• AfriLeaks, un site pour lutter contre la corruption en Afrique

     

    AfriLeaks, un site pour lutter contre la corruption en Afrique

     

    Les « lanceurs d’alerte » africains ont désormais un site sécurisé. AfriLeaks a été lancé le 14 janvier pour favoriser la lutte contre la corruption en permettant à des internautes de communiquer sur ces scandales avec les médias de façon anonyme.

    « AfriLeaks veut encourager le journalisme d’investigation pour dénoncer la corruption ainsi que les violations des droits humains généralisés. Il aidera également à contourner la surveillance croissante exercée par les gouvernements et les entreprises… Nous avons conçu un système qui vous permet de partager des informations tout en protégeant votre identité… », ce message audio-vidéo lu par une voix de synthèse, façon Anonymous, a circulé sur les réseaux sociaux annonçant le lancement de la plate-forme AfriLeaks le 14 janvier.

    Ce site collaboratif a été imaginé par l’African Network of Centers for Investigative Reporting (ANCIR) et réalisé par le Centre Hermès pour la transparence et les droits humains numériques.

    Dix-neuf groupes de presse africains partenaires

    Objectif  ? Permettre à des lanceurs d’alerte du continent africain de partager des informations avec les médias de leur choix. « AfriLeaks est un outil qui permet à des médias et des informateurs de déclencher des enquêtes », résume la journaliste Khadija Sharife dans le mensuel anglophone du Groupe Jeune Afrique, The Africa Report. D’où la nécessité de construire un large réseau de groupes de presse prêts à collaborer avec le site. Dix-neuf groupes de presse africains ont déjà adhéré à cette initiative.

    « Il sera sans doute intéressant de voir émerger à travers ce nouvel outil, qui doit s’ancrer dans la société africaine, des informations et des pistes d’enquête auxquelles on ne s’attendait pas. Comme celle des outils performants de surveillance électronique de certains États », explique Florent Geel, responsable du bureau Afrique de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH).

    Formation de journalistes

    Contrairement à Wikileaks, qui avait publié des informations classifiées « secret défense » de l’armée américaine, AfriLeaks ne permet pas la mise en ligne directe de documents sur son site. Les informations sont modérées et contrôlées par des journalistes qui ont été formés pour vérifier l’authenticité d’un document numérique, la validité d’une source qui publie sur la plate-forme ou savoir mener une contre-expertise pour déterminer la cohérence du récit d’un lanceur d’alerte.

    Selon Florent Geel, « le problème en Afrique n’est pas le manque d’informations mais le manque d’informations vérifiées. Ce processus de contrôle sera donc essentiel pour que ce site soit crédible et ne devienne pas un enjeu de pouvoir ».

    Particularité de cette plate-forme collaborative, elle permet aux lanceurs d’alerte africains de poster de façon anonyme des articles et des documents par l’intermédiaire d’une « boîte aux lettres » sur le site. Selon les développeurs italiens du Centre Hermès pour la transparence et les droits humains numériques, qui ont réalisé le système, AfriLeaks est un outil très sécurisé.

    Une publication qui comporte des risques

    Les créateurs d’Afrileaks, conscients des risques encourus par les informateurs anonymes et les journalistes enquêtant sur le terrain, mettent à leur disposition des outils Internet d’anonymisation et de cryptage des correspondances et des données qu’ils seraient amenés à recevoir ou à envoyer sur le web.

    On se souvient notamment du décès, le 13 décembre 1998, du journaliste Norbert Zongo, victime d’un accident de voiture dont les circonstances n’ont jamais été élucidées, alors qu’il enquêtait sur des affaires liées à la famille Compaoré, au Burkina Faso.

    Leigh Baldwin, journaliste au Global Witness, l’un des groupes de presse associés à la création d’Afrileaks, souligne dans le Guardian que, « trop souvent, la corruption et les violations de droits ne sont pas signalées en Afrique en raison des risques encourus par les sources ».


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