• Toujours plus de civils pris dans les conflits

    Toujours plus de civils pris dans les conflits

    Dans son enquête, Amnesty International affirme que l'année 2014 a été «catastrophique» pour les victimes civiles des conflits.

    L'année 2014 a été «catastrophique» pour les victimes civiles des conflits, souligne Amnesty International en qualifiant de «scandaleuse et inopérante» la réponse de la communauté internationale à ces violences, dans son rapport annuel publié mercredi 25 février.

    Au cours de cette année «exceptionnellement» chargée en conflits (Syrie, Ukraine, Gaza, Nigeria, etc.), «des millions de civils» ont été tués et «15 millions» de personnes ont été déplacées, ce qui constitue «probablement le plus grand nombre de réfugiés depuis la Seconde guerre mondiale», a pointé Salil Shetty, secrétaire général de l'organisation de défense des droits de l'homme, lors d'une conférence de presse à Londres.

    L'ONU particulièrement visée

    Le rapport de l'organisation, qui passe en revue l'état des droits de l'homme dans 160 pays, recense des exactions dans 35 d'entre eux par des groupes armés comme le groupe État islamique (EI) ou Boko Haram.

    «Cela peut et doit changer», a insisté Salil Shetty, jugeant que la réponse de la communauté internationale aux violations des droits de l'homme avait été «scandaleuse et inopérante».

    «Les leaders mondiaux ont lamentablement échoué à protéger les plus démunis», accuse-t-il dans l'avant-propos du rapport. Amnesty est particulièrement sévère envers l'Organisation des Nations unies (ONU).

    «Le Conseil de sécurité des Nations unies, un organisme qui a été créé pour protéger les civils et assurer la paix et la sécurité, a lamentablement échoué», a accusé Salil Shetty.

    Groupes armés violents

    «Si les dirigeants mondiaux n'agissent pas immédiatement pour faire face à l'évolution de la nature des conflits et remédier à d'autres défaillances identifiées dans le rapport, les prévisions pour l'année à venir sont sombres», met d'emblée en garde l'ONG.

    De plus en plus de populations civiles sont contraintes de vivre sous le contrôle «quasi étatique» de groupes armés violents. Elles sont en butte à des attaques, des persécutions et des discriminations, constate l'organisation de défense des droits humains.

    Amnesty International (AI) s'inquiète tout particulièrement de la montée en puissance de groupes armés non étatiques, dont celui qui se donne le nom d'État islamique (EI). Des groupes armés ont commis des atrocités dans au moins 35 pays en 2014, soit plus de 20% de ceux qu'AI a étudiés.

    Crise des réfugiés

    Conséquence tragique de l'incapacité de la communauté internationale à faire face au nouveau visage des conflits, la crise des réfugiés est l'une des plus graves que le monde ait jamais connues. Des millions de personnes dont quatre millions en provenance d'un seul pays, la Syrie continuent de fuir violences et persécutions.

    Dans le même temps, les gouvernements persistent à bloquer les frontières, alors que la communauté internationale n'apporte pas l'aide et la protection nécessaires.

    Pour Manon Schick, directrice de la Section suisse d'AI citée dans le communiqué, «il est insupportable de constater que les efforts déployés par les pays riches pour maintenir ces personnes hors de leurs frontières prennent le pas sur ceux visant à les maintenir en vie.»

    «Les gouvernements doivent cesser d'affirmer que la protection des civils n'est pas de leur ressort et contribuer à soulager les souffrances de millions de personnes». Ils doivent aussi «revoir leur approche face aux crises à travers le monde», ajoute-t-elle dans le communiqué d'AI.

    Renoncer au veto pour faire avancer les choses

    Amnesty engage dans ce contexte les cinq membres permanents du Conseil de sécurité à renoncer à faire usage de leur droit de veto en cas de génocide ou d'autres atrocités de masse.

    «Cette initiative pourrait changer entièrement la donne et donner un nouveau souffle aux instruments dont dispose la communauté internationale pour protéger les civils en grand danger», estime Manon Schick.

    Liberté d'expression menacée

    Le rapport annuel révèle également que nombre d«Etat ont adopté des tactiques «répressives et drastiques» en réaction aux menaces pesant sur la sécurité.

    La liberté d'expression, entre autres droits, est de plus en plus menacée, constate AI. Notamment par des violations découlant de nouvelles lois antiterroristes draconiennes et d'une surveillance de masse abusive.

    Des réactions qui favorisent l'extrémisme

    Au Nigeria, les populations locales, déjà terrorisées depuis des années par Boko Haram, sont devenues de plus en plus vulnérables face aux violations perpétrées par les forces de sécurité du régime. Celles-ci ont souvent répondu par des exécutions extrajudiciaires, des arrestations massives et arbitraires et des actes de torture.

    En Russie et en Asie centrale, ceux qui étaient accusés d'infractions liées au terrorisme, ou soupçonnés d'appartenir à des groupes islamistes, ont été torturés aux mains des forces nationales de sécurité.

    «Nous savons pourtant que les réactions à chaud ne servent à rien et que, bien au contraire, elles créent un environnement répressif, qui fait la lie de l'extrémisme», commente Manon Schick.


  • Commentaires

    1
    Lundi 9 Mars 2015 à 17:37

    C'est une découverte ???????. Une conclusion récente ohcry.

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