• Cet accord, passé le jeudi 17 avril, prévoit le désarmement des groupes armés illégaux et l’évacuation des bâtiments occupés.

    John Kerry indique qu’en l’absence de « progrès » de la Russie, il y aura plus de « sanctions ».

    Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a annoncé, jeudi 17 avril, à Genève un accord avec les États-Unis, l’Union européenne et l’Ukraine sur les étapes d’une désescalade de la crise en Ukraine. Il a précisé dans une conférence de presse que cet accord prévoit le désarmement des groupes armés illégaux et l’évacuation des bâtiments occupés.

    « Tous les groupes armés illégaux doivent être désarmés, tous les bâtiments saisis illégalement doivent être rendus à leurs propriétaires légitimes, toutes les rues, les places et les autres lieux publics dans les villes ukrainiennes doivent être libérés », déclare le document. Il prévoit aussi une amnistie pour ceux qui respecteront les dispositions de l’accord, à l’exception de « ceux qui sont coupables de crimes capitaux ».

    Les États-Unis n’abandonnent pas la Crimée

    La Russie n’a « aucune espèce de désir » d’envoyer des troupes en Ukraine, a assuré le ministre devant la presse. « Cela serait contre nos intérêts fondamentaux », a dit le chef de la diplomatie russe.

    De son côté, le secrétaire d’État américain John Kerry a indiqué qu’en l’absence de « progrès » de la Russie, il y aura plus de « sanctions ». Il a assuré que les États-Unis n’avaient « pas abandonné la Crimée ».

    Les négociations ont été longues entre les ministres des Affaires étrangères ukrainien Andreï Dechtchitsa, russe Sergueï Lavrov, le secrétaire d’État américain John Kerry et la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton.

    Ces négociations ont duré plus de sept heures, dans un hôtel de la ville suisse sur les bords du Lac Léman. Le chef de la diplomatie américaine s’était entretenu auparavant dans la matinée tour à tour avec ses homologues européens, ukrainien et russe.

     

    ukraine_pourparlers_a_geneve_28722_hd

    votre commentaire
  • Voici une traduction de la Déclaration de Genève, adoptée, le jeudi 17 Avril 2014, par les États-Unis, la Russie, l’Union européenne et l’Ukraine.

    « La réunion de Genève sur la situation en Ukraine a convenu d’étapes initiales concrètes pour désamorcer les tensions et rétablir la sécurité pour tous les citoyens .

    Toutes les parties doivent s’abstenir de toute violence, intimidation ou provocation. Les participants ont fermement condamné et rejeté toutes les expressions d’extrémisme, de racisme et d’intolérance religieuse, y compris l’antisémitisme .

    Tous les groupes armés illégaux doivent être désarmés; tous les bâtiments occupés illégalement doivent être restitués à leurs propriétaires légitimes; toutes les rues, places et autres lieux publics occupés illégalement dans les villes ukrainiennes doivent être évacués.

    Une amnistie sera accordée aux manifestants et à ceux qui ont quitté les bâtiments et autres lieux publics et remis les armes, à l’exception des personnes reconnues coupables de crimes capitaux.

    Il a été convenu que la mission spéciale de surveillance de l’OSCE devrait jouer un rôle de premier plan en aidant les autorités ukrainiennes et les collectivités locales dans la mise en œuvre immédiate de ces mesures de désescalade partout où elles sont le plus nécessaires, à commencer dans les prochains jours. Les États-Unis, l’Union européenne et la Russie s’engagent à soutenir cette mission, y compris en fournissant des observateurs.

    Le processus constitutionnel annoncé sera inclusif, transparent et responsable. Il comprendra l’établissement immédiat d’un large dialogue national, ouvert à toutes les régions de l’Ukraine et groupes politiques, et permettra la prise en compte des commentaires du public et des amendements proposés.

    Les participants ont souligné l’ importance de la stabilité économique et financière en Ukraine et serait prêts à discuter d’un appui supplémentaire lorsque les étapes ci-dessus sont mises en œuvre. »


    votre commentaire
  • L'exploitation et les mauvais traitements au coeur du Chemin de croix du pape

    Rome - François a prié vendredi 18 avril 2014 dans la nuit au Colisée pour tous les précaires victimes de la crise, les enfants et femmes abusés et maltraités, les victimes de l'alcool et de la drogue, lors du traditionnel Chemin de croix, d'une tonalité très concrète et chaleureuse.

    Si tu n'étais là, Dieu, je me sentirais une créature finie! Avec la croix, le mal n'a pas le dernier mot, mais l'amour, le pardon, la miséricorde, a-t-il dit à la fin de la cérémonie, affirmant que la croix est pesante mais aussi glorieuse.

    Rappelons-nous les malades, toutes les personnes abandonnées, a-t-il lancé devant une foule de quelque 40.000 fidèles dans un grand silence. Puis un cri a éclaté: viva il papa, suivi d'un tonnerre d'applaudissements.

    C'est un évêque italien, Giancarlo Maria Bregantini, archevêque de Campobasso (sud), connu pour ses positions courageuses contre la mafia et grand défenseur des chômeurs, qui avait été chargé par Jorge Mario Bergoglio de rédiger les méditations des quatorze stations.

    Les thèmes abordés, universels et tous liés à la vie quotidienne des gens, étaient en syntonie avec les priorités de François: proximité, tendresse, accueil, solidarité.

    Comme l'année précédente, le pape était installé en hauteur, sous un dais rouge, devant la foule dans la nuit et ses dizaines de milliers de lumières de bougies, tandis que des groupes de deux -jeunes, détenus, malades, immigrés...- se relayaient pour porter la croix autour de l'amphithéâtre Flavien où des milliers de chrétiens avaient été martyrisés.

    Jorge Bergoglio, âgé de 77 ans, n'a pas porté la croix.

    Le poids de toutes les injustices qui ont provoqué la crise économique a été dénoncé dès le début des méditations: précarité, chômage, licenciements, l'argent qui gouverne au lieu de servir, la spéculation financière, les suicides des entrepreneurs, la corruption et l'usure, les entreprises qui abandonnent leur propre pays.

    Par contraste, la méditation a mis l'accent sur les gestes du volontariat: une nuit à l'hôpital, un prêt sans intérêt, une larme essuyée en famille, la gratuité sincère, le partage du pain et du travail.

    Mgr Bregantini a longuement décrit les maux qui frappent les jeunes: les jeunes condamnés à mort, massacrés ou démolis par les guerres, surtout les enfants soldats et les enfants mourant de tumeurs causées par les incendies des déchets toxiques.

    Reconnaissons, a-t-il ajouté dans une allusion aux crimes pédophiles, la dignité violée de tous les innocents, spécialement les petits. Dieu est irrévocablement du côté des victimes.

    Le supplice des mères qui veillent la nuit, avec les lampes allumées, anxieuses pour les jeunes emportés par la précarité ou engloutis par la drogue et l'alcool, surtout les samedis soir a été décrit de manière touchante.

    Pleurons, a-t-il prié, sur ces hommes qui déchargent sur les femmes la violence qu'ils ont en eux. Pleurons sur les femmes esclaves de la peur et de l'exploitation.

    La prière a encore évoqué le vide impossible à combler de la mort d'un enfant, le sort de ceux qui meurent de solitude, des mourants désespérés: que quelqu'un se tienne près d'eux, s'asseye sur leur lit, a suggéré la prière.

    L'accueil des immigrés qui demandent asile, dignité et patrie et la situation dans les prisons, deux priorités de François, ont été relevés: la double peine de la surpopulation carcérale, qui consume la chair et les os, a été dénoncée par Mgr Bregantini, ancien aumônier de prison.

    La diffamation, bête noire du pape, a été un autre thème, en rappelant la condamnation à mort de Jésus: les insinuations se font culture raciste, d'exclusion et de marginalisation, avec les lettres anonymes et les horribles calomnies.

    L'objet de méditations du Vendredi Saint, jour de la crucifixion de Jésus, est de rappeler que, selon la tradition, il s'est fait solidaire de toutes ces souffrances en acceptant de mourir sur la croix avant de ressusciter à Pâques.

    Retransmis par des télévisions du monde entier, la cérémonie n'a pas évoqué de guerres en particulier. L'an dernier, la Syrie avait été un des thèmes des méditations.


    1 commentaire
  • Depuis la chute du président Moubarak, les Egyptiennes souhaitant prendre part aux diverses manifestations politiques n'ont cessé d'encourir des violences sexuelles exercées publiquement, et en toute impunité, affirme la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) dans un long rapport rendu public au Caire ce mercredi 16 avril.

    Ces violences – qu'aucun gouvernement n'a encore cherché réellement à combattre – visent à dissuader toute velléité de participation à la vie publique et écarte ainsi les femmes de la transition politique de leur pays. Une situation choquante dénoncée par la FIDH qui formule toute une liste de recommandations aux autorités égyptiennes, les incitant à manifester d'urgence la volonté politique d'y mettre fin.

    AUCUNE PROTECTION

    Les dix huit premiers jours de la révolution conduisant à la chute de Moubarak furent étonnamment pacifiques, « magiques » affirment même des femmes, qui étaient étonnées de se sentir en sécurité sur la place Tahrir du Caire, débarrassées du harcèlement sexuel qu'elles expérimentent au quotidien.

    Une période « euphorique » qui a rendu le brusque retour des violences « plus choquant » que jamais. Car durant les 16 mois suivant, sous le régime du Conseil Suprême des Forces armées, les manifestantes furent régulièrement les cibles des militaires, battues dans les rues et sujettes à différentes violences en détention, y compris aux tests dit « de virginité » opérés par des médecins hommes ainsi qu'à des menaces constantes de viols.

    Sous la présidence de Mohamed Morsi à partir du 30 juin 2012, les femmes furent régulièrement attaquées par des groupes de jeunes garçons et d'hommes lors des manifestations situées sur place Tahrir ou dans sa périphérie. Des organisations ont documenté plus de 250 cas, dont des viols, entre novembre 2012 et juillet 2013. La police avait d'ailleurs déserté la Place Tahrir, laissant les femmes sans aucune protection, si ce n'est celle organisée par les activistes eux-mêmes.

     DES « PROSTITUÉES VENUES SE FAIRE BAISER »

    Même processus à chaque fois : des dizaines d'hommes entourent et isolent une femme, lui arrachent une partie de ses vêtements et se livrent à des attouchements et viols dans ce que certaines ont décrit comme « un cercle de l'enfer ». De nombreux témoins estiment que ces attaques ont été coordonnées et destinées à briser l'opposition.

    En février 2013, des organisations de défense des droits des femmes ont d'ailleurs adressé une pétition au président Morsi, afin de dénoncer « le ciblage des activistes féminines pour sanctionner leur participation à la vie publique et les exclure de la vie politique. »

    Depuis le coup d'Etat de juillet 2013, la police est revenue sur la place mais n'a pas empêché de nombreuses agressions, accusée souvent d'en être elle-même à l'origine. Le 16 aout 2013, dans la vague des manifestations de soutien à Mohamed Morsi, la mosquée Al-Tawheed a été prise d'assaut par les forces militaires et plus de vingt femmes ont été sexuellement agressées par des officiers, traitées selon une survivante de « prostituées venues se faire baiser ».

    On a dénombré depuis de très nombreux cas de violences contre des femmes commises par la police. Des femmes courageuses, victimes de ces attaques, ont bravé le tabou et ont porté plainte. Mais à ce jour, pas un seul agresseur n'a été traduit en justice. Dans la plupart des cas, il n'y a même pas d'enquête.

    LE HARCÈLEMENT, UNE PRATIQUE COURANTE

    Bien sûr, insiste la FIDH, ces faits sont à replacer dans une société où le harcèlement sexuel est pratiqué massivement dans les rues, les transports en commun, les écoles et universités, et sur les lieux de travail. Selon une étude de UN Women publiée en avril 2013, 99,3 % des Egyptiennes affirmaient avoir été agressées sexuellement, 91 % admettant ne pas se sentir en sécurité dans la rue. Une autre étude réalisée en 2008 par le Centre égyptien pour les droits des femmes révélait que 86 % des hommes interviewés admettaient avoir déjà agressé sexuellement des femmes.

    Le harcèlement sexuel tend à augmenter pendant les fêtes religieuses comme Aïd al-Fitr et Aïd al-Adha, quand les rues sont pleines. Cette violence quotidienne entame bien sur la liberté de mouvement des femmes, y compris pour utiliser les transports, ou simplement sortir dans les rues.
    Le fait est que la population a le sentiment que les agressions sont en augmentation alors même que, grâce au témoignage de plusieurs victimes, le phénomène est désormais officiellement reconnu comme un vrai problème de société.

    La culture de l'impunité prévaut cependant, dénonce la FIDH. La plupart des cas d'agression et viol ne font pas l'objet de rapport ou de plainte. Comment s'en étonner quand on connaît les conséquences auxquelles s'exposent les victimes, le rejet et le stigma attachés au viol, l'hostilité des policiers ou fonctionnaires chargés de prendre les dépositions, la tendance à rejeter la faute sur la femme plutôt que sur son agresseur (« elles n'avaient qu'à pas sortir », « elles portaient une tenue indécente », « la place est un espace masculin »), et la vacuité d'un système de justice plus qu'inadapté.

     ABSENCE DE VOLONTÉ POLITQUE

    Le lien entre cette violence envahissante et la discrimination structurelle contre les femmes inscrite dans le droit égyptien ne peut plus être ignoré, estime la FIDH. Il faudrait avant tout une volonté politique pour réformer le système de justice afin d'éliminer toutes les discriminations contre les femmes dans le droit et dans la pratique. Il faudrait une condamnation publique des violences par l'ensemble des leaders politiques et religieux.

    Il faudrait des actions de sensibilisation menées à l'échelon national. Et il faudrait d'urgence, outre des mesures visant à former les personnels de la police et de la justice pour accueillir et protéger avec respect les victimes, l'adoption d'une loi criminalisant toutes formes de violence contre les femmes, incluant la violence domestique, le viol conjugal, les violences et harcèlements sexuels, et les crimes commis au nom de l'honneur.


    votre commentaire
  • Au Japon, la mystérieuse floraison du « cerisier de l’espace »

    Un cerisier de quatre ans a fleuri début avril, avec six années d’avance sur la moyenne de autres cerisiers ce type. Le noyau de cet arbre avait été envoyé à bord de la Station spatiale internationale.

    C’est un joli mystère teinté de poésie qui entoure la floraison précoce d’un cerisier japonais. Une énigme telle qu’elle laisse pantois les moines bouddhistes et les scientifiques qui maternent cet arbre.

    Au début avril, ce jeune cerisier de quatre ans a fleuri… avec six années d’avance sur la moyenne de ses congénères. « Nous n’en revenons pas. Il a grandi si vite ! », s’est exclamé Masahiro Kajita, le prêtre principal du temple Ganjoji de la préfecture de Gifu (centre du Japon).

    Une ascendance choyée

    Le noyau à l’origine de cet arbre vient d’un cerisier que les moines couvent de leur bienveillance depuis des générations et qui, d’après la légende locale, aurait 1 250 ans. « C’est la première fois qu’un noyau issu du cerisier vénérable germe et croît aussi bien ! Nous sommes très heureux car le nouvel arbre va lui succéder », s’est enthousiasmé le prêtre auprès de l’AFP.

    Mais l’énigme s’épaissit lorsque l’on sait que le fameux noyau a accompli une véritable odyssée dans l’espace avant de revenir au temple. Il y a quelques années, il a été sélectionné – avec d’autres graines provenant non seulement du même arbre « millénaire », mais aussi avec de cerisiers d’autres régions du Japon – pour être envoyés à bord de la Station spatiale internationale.

    Parties en novembre 2008, ces graines furent ramenées sur Terre huit mois plus tard, après 4 100 tours de notre planète. Certaines ont ensuite été disséquées en laboratoire, mais la plupart ont été renvoyées sur leurs lieux de naissance pour être plantées.

    L’exposition aux rayons cosmiques ?

    En quatre ans, le « cerisier de l’espace » du temple Ganjoji a atteint déjà quatre mètres de haut et vient de donner neuf fleurs, de cinq pétales chacune, contre une trentaine pour les fleurs du vénérable cerisier parent.

    Une chercheuse associée au projet, Kaori Tomita-Yokotani de l’Université de Tsukuba, avoue son étonnement face à cette maturation supersonique. « Il pourrait s’agir d’une conséquence de l’exposition du noyau aux rayons cosmiques », a-t-elle avancé comme hypothèse. La pollinisation du vieux cerisier d’origine par d’autres espèces cousines à la floraison plus précoce pourrait toutefois constituer une autre explication du phénomène, a-t-elle ajouté. Pour l’instant, le mystère des neuf fleurs reste entier.


    3 commentaires
  • Les experts du Giec ont livré dimanche 13 avril à Berlin leur diagnostic sur les réductions nécessaires de gaz à effet de serre.

    La production d’énergie « bas carbone » est en première ligne si l’on veut limiter le réchauffement global à 2 degrés d’ici à la fin du siècle.

    Il n’est plus temps de tergiverser. « Le TGV de l’atténuation (les mesures à prendre pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, NDLR) doit quitter la gare rapidement et toutes les sociétés du monde doivent monter à bord maintenant », a affirmé hier à Berlin Rajendra Pachauri, président du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec).

    Après avoir en septembre dernier confirmé son diagnostic scientifique sur les causes du réchauffement climatique et en avoir précisé en mars les impacts, le Giec a planché toute la semaine dernière sur les mesures à prendre pour limiter le réchauffement global de la planète. Et pour les 235 scientifiques de 58 nationalités qui ont synthétisé toute la littérature mondiale à ce sujet, pas de doute : si l’on veut limiter à 2 degrés d’ici à la fin du siècle la hausse de la température moyenne à la surface de la terre, le monde va devoir réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 40 à 70 % d’ici à 2100.

    retour en masse du charbon

    Or c’est peu dire que la tendance n’est pas bonne. Malgré les alertes réitérées des scientifiques depuis la fin des années 1980 et la multiplication des événements climatologiques extrêmes, les émissions de gaz à effet de serre n’ont jamais été aussi élevées qu’entre 2000 et 2010 ! Le rythme de progression s’est même accéléré, passant de 1,3 % par an entre 1970 et 2000, à 2,2 % par an entre 2000 et 2010, et ceci malgré les efforts d’atténuation déployés dans le monde. En cause ? Le retour en masse du charbon, redevenu très compétitif, dans la production d’énergie. Seul point positif : « Le ralentissement du déboisement et la reforestation ont permis de stopper ou même d’inverser l’augmentation des émissions imputables à l’exploitation des sols », se félicite le Giec.

    Reste qu’il va falloir mettre les bouchées triples dans les vingt prochaines années. « Respecter la limite des 2 degrés est encore possible, à condition d’engager des bouleversements institutionnels et technologiques majeurs », a estimé hier Ottmar Edenhofer, coprésident du groupe 3 du Giec, chargé de cette partie du rapport consacré à l’atténuation.

    énergie « bas carbone »

    En première ligne : se lancer résolument dans la production d’énergie « bas carbone ». Les experts du Giec préconisent ainsi de tripler, voire quadrupler, d’ici à 2050 la production de ces énergies venant du renouvelable, du nucléaire ou des centrales thermiques utilisant une énergie fossile mais en association avec des opérations de captage et stockage de CO2. L’élimination presque totale des émissions imputables à la production d’électricité – à rebours de l’utilisation croissante de charbon – apparaît ainsi indispensable, et à portée de main, à condition de se lancer dans des investissements massifs.

    L’énergie nucléaire pourrait, selon les experts du Giec, contribuer à augmenter l’offre en énergie « bas carbone », mais ils soulignent que sa part de marché global a décliné depuis 1993. « Des barrières et des risques existent », souligne par ailleurs le rapport, telles que « les risques opérationnels », « le risque d’approvisionnement en uranium » ou « les questions autour de la prolifération ».

    Voir notre enquête :  Comment les scientifiques du Giec travaillent

    De même, les centrales à gaz de dernière génération – notamment alimentées par du gaz de schiste – peuvent être considérées comme des solutions de « transition ». « Mais nous devrons de toute façon éliminer progressivement toutes les énergies fossiles », a rappelé hier Ottmar Edenhofer.

    reforestation 

    Les efforts en matière de reforestation devront être poursuivis. De même que les politiques d’efficacité énergétiques déjà mises en œuvre, que ce soit dans les logements ou les transports. « Cela permettra de limiter les coûts et les effets collatéraux des nouvelles technologies », a précisé hier Ramon Pichs-Madruga, autre coprésident du groupe 3.

    Quelles que soient les solutions techniques envisagées, la balle est désormais dans le camp des décideurs politiques. D’une part parce que l’expertise économique ne peut pas répondre à toutes les questions. Comment peut-elle ainsi évaluer les coûts des politiques d’atténuation en regard du coût de l’inaction ? « Le coût de l’inaction, ce sont des vies humaines perdues, des pertes de services rendus par la biodiversité, de graves difficultés de fonctionnement pour nos océans et ceci est impossible à estimer », a relevé dimanche 13 avril  Rajendra Pachauri. D’autre part, ce seront aux décideurs du monde entier d’instaurer, dans le cadre des négociations onusiennes sur le climat, « une coopération internationale sans précédent ». « Nous n’arriverons à rien si seuls les intérêts individuels sont mis en avant », a conclu le président du Giec Rajendra Pachauri.


    votre commentaire
  • BANGUI, République Centrafricaine, 8 avril 2014/ — Le président de la Commission d’enquête internationale, Bernard Acho Muna, a conclu sa mission de quatre semaines en RCA, durant laquelle la Commission a démarré ses travaux d’enquêtes sur le terrain.

    Conformément à la Résolution 2127 du 5 décembre 2013 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, par laquelle elle a été créée, la Commission d’enquête internationale rassemble, examine et analyse actuellement toutes les informations concernant les allégations de violations du droit international humanitaire et de violations généralisées des droits de l’homme et d’exactions qui sont commises depuis le 1er janvier 2013 jusqu’à ce jour.

    Dans l’attente de son rapport intérimaire, qui sera présenté en juin prochain au Conseil de Sécurité, le président de la Commission d’enquête internationale, lors de sa conférence de presse, souligne l’urgence pour toutes les parties de faire preuve de retenu dans la crise actuelle et dans l’appréciation des évènements en cours.

    La Commission d’enquête internationale invite particulièrement les media à observer scrupuleusement les règles d’éthique et de déontologie qu’exige la profession. Comme le précise son président, « le droit à l’information est un droit fondamental qui ne doit en aucun cas être confondu à la propagande qui, elle, ne fera qu’envenimer la situation qui prévaut actuellement en Centrafrique ».

    Le président Bernard Acho Muna rappelle avec force l’engagement de la Commission d’enquête internationale, qui est une institution indépendante, à assumer pleinement ses responsabilités et à s’acquitter avec impartialité du mandat que lui a confié le Conseil de Sécurité des Nations Unies.


    votre commentaire
  • Le pape François a "demandé pardon" vendredi 11 avril 2014 au nom de l'Eglise et pour la première fois depuis son élection pour les "dommages causés" à des enfants par des prêtres pédophiles. Le Saint-Père a aussi affirmé que les sanctions devaient être "très sévères".

    "Je me sens dans l'obligation d'assumer tout le mal commis par quelques prêtres, un petit nombre évidemment au regard de tous les prêtres, et de demander personnellement pardon pour les dommages qu'ils ont causés en abusant sexuellement d'enfants", a déclaré Jorge Bergoglio en recevant le Bureau catholique international de l'enfance (BICE) au Vatican.

    Son prédécesseur, BenoÎt XVI, avait déjà personnellement demandé pardon, mais François ne l'avait pas encore fait même s'il avait dénoncé ces crimes.

    "L'Eglise est consciente de ce mal. Nous ne voulons pas reculer en ce qui concerne le traitement de ce problème et les sanctions qui doivent être prévues". Au contraire, a ajouté le souverain pontife, "je crois qu'elles doivent être très sévères ! On ne joue pas avec les enfants !", a-t-il dit.

    Commission nommée

    Dans la lignée de son prédécesseur, le pape François s'est fermement engagé dans la lutte contre la pédophilie, mettant récemment en place une commission pour la protection de l'enfance, dont fait partie une ancienne victime irlandaise.

    En juin 2010, BenoÎt XVI avait demandé "pardon" avec "insistance", au nom de l'Eglise, pour les actes pédophiles commis. Un scandale qui avait assombri son pontificat.

    Le Vatican avait été critiqué en janvier par le comité des droits de l'enfant de l'ONU pour, selon ses experts, continuer à protéger certains prêtres coupables et ne pas obliger les épiscopats à dénoncer systématiquement les crimes.

    Appel au pape

    Des organisations d'anciennes victimes ont estimé que le pape François n'avait rien fait. Elles ont été irritées quand celui-ci a défendu récemment l'Eglise, en appelant les autres institutions à prendre exemple sur sa détermination à ne plus occulter le scandale.

    Dans le contexte particulièrement tendu en Europe sur de nouvelles normes pour l'éducation sexuelle des enfants, le pape s'est élevé dans le même discours contre la pédagogie expérimentale et la "manipulation éducative".


    2 commentaires
  • SOFIA - L'Otan doit prendre des mesures supplémentaires, dont des déploiements de troupes et des exercices, pour défendre ses Etats membres, a déclaré vendredi le secrétaire général de l'organisation, Anders Fogh Rasmussen, alors que les tensions persistent en Ukraine.

    Pour rassurer les membres de l'Otan en Europe de l'Est, qui craignent une contagion de la crise avec la Russie, l'alliance a renforcé la police aérienne au-dessus des Etats baltes, déployé des avions-radars Awacs en Pologne et en Roumanie, et supervisé le renforcement de la présence navale en Mer Noire, a déclaré M. Rasmussen à des journalistes à Sofia.

    Mais je pense que nous devons prendre des mesures supplémentaires et nous allons en discuter sur la base des recommandations de nos autorités militaires, dans les prochains jours et prochaines semaines, a-t-il poursuivi.

    Ces réflexions pourraient inclure une mise à jour et une évolution de nos plans de défense, des exercices renforcés, ainsi que des déploiements appropriés, a ajouté M. Rasmussen.

    Nous ne discutons pas d'option militaire mais l'Otan se consacre à la défense et à la protection de nos alliés, et nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour nous assurer que cette défense collective soit effective, a ajouté le secrétaire général.

    L'Otan prend des mesures légitimes pour faire face à l'instabilité créée par les actions illégitimes de la Russie, a encore dit M. Rasmussen.

    Ne nous méprenons pas, ces mesures sont complètement en ligne avec nos engagements internationaux et nos accords avec la Russie, que la Russie elle-même continue de violer de manière flagrante, a-t-il poursuivi.

    Alors que l'alliance a révélé la veille que la Russie avait aligné jusqu'à 40.000 hommes à la frontière avec l'Ukraine, le secrétaire général de l'Otan a de nouveau demandé à Moscou de se retirer.

    Personne ne veut isoler la Russie mais la Russie elle-même s'isole intentionnellement un peu plus chaque jour, a insisté M. Rasmussen.

    Après le rattachement de la Crimée à la Russie le mois dernier, les tensions ont gagné l'Est de l'Ukraine, où des militants pro-russes occupent des bâtiments d'Etat stratégiques et demandent à Moscou de leur envoyer des troupes en renfort.


    1 commentaire
  • La loi instaurant la gratuité de la contraception aux Philippines va entrer en vigueur.

    L’Église philippine qui avait engagé un recours contre ce texte a promis de respecter cette décision, tout en continuant à défendre le « caractère sacré de la vie ».

    Le président Aquino a remporté une victoire politique.

    La Cour suprême des Philippines a tranché hier. La loi instaurant la gratuité des moyens de contraception pour les plus pauvres « n’est pas anticonstitutionnelle ». L’Église catholique de l’archipel, qui avait saisi la Cour pour réclamer l’invalidation de cette loi promulguée en décembre 2012 par le président Benigno Aquino, a été déboutée.

    Le texte prévoit la gratuité des moyens de contraception (préservatif, pilule) et l’éducation sexuelle à l’école. Il rend obligatoire la formation des travailleurs sociaux au planning familial et légalise les soins post-avortement, alors que l’avortement, comme le divorce, reste interdit aux Philippines.

    « Séparation de l’Église et de l’État »

    « Cette décision confirme la séparation de l’Église et de l’État et affirme la suprématie du gouvernement dans les sujets de société séculiers comme la santé et le développement socio-économique », s’est félicité le député Edcel Lagman, principal artisan de la loi.

    Mgr Socrates Villegas, archevêque de Lingayen Dagupan et président de la conférence épiscopale philippine, a réagi en encourageant les fidèles à respecter la décision de la Cour. L’Église, a-t-il ajouté, « doit continuer à soutenir le caractère sacré de la vie humaine ». Il relève que les juges ont « reconnu l’importance de l’objection de conscience y compris pour les médecins œuvrant dans des structures sanitaires publiques », et confirme que tous les catholiques « travailleront côte à côte avec ceux qui soutiennent la loi pour le bien du pays ».

    Une loi « équilibrée »

    « Cette loi est équilibrée, il fallait qu’elle soit mise en œuvre », estime le Bernard Holzer, prêtre assomptionniste aux Philippines qui relève que « les familles de classes moyennes aux Philippines n’ont que deux enfants », quand le taux de fertilité moyen s’élève à 3,54 enfants par femme.

    Selon lui, l’Église philippine va sans doute évoluer vers « plus d’engagements sociaux, contre la pauvreté et la corruption. Elle va continuer à accompagner le processus de paix avec les rebelles musulmans de Mindanao, à s’engager sur le terrain, à lutter contre la pauvreté ».

    Pour le P. Melvin Castro, responsable de la Commission famille de l’Église philippine, « la vraie bataille est au-delà de cette loi, c’est de gagner, ou regagner le cœur de la jeunesse. Celle-ci a déjà recours aux contraceptifs et c’est pour cela que l’Église a bien du travail devant elle ».

    « Rester dans l’approche pastorale conseillée par le pape François »

    Dans un pays de 100 millions d’habitants dont plus de 80 % sont catholiques, l’Église avait pris le risque de militer contre un texte approuvé, d’après un récent sondage, par 72 % de la population. Selon le P. Holzer, « l’Église s’est impliquée dans un rapport de pouvoir sur cette loi, au risque de se couper des fidèles, alors qu’elle aurait dû rester dans l’approche pastorale conseillée par le pape François d’accompagnement des fidèles ».

    L’Église a voulu dire au président Aquino qu’il « n’avait pas à se faire dicter sa politique familiale par des bailleurs de fonds internationaux, comme la Banque asiatique de développement (BAD) et la Banque Mondiale (BM), qui ont conditionné des financements importants au vote de cette loi », analyse Régis Anouil, rédacteur en chef d’Églises d’Asie, l’agence de presse des Missions étrangères de Paris.

    L’Église ne peut plus jouer les premiers rôles

    Après avoir été un « instrument politique majeur pour éviter la guerre civile lors de la chute de la dictature de Marcos et de la transition vers la démocratie », l’Église ne peut plus désormais jouer les premiers rôles. Elle n’en fait pas moins fait entendre sa voix, rappelant que la priorité, selon elle, reste la lutte contre la pauvreté et la corruption.

    « Aux Philippines, 50 familles concentrent 80 % de la richesse et la pression démographique est si forte que 10 % des Philippins travaillent hors de leur pays, ce qui déstructure les familles. L’Église dit que ce pays n’est pas pauvre parce que les familles sont nombreuses, mais parce que la richesse est trop concentrée », résume Régis Anouil.

    Un point sur lequel l’Église philippine rejoint les Nations unies. En apportant hier son soutien à Manille pour « une application pleine et entière de la loi », l’ONU a relevé que les objectifs de recul de la mortalité en couches ne seraient pas atteints en 2015, dans un pays où une personne sur quatre vit avec moins de 1 dollar par jour.


    1 commentaire