• Décès de Tarek Aziz, le visage diplomatique de Saddam Hussein

    Décès de Tarek Aziz, le visage diplomatique de Saddam Hussein

    L’ancien chef de la diplomatie irakienne, seul chrétien de l’entourage de Saddam Hussein est décédé vendredi 5 juin à 79 ans.

    Tarek Aziz, condamné à mort en 2010, mais dont la peine n’avait pas été exécutée, était emprisonné en Irak depuis 2003.

    Tarek Aziz, ex-ministre irakien des Affaires étrangères de Saddam Hussein, est mort à l’hôpital, de Nassiriya en Irak, vendredi 5 juin, à 79 ans. L’ancien chef de la diplomatie irakienne, représentant la minorité chrétienne chaldéenne d’Irak dans l’entourage de Saddam Hussein était emprisonné depuis des années.

    Il avait demandé à être exécuté

    « Tarek Aziz est décédé à l’hôpital de la ville de Nassiriya où il avait été transporté lorsque sa santé s’est dégradée », a déclaré à l’AFP Adel Abdelhussein al-Dakhili, le vice-gouverneur de la province de Zi Qar, où l’ancien chef de la diplomatie était emprisonné. Il souffrait depuis longtemps de problèmes cardiaques et respiratoires, d’une tension artérielle élevée et de diabète.

    Condamné à mort en 2010 après avoir été jugé coupable de « meurtre délibéré et crimes contre l’humanité » pour la répression qui avait visé des partis religieux dans les années 1980, Tarek Aziz, a également été condamné à plusieurs peines de prison pour d’autres accusations. Il avait demandé en 2011 au premier ministre d'alors, Nouri Al-Maliki, de hâter son exécution à cause de sa mauvaise santé.

    Une figure internationale

    Tarek Aziz avait incarné la diplomatie du régime de Bagdad déboulonné par l’intervention américaine de 2003. Nommé ministre des Affaires étrangères en 1983, il avait été désigné vice-Premier ministre en 1991. Seul chrétien dans le premier cercle de Saddam Hussein, il était très connu à l’étranger, reconnaissable à ses épaisses lunettes. Toutefois, son influence politique auprès du dictateur irakien était limitée.

    Fidèle à Saddam Hussein jusqu’à sa chute en 2003, Tarek Aziz s'était rendu lui-même aux Américains après l'invasion de l'Irak en mars 2003. Après sa condamnation à mort, en 2010, le Saint-Siège avait demandé que Tarek Aziz soit épargné.

    L’intervention du Saint-Siège

    «La position de l’Église catholique sur la peine de mort est connue. Nous souhaitons donc vraiment que la sentence contre Tarek Aziz ne soit pas exécutée », avait déclaré le P. Federico Lombardi, directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, en réaction à l’annonce du verdict de condamnation à mort prononcé par la Haute Cour pénale irakienne.

    Le P. Lombardi avait ajouté que le Saint-Siège interviendrait « à travers les voies diplomatiques à sa disposition ». Le Saint-Siège était également intervenu en faveur de Saddam Hussein avant son exécution par pendaison en 2006.


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