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Iraq : l'ONU dénonce les châtiments cruels des tribunaux de l'État islamique
20 janvier 2015 – Les « tribunaux de la charia » instaurés par l'État islamique d'Iraq et du Levant (EIIL) sur le territoire iraquien sous son contrôle infligent des châtiments cruels et inhumains aux civils accusés de violer la loi islamique – selon l'interprétation extrémiste qu'en fait le groupe terroriste – ou soupçonnés de trahison, a déploré mardi le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH).
« La semaine dernière, l'EIIL a mis en ligne des photos sur internet montrant deux hommes 'crucifiés' après avoir été accusés d'actes de banditisme. Les hommes ont été suspendus par les bras, avant d'être abattus », s'est insurgée une porte-parole du HCDH, Ravina Shamdasani, lors d'une conférence de presse à Genève.
Mme Shamdasani a également mentionné la diffusion sur le web de photos illustrant la lapidation à mort d'une femme, officiellement condamnée pour adultère, et l'assassinat impitoyable de deux hommes, jetés du haut d'un immeuble après avoir été accusés d'homosexualité par « l'un de ces soi-disant tribunaux » à Mossoul. Ces terribles actes, a affirmé la porte-parole, portent tous la marque « du mépris monstrueux de la vie humaine qui caractérise le règne de la terreur de l'EIIL ».
« Nous disposons de nombreux autres rapports faisant état de femmes exécutées par l'EIIL à Mossoul et dans d'autres régions sous le contrôle du groupe, souvent immédiatement après les peines prononcées par ses prétendus 'tribunaux de la charia' », a déploré Mme Shamdasani, ajoutant que les femmes éduquées et exerçant une activité professionnelle, notamment les femmes qui se sont portées candidates à des élections de la fonction publique, semblent être particulièrement menacées. « En à peine deux semaines depuis le début de l'année, des rapports indiquent que trois avocates ont déjà été exécutées », a précisé la porte-parole.
D'autres civils soupçonnés d'avoir violé les règles établies par l'EIIL ou de soutenir le gouvernement de l'Irak, comptent également parmi les victimes, a poursuivi Mme Shamdasani, citant notamment les exécutions récentes de quatre médecins dans le centre de Mossoul, prétendument après qu'ils avaient refusé de traiter des combattants de l'EIIL, et de 15 civils appartenant à une tribu sunnite dans les environs de Falloujah, en raison de leur coopération présumée avec les forces de sécurité irakiennes.
« Nous continuons à documenter les violations des droits humains actuellement perpétrées en Irak et nous présenterons un rapport au Conseil des droits de l'homme en mars prochain », a déclaré en conclusion la porte-parole du HCDH.
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