• Accord sur la libération des enfants-soldats en Centrafrique

    Huit chefs des principaux groupes armés de Centrafrique se sont engagés à démobiliser leurs enfants-soldats.

     

    Entre 6 000 et 10 000 enfants centrafricains sont concernés par cette mesure.

    C’est la première grande annonce du forum de Bangui, cette réunion sur la réconciliation et l’avenir de la Centrafrique qui rassemble, depuis lundi 4 mai, les principaux acteurs du pays. Elle concerne les enfants-soldats. La quasi-totalité des groupes armés se sont engagés à relâcher ces derniers.

    Dans ce pays déchiré par une épouvantable guerre civile depuis deux ans, l’enrôlement des enfants par ces groupes est général, aussi bien parmi la Séléka, la coalition à majorité musulmane qui s’est emparée du pouvoir en mars 2013 jusqu’à l’intervention française en décembre de cette année, que parmi les anti-balaka, ces milices d’autodéfenses constituées contre la Séléka.

    L’accord a été négocié par l’Unicef. « C’est l’aboutissement de plus d’un an de travail avec le ministère des affaires sociales et les différents groupes armés », explique de Bangui, Donaig Le Du, la responsable de la communication de l’Unicef en RCA. « Ces groupes se sont engagés, à libérer les enfants qu’ils détiennent, à s’abstenir d’en mobiliser dans le futur et à nous donner un libre accès aux zones sous leur contrôle », précise-t-elle.

    Entre 6 000 et 10 000 enfants-soldats

    Rien n’a été épargné à ces mineurs, garçons et filles, estimés entre 6 000 et 10 000. Ils ont été envoyés au combat. Ils ont tenu les check-points et les barrières sur les routes afin de contrôler les passages, éliminer les indésirables et assurer la sécurité des quartiers.

    Ils ont été transformés en tortionnaires, en bourreaux, en violeurs, en serviteurs, en cuisiniers, en espions, en esclaves sexuels. Pour Mohamed Malick Fall, représentant de l’Unicef en RCA, « ce pays est un des pires au monde pour les enfants ». 

    Repérer, comptabiliser et enregistrer ces enfants ne sera pas une tâche facile compte tenu de leur nombre, de leur éparpillement sur un territoire aussi grand que la France et la Belgique réunies, et de la pauvreté des infrastructures pour les atteindre.

    Pas de date de libération

    En attendant, aucun calendrier n’a été fixé pour leur libération. « Soyons prudents, mais c’est un point de départ », a admis le porte-parole de l’Unicef à Genève, Christophe Boulierac. « Nous allons, maintenant, nous pencher sur les conditions de la démobilisation avec les groupes armés : pouvoir accéder à ces enfants, les recenser avant de les intégrer dans un programme de réinsertion », poursuit Donaig Le Du.

    Le programme de réinsertion compte deux volets. Médical, d’abord. Depuis deux ans, ces enfants vivent dans des conditions extrêmement précaires : ils ont vécu dans la forêt sans hygiène et sans soins. Ils doivent être examinés, soignés, accompagnés psychologiquement.

    Ensuite, ils seront réintégrés dans leur communauté d’origine. « C’est le plus délicat, note Donaig Le Du. Ces enfants ne sont pas nécessairement les bienvenus : ils ont pu attaquer leur communauté. Il arrive que des familles ne veuillent plus les voir. Il faut du temps pour renouer des liens. »

    Une démobilisation coûteuse

    L’objectif ? Leur permettre de redevenir des enfants, de réintégrer l’école, de suivre une formation professionnelle : « tout faire pour qu’ils n’aient plus envie de rejoindre un groupe armé à la prochaine crise », précise-t-elle.

    Depuis l’année dernière, 2 800 enfants ont été démobilisés en RCA. Le coût n’est pas négligeable pour l’Unicef. « Il faut compter 2 500 dollars par enfants (environ 2 250 €), assure Donaig Le Du. Il va falloir une vaste mobilisation de la Communauté internationale sur ce sujet. »

    Qu’obtiennent les groupes armés en échange de cet accord ? Une amnistie  ? « Non, répond Donaig Le Du. L’engagement pris n’assure en aucun cas l’impunité à ces groupes armés. Mais une fois la démobilisation réalisée, ils pourront disparaître de la liste des groupes armés utilisant des mineurs établie par les Nations unies. »

    L’amnistie, ces groupes l’espèrent plutôt de la nouvelle Constitution présentée et débattue cette semaine à Bangui. Si elle est adoptée en l’état, elle permettra aux auteurs de violations de droits humains d’échapper à la justice et donc de pouvoir se présenter à l’élection présidentielle prévue cet été. Une perspective qui n’a pas échappé à ces groupes armés.


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  • Soudan du Sud : des centaines d'enfants enlevés seraient sur le point d'être envoyés au front

    2 mars 2015 – Suite à de nouveaux rapports faisant état de centaines d'enfants enlevés par des hommes armés dans un village au Soudan du Sud, le représentant du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) dans le pays s'est inquiété de leur utilisation imminente dans les combats en cours.

     

    Le 21 février dernier, l'agence de l'ONU avait condamné dans les termes les plus vigoureux l'enlèvement de dizaines de garçons, dont certains âgés d'à peine 13 ans, par un groupe armé près de Malakal dans le nord du Soudan du Sud. L'UNICEF avait alors indiqué qu'au moins 89 enfants avaient été enlevés par des soldats armés dans la localité de Wau Shilluk, dans l'État pétrolier du Haut-Nil, où des milliers de personnes ont été déplacées par le conflit qui sévit dans le pays.

     

    Dans un communiqué de presse rendu public dimanche à Juba, la capitale du Soudan du Sud, l'UNICEF a exprimé à nouveau son inquiétude face aux derniers rapports selon lesquels les enfants ne seraient pas 89 mais des centaines à avoir été enlevés afin d'être enrôlés de force dans le conflit. Ces mêmes rapports font en outre état du recrutement par la force d'hommes adultes, à l'occasion de raids menés les 15 et 16 février derniers.

     

    Selon des témoins, a indiqué l'UNICEF, des enfants armés ne portant pas l'uniforme, âgés d'à peine plus de 12 ans, ont été aperçus dans un camp d'entrainement militaire. L'agence de l'ONU soupçonne la milice proche du chef de guerre Johnson Olony, qui contrôle la zone et a déjà été accusé par le passé d'enrôlement d'enfants soldats, d'être responsable de ces exactions.

     

    « Nous craignons qu'ils aillent directement de la salle de classe à la ligne de front », a déclaré le Représentant de l'UNICEF au Soudan du Sud, Jonathan Veitch. « L'UNICEF appelle Johnson Olony à laisser ces enfants retourner à l'école et réintégrer leurs familles immédiatement », a-t-il ajouté.

     

    M. Veitch a également exhorté les autorités du Soudan du Sud à faire usage de leur influence auprès de la milice de Johnson Olony, qui est proche des forces gouvernementales, pour obtenir la libération des enfants.

     

    Dans un effort important de collecte d'information, tant à Juba que dans l'Etat du Haut-Nil, l'UNICEF et ses partenaires ont tenté de reconstituer les fait qui se sont produits durant et après le raid et de découvrir l'emplacement des enfants. L'une des principales difficultés rencontrées dans la collecte de preuves, cependant, est liée à la forte présence de la milice dans la zone qui entrave l'accès à des informations de première main.

     

    D'après les rapports reçus par l'UNICEF, les enfants enlevés n'ont pas été rassemblés en un seul groupe. Certains d'entre eux auraient même été autorisés à revenir dans leur village pour manger avec leurs parents, voire dans certains cas à retourner à l'école, avant d'être à nouveau repris par la milice à la tombée de la nuit.

     

    L'UNICEF estime qu'au moins 12.000 enfants au total ont été utilisés par les différentes parties au conflit au Soudan du Sud.


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  • L'ONU réclame la fin de l'utilisation d'enfants soldats dans les conflits à travers le monde

    12 février 2015 – Les enfants sont de plus en plus vulnérables au recrutement et à l'utilisation par des groupes armés, alors que les conflits partout dans le monde deviennent plus brutaux et redoublent d'intensité et de fréquence, ont déclaré jeudi des représentants de l'ONU, à l'occasion de la Journée internationale contre l'utilisation d'enfants soldats.

    Cet évènement annuel a été instauré par l'Assemblée générale des Nations Unies en 2012, suite à l'entrée en vigueur le 12 février du Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l'enfant, concernant l'implication d'enfants dans les conflits armés. A ce jour, ce protocole a été ratifié par 159 Etats membres.

    « S'il est vrai que les gouvernements du monde ont progressé pour reconnaître qu'il n'y a pas de place pour les enfants dans leurs armées, le recrutement d'enfants soldats reste un énorme problème, en particulier au sein des groupes armés », a déclaré la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour les enfants et les conflits armés, Leila Zerrougui, ajoutant que sur les 59 parties à des conflits identifiées par le Secrétaire général à cause des violations graves qu'elles ont commises contre les droits des enfants, 57 recrutent et utilisent des enfants soldats.

    « La libération de tous les enfants retenus par des groupes armés doit avoir lieu sans délai. Nous ne pouvons pas attendre la paix pour aider les enfants pris dans la tourmente de la guerre », a quant à elle déclaré la Directrice générale adjointe du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), Yoka Brandt. « Investir dans les moyens de garder les enfants loin de la ligne de front, notamment par l'éducation et un soutien à l'économie, est absolument essentiel à leur avenir et à l'avenir de leurs sociétés ».

    En cette Journée internationale contre l'utilisation d'enfants soldats, l'UNICEF et le Bureau de la Représentante spéciale ont conjointement appelé à une intervention de toute urgence pour mettre fin à ces violations graves contre les enfants, exhortant les parties aux conflits à respecter les obligations qui leur incombent en vertu du droit international, notamment en Afghanistan, en République centrafricaine, en République démocratique du Congo, en Iraq et en Syrie.

    Selon l'UNICEF, des dizaines de milliers de garçons et de filles sont associés aux forces et groupes armés dans des conflits qui déchirent une vingtaine de pays à travers le monde. Beaucoup ont été victimes ou témoins d'actes d'une brutalité inqualifiable ou encore obligés d'y prendre part.

    En partie grâce à l'action de l'UNICEF, tout récemment, la libération progressive d'environ 3.000 enfants, retenus par la faction Cobra de l'Armée démocratique du Soudan du Sud (SSDA), a commencé. Plus de 500 enfants ont été libérés ces deux dernières semaines, qui reçoivent une aide au retour à la vie civile, et d'autres libérations sont attendues au cours du mois prochain.


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  • Des milliers d'enfants-soldats libérés au Soudan du Sud

    L'UNICEF et ses partenaires ont annoncé mardi 27 janvier 2014 la démobilisation progressive de 3000 enfants soldats au Soudan du Sud, l'une des importantes opérations de ce type.

    Selon des chiffres communiqués par l'ONU, quelque 12'000 enfants ont été enrôlés dans les hostilités l'an dernier par le gouvernement et les groupes armés au Soudan du Sud.

    Le premier groupe de 280 enfants a été relâché ce mardi 27 janvier dans l'Etat de Jonglei, a précisé un porte-parole de l'UNICEF à Genève, Christophe Boulierac. Ils ont remis leurs uniformes et leurs armes lors d'une cérémonie dans le village de Gumuruk.

    Les autres enfants seront démobilisés au cours du prochain mois. Les enfants ont entre 11 et 17 ans et certains ont servi comme soldats pendant quatre ans et n'ont jamais été à l'école.

    Un million d'enfants déplacés

    Les combats au Soudan du Sud depuis décembre 2013 ont déplacé près d'un million d'enfants. Des programmes sont mis en place pour faciliter la réintégration des enfants-soldats.

    Selon l'UNICEF, l'aide à apporter se monte par enfant à 2330 dollars pour 24 mois. L'agence de l'ONU a besoin de dix millions de dollars pour mener à bien la réintégration des 3000 enfants.


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  • Nigéria : face aux « atroces tueries », l'ONU appelle à protéger les enfants

    16 janvier 2015 – Les enfants grandissant dans le nord du Nigéria ont désespérément besoin de protection contre les violences répétées dont ils font l'objet, a déclaré vendredi la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour les enfants et les conflits armés, Leila Zerrougui, au terme d'une visite d'une semaine dans le pays.

    Mme Zerrougui s'est rendue cette semaine au Nigéria pour évaluer les conséquences du conflit sur les enfants. A cette occasion, elle a rencontré les autorités fédérales du pays, les autorités de l'Etat d'Adamawa, les agences de l'ONU et des représentants de la société civile, dans le but de galvaniser les efforts de collecte et de vérification d'informations sur les violations graves commises à l'encontre des enfants nigérians.

    A Yola, la capitale de l'Etat d'Adamawa, la Représentante spéciale a notamment rencontré des personnes déplacées en provenance de zones touchées par le conflit, y compris des enfants et des femmes.

    « J'ai été témoin du choc et de l'incrédulité des personnes face à la dévastation subie par leurs communautés. J'ai vu le traumatisme dans les yeux des enfants. L'ampleur de leur souffrance va au-delà de ce que je m'attendais à trouver. Les personnes que je ai rencontrées demandent et méritent une protection d'urgence », a déclaré Mme Zerrougui.

    Dans le nord du Nigéria, où sévissent les combats, plus de 900.000 personnes, dont beaucoup de femmes et d'enfants, ont fui leur domicile, a-t-elle précisé, ajoutant que plus de 300 écoles ont également été gravement endommagées ou détruites et des centaines d'enfants ont été tués, blessés ou enlevés.

    « Tout au long de 2014, le conflit armé dans le nord-est du Nigéria a été l'un des plus meurtriers au monde pour les enfants », a déploré la Représentante spéciale, pointant du doigt une recrudescence spectaculaire de la violence, de l'enrôlement et de l'utilisation des enfants, parfois très jeunes, des enlèvements et des attaques contre les écoles. Mme Zerrougui s'est dite également préoccupée par des rapports faisant état de violence sexuelle contre les filles, y compris des mariages forcés et des viols.

    « Le début d'année 2015 a apporté son lot de violence implacable avec l'attentat suicide épouvantable commis par une jeune fille qui serait âgée de dix ans à peine, tuant plusieurs personnes sur un marché à Maiduguri, mais également avec ce que certaines organisations considèrent comme l'attaque la plus meurtrière de Boko Haram à Baga », a ajouté la Représentante spéciale.

    Parallèlement, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a fait part, vendredi, de sa préoccupation concernant le retour de centaines de réfugiés au Nigéria depuis le Niger cette semaine, alors que le nombre de personnes fuyant les attaques des militants au nord du Nigéria a continué de croître en parallèle.

    Lors d'une conférence de presse à Genève, un porte-parole du HCR, William Spindler, a exhorté les autorités des deux pays à faire cesser ces rapatriements.

    « Etant donnée la situation sécuritaire instable dans l'Etat de Borno et les récentes attaques menées par les insurgés, le HCR est préoccupé par la nature de ces rapatriements et a demandé aux autorités de cesser cette opération jusqu'à ce qu'il y ait des mesures de protection appropriées et un cadre juridique entre le Nigéria, le Niger et le HCR », a expliqué William Spindler.

    Les réfugiés fuyant les combats entre les militants et les forces gouvernementales au nord-est du Nigéria continuent d'arriver au Niger et au Tchad où « ils font des récits déchirants d'atroces tueries et de destruction », a-t-il ajouté.

    « Une femme, qui a fui Baga avec ses cinq enfants et son mari, a expliqué avoir vu les insurgés écraser des femmes et des enfants avec leurs voitures, tirer sur des gens et utiliser des couteaux pour égorger des victimes en pleine rue. Elle estime que des centaines de personnes ont été tuées à Baga », a déclaré William Spindler.

    Quelque 13.000 réfugiés nigérians sont arrivés dans l'ouest du Tchad depuis les attaques commises contre Baga dans la période allant du 3 au 7 janvier.


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  • À sa cinquante-et-unième séance, le 26 novembre 2014, le Groupe de travail du Conseil de sécurité sur le sort des enfants en temps de conflit armé a décidé, à l’issue de son examen du premier rapport du Secrétaire général sur les enfants et le conflit armé en Syrie (S/2014/31), de diffuser le message suivant à toutes les parties au conflit armé sous la forme d’une déclaration publique de son président:

    a.           Exprimant sa vive indignation devant le fait que, depuis mars 2011, bien plus de 10 000 enfants ont été tués et bien plus encore blessés, comme l’a indiqué le Secrétaire général dans son rapport sur les enfants et le conflit armé en République arabe syrienne (S/2014/31);

    b.           Condamnant fermement les très nombreuses violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire perpétrées par les autorités syriennes, ainsi que les atteintes aux droits de l’homme et les violations du droit international humanitaire commises par des groupes armés, notamment toutes les formes de violence sexuelle et sexiste, ainsi que toutes les violations et atteintes dirigées contre des enfants, ainsi spécifiées dans le rapport du Secrétaire général:

    (i)   Le recrutement et l’utilisation d’enfants par des groupes d’opposition armés, dont l’Armée syrienne libre, des groupes qui lui sont affiliés, des groupes armés kurdes syriens, l’État islamique d’Iraq et du Levant, le Front el‑Nosra et d’autres personnes, groupes, entreprises et entités associés à Al‑Qaida, ainsi que le recrutement ou la tentative de recrutement d’enfants parmi les réfugiés;

    (ii)  L’arrestation et la détention arbitraires d’enfants, ainsi que les mauvais traitements et les actes de torture infligés par les forces gouvernementales à des enfants parce qu’eux-mêmes ou leurs proches avaient ou étaient présumés avoir participé à des manifestations ou prêté leur appui à des groupes d’opposition, et l’utilisation d’enfants comme boucliers humains;

    (iii)       Les mauvais traitements et tortures qu’auraient infligés des groupes d’opposition armés à des enfants considérés comme favorables au Gouvernement dans des centres de détention à leurs mains, soulignant que ces actes, s’ils étaient avérés, constitueraient des violations du droit international humanitaire;

    (iv)  Les meurtres et atteintes à l’intégrité physique d’enfants résultant d’opérations de pilonnage à l’artillerie et de bombardement aérien, et aussi des attaques aveugles de zones habitées, effectuées par les forces gouvernementales au moyen notamment d’armes à sous-munitions et de barils explosifs en vue de frapper la population et les installations civiles;

    (v)   Le meurtre et la mutilation d’enfants par des groupes d’opposition armés du fait de l’emploi aveugle d’obus de mortier et de roquettes dans des zones résidentielles et condamnant en outre fermement l’utilisation d’engins explosifs improvisés et les attaques terroristes perpétrées par l’État islamique d’Iraq et du Levant, le Front el-Nosra et d’autres personnes, groupes, entreprises et entités associés à Al-Qaida, y compris les attentats à la voiture piégée, les attentats-suicides et les explosions de tunnels;

    (vi)  Les actes de violence sexuelle commis sur la personne d’enfants détenus par les forces gouvernementales dans des lieux de détention officiels ou clandestins, aux postes de contrôle, lors d’incursions et à l’occasion de la perquisition de logements de familles considérées comme favorables à l’opposition, dans le dessein d’humilier, de blesser, d’obtenir des aveux forcés ou de faire pression sur un parent pour qu’il se livre;

    (vii)       L’emploi présumé de la violence sexuelle par des groupes d’opposition armés, que les enquêteurs de l’Organisation des Nations Unies n’ont pas pu confirmer faute d’avoir pu se rendre sur place, soulignant que ces actes, s’ils étaient avérés, constitueraient des violations du droit international humanitaire et engageant les groupes d’opposition armés à laisser le personnel des Nations Unies accéder en toute sécurité aux territoires qu’ils contrôlent et à y circuler librement pour constater les faits et en rendre compte;

    c.           Exigeant que les groupes d’opposition armés et les milices progouvernementales, ainsi que l’armée régulière, respectent leurs engagements et obligations au regard du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme, et s’abstiennent de recruter et d’utiliser des enfants;

    d.           Condamnant avec la plus grande fermeté l’emploi d’armes chimiques, qui a fait de nombreuses victimes, dont beaucoup d’enfants;

    e.          Condamnant fermement les tueries et exécutions sommaires d’enfants perpétrées en République arabe syrienne;

    f.          Condamnant en outre fermement la multiplication des attentats terroristes, qui ont fait de nombreuses victimes, notamment parmi les enfants, et les actes de destruction commis par des organisations et des personnes associées à Al-Qaida, à des organisations qui lui sont affiliées ou à d’autres groupes terroristes, engageant les groupes d’opposition à continuer de garder leurs distances avec celles de ces organisations et personnes qui sont responsables de violations graves du droit international humanitaire dans les zones contrôlées par l’opposition, demandant aux autorités syriennes et aux groupes d’opposition de s’engager à combattre et à vaincre les organisations et les personnes associées à Al-Qaida, à des organisations qui lui sont affiliées ou à d’autres groupes terroristes;

    g.          Déplorant et condamnant avec la plus grande fermeté les attentats terroristes et l’idéologie extrémiste violente de l’État islamique d’Iraq et du Levant, ainsi que les atteintes aux droits de l’homme et les violations du droit international humanitaire auxquels il se livre de façon flagrante, systématique et généralisée, et condamnant en outre fermement certains de ses actes tels que le meurtre et la mutilation d’enfants, le recrutement et l’emploi d’enfants, le viol et d’autres formes de violence sexuelle, les détentions arbitraires et les attaques d’écoles et d’hôpitaux;

    h.          Exprimant combien il est préoccupé de constater que les enfants déplacés en République arabe syrienne et dans d’autres pays sont très exposés à l’exploitation ainsi qu’à la violence sexuelle et sexiste;

    i.           Exprimant sa profonde préoccupation quant au fait qu’en juillet 2013, 60 % des hôpitaux publics avaient été touchés par le conflit, 38 % d’entre eux n’étant alors plus en état de fonctionner, et qu’en octobre 2013, sur les 22 000 écoles que comptait le pays, plus de 3 000 avaient été endommagées ou détruites;

    j.          Condamnant avec force les attaques d’écoles et d’hôpitaux, qui sont contraires au droit international humanitaire, et exprimant sa profonde préoccupation devant ces attaques, l’utilisation fréquente de tels lieux à des fins militaires et le fait de prendre pour cible les enseignants et le personnel médical, qui menacent la sécurité des enfants et les empêchent de bénéficier des services éducatifs et sanitaires;

    k.          Exprimant son inquiétude que les forces gouvernementales aient, comme l’indique le rapport du Secrétaire général, empêché des civils, y compris des enfants, de se faire soigner simplement parce qu’ils étaient soupçonnés de venir de secteurs contrôlés par l’opposition;

    l.          Condamnant fermement les enlèvements d’enfants en vue d’extorquer des rançons, d’obtenir la libération de prisonniers ou de faire pression sur les proches supposés favorables à la partie adverse;

    m.          Exprimant l’extrême préoccupation que lui inspire le nombre élevé et croissant de déplacés et de personnes ayant besoin d’aide sur le territoire de la République arabe syrienne, qui dépasse désormais 6,4 millions de personnes dont environ 3 millions d’enfants, et le nombre de réfugiés syriens dans les pays de la région qui, d’après le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, dépasse les 3 millions, dont plus de 1,5 million d’enfants;

    n.          Faisant part de la grave préoccupation que lui cause la situation désastreuse des enfants pris au piège dans les zones assiégées, le plus souvent par les forces gouvernementales mais aussi quelquefois par des groupes d’opposition armés, ainsi que de ceux qui se trouvent dans des zones difficiles d’accès;

    o.          Rappelant qu’utiliser la famine contre des civils comme méthode de combat est interdit par le droit international humanitaire;

    p.          Disant sa préoccupation face à l’augmentation ininterrompue du nombre de réfugiés syriens, qui accroît la pression sur les communautés d’accueil et rend la protection de l’enfance encore plus difficile, comme l’indique le Secrétaire général dans son rapport;

    q.          Soulignant que le déni arbitraire d’aide humanitaire, notamment les mesures visant à empêcher délibérément l’accès humanitaire, peut constituer une violation du droit humanitaire international et avoir des répercussions graves sur les enfants;

    r.          Exigeant que toutes les parties au conflit armé :

    (i)         Œuvrent en faveur de l’application intégrale des dispositions du communiqué de Genève du 30 juin 2012 visant à établir une véritable transition politique qui réponde aux aspirations légitimes du peuple syrien et lui permette de décider de façon indépendante et démocratique de son propre avenir;

    (ii)       Fassent cesser les meurtres et les atteintes à l’intégrité physique d’enfants interdits par le droit international humanitaire;

    (iii)      Mettent fin immédiatement à toutes les violations du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme, à toutes les violations des droits de l’homme et à toutes les atteintes à ces droits dont les victimes sont des enfants, et prennent toutes mesures appropriées pour protéger les enfants lors des opérations militaires;

    (iv)       Mettent fin à l’impunité des auteurs de violations du droit international humanitaire, de violations des droits de l’homme et d’atteintes à ces droits, et traduisent en justice ceux qui sont coupables ou responsables d’une quelconque manière de telles violations ou atteintes commises en République arabe syrienne;

    (v)         Respectent le principe de neutralité du corps médical et facilitent le libre passage, dans toutes les zones, du personnel, du matériel, des fournitures et des moyens de transport médicaux, y compris des articles chirurgicaux, rappelant qu’en vertu du droit international humanitaire, les blessés et les malades doivent recevoir, dans toute la mesure possible et dans les plus brefs délais, les soins médicaux et l’attention qu’exige leur condition, et que les équipes médicales et humanitaires doivent, ainsi que leurs installations et moyens de transport, être respectées et protégées;

    (vi)       Mettent fin à toutes les attaques contre la population et les installations civiles interdites par le droit international humanitaire, en particulier contre les écoles et les hôpitaux, ainsi qu’aux opérations d’inspiration terroriste et aux attaques aveugles lancées sur des zones peuplées, au moyen notamment d’armes à sous-munitions, de bombardements aériens, de barils explosifs, d’armes chimiques, d’obus de mortier et d’artillerie lourde;

    (vii)      Mettent fin à l’utilisation des écoles et des hôpitaux à des fins militaires en violation du droit international humanitaire, protègent le caractère civil de ces institutions et évitent d’établir des positions militaires dans des zones peuplées;

    (viii)    Se conforment immédiatement à l’intégralité des dispositions des résolutions 2139 (2014) et 2165 (2014) du Conseil de sécurité et de la Déclaration de son président datée du 2 octobre 2013 (S/PRST/2013/15);

    (ix)       Cessent les enlèvements d’enfants, libèrent immédiatement tous les enfants enlevés et les membres de leur famille et fassent en sorte que les familles puissent être réunies rapidement;

    (x)         Ne procèdent pas à des arrestations arbitraires ou à la mise en détention illégale d’enfants;

    (xi)       Prennent immédiatement toutes les mesures nécessaires pour prévenir et faire cesser toute forme d’atteintes et de violence sexuelles sur la personne de garçons et de filles;

    (xii)      Prennent les mesures qui s’imposent pour permettre au personnel du mécanisme de surveillance et de communication de l’information des Nations Unies de gagner, en toute sécurité, les territoires qu’ils contrôlent et d’y circuler librement pour constater les faits et en rendre compte.


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  • RDC : l'ONU appelle à renforcer la lutte contre l'impunité de ceux qui recrutent des enfants-soldats

    21 juillet 2014 – Lors de la publication lundi du 5ème rapport du Secrétaire général des Nations Unies sur la situation des enfants touchés par les conflits en République démocratique du Congo (RDC), la Représentante spéciale pour les enfants et les conflits armés, Leila Zerrougui, a indiqué que le recrutement et l'utilisation d'enfants par des groupes armés demeure endémique dans ce pays entre 2010 et 2013.

    Selon le rapport, les enfants ont été gravement affectés par plusieurs vagues de conflit, en particulier dans les provinces de l'est du pays. Ils ont été tués, mutilés, victimes de violences sexuelles et enlevés par toutes les parties impliquées dans le conflit. Des centaines d'écoles et hôpitaux ont été attaqués ou utilisés à des fins militaires.

    Telles sont les principales conclusions du présenté aujourd'hui par la Représentante spéciale des Nations Unies pour les enfants et les conflits armés au Groupe de travail du Conseil de sécurité sur les enfants et les conflits armés.

    « L'instabilité structurelle de l'est de la RDC, la multiplicité des groupes armés et la faiblesse de l'autorité de l'Etat ont rendu les enfants extrêmement vulnérables à toutes les formes de violences liées au conflit, » a déclaré Mme Zerrougui, lors de la présentation du rapport.

    L'ONU a documenté près de 4.200 cas de recrutement et utilisation de garçons et filles par des groupes et forces armées gouvernementales. Un tiers des cas recensés impliquent des enfants de moins de 15 ans. Le rapport a également documenté plus de 900 cas de violences sexuelles contre des enfants perpétrées par toutes les parties impliquées dans le conflit, tout en reconnaissant qu'un plus grand nombre d'enfants pourrait avoir été victimes de viols et d'autres formes de violences sexuelles.

    Le plan d'action signé en 2012 par le gouvernement de la RD Congo pour mettre fin au recrutement et à l'utilisation d'enfants ainsi qu'aux violences sexuelles perpétrées par les Forces armées de la RDC (FARDC) a conduit à la libération de centaines d'enfants. Des ordres militaires ont été émis pour protéger les enfants. D'autres mesures pour mettre fin et prévenir le recrutement, tels que des mécanismes de vérification d'âge, sont actuellement mises en place ; elles devront toutefois être renforcées dans tout le pays.

    En mars dernier, le gouvernement a déclaré son soutien à la campagne 'Des enfants, pas des soldats' et s'est engagé à remplir toutes les conditions nécessaires pour mettre fin et prévenir le recrutement d'enfants dans les FARDC d'ici la fin de 2016.

    «Le gouvernement a montré que des progrès sont possibles, » a déclaré Leila Zerrougui. « Le succès du plan d'action est essentiel. Nous ne réussirons jamais à contraindre la multitude de groupes armés de la RDC à renoncer au recrutement d'enfants si l'armée du pays continue de figurer sur la liste du Secrétaire général. »

    La Représentante spéciale a ajouté que la lutte contre l'impunité est essentielle pour protéger les enfants du pays. Même si des enquêtes et poursuites judiciaires ont déjà eu lieu, il faut que les auteurs de violations graves contre les enfants soient traduits en justice de manière systématique.

    Mme Zerrougui a appelé la communauté internationale à continuer à soutenir les autorités congolaises pour réaliser des progrès qui auront un impact durable dans la vie des enfants.


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  •  Appel de Genève: L'armée kurde démobilise les enfants-soldats en Syrie

    Après des mois de négociations, les forces armées ont accepté de respecter l'Appel de Genève. Celles-ci s'engagent d'empêcher les enfants de moins de 18 ans à participer aux hostilités et de protéger les mineurs des conflits.

    Les Unités de Défense du Peuple (YPG), l'Union de Défense des Femmes (YPJ) et l'Administration autonome démocratique de Rojava ont signé samedi à Ramalan, dans la région kurde de Syrie, l'Acte d'engagement de l'Appel de Genève sur la protection des enfants dans les conflits armés. Il a été remis mardi au canton de Genève, dépositaire des Actes d'engagement de l'ONG.

    Le processus de démobilisation des enfants-soldats a commencé début juin, a expliqué devant les médias Elisabeth Decrey Warner, présidente de l'Appel de Genève. A ce jour, 149 filles et garçons ont été démobilisés. Ils pourraient être 200 à 250 en tout, répartis entre les trois zones contrôlées par les Kurdes, dans le nord de la Syrie. La majorité d'entre eux a entre 16 et 18 ans.

    Ces jeunes restent membres des structures militaires, mais ils ne participent plus, directement ou indirectement, aux hostilités. Des centres ont été créés pour leur permettre de recevoir un enseignement. Selon Elisabeth Decrey Warner, les garçons refusent davantage que les filles cette démobilisation qui leur fait perdre leur statut de combattant.

    Etre un exemple

    En signant cet acte, l'Administration autonome démocratique de Rojava, qui gouverne de facto les zones kurdes, entend être un exemple pour un projet futur de la Syrie, a déclaré Abdul Karim Omar, représentant du comité politique. Et d'insister sur la nécessité d'augmenter l'aide humanitaire. «Les enfants s'engagent dans l'armée pour fuir leurs conditions de vie», a-t-il expliqué.

    «Ce n'est pas un engagement facile. Vu la situation, toutes les forces possibles sont recherchées pour combattre», a relevé la présidente de l'Appel de Genève. Les mêmes protagonistes ont signé début juin l'Acte d'engagement sur l'interdiction des mines antipersonnel et celui sur l'interdiction des violences sexuelles dans les conflits armés.

    Elisabeth Decrey Warner a profité de la conférence de presse de mardi pour lancer un appel à la communauté internationale. La zone kurde du centre est encerclée par les forces armées de l'Etat islamique (EI) et la frontière turque est fermée. «Les habitants subissent de violentes attaques depuis plusieurs jours, sans aide humanitaire», a-t-elle dénoncé.


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  • WASHINGTON - Les Etats-Unis ont annoncé jeudi 3 octobre 2013 qu'ils avaient pris des sanctions contre le Rwanda pour des cas de recrutement d'enfants soldats liés à la rébellion du M23 en République démocratique du Congo que Kigali est accusé de soutenir.

    Nous venons d'annoncer une loi sur la protection des enfants soldats. Des pays, parmi lesquels le Rwanda, font l'objet de sanctions sous le régime de cette loi, a indiqué lors d'un point de presse sur internet la nouvelle secrétaire d'Etat adjointe pour l'Afrique, Linda Thomas-Greenfield.

    La plus haute responsable du département d'Etat pour l'Afrique n'a ni précisé de quand datait cette loi, ni quelles étaient les sanctions prises contre Kigali.

    Notre objectif est de travailler avec les pays cités (dans cette loi) pour s'assurer que toute implication dans des cas d'enfants soldats ou dans des recrutements d'enfants soldats cesse. Cette affaire était liée au M23 et nous continuerons d'en discuter avec le gouvernement rwandais, a dit Mme Thomas-Greenfield.

    La rébellion Mouvement du 23 mars (M23) est active dans l'est de la RDC. Le M23 est essentiellement composé d'ex-rebelles tutsi congolais qui avaient été intégrés à l'armée de RDC en 2009 à la signature d'un accord de paix. Ils se sont mutinés en avril 2012, estimant que les termes de l'accord n'avaient jamais été pleinement respectés. L'ONU accuse régulièrement le Rwanda et l'Ouganda de soutenir le M23, ce que les deux pays ont toujours démenti.

    Des négociations de paix se tiennent depuis des mois à Kampala.

    Après voir longtemps était l'allié du régime du président rwandais Paul Kagame, Washington a haussé le ton depuis juillet 2012 en exhortant Kigali à cesser de soutenir les rebelles du M23.


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  • Myanmar: 68 autres enfants et des jeunes libérés par l'armée

    7 août 2013 – L'UNICEF a annoncé mercredi 7 août, qu'un nouveau groupe de 68 enfants-soldats recrutés dans les forces armées du Myanmar ont été relâchés et ont rejoint leurs familles. C’est la plus grande libération d’enfants-soldats par les forces armées du pays, sous les auspices de l’ONU.

    Un accord signé en 2012 avec le gouvernement du Myanmar a pour mission d'assurer le retrait de tous les enfants du service actif. Au total 176 enfants soldats ont été libérés des forces armées depuis la conclusion de cet accord.

    L'UNICEF, par la voix de sa Représentante adjointe au Myanmar, Shalini Bahuguna, se réjouit de cette annonce, tout en exhortant le gouvernement et les forces armées à accélérer le processus de libération et de démobilisation de tous les enfants engagés dans le service militaire actif. Selon l'UNICEF, la pauvreté, le manque d’opportunités et la pression des familles sont les principales raisons pour lesquelles les enfants ont été recrutés dans les forces armées.

    D'après l'Agence, de 2006 jusqu'à juin 2012, plus de 570 enfants ont été démobilisés et près de 350 enfants ont été réintégrés dans leurs communautés. Une réintégration que l'UNICEF soutient en fonction des besoins.

    Il faut savoir qu'au Myanmar, outre les forces armées, sept groupes rebelles sont classés par les Nations Unies comme étant engagés activement dans le recrutement d’enfants soldats, en violation de la Convention de l'ONU relative aux droits de l’enfant.


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