• Victoire des écologistes: Shell interdit d’aller taper dans la Wild Coast

    Victoire des écologistes: Shell interdit d’aller taper dans la Wild Coast

    La haute court de Cape Town a prononcé le 28 décembre 2021 l’interdiction pour le géant des hydrocarbures de mener une exploration sismique au large d’une réserve marine protégée.

    Une onde de choc toutes les dix secondes dans l’océan: un projet du géant Shell pour rechercher pétrole et gaz au large d’une des plus belles côtes d’Afrique du Sud, a été suspendu par la justice (High Court Judge Gerald Bloem), une victoire inédite pour les militants écologiques. 

    Ouverte sur l’océan Indien à l’est du pays, la «Wild Coast», aux paysages sauvages spectaculaires, s’étend sur quelque 300 km et compte plusieurs réserves naturelles et zones marines protégées.

    Dans sa décision, le juge de la Haute Court Gerald Bloem a déclaré que le droit de Shell d'explorer les eaux proches de la côte sauvage  "a été accordé sur la base d'un processus substantiellement défectueux". Le tronçon de littoral de 250 km (155 milles) de la province du Cap-Oriental est connu pour sa beauté naturelle et sa vie marine. Les militants ont fait valoir que de nombreux animaux marins (baleines, dauphins ou phoques) seraient affectés par les tests sismiques. Les communautés locales qui étaient également représentées dans l'affaire, ont déclaré que leurs droits coutumiers sur la terre et la pêche n'avaient pas été respectés. 

    C’est là, sur une zone plus de 6’000 km2, que le géant de l’énergie avait décidé de lancer un nouveau projet d’exploration sismique. Militants écologistes, pêcheurs et locaux s’y sont opposés, affirmant qu’il représente une menace pour la faune marine.

    Premier recours rejeté

    Des centaines de défenseurs de l’océan et d’amoureux de la nature avaient manifesté courant décembre sur plusieurs plages du pays et bloqué des stations essence de Shell, appelant par ailleurs à les boycotter.

    Au début du mois, la justice du pays avait rejeté un premier recours des militants écologistes. Mais le ministre sud-africain de l’Energie avait défendu le projet, accusant ses détracteurs de faire barrage aux investissements économiques dont le pays a besoin.

    Cette fois, dans un nouveau recours impliquant la communauté vivant dans ce coin de nature jusqu’ici préservé, la justice a donné raison aux défenseurs de l’environnement. Le tribunal de Grahamstown dans la province du Cap-Oriental (sud-est) a «interdit d’entreprendre des opérations de prospection sismique» au géant anglo-néerlandais, selon le jugement .

    Des détonations qui perturbent

    «Nous respectons la décision du tribunal et avons suspendu l’étude pendant que nous examinons le jugement», a déclaré un porte-parole de Shell.

    «Des études de cette nature sont menées depuis plus de 50 ans, avec plus de 15 ans de recherches scientifiques approfondies», a argumenté le porte-parole de Shell.

    «L’Afrique du Sud est fortement dépendante des importations pour une grande partie de ses besoins énergétiques. Si des ressources viables étaient découvertes en mer, cela pourrait contribuer de manière significative à la sécurité énergétique du pays», a-t-il fait valoir.

    Selon les écologistes, ces détonations risquent de perturber le comportement de la faune, son alimentation, sa reproduction ainsi que les migrations, notamment celle des baleines, la plupart des animaux marins s’appuyant sur l’audition.

    Une «immense victoire»

    «C’est une immense victoire», s’est félicitée Katherine Robinson, de l’ONG Natural Justice qui était partie civile dans le premier recours en justice contre le projet.

    «Si nous voulons lutter contre le changement climatique, nous devons résister à l’exploitation du pétrole et du gaz en Afrique du Sud et sur tout le continent, même si les lobbies sont incroyablement forts», a-t-elle insisté.

    Le projet de Shell devait s’étendre sur cinq mois sans interruption. Les recherches impliquaient l’envoi d’une puissante onde de choc toutes les dix secondes, 24/24h.

    Shell avait assuré prendre toutes les précautions pour «éviter ou minimiser l’impact sur les poissons, mammifères marins et autres espèces sauvages», dans la zone de recherche située à plus de 20 km de la côte dans des eaux profondes de 700 à 3’000 mètres.

     


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