• Le Japon interdit toute possession de matériel pédopornographique

    Après des années de pression de plusieurs associations, le Parlement japonais a enfin voté, mercredi 18 juin, une loi interdisant la possession de matériel pornographique mettant en scène des mineurs.

    Toutefois, les mangas (bandes dessinées) ou autres dessins et vidéos d’animation ne tombent pas sous le coup de cette nouvelle loi.

    Quelle est la teneur de cette nouvelle loi ?

    Jusqu’à présent, de façon étrange et choquante pour beaucoup d’étrangers vivants ou voyageant au Japon, comme pour beaucoup de Japonais, seules la production et la distribution de documents de pornographie infantile étaient interdites et donc punissables, mais pas la simple possession. C’est désormais terminé.

    Après des années de pressions de nombreuses associations, le Japon a finalement voté mercredi 18 juin une législation interdisant la possession de matériel pornographique (photos ou vidéos) mettant en scène des mineurs. C’est désormais un délit passible au maximum d’un an de prison et d’une amende pouvant atteindre un million de yens (7 225 €).

    Avant cette nouvelle législation, le Japon était le seul pays du G7 où la détention de matériel pédopornographique demeurait légale. Dans la pratique, de façon à inciter les détenteurs de matériel de ce genre à s’en défaire, les peines et les amendes encourues ne seront toutefois appliquées qu’un an après l’entrée en vigueur de la nouvelle loi le mois prochain.

    Cette loi concerne-t-elle tous les supports médiatiques ?

    En réalité, seuls les supports photos et vidéo mettant en scène des enfants en chair et en os sont concernés. En conséquence, les mangas (bandes dessinées) ou autres dessins et vidéos d’animation ne tombent pas sous le coup de cette nouvelle loi, et ce, au nom de la liberté d’expression défendue par les dessinateurs de manga, éditeurs et défenseurs de la liberté d’expression. Ils se sont toujours opposés à une interdiction des bandes dessinées et animations mettant en scène une forme de sexualité infantile, arguant de la difficulté à caractériser, selon eux, ce qui relève ou non de la pédopornographie.

    Pour le professeur Hiroshi Nakasatomi, de l’Université de Tokushima, cette exception est « une erreur car il est faux d’imaginer que cela ne fait pas de victimes », estimant qu’à force de lire des mangas à caractère pédophile, certaines personnes peuvent être encouragées à passer à l’acte. D’autres au Japon défendent la thèse inverse.

    Mais la police japonaise a souligné que le nombre de victimes de la pornographie infantile a atteint un record en 2013 avec 646 cas de mineurs identifiés. Un chiffre certainement bien en deçà de la réalité.

    Dans un autre registre, le débat sur la liberté d’expression demeure toujours très sensible au Japon où l’on garde le souvenir d’une censure impitoyable dans la période où le pays se lançait dans la Seconde Guerre mondiale.

    -----

    La commissaire européenne chargée des Affaires intérieures, Cécilia Malmström et le ministre américain de la Justice, Eric Holder, ont lancé mercredi 5 décembre 2012 une "alliance mondiale" de 48 pays pour lutter contre les abus sexuels commis contre des enfants via l'internet.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :