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Douleur inconsolable pour le 19e anniversaire de Srebrenica
Plus de 15'000 personnes ont participé vendredi 11 juillet 2014 dans la douleur à l'inhumation des restes de 175 victimes musulmanes du génocide à Srebrenica. Commis il y a 19 ans par les forces serbes bosniennes, il s'agit du pire massacre en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.
Avant une prière pour les morts, le grand mufti de Bosnie, Husein Kavazovic a estimé que le massacre de plus de 8000 musulmans à Srebrenica en juillet 1995 avait une dimension "énorme, cosmique".
"Notre douleur est encore plus grande" aujourd'hui, a-t-il lancé à la foule silencieuse. "Ce mal n'a pas encore été vaincu. Il le sera quand la fleur de la repentance fleurira", a-t-il dit à l'adresse de la communauté serbe, dont certains dirigeants nient toujours la dimension de ce massacre, qualifié de génocide par la justice internationale.
Couverts de linceuls verts, les cercueils enfermant les restes des 175 victimes identifiées depuis le précédent anniversaire ont ensuite été inhumés dans le centre mémorial de Potocari, près de Srebrenica.
"Journée de tristesse et de douleur"
Mustafa Delic, 50 ans, un rescapé, a enterré ses trois frères, dont le plus jeune avait 21 ans. "L'attente a été douloureuse, mais le moment est venu que ça se termine. Il faut tourner la page car la vie continue, qu'on le veuille ou non", lâche M. Delic.
A ce jour, 6066 personnes tuées dans ce massacre, dont les restes ont été identifiés après avoir été exhumés de dizaines de fosses communes, ont été enterrées dans le centre mémorial de Potocari.
"Ici c'est la fin", soupire Ramiza Hasanovic qui vient d'enterrer les dépouilles de son mari de son frère et de son neveu, dont les restes ont été récemment découverts dans une fosse commune. Il y a deux ans, elle avait enterré ses deux fils, Nihad et Mumin, âgés de 16 et de 18 ans lors du massacre.
L'Union européenne a rendu hommage aux victimes et adressé ses condoléances aux familles. "Nos pensées sont avec les familles et les proches (...) en cette journée de tristesse et de douleur". Et les ministres britannique et allemand des Affaires étrangères William Hague et Frank-Walter Steinmeier, dans une déclaration conjointe, ont déploré "une tragédie qui n'aurait jamais dû se produire".
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