l'immigration qui s'est déroulée à Vienne dans la matinée.

    Ce pourcentage représente 127'500 personnes. Soit, selon la calendrier présenté par le gouvernement, 37'500 demandeurs d'asile en 2016, 35'000 en 2017, 30'000 en 2018 et 25'000 en 2019.

    Contrôle systématique

    Pour parvenir à ces objectifs, la coalition entre sociaux-démocrates (SPÖ) et conservateurs (ÖVP) mise sur un contrôle plus strict aux frontières du pays. Une politique de prestations sociales moins généreuse est prévue, ont indiqué le chancelier et le vice-chancelier durant une conférence de presse.

    Il s'agit également par cet objectif chiffré «d'exercer une pression» sur l'Union européenne. Cela afin d'obtenir une accélération des mesures prises au niveau européen pour tenter de réduire le nombre des arrivées de migrants en provenance du Moyen-Orient notamment, via la Turquie et la Grèce, a ajouté le vice-chancelier Reinhold Mitterlehner (ÖVP).

    De nouvelles mesures

    La coalition au pouvoir à Vienne a durci le ton ces derniers jours en matière de politique migratoire, un changement particulièrement notable chez les responsables SPÖ. Ce durcissement s'accompagne sur le terrain de nouvelles mesures pour restreindre l'entrée de migrants.

    Mercredi, 500 soldats supplémentaires ont commencé à être déployés au principal point de passage avec la Slovénie pour effectuer un contrôle systématique des migrants.

    Demandes d'asile

    Le gouvernement autrichien souhaite aussi, dans les prochains jours, ne plus laisser entrer sur son territoire les migrants cherchant à gagner la Scandinavie. Il entend les refouler à la frontière, comme le fait déjà l'Allemagne.

    L'Autriche a vu le nombre des demandes d'asile tripler en 2015 pour atteindre 90'000. Quelque 36'000 d'entre elles ont déjà fait l'objet d'un examen en première instance dont 14'000 ont reçu une réponse favorable.


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  • Des Etats américains refusent les réfugiés syriens

    Près de 25 Etats américains ont annoncé qu'ils n'accueilleraient plus de réfugiés Syriens. Barack Obama refuse l'amalgame.

    Près de la moitié des Etats américains, de l'Ohio au Texas, ont annoncé qu'ils refusaient désormais d'accueillir des réfugiés syriens, dans l'espoir d'éviter des attentats similaires à ceux de Paris.

    Le président Barack Obama a mis en garde contre l'amalgame.

    Plus de vingt gouverneurs, presque tous républicains, mais aussi des candidats à la Maison-Blanche et d'influents membres du Congrès ont annoncé ne plus vouloir accueillir de réfugiés syriens, de crainte qu'un éventuel terroriste ne se cache parmi eux.

    Le président de la commission de la sécurité intérieure de la chambre des représentants, Michael McCaul, a appelé lundi Barack Obama à suspendre l'accueil de réfugiés syriens, organisé «sans respecter la sécurité des Américains».

    Danger mortel

    Un appel auquel s'est notamment joint le Texas. Dans un courrier au président américain daté de lundi, le gouverneur Greg Abbott l'informe que son Etat «n'acceptera pas de réfugiés de Syrie, suite à l'attaque terroriste mortelle de Paris».

    «Un 'réfugié' syrien semble avoir participé aux attaques terroristes de Paris. La compassion humanitaire américaine pourrait être exploitée pour exposer les Américains à un danger mortel similaire», explique le dirigeant de cet Etat du sud du pays, frontalier du Mexique.

    «Cela n'est pas américain»

    Mais le président Barack Obama a appelé depuis la Turquie à ne pas faire l'amalgame entre «réfugiés» et «terrorisme».

    «Les gens qui fuient la Syrie sont ceux qui souffrent le plus du terrorisme. Ce sont les plus vulnérables. Il est très important que nous ne fermions pas nos coeurs aux victimes d'une telle violence (...) cela commence par ne pas faire de lien entre la question des réfugiés et celle du terrorisme», a déclaré Barack Obama.

    «C'est honteux» quand «j'entends des gens dire que nous pourrions juste accueillir les chrétiens et pas les musulmans», a-t-il noté. «Cela n'est pas américain. Ce n'est pas ce que nous sommes».

    Montrés du doigt pour leur manque de réactivité face à la crise migratoire déclenchée par le conflit en Syrie, les Etats-Unis ont annoncé au début septembre qu'ils allaient accueillir 10'000 réfugiés syriens d'ici octobre 2016, contre 1800 seulement depuis 2011.


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  • Berne s’attaque aux taxes de l’Erythrée

    Asmara perçoit un impôt auprès de ses citoyens établis en Suisse. Fedpol a déposé une plainte pénale.

    La pratique est entourée d’un certain mystère. L’Etat érythréen perçoit une taxe de 2% sur les revenus de ses concitoyens établis à l’étranger, y compris en Suisse. L’Office fédéral de la police (Fedpol), qui essayait de récolter des témoignages depuis plusieurs années, a déposé une plainte pénale. «La procédure est entre les mains du Ministère public de la Confédération (MPC), qui décidera s’il y a lieu d’ouvrir une instruction», confirme sa porte-parole, Cathy Maret.

    Cette procédure serait ouverte pour violation de l’article 271 du Code pénal, qui concerne les actes exécutés sans droit pour un Etat étranger. En clair: il s’agit de savoir si cet impôt, qui est perçu sans l’autorisation de la Confédération, est illégal. «La réponse n’est pas simple, poursuit Cathy Maret. D’une part, il est difficile d’obtenir des informations précises sur cette pratique. D’autre part, il n’y a pratiquement pas de jurisprudence dans le domaine.» André Marty, porte-parole du MPC, renchérit: «Il sera difficile de prouver un acte punissable.»

    Directement à la maison

    Pour autant, Veronica Almedom, membre de l’association Stop Slavery in Eritrea et opposée au régime d’Asmara, réagit positivement: «Cette nouvelle rassure la communauté érythréenne en Suisse. Cela montre que l’arbitraire imposé par le régime en Erythrée n’a pas sa place ici.» La jeune femme donne des détails sur la taxe en question: «Elle est perçue au consulat, lors de fêtes organisées par le régime, ou des agents du gouvernement la récoltent dans les foyers. Les Ery­thréens doivent payer s’ils ont besoin des services administratifs du consulat. C’est le cas s’ils doivent obtenir un certificat de naissance, renouveler leur passeport ou tout autre document ou encore protéger des héritages. Certaines personnes ne le font pas durant plusieurs années, puis doivent payer 10?000 francs ou même plus d’un seul coup.»

    Veronica Almedom énumère d’autres problèmes liés à cette pratique: «Les Erythréens versent de l’argent à une dictature qui les a forcés à fuir. A leur insu, ils alimentent la machine, c’est un cercle vicieux. En Suisse, beaucoup sont à l’aide sociale. C’est malheureusement comme si les Suisses eux-mêmes soutenaient ce régime!»

    Selon elle, Berne doit adopter une position ferme. Et sensibiliser la diaspora à cette question. «Nous sommes dans une réelle impasse. Les Erythréens ne réalisent pas la portée de leur geste. Ils vivent aussi dans la paranoïa et n’osent pas parler, pas même à la police. Dans ces conditions, les autorités suisses peinent à obtenir des informations. Il faudrait expliquer clairement aux réfugiés quels sont leurs droits et leurs obligations.»

    Toni Locher, consul honoraire de l’Erythrée en Suisse, confirme l’existence de cette taxe: «L’Erythrée demande à sa diaspora de payer des impôts depuis plus de vingt ans. C’est volontaire, où est le problème?» Ce médecin argovien ajoute que celui qui ne veut pas payer n’y est pas obligé. En revanche, il doit s’en acquitter s’il veut obtenir quelque chose de l’Erythrée.

    Augmentation des NEM

    Pour la Suisse, ces questions sont importantes. L’Erythrée est le principal pays de provenance des requérants arrivant dans notre pays. Au troisième trimestre, ils ont déposé 5127 demandes, soit 41,6% du total. Ces derniers mois, toutefois, les décisions de renvoi se sont multipliées à leur égard: 772 d’entre eux ont été frappés d’une décision de non-entrée en matière en septembre. Il s’agit de «cas Dublin», renvoyés vers le premier pays qui les a accueillis, en général l’Italie. Comme le montre la statistique de l’asile, ces chiffres étaient beaucoup moins élevés les mois précédents (245 en août, 77 en juillet, 24 en juin). Le Secrétariat d’Etat aux migrations lie cette hausse à celle du nombre de demandes d’asile.


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