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    Toujours plus d’enfants au travail et d’esclaves dans le monde

    Une étude publiée par l'organisation internationale du travail à Genève et l'Alliance 8.7 le 18 septembre 2017 recense 40 millions d'esclaves et 152 millions d'enfants qui travaillent.

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    Violées dans les camps de déplacés

    Dans un pays au bord de la famine, la plupart des agressions sexuelles sont commises par des soldats.

    C'était une nuit du mois de mars. Le soldat était mince, mais fort. Son uniforme et ses bottes étaient neufs. Après s'être introduit dans le misérable abri de fortune de Hawo, il a pointé une arme sur la gorge de cette Somalienne et l'a violée. Deux fois.

    «Dans ma tête, je peux encore le voir», confie cette jeune femme vivant à Dusta, un camp installé dans la ville de Baidoa, dans le sud-ouest de la Somalie, où sont rassemblés des Somaliens déplacés par la faim et la sécheresse. Hawo ne souhaite pas révéler son nom complet. Son nouveau-né pleurait pendant qu'elle subissait ce viol, terrifiée. Ses deux autres enfants, un peu plus âgés, dormaient eux à poings fermés.

    Dusta, véritable océan de bicoques faites de bâtons, bâches en plastiques et vieux tissus, s'étend jusqu'à un camp où sont stationnés des soldats de la mission de l'Union africaine en Somalie (Amisom), qui combattent les islamistes shebab affiliés à Al-Qaïda et ayant juré la perte du gouvernement somalien. Pourtant, les résidents de Dusta interrogés par l'AFP assurent être livrés à eux-mêmes. Personne ne les protège, disent-ils, que ce soit l'Amisom, l'armée, les milices locales ou l'ONU.

    La plupart des habitants de Dusta sont des femmes et enfants issus de régions contrôlées par les shebab et venus dans la capitale régionale à la recherche de nourriture, d'eau et de soins médicaux.

    Selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres de deux ONG locales - Isha et le Somali Children Welfare and Rights Watch (SCWRW) -, au moins 54 femmes ont été violées ou agressées sexuellement dans les 168 camps, qui abritent plus de 155'000 personnes et se sont multipliés autour de Baidoa alors que le pays est au bord de la famine. La majorité de ces attaques sont commises par des soldats, explique Muhudin Daud Isack, qui travaille pour Isha. «Quand ils ont l'opportunité de le faire, ils commettent un viol».

    Viols collectifs

    Farhiyo Ahmed Mohamed, une policière à la tête d'une unité spéciale chargée de combattre les violences envers les femmes, reconnaît que des hommes en uniforme ont été impliqués dans de telles attaques et évoque une affaire de viol dans la ville de Goof Gaduud, à l'extérieur de Baidoa, pour laquelle un soldat a été condamné et emprisonné. Elle accuse cependant les ONG d'exagérer le nombre de viols dans les camps afin d'obtenir plus de subsides.

    La Somalie est plongée dans le chaos et la violence depuis plus de 25 ans, et si la communauté internationale l'aide à rebâtir des institutions telles que l'armée et la police, le processus met du temps à porter ses fruits.

    Selon l'ONG Isha, neuf femmes du camp de «Buur fuule 2» ont été violées une nuit de janvier par un groupe de civils armés de pistolets et de couteaux. Elles ont été extraites de leurs abris et violées par plusieurs hommes. Cinq de ces femmes ont été interrogées par l'AFP. Deux d'entre elles ont raconté que leurs maris étaient tenus en joue pendant les viols. Une victime de 37 ans a, elle, assuré que si les viols sont monnaie courante dans ces camps, les viols collectifs ne le sont pas.

    Les organisations humanitaires reconnaissent l'existence du problème croissant des viols, mais expliquent que la crise somalienne comporte de multiples facettes et que la priorité est accordée à d'autres maux. «Les programmes visant à améliorer la protection des femmes sont souvent sous-financés (...), ce même si les violences faites aux femmes augmentent lors des situations d'urgence», souligne Evelyn Aero, du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC).

    Dignité

    De retour à Dusta, Hawo explique que malgré son viol par un soldat, elle souhaite davantage de personnes armées dans le camp. Après ce traumatisme, elle a rapproché son abri de la base de l'Amisom et dit se sentir ainsi plus en sécurité. D'autres ne souhaitent pas voir plus d'hommes armés dans le camp et estiment que la solution passe par la construction d'abris solides, en pierre et en tôle.

    «Au-delà de la survie, l'abri est nécessaire (...) pour s'assurer que chaque personne soit en sécurité, et assurer le droit à la vie privée et la dignité, particulièrement pour les femmes et enfants», estime Gavin Lim, un spécialiste de la protection pour le Haut-commissariat de l'ONU aux réfugiés (UNHCR).

    Mais alors que la sécheresse se prolonge et que la menace de la famine se rapproche chaque jour un peu plus, le nombre de déplacés augmente, rendant encore plus épineuse la question de la sécurité des femmes dans les camps.

    Plus de 377'000 Somaliens ont été déplacés lors des trois premiers mois de 2017, portant à plus d'un million le nombre total de personnes déplacées par le conflit et la sécheresse en Somalie. Et l'UNHCR table sur trois millions d'ici la fin de l'année.


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    L'inculpation d'une urgentiste, dans le nord américain, pour avoir excisé plusieurs fillettes, est une première aux USA.

    Une urgentiste hospitalière de Detroit (Michigan, nord) a été arrêtée et inculpée jeudi 13 avril 2017 pour avoir excisé plusieurs fillettes, ce qui pourrait être le premier médecin jamais inculpé aux Etats-Unis pour de telles pratiques.

    Jumana Nagarwala, 44 ans, est accusée d'avoir réalisé ces mutilations génitales dans un cabinet médical de Livonia, dans la banlieue de Detroit, sur plusieurs fillettes âgées de six à huit ans, a indiqué le bureau du procureur fédéral pour l'Est du Michigan dans un communiqué.

    «Mme Nagarwal est accusée d'avoir réalisé ces horribles actes de brutalité sur des victimes particulièrement vulnérables», a souligné le procureur. «Le ministère de la Justice est déterminé à mettre fin aux mutilations génitales», une «pratique qui n'a pas sa place dans une société moderne», a-t-il souligné.

    Au moins deux filles

    Selon l'accusation, deux fillettes ont ainsi été amenées début février par leur mère depuis le Minnesota (nord) pour subir ces mutilations. Elles ont été priées de ne pas parler de ce qu'elles avaient subi.

    Le procureur évoque également d'autres fillettes qui auraient été mutilées par Jumana Nagarwala, notamment entre 2005 et 2007.

    Interrogée par le FBI, la doctoresse a nié les faits, selon les documents du tribunal. Elle a été incarcérée jeudi 13 avril 2017 et inculpée pour mutilation génitale, transport de mineurs et faux témoignage, des chefs d'accusation qui pourraient lui valoir la prison à vie.

    Une audience prévue lundi doit déterminer si elle peut être libérée sous conditions, a indiqué à l'AFP Gina Balaya, porte-parole du FBI.

    Une première

    Selon Shelby Quast, directrice aux Etats-Unis de l'organisation Equality Now pour la défense des femmes, Jumana Nagarwala est «sans doute le premier médecin» jamais inculpé aux Etats-Unis pour excision.

    Des médecins ont fait l'objet d'enquêtes sans que cela n'ait cependant débouché sur des inculpations, a-t-elle ajouté. D'autres enquêtes sont toujours en cours.

    Elle a rappelé que les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) estimaient que plus de 500'000 femmes et filles vivant aux Etats-Unis soit avaient été victimes de telles mutilations, soit risquaient d'être mutilées dans ce pays. «La plupart d'entre elles sont nées aux Etats-Unis et beaucoup n'ont aucune origine africaine», où cette pratique est répandue, a souligné Shelby Quast.

    Jumana Nagarwala est aussi la première personne inculpée au titre d'une loi fédérale contre les mutilations génitales sur mineurs adoptée en 1996. La moitié des 50 Etats américains, dont le Michigan, n'ont en effet pas de loi locale contre ce crime, a précisé Shelby Quast.


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  • Stopper la médicalisation des mutilations génitales

    Médicaliser les mutilations sexuelles contrecarre les efforts mondiaux pour mettre fin à ces pratiques, estime l'Ined.

    La pratique, de plus en plus fréquemment médicale, et non 'traditionnelle' des mutilations génitales féminines dans certains pays «dévoie» les campagnes de sensibilisation et compromet l'éradication de l'excision, dénonce l'Institut français d'études démographiques (Ined) dans un rapport rendu public le 12 avril 2017.

    Longtemps décrite comme un rite de passage à l'âge adulte, l'excision tend à être pratiquée de plus en plus tôt : avant 10 ans pour la majorité des femmes dans la plupart des pays concernés et avant cinq ans pour les plus jeunes générations.

    Depuis plusieurs années, à cette tendance au rajeunissement de la pratique s'ajoute le développement «inquiétant» de sa médicalisation dans plusieurs pays (Egypte, Guinée, Indonésie, Kenya, Nigeria, Soudan du Sud, Yémen), souligne l'Ined.

    Si dans la majorité des cas, les mutilations continuent à être faites par des exciseuses «traditionnelles», de plus en plus de filles sont excisées par des professionnels de santé en milieu médical, sous prétexte de réduire les risques sanitaires de l'opération.

    Réassignation de sexe

    A l'initiative du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), les organisations internationales ont condamné ce «dévoiement des premières campagnes de sensibilisation, qui compromet l'éradication de l'excision», souligne l'Ined.

    Elle rappelle par ailleurs que d'autres pays pratiquent des chirurgies de «réassignation» sur des nouveaux-nés qui possèdent des caractéristiques des deux sexes et qu'on observe aux Etats-Unis, en Amérique Latine, en Asie et en Europe, un développement très récent de pratiques de chirurgie esthétique génitale, telles que la nymphoplastie (ablation totale ou partielle des petites lèvres).

    Quelque 200 millions de femmes et de filles dans le monde ont subi des mutilations génitales et la moitié d'entre elles vivent en Egypte, Ethiopie et Indonésie, selon une évaluation du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) rendue publique en 2016, rappelle l'Ined.

    Chiffres

    Aux 30 pays où ces mutilations ont été pratiquées (27 pays africains, le Yémen, l'Irak et l'Indonésie), s'ajoutent des filles et femmes originaires de pays à risque et vivant dans des pays d'immigration, pour lesquels on ne dispose pas encore d'estimation globale, ajoute l'institut.

    De récentes études évaluent par exemple à près de 500.000 le nombre des filles ou des femmes mutilées ou exposées au risque aux Etats-Unis et à plus de 500'000 le nombre des migrantes concernées en Europe


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    Le Maroc reconnaît enfin la paternité d'une enfant née hors mariage et c'est  une première historique en matière de justice, alors que les relations hors mariage restent un délit au Maroc.

    La mère aura droit à une indemnité mais le tribunal de Tanger a rejeté la demande de versement d’une pension alimentaire.

    Une jeune femme de Tanger avait déposé une plainte pour la reconnaissance de paternité de sa fille née d’une relation hors mariage, en fournissant les résultats d’un test ADN prouvant le lien biologique entre le père et sa fille. Le tribunal de première instance de Tanger lui a donné raison le 30 janvier. Cette information, révélée par le site marocain « Medias24.com » mardi 21 février au soir, a fait grand bruit au Maroc.

    Quelle est la nouveauté de ce jugement ?

    « C’est une petite révolution juridique ! », se réjouit Abderrazzak El Hannouchi, du Conseil national des droits de l’homme (CNDH) du Maroc. « Un jugement historique ! », insiste Khalid Ghnimi, vice-président de l’association 100 % mamans de Tanger. « Ce sont souvent des naissances dans des relations consenties mais, dès la grossesse déclarée, la plupart des pères tournent les talons », déplore-t-il.

    Au Maroc, les relations sexuelles hors mariage sont un délit punissable d’un mois à un an de prison, en vertu de l’article 490 du code pénal. Et les pères n’ont aucun devoir à l’égard des enfants issus de ces unions illégitimes. Le père en question avait d’ailleurs été condamné en mars 2016 à un mois de prison ferme pour « débauche ». Un argument qu’il a fait valoir pour justifier qu’il n’était en rien redevable au regard de la fillette née de cette relation.

    « Pour une fois, le juge s’est référé non pas au code de la famille marocain mais à la convention internationale sur les droits de l’enfant, ratifiée par le Maroc, et selon laquelle ce sont les intérêts primordiaux des enfants qui prévalent, explique Abderrazzak El Hannouchi. Il s’est en outre basé sur la convention européenne sur les droits des enfants, également ratifiée par le Maroc en 2014, celui-ci étant partenaire pour la démocratie avec le Conseil de l’Europe. »

    Quelle est la différence entre paternité et filiation ?

    La fillette a donc un père. Ce premier jugement a été largement salué, ouvrant des perspectives aux enfants nés hors mariage et qui se trouvent privés de nombreux droits. L’association Insaf (Institution nationale de solidarité avec les femmes en détresse) avait estimé qu’entre 2003 et 2009, 210 000 enfants étaient nés hors mariage au Maroc, soit plus de 30 000 par an.

    « Encore beaucoup d’enfants n’arrivent même pas à avoir un état civil parce que les mères, souvent rejetées par leur famille, ne peuvent pas fournir les documents nécessaires, notamment les certificats de résidence », déplore Khalid Ghnimi, qui milite activement pour l’abrogation des dispositions discriminatoires figurant encore dans le code de la famille et le code pénal.

    Cette reconnaissance de paternité ne donne pas accès aux droits inhérents à la filiation, laquelle est en partie régie par la charia, le droit musulman. « Même si le père a reconnu l’enfant, celui-ci reste illégitime et donc ne peut pas jouir des droits réservés aux enfants légitimes, ajoute-t-il. Ils n’ont par exemple pas droit à l’héritage. »

    Pourquoi le juge a-t-il refusé une pension alimentaire ?

    L’enfant illégitime ne peut pas non plus bénéficier d’une pension alimentaire. « Les femmes qui ont des enfants en dehors du mariage, ainsi que leurs enfants, souffrent des pires formes d’exclusion juridique, économique et sociale », dénonce le CNDH.

    La mère célibataire se doit d’assumer seule son enfant. Mais le juge a estimé qu’une naissance hors mariage constituait un préjudice à la mère, à la fois marginalisée dans la société et devant en supporter la charge financière. Il a donc à ce titre condamné le père à verser une indemnité de 100 000 dirhams (9 400 €).

    Les associations espèrent que ce premier jugement qui ouvre une première brèche prometteuse ne sera pas cassé en appel.


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    La 14e journée internationale de tolérance zéro aux mutilations sexuelles féminines, le lundi 6 février, permet de faire le bilan sur une pratique d’un autre âge qui frapperait trois millions de femmes et d’enfants chaque année

    Depuis 14 ans, la date du 6 février figure à l’agenda de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et des grandes institutions de protection des femmes, en tant que journée internationale de tolérance zéro aux mutilations sexuelles féminines.

    On estime que près de 200 millions de femmes vivent en ayant subi une mutilation sexuelle dont 44 millions ont 14 ans et moins. La moitié des victimes sont réparties entre l’Égypte, l’Éthiopie et l’Indonésie mais au total, ce sont près de 30 pays d’Afrique et du Moyen-Orient qui sont concernés par cette pratique archaïque. Chaque année, près de 3 millions de petites filles subiraient une excision selon l’ONU.

    Une pratique douloureuse et dangereuse

    L’expression « mutilation génitales féminines » recouvre un ensemble de pratiques aboutissant à l’ablation partielle ou totale ou à l’altération des organes génitaux féminins externes pour des raisons non médicales. L’excision en est une des manifestations les plus connues.

    À mi chemin entre le « rite initiatique » et le passage obligatoire pour garantir la « pureté » des jeunes filles jusqu’à leur mariage, la pratique est souvent multiséculaire, davantage liée à la tradition qu’à la religion.

    Réalisées le plus souvent sans anesthésie et dans des conditions d’hygiène non appropriées, les conséquences de ces mutilations génitales sont à la fois physiques et psychologiques. Infections multiples, hémorragies, douleurs pendant les rapports sexuels, la liste des séquelles est longue.

    Traditionnellement, la majorité des excisions sont pratiquées alors que les petites filles n’ont pas encore trois ans, même s’il arrive que des fillettes d’une dizaine, voire d’une quinzaine d’années subissent elles aussi l’excision.

    Des millions de femmes concernées

    Pourtant, la pratique recule dans de nombreux pays. Au Liberia par exemple, si plus de 80 % des femmes de plus de 45 ans sont excisées, ce pourcentage est inférieur à 40 % chez les moins de 20 ans.

    Plusieurs raisons expliquent cette diminution relative. À la multiplication des campagnes de sensibilisation dans les villages, s’ajoutent le net progrès de l’éducation donnée aux filles et l’urbanisation.

    Au fil des années, beaucoup de pays où l’excision est traditionnellement pratiquée se sont dotés de loi protégeant les femmes et criminalisant de tels actes. Mais dans certains pays comme la Sierra Léone ou le Liberia, les mutilations génitales restent encore impunies.

    Si les mentalités évoluent, la pression sociale pour faire exciser les jeunes filles reste immense dans de nombreux pays, notamment dans les zones rurales et dans les familles pauvres.


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  • Les différents règlements sur la burqa en Europe

    (Conne= toutes les nanas qui portent la burka volontairement)

    À l’heure où le ministre allemand de l’intérieur Thomas de Maizière a annoncé vendredi 19 août, vouloir légiférer sur le port de la burqa, décryptage des législations européennes sur le port du voile.

    En France, le port du voile intégral est interdit depuis 2010. La burqa – qui masque complètement le visage en laissant seulement transparaître les yeux – et le niqab – qui laisse une fente au niveau des yeux – sont de facto interdits par cette loi qui prohibe « la dissimulation du visage dans l’espace public ». Auparavant, une loi votée en 2004 empêchait les élèves et enseignants qui le souhaitent de porter des symboles religieux distinctifs dans une école publique.

    Ces débats ont également eu lieu chez nos voisins européens. Cependant, peu d’entre eux ont interdit totalement le voile même si certaines régions ou villes n’autorisent plus le port de la burqa dans les lieux publics.

    Allemagne

    À l’heure actuelle, aucune loi fédérale ne légifère sur le port du voile intégral outre-Rhin. Plusieurs Länder (États régionaux) ont toutefois mis en place leurs propres dispositions pour interdire le port du voile dans certains lieux publics. Dans six d’entre eux, le port de la burqa est interdit pour les enseignantes durant leurs heures de travail. Dans les Länder de Hesse et de Berlin, les agents de la fonction publique ont interdiction totale de porter le voile.

    Belgique

    La Belgique a une réglementation semblable à la France. Une loi votée en juillet 2011 interdit la dissimulation du visage dans l’espace public, rendant illégal le port du niqab et de la burqa même s’ils ne sont pas explicitement nommés dans le texte. Les personnes qui ne respecteraient pas la loi peuvent écoper d’une amende de 137,50 € et jusqu’à 7 jours de prison.

    Espagne

    Il n’existe aucune loi sur le port du voile à l’échelle du pays. En revanche, certaines localités, notamment en Catalogne, comme la ville de Reus, ont proscrit le port de la burqa, du niqab et de tout vêtement qui empêche l’identification dans les bâtiments publics. En 2010, le parlement catalan avait annulé une motion qui interdisait le port du voile intégral à l’échelle de la région après de vifs débats.

    Italie

    De manière générale, le voile est autorisé en Italie alors que le sujet fait débat depuis le début des années 2000. Lorsqu’il était au pouvoir, Silvio Berlusconi avait souhaité l’interdire, sans succès. Depuis le 1er janvier 2016, la Lombardie (nord) a banni la burqa dans les lieux publics par le biais d’un amendement sur une loi de 1975 qui interdisait le port de vêtements ou d’accessoires (masques, casques) rendant difficile l’identification.

    Pays-Bas

    En 2015 le gouvernement hollandais a voté un projet de loi qui interdit le port du voile intégral dans certains lieux publics comme les écoles, les transports en communs, les hôpitaux et les bâtiments d’État. La police a également le droit de demander aux personnes voilées de se découvrir dans la rue pour contrôler leur identité, en vertu d’une loi sur l’obligation de s’identifier.

    Royaume-Uni

    Le débat sur le port du voile outre-Manche dure depuis le milieu des années 2000. Aucune loi n’a été votée dans un pays traditionnellement attaché à préserver la liberté d’expression. En 2013, David Cameron avait d’ailleurs déclaré devant le parlement que ce n’était pas son rôle de déterminer ce que « les gens ont le droit de porter dans la rue ».

    Suisse

    Malgré une motion déposée au parlement en 2011, aucune loi nationale n’a été votée à ce jour pour réglementer le voile intégral dans un pays où très peu de femmes le portent. Toutefois, le canton du Tessin a adopté une loi en septembre 2013 qui interdit le port de la burqa, une première.


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  • Le parquet en Egypte a ouvert une enquête après la mort d'une adolescente, décédée des suites d'une excision.

    Mayar Mohamed Moussa, qui était âgée de 17 ans, est décédée dimanche 29 mai 2016 après l'opération effectuée dans un hôpital privé de la province de Suez, dans le nord-est du pays, selon un responsable local du ministère de la Santé, Lotfi Abdel-Samee. Alors que l'excision est une opération théoriquement interdite par la loi, a indiqué mardi un responsable du ministère de la Santé.

    «L'enquête est en cours, on attend le rapport médico-légal», a précisé ce responsable.

    La mère de l'adolescente est une infirmière et son père était chirurgien, a souligné M. Abdel-Samee, précisant que l'établissement avait été fermé lundi.

    La gynécologue qui a effectué l'opération a été interrogée par le parquet, a-t-il précisé.

    L'excision, ablation partielle ou totale des organes génitaux externes féminins, est illégale depuis 2008, sauf en cas de «nécessité médicale», mais reste largement pratiquée en Egypte.

    Selon les termes de la loi de 2008, pratiquer l'excision --une tradition qui remonte au temps des Pharaons et entend «purifier» les femmes de la tentation sexuelle-- est passible de trois mois à deux ans de prison.

    L'excision touche 96,6% des Égyptiennes, musulmanes comme chrétiennes, selon une étude menée en 2000 par le bureau gouvernemental de la démographie sur des femmes de 15 à 49 ans.

    En janvier 2015, un médecin égyptien avait été condamné à deux ans et trois mois de prison pour avoir pratiqué une excision mortelle sur une adolescente, le premier verdict du genre depuis l'interdiction de 2008.

    Mais en novembre 2015, il s'est avéré qu'il était toujours en fuite, et des ONG l'avaient accusé d'exercer en toute liberté dans le nord du pays, malgré sa condamnation.


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  • Soudan du Sud :utilisation massive du viol par des acteurs étatiques en 2015

    Un nouveau rapport sur le Soudan du Sud, publié vendredi 11 mars 2016par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH), détaille les terribles violations des droits de l'homme dans le pays, y compris la politique de la terre brûlée menée par le gouvernement et la prise pour cible délibérée de civils, victimes de meurtres, viols et pillages.

    « Bien que toutes les parties au conflit aient commis des violences graves et systématiques contre les civils depuis le début des combats en décembre 2013, le rapport indique que les acteurs étatiques portent la plus grande responsabilité des violences pour l'année 2015, étant donné l'affaiblissement des forces d'opposition », a déclaré le HCDH dans un communiqué de presse annonçant la publication du rapport. « L'étendue des violences sexuelles est particulièrement choquante », a ajouté l'agence de l'ONU.

    Au cours d'une période de cinq mois en 2015, l'ONU a enregistré plus de 1.300 rapports sur des viols dans un seul des dix Etats du Soudan du sud, l'Etat d'Unité, connu pour être riche en pétrole, précise le rapport, ajoutant que selon des sources crédibles, des groupes alliés au gouvernement sont autorisés à violer les femmes en guise de salaire. Des groupes d'opposition et des gangs criminels s'en sont aussi pris aux femmes et aux filles, ajoute l'étude.

    « L'échelle et le type de violences sexuelles – qui sont principalement le fait des forces gouvernementales SPLA et des milices qui leur sont affiliées – sont décrits avec des détails épouvantables et dévastateurs, tout comme l'attitude – presque désinvolte mais calculée – de ceux qui ont massacré les civils et détruit des biens et des moyens de subsistance », a dénoncé le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein. « Toutefois, le nombre de viols et viols collectifs décrits dans le rapport ne doit représenter qu'un aperçu de leur chiffre réel. Il s'agit d'une situation des droits de l'homme parmi les plus horribles dans le monde, avec une utilisation massive du viol comme instrument de terreur et comme arme de guerre – et pourtant elle passe plus ou moins inaperçue auprès de la communauté internationale. »

    Ce nouveau rapport est le résultat du travail de l'équipe d'évaluation déployée par le Haut-Commissaire au Soudan du Sud d'octobre 2015 à janvier 2016, conformément à la résolution du Conseil des droits de l'homme de juillet 2015. Il porte essentiellement sur les Etats d'Unité et du Haut-Nil, qui ont été les plus touchés, mais aussi sur l'Equateur central et occidental, où le conflit s'est étendu. Tout en capitalisant sur des rapports précédents élaborés par de la Commission de l'Union africaine et la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), ce nouveau rapport met l'accent sur les violations commises en 2015.

    La situation des droits de l'homme au Soudan du Sud s'est dégradée après le déclenchement de la crise en décembre 2013, indique le rapport, précisant que plus de deux millions d'habitants ont été déplacés et des dizaines de milliers tués.

    « Les parties au conflit doivent encore établir le Gouvernement d'union nationale de transition qu'ils avaient promis de créer dans le cadre de l'accord de paix en août dernier. Le pays le plus jeune du monde est le théâtre de conflits depuis près de la moitié de ses cinq ans d'existence et les souffrances de sa population sont immenses », a rappelé le HCDH.

    Selon le rapport, depuis 2013, toutes les parties au conflit ont mené des attaques contre les civils, des viols et d'autres crimes de violence sexuelle, des arrestations et détentions arbitraires, des enlèvements, des privations de liberté, des disparitions, y compris forcées, et des attaques contre du personnel des Nations Unies et des locaux appartenant aux forces de maintien de la paix, selon le rapport.

    « Etant donné l'ampleur, la profondeur et la gravité des allégations, leur cohérence, leur répétition et les similarités observées dans le mode opératoire, le rapport conclut qu'il existe des motifs raisonnables de penser que ces violations pourraient constituer des crimes de guerre et/ou des crimes contre l'humanité », a conclu le HCDH.

    L'immense majorité des victimes civiles ne semblent pas résulter d'opérations de combat mais d'attaques délibérées contre des civils, poursuit le rapport. Dans des villes et des départements stratégiques, le schéma du conflit est celui d'attaques, suivies de retraits et de contre-attaques. A chaque fois qu'une zone change de main, les personnes responsables tuent ou déplacent le plus grand nombre de civils possible, sur la base de leur appartenance ethnique.

    Certains des abus les plus graves ont eu lieu au cours du printemps 2014 à Bentiu et à Rubkona, dans l'Etat d'Unité, lorsque des groupes armés alliés aux forces de l'opposition ont pénétré dans ces villes et tué des centaines de civils qui tentaient de se protéger des combats, ajoute le rapport. Le plus souvent, les lieux de refuge sont devenus de véritables souricières pour les civils, les églises, mosquées et hôpitaux n'ayant pas été épargnés lors des attaques, indique le rapport.

    « Les meurtres, les violences sexuelles, le déplacement, les destructions et les pillages massifs se sont poursuivis avec la même intensité en 2015 », souligne le rapport, ajoutant que pendant cette période, les forces de l'opposition dans l'Etat d'Unité n'ont que peu ou pas résisté et ont fui avant les offensives de la SPLA, laissant les civils derrière eux.

    Le rapport contient des récits de civils soupçonnés de soutenir l'opposition, y compris des enfants et des personnes handicapées, qui ont été assassinés, brûlés vifs, asphyxiés dans des conteneurs, tués par balle, pendus à des arbres ou découpés en morceaux.

    « Une femme a déclaré à l'équipe avoir été entièrement déshabillée et violée par cinq soldats devant ses enfants au bord d'une route, puis violée par d'autres hommes dans les fourrées, avant de découvrir que ses enfants avaient disparu », a décrit le HCDH. « Une autre femme a été attachée à un arbre après que son mari ait été assassiné et contrainte d'assister au viol de sa fille de 15 ans par dix soldats ».

    Plusieurs femmes ont déclaré avoir été violées après avoir quitté les camps protégés de l'ONU pour aller chercher de la nourriture, ajoute le rapport, précisant que d'autres femmes ont dit avoir été kidnappées, maintenues en situation d'esclavage sexuel et prises comme « épouses » par des soldats dans des casernes.

    « Ces agressions sexuelles sont caractérisées par leur extrême brutalité. Dans certains cas, les femmes qui tentaient de résister ou regardaient leurs violeurs dans les yeux ont été tuées. Un témoin a expliqué que les femmes belles ou jeunes étaient violées par dix hommes environ et les plus âgées par sept à neuf hommes », a déploré le HCDH.

    La prévalence du viol suggère que son utilisation dans le cadre du conflit est devenue une pratique acceptable pour les soldats de la SPLA et les milices armées qui leur sont associées, indique le rapport. Les femmes et les filles étaient considérées comme des marchandises et emmenées avec des biens civils lorsque les soldats passaient dans les villages. Certaines ont été forcées d'épouser leurs agresseurs; d'autres ont été victimes de stigmatisation et de violences domestiques du fait des grossesses ayant résulté des viols, ce qui a dissuadé des femmes de signaler les crimes qu'elles ont subis. Tous ces éléments suggèrent que le viol fait part d'une stratégie intentionnelle pour terroriser et punir les civils.

    Bien que les enfants aient fait les frais de la violence tout au long du conflit, une nette hausse des violations à leur encontre a été rapportée en 2015, indique le rapport du HCDH, précisant que l'ONU a reçu des rapports faisant état de 702 enfants victimes de violences sexuelles depuis le début du conflit. Certaines victimes de viols collectifs étaient âgées d'à peine neuf ans au moment des faits. Tant les forces gouvernementales que les forces d'opposition ont utilisé des groupes de jeunes armés comprenant des adolescents, selon le rapport.

    Le rapport recommande que le Conseil des droits de l'homme continue à suivre les développements dans le pays et envisage l'établissement d'un mécanisme spécifique dédié au Soudan du Sud pour suivre les progrès dans le domaine de la reddition de comptes et des droits de l'homme.

    Le rapport demande aussi au Gouvernement d'union nationale de transition, une fois établi, de prendre des mesures efficaces pour stopper et empêcher les violations et abus des droits des enfants et pour éliminer les violences sexuelles et fondées sur le genre, mais aussi pour promouvoir et respecter le rôle de la société civile, y compris en garantissant les libertés d'opinion et d'expression, et de rassemblement pacifique.


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  • Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté vendredi 11 mars 2016 une résolution historique renforçant les mesures de lutte contre les abus sexuels commis par le personnel de l'Organisation déployé dans le cadre de missions de la paix, y compris le rapatriement d'une unité entière lorsqu'il existe « des preuves crédibles de cas répandus ou systématiques d'exploitation et d'atteintes sexuelles ».

    Dans cette résolution, la première jamais adoptée par le Conseil sur la question, le Conseil entérine la décision du Secrétaire général de l'ONU de rapatrier une unité militaire ou une unité de police constituée d'un contingent, déployé dans le cadre d'une opération de maintien de la paix des Nations Unies, lorsqu'il existe des preuves crédibles de cas répandus ou systématiques d'exploitation et d'atteintes sexuelles commises par ladite unité.

    Adoptée à 14 voix pour et une abstention (Egypte), la résolution du Conseil prie en outre le Secrétaire général de donner à cette décision un effet immédiat et permanent.

    Lorsqu'un pays fournisseur de contingents dont le personnel est visé par une allégation d'atteinte sexuelle n'a pas pris les mesures voulues pour enquêter sur ces allégations, ou lorsqu'un pays fournisseur de contingents n'a pas poursuivi les coupables ou informé le Secrétaire général de l'état d'avancement de son enquête ou des mesures prises, le Conseil prie par ailleurs le chef de l'ONU de remplacer toutes les unités constituées du pays concerné présentes au sein de l'opération de maintien de la paix, lorsque ces allégations émanent du personnel en uniforme d'un autre pays fournisseur de contingents ou de personnel de police.

    Le Conseil prie en outre le Secrétaire général de s'assurer que le pays remplaçant a respecté les normes de déontologie et de discipline et a donné dûment suite aux allégations d'abus sexuels qu'aurait commis son personnel et, le cas échéant, les a confirmées.

    Les membres du Conseil prient le Secrétaire général de recueillir et conserver les éléments de preuve en prévision des enquêtes sur les allégations d'abus sexuels, afin que l'opération de paix concernée prenne immédiatement des mesures pour prévenir d'autres cas, renforcer le processus de traitement des plaintes et venir en aide aux victimes, notamment en préservant leur confidentialité et en leur donnant un accès immédiat à des soins médicaux et à un soutien psychologique.

    Le Conseil prie toutes les forces extérieures aux Nations Unies agissant sous mandat du Conseil de sécurité de prendre les mesures qui s'imposent pour prévenir et combattre l'impunité pour tout acte d'exploitation et d'atteintes sexuelles commis par leur personnel. Il demande notamment aux États membres qui déploient ces forces de prendre les mesures voulues pour enquêter sur les allégations, rapatrier leurs unités lorsqu'il existe des preuves crédibles et traduire les auteurs en justice.

    Le Conseil demande que tous les pays qui fournissent des contingents continuent de leur dispenser une formation solide en matière d'exploitation et d'atteintes sexuelles avant leur déploiement.

     


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