• Deux hauts dirigeants khmers rouges jugés pour génocide

    Deux hauts dirigeants khmers rouges jugés pour génocide

    Khieu Sampan, 83 ans, est un des deux dirigeant khmers rouges jugés pour génocide

    Le deuxième procès des deux plus hauts responsables khmers rouges encore vivants s'est ouvert mercredi 30 juillet 2014devant le tribunal de Phnom Penh, parrainé par l'ONU.

    Au Cambodge, deux hauts dirigeants khmers rouges sont jugés pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre.

    L'idéologue du régime Nuon Chea, 88 ans, et le chef de l'Etat du «Kampuchéa démocratique» Khieu Samphan, 83 ans, comparaissent depuis 2011 pour leurs responsabilités dans les atrocités commises entre 1975 et 1979 au nom d'une utopie marxiste délirante qui a fait environ deux millions de morts.

    Mais pour tenter d'obtenir au moins un verdict avant la mort d'accusés octogénaires qui nient toutes les charges retenues contre eux, la procédure complexe a été découpée.

    Le premier «mini-procès», qui a duré deux ans, s'est concentré sur les crimes contre l'humanité qu'ont constitués les déplacements forcés de population, lorsque les villes ont été vidées de leurs habitants envoyés travailler dans des fermes collectivistes. Le verdict est attendu le 7 août.

    Massacre des Khmers par les Khmers

    Le deuxième procès, qui a débuté mercredi en l'absence de Nuon Chea excusé pour raisons médicales, abordera les accusations de génocide, qui ne concernent que les Vietnamiens et la minorité ethnique des Chams musulmans.

    Le terme de génocide est communément utilisé pour évoquer cette période, mais les massacres, fussent-ils de masse, des Khmers par les Khmers ne sont pas considérés par les Nations unies comme un génocide.

    Le terme s'applique en revanche aux quelque 20'000 victimes vietnamiennes et 100'000 à 500'000 Chams, sur 700'000, qui ont été tués par le régime, selon des estimations.

    Maladie, torture et exécutions

    Au total, deux millions de personnes, soit un quart de la population, sont mortes d'épuisement, de maladie, sous la torture ou au gré des exécutions sous le régime de Pol Pot, décédé en 1998 sans avoir été jugé.

    Le nouveau procès se penchera aussi sur des crimes contre l'humanité et crimes de guerre. C'est «immensément important pour les survivants» parce que le champ du premier procès était «relativement limité», a noté Anne Heindel, conseillère juridique du Centre de documentation du Cambodge.

    Celui-ci va permettre de constituer un «dossier de preuves sur (le processus) de prise de décision qui a conduit aux vastes horreurs», a-t-elle ajouté, craignant toutefois que les accusés n'entendent jamais ce verdict.

    L'horreur de la prison S-21

    Selon le porte-parole du tribunal Lars Olsen, le procès pourrait durer jusqu'à 2016. L'examen des faits devrait commencer au dernier trimestre 2014, après des audiences cette semaine consacrées à des questions de procédure.

    Le procès examinera notamment les mariages forcés et les viols commis dans le cadre de cette politique destinée à encourager les naissances. Ce sera la première occasion d'obtenir justice pour des dizaines de milliers de couples, souvent mariés lors de cérémonies collectives.

    Les audiences aborderont également les crimes commis dans plusieurs prisons, en particulier celle de Phnom Penh, S-21 ou Tuol Sleng, où quelque 15'000 personnes ont été torturées avant d'être exécutées.

    Le tribunal, critiqué pour ses lenteurs, n'a rendu jusqu'à présent qu'un seul verdict. En 2012, Kaing Guek Eav, le chef de la prison S-21 mieux connu sous le nom de «Douch», a été condamné en appel à la prison à perpétuité.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :