• Un mémorial pour les handicapés victimes du nazisme

    Un mémorial pour les handicapés victimes du nazisme

     

    Berlin a inauguré un monument dédié au 300'000 personnes tuées durant le III Reich. C'est le quatrième mémorial qui honore les victimes du régime.

    Après avoir rendu hommage aux victimes juives, homosexuelles et tziganes du IIIe Reich, Berlin a inauguré mardi 2 septembre 2014 un mémorial dédié aux 300'000 personnes handicapées massacrées en secret par les nazis.

    Au son d'un poignant solo de violoncelle, plusieurs proches ont rendu hommage à leurs défunts.

    Une longue bataille

    «Voici un jour que nous avons longtemps attendu», a déclaré le maire de Berlin, Klaus Wowereit, devant 500 personnes réunies dans l'entrée de la célèbre Philharmonie, vaste enceinte de concerts qui jouxte le mémorial.

    Après des années d'une campagne difficile, menée par les familles des victimes et par des militants berlinois, le parlement allemand avait voté en novembre 2011 l'érection d'un monument dédié aux victimes handicapées des nazis.

    L'édifice, qui rejoint les trois mémoriaux dédiés à Berlin aux victimes juives, homosexuelles et tsiganes du IIIe Reich, se compose d'un mur de verre aux reflets bleutés de 24 mètres de long, posé sur un socle noir et flanqué de panneaux explicatifs.

    Il se trouve au n°4 de la Tiergartenstrasse, sur les ruines de la villa cossue où fut élaboré en secret le programme «T4», début 1940, cyniquement baptisé «programme d'euthanasie» par ses concepteurs.

    Double bataille

    Pendant longtemps, les familles des victimes ont dû «se battre non seulement contre l'oubli, mais aussi contre des opposants puissants», a rappelé le maire de Berlin. Il a évoqué «les organisations scientifiques qui ont nié toute implication» et «les scientifiques protégés qui sont devenus des criminels».

    Dans l'esprit de la soixantaine de bureaucrates et de médecins qui ont planifié ces massacres, en lisière du vaste parc de Tiergarten, il s'agissait d'éliminer les handicapés mentaux ou physiques considérés comme une charge pour la société.

    Une première

    Entre janvier 1940 et août 1941, plus de 70'000 personnes ont été gazées dans six lieux dédiés. Les protestations individuelles ont entraîné l'arrêt officiel du programme mais les meurtres ont continué sous d'autres formes – privation de nourriture, négligence, injections de doses létales d'antidouleurs par de prétendus soignants.

    On évalue à plus de 300'000 personnes le nombre de victimes totales de ces massacres, jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945. Le mémorial berlinois sera le premier monument national à leur être dédié.

    Malgré les grands procès de Nuremberg menés dans l'après-guerre, la campagne «T4» a eu très peu de suites judiciaires et une grande partie des professionnels de santé impliqués avaient simplement poursuivi leurs carrières après la chute de la dictature nazie.

     

     


  • Commentaires

    1
    sho770
    Vendredi 5 Septembre 2014 à 02:54

    Il était temps. D´après ce que j´ai lu sur la shoah, notamment un livre terrifiant avec photos documentées des expériences "médicales" nazies sur les humains, il semble me souvenir que les Tests de Gaz Zyklon B et autres, appliqués plus tard dans les chambres à gaz, ont été faits sur des handicapés allemands, et ce, dès 1933. Les premières victimes (comme groupe) du nazisme? Les plus faciles à atteindre, sans doute.

    Non, il ne faut pas oublier cette atrocité-là non plus.

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