• La Suisse s’active à l’ONU pour bannir les écoutes de la NSA

    La Suisse s'est alliée avec d'autres nations pour mettre les Etats-Unis sous pression diplomatique dans le sillage de l'affaire Snowden. Cette alliance aimerait que l'ONU reconnaisse le droit à une sphère privée.

    Du côté de la mission américaine à l'ONU à Genève, c'est le silence radio. Pas question de communiquer au sujet de l'affaire Snowden. Et une note diplomatique de la Suisse à l'ambassade des Etats-Unis à Berne au sujet des programmes de surveillance de la NSA (Agence nationale de sécurité américaine) est également restée lettre morte. Les services américains n'ont ainsi jamais confirmé ou infirmé l'accréditation de leur ex-informaticien espion auprès de l'ONU.

    La Suisse ne se satisfait pas de ce silence et elle presse Washington de renoncer aux atteintes à la vie privée des citoyens. Berne aimerait également que la sphère privée soit désormais reconnue par le Comité des Droits de l'Homme, comme le rapporte le Tages Anzeiger.

    La réunion a été un franc succès

    Lors de la dernière session, la Suisse s'est alliée avec divers pays pour discuter du droit à la «protection de sphère privée dans l'espace numérique». Étaient notamment représentés l'Allemagne, l'Autriche, le Liechtenstein, la Norvège, le Brésil ainsi que le Mexique. Le représentant allemand à l'ONU, Hanns Schumacher, s'est voulu très clair: «chaque personne a le droit d'être protégé des attaques illégales ou illégitimes contre sa vie privée, sa famille, son foyer ou sa correspondance.»

    Cette réunion co-organisée par la Suisse a été considérée comme un succès puisqu'elle a réuni pas moins de 200 personnes dont de nombreux ambassadeurs et des représentants d'organisations non gouvernementales (ONG). Et des membres de Google  également. «L'assemblée a été unanime à dénoncer une violation du droit et à faire appel au Comité des Droits de l'Homme», a déclaré un diplomate.

    Le silence de la délégation américaine détonne d'autant plus que Michael Posner, ancien responsable de la protection des droits de l'homme durant le mandat d'Hillary Clinton, était présent dans la salle.

    L'espionnage toujours d'actualité pour Londres

    En revanche, les Britanniques n'entendent pas renoncer à l'espionnage. Leur ambassadrice Karen Pierce a rejeté toute accusation d'atteinte aux droits civils. Mieux encore, elle estime que «les services secrets doivent avoir des espaces de manœuvre pour lutter contre les menaces à la sécurité.» Ce point fait encore débat mais les participants demandent à trouver un juste équilibre entre la sécurité nationale et la liberté individuelle.

    Le Brésil n'a pas hésité à mettre tout son poids dans les discussions, sa présidente Dilma Rousseff s'étant déjà montrée très critique à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU le 24 septembre. «Si le droit à la sphère privé n'est pas respecté, il n'y a pas de liberté de pensée ou d'opinion et donc pas de véritable démocratie», avait-elle déclarée.

    Le travail de sape des USA

    L'ONU planche déjà sur les premiers concepts en se basant sur l'article 12 de la Déclaration universelle des droits de l'homme qui stipule que «nul ne sera l'objet d'immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d'atteintes à son honneur et à sa réputation. Toute personne a droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes».

    Diverses idées émergent déjà comme celle d'une session spéciale. Une proposition qui pourrait déplaire aux Etats-Unis et à leurs alliés britanniques qui ont déjà commencé un travail de sape. Ils arguent que ce genre de session est normalement réservé pour des pays en situation critique comme une guerre.

    Des propositions en mars 2014

    L'idée d'un rapporteur spécial a également été lancée mais il faut une résolution du Comité des Droits de l'Homme. Ou encore la tenue d'un séminaire de deux jours qui verrait les entreprises internet comme Google ou Facebook prendre position pour la protection de la sphère privée.

    Les premières propositions devraient voir le jour en mars 2014, espèrent des diplomates. Pour le moment, seule l'exigence de l'ambassadeur pakistanais a été écartée: il voulait une instance internationale chargée de surveiller l'internet mondial. Les diplomates craignaient que cette instance ne soit elle-même espionnée, voire infiltrée par des services secrets. Ce qui n'est pas précisément le but recherché.


  • Commentaires

    1
    VERTIGO 04
    Samedi 12 Octobre 2013 à 14:02

    Les USA ont un comportement frisant la paranoïa (théorie du complot).

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :