• Le terrifiant agenda de Himmler

    Publié par le quotidien «Bild», l’agenda de l’ex-dirigeant nazi Heinrich Himmler atteste d’une vie frénétique réglée à la seconde près, entre ordres d’exécutions et réunions familiales.

    Dîners, famille, discours et visites de camps de la mort: l’agenda de l’ex-dirigeant nazi Heinrich Himmler, publié tout au long de la semaine par le quotidien allemand Bild, détaille avec une précision glaçante le quotidien de l’un des principaux acteurs de l’Holocauste. Les notes dactylographiées, retrouvées en Russie en 2013, décrivent parfois au quart d’heure près l’activité frénétique de l’un des dirigeants les plus proches d’Adolf Hitler et organisateur de l’extermination des juifs.

    Une vie millimétrée

    Les documents «aident à mieux ordonner les événements et à comprendre qui a participé aux décisions du régime», explique  Matthias Uhl, chercheur à l’institut historique allemand de Moscou, qui travaille sur les documents. «Nous pouvons maintenant dire exactement avec quelle personne Himmler s’est entretenu chaque jour, où il était, et qui étaient ses plus proches conseillers.» «On est choqué par le besoin de Himmler de se mêler de chaque petit détail», atteste Matthias Uhl.

    Le 3 janvier 1943, Himmler se fait ainsi faire un massage thérapeutique, participe à des réunions, téléphone à sa femme et sa fille avant d’ordonner, vers minuit, la mort de plusieurs familles polonaises

    A travers les documents, on découvre un homme qui se montre proche de sa famille, tout en orchestrant l’horreur nazie. «Le nombre de contacts ainsi que les tentatives de Himmler de gagner en influence, grâce à la SS, sur les instances importantes du parti, de l’Etat et de l’armée sont impressionnants», commente encore Matthias Uhl. Le 3 janvier 1943, Himmler se fait ainsi faire un massage thérapeutique, participe à des réunions, téléphone à sa femme et sa fille avant d’ordonner, vers minuit, la mort de plusieurs familles polonaises.

    Combiner soif de pouvoir et vie de famille

    Selon «Bild», Himmler a rencontré plus de 1600 personnes entre 1943 et 1945. «Il essayait, au cours de la guerre, d’étendre son pouvoir», explique l’historien. Les secrétaires de Himmler notaient aussi ses visites très régulières de camps: le 10 mars 1938, au lendemain d’une visite à Dachau, Himmler se rend à Sachsenhausen, près de Berlin, avec le chef de la propagande nazie, Joseph Goebbels. Le 12 février, il inspecte le camp d’extermination de Sobibor. «Himmler voulait avoir une démonstration de «l’efficacité» de l’extermination au gaz», détaille «Bild».

    Dans les extraits publiés par le quotidien, on retrouve aussi des aspects de sa vie privée. Comme le 3 mars 1943, lorsque, après une série de rendez-vous et de réunions, il achève sa journée en «regardant les étoiles» de 00h00 à 00h15. «L’homme qui a planifié l’Holocauste organisait sa vie privée avec obsession. Entre le gaz, les ordres d’exécutions et des milliers de rendez-vous, il s’occupait de sa famille, de sa maîtresse, de ses hobbies», relève «Bild».

    Les documents retrouvés dans les archives du Ministère russe de la défense couvrent les années 1938, 1943 et 1944. L’institut allemand compte en publier une version annotée fin 2017 ou début 2018. Les calendriers pour 1941 et 1942 avaient déjà été découverts en 1991 en Russie, où se trouvent plus de 2,5 millions de documents de la Wehrmacht.


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  • Combats et prolongation des pourparlers de paix

    Des tentatives d'incursion de rebelles en Arabie saoudite a fait 7 morts.

    Les pourparlers de paix pour le Yémen, infructueux depuis avril, ont été prolongés d'une semaine à Koweït en dépit de tentatives d'incursion samedi de rebelles chiites yéménites en Arabie saoudite qui ont fait sept morts parmi les soldats saoudiens.

    Les rebelles dits Houthis ont fait à «plusieurs reprises samedi  30 juillet 2016 au matin des tentatives d'incursion dans le sud de l'Arabie saoudite en violation de la trêve», a indiqué le commandement de la coalition qui intervient au Yémen en soutien au gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi.

    L'aviation de la coalition est intervenue, faisant «des dizaines de tués» dans les rangs des rebelles et de leurs alliés, les partisans de l'ancien président Ali Abdallah Saleh, a ajouté la coalition.

    A la demande de l'ONU

    Le secteur de la longue frontière entre le Yémen et l'Arabie saoudite où se sont produites ces tentatives d'incursion n'a pas été précisé par la coalition. De nombreux véhicules militaires des assaillants ont été détruits dans ces raids, selon la même source.

    Sept soldats saoudiens, dont un officier, ont été tués dans l'opération, a poursuivi la coalition. Ces combats ont eu lieu avant l'annonce samedi soir de la prolongation des pourparlers de paix qui se tiennent à Koweït.

    C'est à la demande de l'émissaire de l'ONU que cette prolongation a été décidée, selon le ministère koweïtien des Affaires étrangères.

    Les rebelles yéménites, soutenus par l'Iran, et le gouvernement appuyé par la coalition arabe conduite par l'Arabie saoudite auront donc jusqu'au 7 août pour faire avancer les discussions de paix.

    «Cadre de travail»

    Celles-ci étaient supposées se terminer samedi, sans résultat, après la décision prise par les représentants du gouvernement de quitter le Koweït.

    Mais samedi, l'émissaire onusien Ismaïl Ould Cheikh Ahmed a indiqué sur Twitter qu'il avait «rencontré les deux délégations et leur (avait) suggéré l'extension des négociations d'une semaine».

    Il a également dit leur avoir proposé «un cadre de travail pour (trouver) une solution à la crise au Yémen», sans donner plus de détails.

    Des sources des deux délégations ont affirmé à l'AFP que ce cadre de travail implique le retrait des rebelles des territoires qu'ils occupent depuis 2014, la remise des armes et un retour au fonctionnement normal des institutions de l'Etat.

    2,8 millions de déplacés

    Depuis mars 2015, le conflit au Yémen a fait plus de 6'400 morts et déplacé 2,8 millions de personnes, selon l'ONU.

    La délégation gouvernementale avait annoncé vendredi qu'elle quitterait Koweït samedi en réaction à l'annonce jeudi par les rebelles et leurs alliés de la création d'un «Conseil supérieur» pour gouverner le Yémen.

    Ces derniers se sont emparé en septembre 2014 de la capitale Sanaa et occupent toujours plusieurs régions dans le nord du pays.

    Le Conseil de coopération du Golfe (CCG) et les représentants de 18 pays soutenant le processus de paix au Yémen avaient appelé séparément à la reprise des négociations et condamné la formation de ce «Conseil supérieur».

    Série d'attaques à Aden

    Par ailleurs, à Aden (sud), déclarée capitale provisoire du Yémen par le gouvernement, un officier de police a été tué samedi dans l'explosion de sa voiture piégée, selon un responsable de la sécurité.

    Plus à l'est, un officier a été tué par balles par des assaillants non identifiés à bord d'une moto dans la ville de Chibam, dans la province du Hadramout, a indiqué un responsable militaire.

    Aden a été ces derniers mois le théâtre d'une série d'attaques visant des responsables et des forces de sécurité, généralement attribuées aux groupes djihadistes Al-Qaïda et Etat islamique (EI) qui ont profité du conflit dans le pays pour étendre leur influence dans sud et le sud-est.


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  • Un Bosnien accusé de crimes de guerre arrêté

    Nikola Ceranic a été arrêté à 100 km de Sao Paulo. Il risque l'extradition.

    La police de São Paulo a arrêté samedi 30 juillet 2016 un citoyen de Bosnie-Herzégovine recherché pour des crimes de guerre commis au début du conflit intercommunautaire de 1992-1995 dans ce pays, a annoncé le parquet brésilien. La cour suprême du Brésil doit se pencher sur la demande d'extradition.

    L'homme, Nikola Ceranic, a été interpellé dans la localité de Indaiatuba, proche de la ville de Campinas, à 100 kilomètres de São Paulo. Il est recherché par la justice bosnienne pour «des crimes de guerre contre la population civile pendant le conflit en 1992».

    Le parquet ne donne pas de précisions sur les crimes reprochés à Nikola Ceranic, ni sur son appartenance communautaire. Il ne dit pas non plus depuis quand il se trouve au Brésil.


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