• La prison à vie en France pour un ancien commandant rebelle du Libéria

    La prison à vie en France pour un ancien commandant rebelle du Libéria

    Un verdict historique et une lourde peine : la cour d’assises de Paris a condamné, ce mercredi 2 novembre, l’ex-commandant Kunti Kamara à la prison à vie pour des exactions pendant la première guerre civile au Liberia et pour s’être rendu complice de crimes contre l’humanité en facilitant des viols.

    Après trois semaines d’un procès inédit, l’accusé de 47 ans a été reconnu coupable d’une série « d’actes de tortures et de barbarie » contre des civils en 1993-1994, dont le supplice infligé à un enseignant dont il aurait mangé le cœur, la mise à mort d’une femme qualifiée de « sorcière » et des marches forcées imposées à la population.

    Kunti Kamara comparaissait à Paris au titre de la « compétence universelle » exercée, sous certaines conditions, par la France pour juger les crimes les plus graves commis hors de son sol. C’est la première fois que ce mécanisme était utilisé pour des faits commis dans un autre pays que le Rwanda.

    Selon le verdict rendu après neuf heures de délibéré, cet ancien commandant du Mouvement uni de libération pour la démocratie (Ulimo) a également facilité des crimes contre l’humanité par son indifférence devant les viols répétés commis sur deux adolescentes par des soldats placés sous son autorité en 1994.

    Impassible

     

    La cour a ainsi suivi les réquisitions du ministère public qui avait réclamé à son encontre la réclusion à perpétuité, fustigeant des crimes ayant « porté atteinte à l’humanité tout entière ».

    À l’énoncé de la décision, l’accusé, crâne chauve et moustache fournie, est resté impassible.

    Tout au long de son procès, le premier jamais consacré en France à la guerre civile libérienne, M. Kamara a clamé son innocence, s’estimant victime d’un « complot ». « Je suis innocent aujourd’hui, je suis innocent demain, j’étais un simple soldat, c’est tout », avait-il déclaré pour ses derniers mots à la cour mercredi matin.

    Son avocate Me Marilyne Secci avait, elle, réclamé son acquittement en s’attaquant aux « lacunes » d’un dossier bâti sur des témoignages anciens. Elle n’a pas souhaité faire de commentaires après le verdict.

     


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