• En Argentine, ouverture d’un procès pour l’histoire

    En Argentine, ouverture d’un procès pour l’histoire

    Des médecins et sages-femmes ayant mis au monde des bébés volés pendant la dictature comparaissent devant la justice. Jusqu’alors, des militaires, des fonctionnaires et des cadres du régime ont été jugés.

    Pour la première fois, des médecins et des sages-femmes ayant mis au monde des bébés volés dans des maternités clandestines comparaissent devant la justice en Argentine. Ceux-ci ont agi pendant la dictature militaire (1976-1983), arrachant leurs enfants, dès la naissance, à des femmes enceintes détenues et les confiant en adoption à des familles de militaires ou de civils favorables au régime. Les femmes détenues accouchaient parfois les yeux bandés et menottées.

    « Collaboration essentielle »

    « Sachant ce qui se passait, ils ont apporté une collaboration essentielle pour la suppression de l’identité » de ces enfants, selon l’acte d’accusation cité par l’AFP. Parmi les accusés figurent l’obstétricienne Luisa Yolanda Arroche, aujourd’hui âgée de 86 ans, mais aussi deux médecins, Norberto Bianco et Raul Martin, ainsi que des militaires déjà condamnés, dont l’ex-dictateur Reynaldo Benito Bignone.

    « Savoir ce qu’ils ont fait de nos mères »

    « Pendant ce procès, nous allons pouvoir savoir ce qu’ils ont fait de nos mères après notre naissance. Nous savons qu’il y aura une condamnation et que la justice triomphera car nous sommes la preuve vivante du délit », a expliqué Francisco Madariaga, 36 ans, mis au monde par Luisa Yolanda Arroche, accusée d’avoir falsifié le registre des naissances et facilité une adoption illégale.

    « Ce procès ne panse pas les blessures, mais il est réparateur. C’est un pas de plus vers plus de paix intérieure », dit de son côté Laura de Santis, née en octobre 1976 pendant la détention de sa mère.

    Condamnations précédentes

    Deux anciens chefs de la junte militaire, Jorge Videla et Reynaldo Bignone, ont été condamnés en 2012 pour ces vols d’enfants. Après des procès de hauts dignitaires de la junte dans les années 1980, puis une amnistie générale dans les années 1990, des centaines de militaires, policiers ou cadres de la dernière dictature ont été jugés et condamnés en Argentine depuis 2004.


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