• Vote d'une loi criminalisant la violence faite aux femmes en Algérie

    Vote d'une loi criminalisant la violence faite aux femmes

    Controverse en Algérie: les députés ont adopté jeudi 5 mars 2015 une loi criminalisant les violences contre les femmes. Elle déplaît aux conservateurs.

    Les députés algériens ont adopté jeudi 5 mars 2015 une loi criminalisant les violences contre les femmes. Elle a été vivement dénoncée par les conservateurs comme une intrusion dans l'intimité du couple contraire aux valeurs de l'islam.

    La loi veut défendre les femmes contre les violences de leur conjoint, et préserver leurs ressources financières des convoitises de celui-ci, perçu comme le chef de famille dans les sociétés traditionnelles.

    Ce texte, qui modifie et complète le code pénal, introduit également la notion de harcèlement dans les lieux publics et celle de harcèlement moral conjugal.

    Il dispose que quiconque porte volontairement des coups à son conjoint, et en fonction des blessures, risque de 1 à 20 ans de prison avec la réclusion à perpétuité en cas de décès. Un autre article prévoit six mois à deux ans de prison pour «quiconque exerce sur son épouse des contraintes afin de disposer de ses biens ou de ses ressources financières».

    «Normes occidentales»

    Au sein de l'Assemblée nationale qui ne compte pourtant pas d'islamistes radicaux, des élus ont accusé le gouvernement de vouloir imposer des normes occidentales à une société musulmane.

    Stigmatisant la femme, les députés d'El Adala ont réclamé des lois mettant fin «au non port du voile et à la nudité des femmes dans les lieux publics, cause principale des harcèlements» selon eux.

    Le député indépendant Ahmed Khelif estime lui que cette loi constitue «un musellement des libertés de l'homme et une façon de rendre licites les relations extraconjugales». Selon lui, «il sera plus simple d'avoir une maîtresse que d'être marié et de courir le risque d'être poursuivi en justice pour n'importe quelle faute».

    Face à ses détracteurs, le ministre de la Justice, Tayeb Louha, a fait l'étalage de ses connaissances des textes religieux, concluant que «les versets coraniques protègent l'honneur de la femme et ne permettent pas d'accepter ce phénomène» de violences à son encontre.

    «La violence contre les femmes dans notre société existe et s'amplifie», a-t-il observé. Evoquant le droit des femmes de disposer de leur revenus financiers, M. Louh a été applaudi par les députées et chahuté par leurs collègues hommes.

    «Terrorisme familial»

    Fin 2014, les services de la police ont démontré que les problèmes familiaux venaient en tête de liste des actes de violence contre les femmes avec 4113 cas pour les neuf premiers mois, soit 58 %. Entre 100 et 200 femmes meurent chaque année de violences familiales selon des statistiques parues dans la presse.

    Une situation alarmante pour Fouzia Sahnoun du Rassemblement national démocratique (RND) qui parle de «terrorisme familial». Plusieurs de ses consoeurs du Front de libération nationale (FLN au pouvoir) se sont félicitées de la nouvelle loi, saluant «une avancée» en termes de protection de la femme.

    Notion de pardon

    En dépit des progrès enregistrés dans la législation, ses effets sont limités par l'introduction de la notion de pardon qui peut être obtenu avec des pressions familiales sur la victime. Dans le texte, le pardon de l'épouse met fin aux poursuites judiciaires dans les cas les moins graves, mais elles sont maintenues, bien qu'allégées, dans les plus graves.

    Pour Soumia Salhi, féministe et syndicaliste qui reconnaît une «avancée», «la clause sur le pardon pose problème, car c'est une mise en échec de la parole des femmes et un message d'impunité aux auteurs des violences» .

     


  • Commentaires

    1
    Lundi 9 Mars 2015 à 17:17

    Je donne d'une main et de l'autre, je reprends à moitié............. C'est comme au Maroc où un violeur n'était pas poursuivi par la loi s'il épousait la femme qu'il avait agressé sauvagement !!!!!!!!!!!!!.

    Cette loi est faite pour se donner bonne conscience mad.

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