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Création controversée d'un tribunal pour crimes de guerre
«Les parlementaires ont l'obligation morale et politique de voter contre ce tribunal», a-t-il ajouté.
Les manifestants qui scandait «UCK, UCK» et «non à l'injustice», portaient des drapeaux albanais mais aussi des portraits d'un ancien général de l'UCK, Sylejman Selimi, ambassadeur du Kosovo en Albanie avant d'être inculpé en 2013, et de Sami Lushtaku, un ex-responsable de l'UCK, maire de Srbica (nord-ouest), qui ont été condamnés fin mai respectivement à huit et douze ans de prison pour crimes de guerre.
Neuf autres ex-membres de l'UCK avaient été condamnés, fin mai, pour des crimes de guerre commis pendant le conflit de 1998-99.
Début juin, le parlement kosovar devait se réunir pour approuver des changements de la Constitution et des amendements techniques ouvrant la voie à la mise en oeuvre d'une décision des législateurs kosovars d'avril 2014, qui approuvait la création de ce tribunal. La réunion avait été ajournée.
Trafic d'organes présumé
Cette nouvelle juridiction est censée faire partie du système judiciaire du Kosovo, mais les dossiers sensibles devraient être pris en charge en dehors du pays.
L'une de ses premières tâches sera de se saisir d'une enquête pour vérifier les accusations présentées dans le «rapport Marty», publié en 2010 par le Conseil de l'Europe et qui faisait état d'exactions commises par des membres de l'UCK sur quelque 500 prisonniers serbes et roms pendant la guerre.
Le rapport évoquait notamment un trafic présumé d'organes, prélevés sur des victimes, et mettait en cause l'ex-chef de la guérilla et actuel ministre des Affaires étrangères kosovar Hashim Thaçi, accusations que l'intéressé a vivement démenti.
Un conflit armé a opposé les forces de Belgrade à une guérilla indépendantiste au Kosovo en 1998-99, poussant l'Otan à intervenir au printemps 1999. Les frappes aériennes avaient provoqué le retrait des forces serbes, et le Kosovo a déclaré son indépendance en 2008.
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