• Le Rwandais Kabuga présenté au parquet général

    Le Rwandais Kabuga présenté au parquet général

    Trois jours après son arrestation en banlieue parisienne, le financier présumé du génocide rwandais Félicien Kabuga, a été transporté à la mi-journée de la prison de la Santé jusqu’à la Cour d’appel de Paris.

    Le financier présumé du génocide rwandais Félicien Kabuga, arrêté samedi 16 mai 2020 en France après 25 ans de cavale, a été présenté mardi 19 mai 2020 au parquet général de Paris, prélude au débat sur sa remise aux mains de la justice internationale, selon des sources concordantes.

    Trois jours après son arrestation en banlieue parisienne, M. Kabuga, 84 ans, a été transporté à la mi-journée de la prison de la Santé, où il est détenu, jusqu’à la Cour d’appel de Paris.

    Là, il a été présenté à une avocate générale qui devait lui notifier le mandat d’arrêt du Mécanisme international (MTPI), la structure chargée d’achever les travaux du Tribunal international pour le Rwanda (TPIR).

    M. Kabuga est mis en accusation par cette entité pour, notamment, «génocide», «incitation directe et publique à commettre le génocide» et «crimes contre l’humanité (persécutions et extermination)».

    Sous une fausse identité

    A l’issue de cette étape, M. Kabuga doit comparaître devant la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Paris, chargée de vérifier la validité de ce mandat et d’émettre un avis favorable ou non à sa remise au MTPI. Elle devra aussi statuer sur son maintien ou non en détention.

    L’audience devrait se tenir mercredi 20 mai, ou bien le 27 mai si la défense demande un délai. La chambre aura ensuite quinze jours pour se prononcer.

    En cas d’avis favorable à cette remise, M. Kabuga pourrait encore se pourvoir devant la Cour de cassation, qui aura deux mois pour statuer.

    M. Kabuga, qui résidait à Asnières-sur-Seine, à l’ouest de Paris, sous une fausse identité, est notamment accusé d’avoir créé les milices Interahamwe, principaux bras armés du génocide de 1994 qui fit 800’000 morts selon l’ONU.

    En 1994, M. Kabuga appartenait au cercle restreint du président rwandais Juvénal Habyarimana dont l’assassinat, le 6 avril de cette même année, allait déclencher le génocide.

    Rendre des comptes

    Il présidait la tristement célèbre Radio télévision libre des Mille collines (RTLM), qui diffusa des appels aux meurtres des Tutsi, et le Fond de défense nationale (FDN) qui collectait «des fonds» destinés à financer la logistique et les armes des miliciens hutu Interahamwe, selon l’acte d’accusation du TPIR.

    Félicien Kabuga faisait partie des derniers principaux accusés encore en fuite avec Protais Mpiranya, qui commandait la garde du président Habyarimana, et l’ex-ministre de la Défense Augustin Bizimana.

    Cette arrestation «est un rappel que ceux qui sont responsables de génocide peuvent être amenés à rendre des comptes, même 26 ans après leurs crimes», avait commenté samedi le procureur du MTPI, Serge Brammertz, dans un communiqué.

     


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